« You’re fired »
« Tu as vraiment fait un truc stupide. Tu es viré. »[1]
C’est à peu près en ces termes que, le 28 février 2025, Trump s’adressait à Zelensky, comme dans une nouvelle saison de The Apprentice. Ce piège tendu par Trump visait à humilier le président ukrainien et à lui faire comprendre qui était le patron. « Tu étais un apprenti président parce que tu avais joué le rôle d’un président dans une série télévisée. Mais tu n’as pas donné satisfaction, et en plus, tu t’habilles comme un plouc. »
Cette humiliation et ce mépris s’adressaient en réalité à l’ensemble des dirigeants européens. Et le piège tendu à Zelensky leur était aussi destiné, après leur avoir fait connaître son intention d’annexer le Canada et le Groenland. Depuis, des dirigeants européens ont découvert que le Groenland « appartenait à l’Europe » et des dirigeants canadiens ont fait semblant d’imaginer que leur pays pourrait rejoindre l’Union Européenne.[2] Bon, une carte n’est pas le territoire et le monde libre semble en roue libre.
Les deux dernières guerres mondiales, c’est à dire leurs vainqueurs, ont redessiné des frontières de l’Europe et du Moyen Orient[3]. La première guerre a « ébranlé le monde » avec la création de l’URSS. Mais elle a aussi, d’une part commencé d’assujettir les empires britannique et français aux Etats-Unis d’Amérique ; d’autre part, elle a été l’occasion de promesses inconsidérées aux Arabes, aux Grecs, aux Juifs et aux Kurdes, dans le dépeçage de l’empire ottoman. La seconde guerre a été la confirmation de la domination mondiale de deux « superpuissances » et la satisfaction d’une seule promesse : la création de l’Israël.
Depuis, l’URSS a disparu, les USA sont contestés, économiquement, politiquement et militairement, car 8 autres Etats sont dotés de l’arme nucléaire : la Russie bien sûr, mais aussi la Chine, la Corée du Nord, la France, l’Inde, l’Israël, le Pakistan et le Royaume Uni.[4]
L’histoire n’a pas commencé le 24 février 2022, ni le 7 octobre 2023.
Le conflit Israël/Palestine remonte à la création de l’Etat d’Israël, en 1947, et au « partage avorté »[5] de la Palestine mandataire.
L’origine du conflit entre la Russie et l’Ukraine remonte à la dissolution pacifique de l’URSS en 1991. Notons que la décision d’indépendance de l’Ukraine a fait l’objet d’un référendum - ce qui n’a pas été proposé aux Palestiniens en 1947 - et que, lors de ce référendum, les Criméens ont voté pour « une république de Crimée indépendante membre du nouveau traité de l’Union proposé par Gorbatchev »[6].
Depuis, la ligne des élites occidentales a été un soutien inconditionnel à l’Israël depuis 1947, et une tentative de détacher l’Ukraine de la Russie depuis 1991. Le motif généralement affiché est que ces deux « nations » appartiendraient, ou devrait appartenir, au « monde occidental ». Ces deux Etats seraient en conséquence, « par nature », démocratiques. Ainsi, les élites de ce « monde occidental démocratique » ont soutenu de plus en plus activement l’Israël depuis le 7 octobre 2023 et n’ont jamais reconnu le génocide en cours à Gaza. Pourtant, « le génocide moderne est un élément d’ingénierie sociale censé produire un ordre social conforme à un projet de société idéale. »[7]
L’obsession anti-russe
« Le problème le plus hautement politique du siècle est une affaire d’imaginaire : on a imaginé que la révolution socialiste avait réussi en U.R.S.S. »[8].
L’obsession anti-russe des alliés des deux guerres mondiales remonte à ce qu’on a appelé la « révolution russe ». Mais les dirigeants britanniques et français ont donné une couleur spéciale à cette obsession, cantonnés qu’ils étaient dans leurs rôles de seconds couteaux des Etats-Unis.
