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Accueil du site > Tribune Libre > Politiques & citoyens > Quelques leçons simples d’une situation compliquée

Quelques leçons simples d’une situation compliquée

Ouf, Berlusconi est battu. Mais les résultats serrés amènent à quelques leçons qui, au-delà de la situation italienne, méritent d’être retenues :
  • Une fois de plus, les sondages se sont trompés et largement. Et cela va toujours dans le même sens, à savoir une totale incapacité de prendre en compte la réalité du vote populaire.

 

  • Le rassemblement de toute la gauche, sans exclusive a priori en direction de l’extrême gauche, a été nécessaire pour gagner. Imaginez le résultat s’il y avait eu la moindre division à gauche.
  • C’est à gauche que s’est réalisée la dynamique victorieuse : ce sont les partis comme rifondazione communiste, l’autre dissidence communiste et le nouveau parti laïc qui ont été en très forte progression, tandis que le PDS, membre de l’Internationale socialiste, ou les groupes de centre gauche, stagnent. Primo, quand les partis classiques de gauche n’ont pas un discours, une pratique et des propositions suffisamment offensives, ils laissent un espace énorme à d’autres à leur gauche ; secundo, c’est avec des choix de « ruptures » avec le libéralisme généralisé qu’on peut tenir tête aux poussées idéologiques de la droite. On pourra noter que, de même, en Allemagne, le vote à la gauche du Parti socialiste était fort. D’ailleurs si le SPD l’avait voulu, il y avait une majorité de gauche contre Angéla Merkel. Il a choisi la grande coalition... C’est d’ailleurs ce qu’a tenté d’imposer Berlusconi. La coalition de gauche italienne tient bon. Espérons que l’étroitesse du score ne donnera pas de mauvaises idées à certains...
  • En dépit de ses provocations grossières, Berlusconi a rassemblé presque la moitié des voix. Comme Georges Bush, il s’en est tenu à la défense de valeurs fortes, de droite, libérales et néoconservatrices. Une réponse programmatique complexe et modérée n’arrive pas à convaincre suffisamment les couches populaires.


Si la victoire de la gauche est si étriquée, alors que la croissance économique est quasiment nulle, que l’engagement en Irak a été massivement désapprouvé, c’est que l’alternative n’était pas assez convaincante sur le fond idéologique. Il y a urgence à redonner des couleurs au progressisme et aux idées socialistes, partout en Europe.


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31 réactions à cet article    


  • Antoine (---.---.165.29) 14 avril 2006 15:03

    Bravo Demian, cool, cool, le pouvoir avec un(e) zentill(e) animateur (trice) comme dans un certain club....

    Bcp voudrait vous entarter virtuellement...z’ont peut-être raison....


  • Mickaël (---.---.255.2) 14 avril 2006 16:48

    Excusez moi en quoi une femme présidente peut-elle changer les choses plus qu’un homme ? Pouvez vous m’éclairer ?


  • Bernard Dugué (---.---.211.211) 14 avril 2006 11:37

    Bonjour Marie-Noëlle, bonjour Agoriennes et riens

    Notre Berlu à nous, c’est peut-être Sarko, quant aux citoyens de gauche, ils sont déçus par la pauvreté du débat, et donc, on dira entre le citoyen que je suis et la machine éléphantesque du PS : divorce à l’italienne

    Pourquoi ? A suivre une confession des états d’âme d’un citoyens las. France d’en haut, France d’en bas, France d’en las, entrelacs et autres noeuds karmiques impossibles à défaire


    • Bernard Dugué (---.---.211.211) 14 avril 2006 11:38

      Rien à dire, schémas tournant en rond, situation intellectuelle bloquée, miroir de la vie politique en pitoyable état après les événements du TCE, des banlieues et du CPE. Sentiment de faire du sur-place. Toujours cette idée qui revient, celle d’une Europe bloquée, qui n’avance pas, se transforme à petits pas, produit, fait du commerce, innove dans quelques secteurs à haute valeur ajoutée, tient la route dans les technologies de pointe mais en fin de compte, rien de neuf sur le plan social. Dans les années 1970, la gauche, subtilement prise en main par Mitterrand, entretenait le mythe d’une société nouvelle, d’une vie qui serait changée, d’une France conquérante et juste à l’égard des travailleurs et bienveillante pour les créateurs. En 1981, l’illusion a été parfaite, certain ont évoqué un passage de l’ombre à la lumière et puis, Reagan aux States, Thatcher en Grande-Bretagne et la course économique sur fond de globalisation. L’Europe a été obligée de suivre. Avec les résultats que l’on sait. Un autre mythe a cours actuellement, sur fond de contestation du modèle social. Reagan et Thatcher passent pour des héros du libéralisme et du démantèlement de l’Etat providence, ce mythe, c’est celui de la rupture par la réforme, entretenu par un Sarkozy qui s’est emparé de l’UMP comme Mitterrand l’avait fait pour le PS. Le rupto-réformisme est la figure inversée du socialisme mitterrandien. Il est censé nous faire passer, non pas de l’ombre à la lumière mais de l’archaïsme étatique au modernisme libéral concerté. L’idée de changer la vie et de propager le bonheur est révolue. Cette illusion du politique comme action éthique a été remplacée par le réalisme historique. Il faut passer des structures obsolètes aux structures modernes et performantes, autrement dit faire comme si on se délestait d’un vieux logiciel inopérant avec des programmes lent, générant des bug, bouffant de la mémoire vive, pour tourner avec un logiciel récent, contenant des applications plus performantes. C’est ce qu’on appelle la marche du Temps. Se délester de l’obsolète pour le remplacer par du moderne.