Lénine a pris le pouvoir en donnant aux populations russes ce qui était leur exigence principale : la fin le la guerre. Mais cette décision a été considérée comme une trahison et a « conduit les puissances occidentales à établir un « cordon sanitaire » contre la contagion communiste »[9]. Aussi, des troupes occidentales sont déjà allées combattre en Russie, de 1918 à 1920. Peu importe que cette révolution communiste ait réellement réussi ou ait accouché d’un « Etat ouvrier dégénéré », l’URSS est devenue jusqu’à son implosion l’incarnation de « l’axe du mal », remplacée depuis par l’hydre de l’islamisme.
L’exception israélienne
Si Sa Majesté le Sultan nous accordait la Palestine, nous nous ferions forts de mettre de l’ordre dans les finances turques. Pour l’Europe, nous constituerions là-bas un avant-poste contre l’Asie, nous serions l’avant-garde de la civilisation contre la barbarie.
Theodor Herzl, L’Etat des Juifs (1896)
« Ce qui constitue le péché originel du sionisme, c’est d’avoir toujours raisonné comme si la Palestine était une île déserte. »[10]
Ces deux citations résument bien ce qu’était le sionisme originel ; et ce qu’il advint du rêve israélien : l’israélisme.
Le mot est employé par Edgar Morin en 2006 : « Le danger, la guerre, la justification d’une domination stimulent l’israélisme clos, le judaïsme clos »[11].
Depuis 1967, la perception de l’Israël a évolué considérablement en France. De Gaulle avait alors choqué en parlant, le 27 novembre, d’« un peuple sûr de lui-même et dominateur »[12]. En 2023, Michel Wieviorka note avec une fausse ingénuité que « notre pays souffre d'un manque de bienveillance à l'égard du monde juif »[13].
Quel monde juif ?
Celui qui s’est réuni dans la « Palestine mandataire » ? Celui qui n’a pas voulu s’y installer ? Celui qui veut se répandre sur tout son territoire ? Ou celui qui le fuit ?
En 1967, l’Etat hébreux était déjà doté de l’arme nucléaire et était bien plus puissant que les Etats arabes qu’il a vaincus. Cette guerre lui a permis d’acquérir des territoires dont la superficie était quatre fois la sienne, mais a été aussi « un tournant important dans la mesure où les Palestiniens » ont accédé « à la « visibilité », écrivait Bichara Khader en 1980[14]. Depuis, les Israéliens ne peuvent plus ne pas les voir.
Les jeunes Françaises et Français qui admiraient l’Israël en 1967 avaient souvent des parents qui, pour des raisons politiques (la perte de l’Algérie) et/ou religieuse (la dette des chrétiens envers les juifs), leur avaient transmis cette admiration. Certaines et certains n’ont toujours pas ouvert les yeux, ou ne veulent pas les ouvrir et partagent, pour des raisons politiques, la façon des Israéliens de traiter les Palestiniens.
D’autres les ont ouverts, petit à petit, se sont informés à des sources plus fiables que la presse dominante[15], parfois même des Juifs de France qui sauvent l’honneur de leur communauté comme l’Union Juive Française pour la Paix ou Tsedek.
Les deux citations en exergue expriment bien ce qu’il advint, ou devait advenir, du rêve israélien : un « grand remplacement » (toujours en cours) une exception dans la communauté internationale, les deux soutenus par ce qu’on appelle « l’Occident.[16]
L’indignation vertueuse à géographie variable ou « le deux poids, deux mesures sans vergogne ».
La défense inconditionnelle de l’Israël, comme de l’Ukraine, a des raisons géopolitiques, qui ne sont pas exposées dans les médias dominants qui se contentent de faire une propagande fondée sur des ressorts moraux, sentimentaux et irrationnels.
Depuis l’invasion russe en 24 février 2022, LCI, par exemple, lui consacre la majeure partie de son temps. Malgré la présence d’anciens officiers supérieurs et d’experts militaires, les conversations (il ne s’agit pas débats) tournent autour de lieux communs présentés comme des vérités documentées : l’Ukraine est une démocratie et n’a aucun tort à se reprocher ; la Russie est dirigée par un fou furieux, malade, mourant, dont le plan serait d’envahir toute l’Europe. Chaque contre offensive ukrainienne est promise à la victoire et c’est pourquoi il faut lui donner encore plus d’armes. Aucune de ces proclamations ne s’est vérifiée et la dernière contre offensive tourne à la déroute.