      La rupture ne me fait pas peur mais celle que propose Sarkozy ne m’inspire guère. Toutes ces spéculations et autres petites phrases rapportées dans la presse me paraissent relever du mythe, de la rumeur, du fantasme. Le jour venu, notre apôtre de la rupture sortira son livre, certainement à la rentrée 2006. Les gens pourront se faire une idée du programme et se dire, pourquoi pas l’essayer en 2007***. Il faudra être prudent. Une fois lancée, l’application Sarkozy ne peut être interrompue avant une durée prévue pour cinq ans. Je ne crois pas que la société sera quadrillée de policiers et chaque citoyen fiché. C’est du fantasme qui n’est pas sans évoquer les sentiments d’une petite bourgeoisie en 1978, craignant que l’Etat ne vienne les dépossédé de leur voilier de 5 mètres pour le mettre au service de la collectivité.

      Evidemment, je souhaite que la gauche puisse elle aussi proposer un programme de rupture mais elle n’en prend pas le chemin. Quant à ma position, elle reste faite, comme celle de bien des Français, de vague opinion avec comme thème dominant, celui d’une société qui doit changer et d’une économie devenue déséquilibrée entre les gros profits d’un côté et l’asservissement allié à la pauvreté d’un autre côté. N’étant pas économiste, j’avoue ne pas avoir de certitude, excepté celle qu’il doit bien exister cette voie pour une réforme du système monétaire et qu’il faut examiner cette alternative avec sérieux. Pour le reste, mes compétences relevant du domaine des sciences, je maintiens ces projets d’institutions qu’il faut créer pour les mettre au service de la transversalité des savoirs et du partage des connaissances. Pour l’instant ces propositions sont restées dans le placard. Les structures mentales des gestionnaires du CNRS et de l’Université doivent être réformées elles aussi ! Il faudra bien un jour faire exploser le centralisme étatiques, libérer les autonomies et surtout donner des moyens pour le développement des intelligences. Parfois, je me dis que si Sarkozy passe, ça ne peut pas desservir mes projets, ce n’est pas pire que Lang, alors que si la gauche reprend le pouvoir, tout restera en l’état.

      ***Texte écrit en 2001 : demandez le programme

      Oui, quels programmes ? parlons-en ! Il se trouve que le Chirac 95 ne sera plus utilisable, comme d’ailleurs le Windows 95 dont la durée de vie arrive à son terme. Le Jospin 97 est prévu pour servir jusqu’en 2004 et donc, c’est un peu mieux que le Windows 98 et largement meilleur que le Chirac 95. On attend avec impatience le Chirac 2002. Mais je me pose quand même une question ? En vertu des règles de compatibilité ascendante que l’on sait être très problématiques, si l’Elysée utilise le Chirac 2002, et que l’assemblée est élue pour fonctionner avec le Jospin 97, alors on risque d’avoir quelques applications qui ne fonctionnent pas. Aussi, pour ne pas avoir besoin de déboguer avec l’article 43-5 de la constitution ou bien avec les motions de censure, je conseille vivement à Jospin de mettre sur le marché des programmes le Jospin 2002. Le Lipietz 2002 est également prévu mais c’est comme avec le Mac, cela ne fonctionne pas toujours, il faut convertir d’un programme vert à un autre rose et en plus, ce n’est pas sûr que ça fonctionne avec l’ADSL. Bon, après tout ceci nous aurons le Laguiller 2002 qui n’a guère progressé par rapport au Laguiller 95, lui-même pâle copie du Laguiller 88. Autant se contenter de l’original, je ne sais plus son nom, cela doit être le Laguiller 74, mais pour le charger, il vous faudra un lecteur de disquette 8 pouces et demi. Je ne m’étends pas sur les autres programmes. Le Madelin 2002 risque d’être une modification du Madelin 93, même chose pour le Bayrou...