Hélène Richard écrit dans le numéro de mars 2025 du Monde Diplomatique[17] :
« De toute évidence, cette importance de l’aide occidentale a induit Kiev en erreur, l’encourageant à refuser la négociation ». Au printemps 2022, les belligérants sont proches de conclure un accord, mais Kiev a besoin de garanties de sécurité de la part des Occidentaux. « Ce qu’ils refusent (…) le premier ministre britannique affirme qu’il n’apposera jamais sa signature à côté de celle de M. Poutine ; des armes seront donc fournies, plutôt que des garanties[18] .
Un temps, on a pu croire ce pari gagnant. (…) Les grands médias occidentaux approuvent le décret ukrainien d’octobre 2022 interdisant les négociations avec M. Poutine, qu’il s’agit de traduire devant la justice internationale pour crimes de guerre[19].
Mais la seconde contre-offensive ukrainienne de juin 2023 se solde par une déroute. Par voie de presse, les Américains font savoir leur mécontentement : Kiev ménagerait trop ses hommes en privilégiant l’attaque par petites touches tactiques le long du front, plutôt que l’envoi en masse de soldats sur les champs de mines russes dans l’espoir de percer les défenses de l’adversaire et de couper le pont terrestre entre Russie et Crimée[20]. Le coût humain — des centaines de milliers de morts et de blessés — n’a servi à rien, pas plus que les sacrifices exigés de la société ».[21]
Bien sûr, ce texte sera qualifié de défaitiste, munichois, pro-russe, voire pro-Poutine par les médias dominants. Ils sont dans leur rôle.
Concernant la Palestine mandataire, le rapport de forces entre Israéliens et Palestiniens est encore plus déséquilibré. Mais si la question de ne plus fournir d’armes à l’Israël n’a été évoquée que pour être aussitôt réfutée, jamais il n’a été question d’armer les Palestiniens car, selon la doctrine occidentale et les informations du gouvernement israélien, ils auraient commis un « pogrom » le 7 octobre 2023 et seraient donc tous des antisémites.
En France, cette accusation d’antisémitisme fait führer (comme disait Pierre Desproges). Il importe peu qu’aucune plainte ne soit suivie de condamnation. Il s’agit de disqualifier des adversaires politiques, l’ennemi intérieur, l’anti France de super Dupont[22]. Nous sommes à l’ère du soupçon, du faux sans réplique et de la parole donnée sans mesure au Comité de Répression de l’Insoumission Française.
Conclusion provisoire
Tout c’est passé comme si les Etats-Unis, dans leur confrontation avec la Chine, avaient seulement voulu affaiblir la Russie, comme, du temps de Nixon ils avaient soutenu la Chine pour affaiblir l’URSS. Cette fois, c’est l’Ukraine qui a joué ce rôle, plus ou moins à son insu, et avec le soutien d’une Union Européenne qui rêve toujours de s’élargir à l’est pour exporter ce qu’elle appelle « la démocratie ».
Trump lui-même avait armé l’Ukraine lors de son premier mandat. Biden et lui ont joué les rôles traditionnels du « good cop bad cop », si ancrés dans la culture étatsunienne. Aujourd’hui, le milliardaire a décidé de siffler la fin de la partie en Ukraine, la Russie lui semblant assez affaiblie pour le moment. L’Ukraine, elle, devra rembourser, avec l’aide de l’Union Européenne.
En « Palestine mandataire », au contraire, il veut assurer l’expansion de l’Israël biblique, jusqu’à envoyer des experts de l’immobilier dans la riviera gazaouie.
Les élites de l’Union Européenne, abasourdies de se voir ainsi sorties du jeu et de l’histoire, proposent comme une seule femme - Ursula Von der Leyen - de faire la guerre à la Russie, et demandent gentiment à Netanyahu d’être moins méchant avec les Palestiniens.
L’hécatombe entre Ukrainiens et Russes ayant déjà dépassée le million de morts et de blessés (proportionnellement, pour les Palestiniens, c’est encore pire), ces élites devraient avoir la décence de ne pas s’enferrer dans la dénonciation des supposés « munichois » qui ne partagent pas leur avis sur la continuation de la guerre par tous les moyens.
« Ces chiffres dramatiques seraient suffisants pour appeler à la fin des combats et la négociation d’une sortie de crise », reconnaissait Pierre Haski sur Radio Paris dès le 19 septembre 2024. Il le déplorait, bien sûr, mais d’autres, en demandant une économie de guerre, se montrent toujours aussi généreux avec le sang des autres, des Ukrainiens, en particulier. La France et le Royaume Uni, seules puissances nucléaires du continent[23], se présentent sans rire comme des chefs de guerre. La France a déjà tenté d’envahir la Russie, toute seule comme une grande en 1812 ; puis avec une coalition, on l’a vu, en 1918. Le résultat reste discutable.
Aujourd’hui, Macron, qui dit n’importe quoi et son contraire, semble se montrer prudent après avoir dégoupillé une grenade et s’inspirer, sans le dire, de la sagesse de Mélenchon et de Villepin, quitte à « macroner », comme disait Zelenski. Il se contera vraisemblablement d’essayer de mettre en place une économie de guerre et de « raisonner » ses oppositions, par la force si nécessaire. Sa seule motivation est d’empêcher, quoi qu’il en coûte, l’abrogation de sa contre réforme des retraites qu’il vivrait comme sa retraite de Russie.
Comme le remarquait Randolph Bourne en 1918 : « la guerre est essentielle à la santé de l’État ».[24] Il ne parlait pas de l’Etat social, bien sûr, qui a toujours été considéré comme une « charge » par les classes dominantes. N’oubliez jamais que Jaurès a été assassiné en 1914, pour ne s’être pas soumis à l’injonction de faire la guerre, et que son assassin Raoul Vilain a été acquitté en 1919, par 11 voix sur 12, alors que sa veuve de Jean Jaurès a été condamnée aux dépens[25].
[1] https://www.lepoint.fr/pop-culture/the-apprentice-l-emission-qui-a-fabrique-et-sauve-le-candidat-trump-10-10-2024-2572395_2920.php#11
[2] https://fr.euronews.com/my-europe/2025/03/20/euroverify-le-canada-peut-il-demander-a-adherer-a-lunion-europeenne
[4] « La Russie possède en 2024 le plus de têtes nucléaires, avec 5580. Suivent les États-Unis (5044), la Chine (500), la France (290), le Royaume-Uni (225), l’Inde et le Pakistan (170 chacun), Israël (90) et la Corée du Nord (50). » https://ihedn.fr/notre-selection/dissuasion-nucleaire-huit-decennies-dequilibre/
[5] Palestine 47, Un partage avorté, Alain Gresh & Dominique Vidal (1987- 1994).
[6] « Quand l’URSS implose, les Criméens sont très officiellement consultés par le Parlement de Kiev le 12 janvier 1991. Le référendum se traduit par un taux de participation de 81,37%. 94,3% des votants se prononcent en faveur du rétablissement d’une république de Crimée indépendante membre du nouveau traité de l’Union proposé par Gorbatchev et donc séparée de l’Ukraine. Mais dès le mois suivant, le Parlement ukrainien revient sur sa décision et casse le vote des Criméens.
Devenue indépendante le 24 août 1991, l’Ukraine conserve donc la Crimée sous sa coupe tout en laissant à la Russie la maîtrise de la base navale de Sébastopol. En février 1992, dans le désordre ambiant, les Criméens prétendent fonder malgré tout une république de Crimée. En 1995, l’Ukraine suspend son président et abroge sa Constitution tout en proclamant une République autonome de Crimée au sein de l’Ukraine. https://www.herodote.net/Une_peninsule_tres_convoitee-synthese-1912.php
[7] Modernité et holocauste, Zygmunt Bauman (1989, trad. 2002)
[8] Internationale situationniste n° 10, p 77 (1966).
[9] Alexandre Sumpf, Les Français dans la guerre civile russe, 1 novembre 2018 https://fr.obsfr.ru/report/15208/11997/
[10] Internationale situationniste n° 11, p 13 : Deux guerres locales (1967).
[11] Le monde moderne et la question juive (2006).
[12] https://orientxxi.info/magazine/de-gaulle-les-juifs-un-peuple-sur-de-lui-meme-et-dominateur,1964
[13] https://www.francetvinfo.fr/societe/antisemitisme/grand-entretien-marche-contre-l-antisemitisme-notre-pays-souffre-d-un-manque-de-bienveillance-a-l-egard-du-monde-juif-estime-michel-wieviorka_6173745.html
[15] John Mearsheimer et Stephen Walt, Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine (2007) ; Sylvain Cypel, L’Etat d’Israël contre les Juifs (2020)
[17] Ukraine, la paix à marche forcée, Le Monde diplomatique, mars 2025.
Texte complet des 3 paragraphes :
« De toute évidence, cette importance de l’aide occidentale a induit Kiev en erreur, l’encourageant à refuser la négociation. Au printemps 2022, alors même que l’Occident ne lui a pas encore apporté son soutien militaire, la résistance ukrainienne peut s’enorgueillir d’avoir déjoué l’opération de changement de régime fomentée par le Kremlin et minimisé les pertes territoriales. Après quatre semaines de combat, les belligérants sont proches de conclure un accord. À Istanbul, Kiev accepte un statut de neutralité — en d’autres termes, renonce à adhérer à l’Alliance atlantique — et confirme son intention de ne pas se doter de l’arme nucléaire. En échange, l’Ukraine cherche à obtenir le retrait volontaire de Moscou des territoires qu’il occupe depuis le 22 février. Kiev a cependant besoin de garanties de sécurité de la part des Occidentaux. Ce qu’ils refusent : M. Boris Johnson se fait le porte-parole de la position occidentale lors d’une visite rue Bankova, siège de la présidence ukrainienne ; le premier ministre britannique affirme qu’il n’apposera jamais sa signature à côté de celle de M. Poutine ; des armes seront donc fournies, plutôt que des garanties.
Un temps, on a pu croire ce pari gagnant. À l’issue d’une première contre-offensive, Kiev récupère en novembre 2022 la ville de Kherson sur la rive droite du Dniepr. C’est l’euphorie. Le mot « négociations » devient tabou. Ne pas s’aligner sur les objectifs ukrainiens — à savoir recouvrer les frontières de 1991 par la force — reviendrait à pactiser avec le diable. Les grands médias occidentaux approuvent le décret ukrainien d’octobre 2022 interdisant les négociations avec M. Poutine, qu’il s’agit de traduire devant la justice internationale pour crimes de guerre
Mais la seconde contre-offensive ukrainienne de juin 2023 se solde par une déroute. Par voie de presse, les Américains font savoir leur mécontentement : Kiev ménagerait trop ses hommes en privilégiant l’attaque par petites touches tactiques le long du front, plutôt que l’envoi en masse de soldats sur les champs de mines russes dans l’espoir de percer les défenses de l’adversaire et de couper le pont terrestre entre Russie et Crimée[17]. Sous la pression de Washington, Kiev abaisse l’âge de la conscription de 27 à 25 ans en avril 2024, mais refuse de descendre à 18 ans en décembre. Le pari fait avec les imprécations occidentales a ainsi tragiquement échoué. Le coût humain — des centaines de milliers de morts et de blessés — n’a servi à rien, pas plus que les sacrifices exigés de la société. »
[18] Lire Samuel Charap et Sergueï Radchenko, « La négociation qui aurait pu mettre fin au conflit en Ukraine », Le Monde diplomatique, juillet 2024. M. Volodymyr Zelensky s’emploie à nier le rôle qu’aurait ainsi joué M. Johnson. Cf. Shaun Walker « Zelenskyy rejects claim Boris Johnson talked him out of 2022 peace deal », The Guardian, Londres, 12 février 2025.
[19] Cf., par exemple, « Soutenir l’Ukraine pour assurer la paix », Le Monde, 10 janvier 2023.
[20] Alex Horton et John Hudson, « US intelligence says Ukraine will fail to meet offensive’s key goal », The Washington Post, 17 août 2023.
[21] Lire « Loin du front, la société ukrainienne coupée en deux », Le Monde diplomatique, novembre 2023.
[23] A l’exception de la Russie.
[24] La santé de l’Etat, c’est la guerre (1918, traduction 2012, éditions Le passager clandestin.
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