      Après, faut voir comment le logiciel fonctionne. A l’assemblée, ils n’ont pas les mêmes processeurs. C’est sûr que le Juppé 2 gigahertz est plus puissant que le Dray 800 mégahertz, et en plus, il dispose d’un disque dur encore plus dur que les autres, et presque impossible à défragmenter, si bien qu’en cas de chargement d’un nouveau fichier, certains programmes risquent de fonctionner en boucle. Le Raymond Barre cadencé à 166 mégahertz devient carrément limite, surtout pour les décrets d’application en 3D, d’autant plus qu’on n’est plus sûr du bon fonctionnement de la SDRAM.


    • Antoine (---.---.165.29) 14 avril 2006 18:08

      Merci pour le « riens », de rien.


    • eresse (---.---.120.64) 18 avril 2006 12:54

      vous avez oublié le royal 2007, mais il parait que ce n’est qu’une maquette loin d’être finalisée...


    • Scipion (---.---.106.118) 14 avril 2006 11:51

      « ...je constate toutes les pressions qui sont exercées sur mes amies d’origines étrangères et si brillantes, qu’on veut, et avant toutes nouvelles formules de lois... »

      Vous ne pourriez pas essayer de faire l’effort d’être clair, pour une fois... Qu’on soit sûr ce ne soit pas au Bois de Boulogne que vos copines exercent « si brillament »...

      Des fois qu’elles n’exerceraient effectivement pas au Bois de Boulogne... smiley)


      • Jojo (---.---.132.137) 14 avril 2006 18:42

        Le Suisse a décidément les mêmes goûts que Le Pen en matière de blagues. 50% racisme, 50% petite culotte...


      • Ludovic Charpentier (---.---.68.72) 14 avril 2006 12:39

        « secundo, c’est avec des choix de « ruptures » avec le libéralisme généralisé qu’on peut tenir tête aux poussées idéologiques de la droite. »

        Mme Lienemann, ce n’est pas aussi ’binaire’ que cela. Romano Prodi n’est pas un candidat de la rupture, il a même des idées proches de Bayrou... et pourtant il a rassemblé 74% des votes des sympathisants de gauche lors de primaires (et selon certains sondages, si les Italiens avaient voté pour le TCE, l’électorat de gauche se serait aussi massivement prononcé contre...).

        En fait, Prodi a fait la coalition et est tenu de respecter son engagement d’offrir des portefeuilles aux membres de celle-ci. Hors de questions de former une grande coalition avec des adversaires insultants et qui n’aurait pour but que de sauver la face de Silvio... Mais pour que certains de ses projets passent, comme par exemple le Lyon-Turin auquel les écologistes transalpins sont opposés, il sera obligé de piocher des voix sur le centre-droit. Curieux paradoxe, comme en Allemagne d’ailleurs ou malgré la présence d’un gouvernement CDU-SPD, une loi du groupe de gauche de Delafontaine pourrait passer si le SPD la soutient...


        • Antoine (---.---.25.150) 14 avril 2006 12:56

          L’Italie devient un pays du tiers monde selon Umberto Ecco.

          J’ai plus de raison de la croire lui, que les sociolistes ou les conservateurs....

          Et donc, sans projet ni de gauche ni de droite, c’est blanc chou, chou blanc....bref il faut quelqu’un au pouvoir mais l’un ou l’autre la belle affaire....

          Ya t il du pétrole en Italie ? Sinon nous pourrions suggérer aux neo-conservateurs US de faire une opa sur Venise.

          Comme en Belgique les socialistes sont plus occupés à faire du clientélisme ou à proposer des capotes anglaises ds le cadre des campagnes contre le sida. Je suis très inquiet concernant les futurs programmes socialistes européens.

          Tout au plus, ce ne serait que la grogne des citoyens qui ramèneraient le socialisme sous les projecteurs par défaut...

          A propos c’est quoi le progressisme.... ? Un avatar du progrès ?


          • Antoine (---.---.25.150) 14 avril 2006 13:28

            Madame, puisque via Agoravox permet de tenir du bout de la longue vue Internet un débuté européen dans une proximité jadis irréalisable. Je n’aurai qu’une seule question : « Que compte faire les classes politiques pour endiguer l’appauvrissement de tous les européens ? »

            Où est le « new deal » européen qui doit nous sauver la mise ?

            Est-il jamais sorti des limbes d’ailleurs ?

            Progressisme est un mot vide de sens, il semble que le progrès nous le vivons tous les jours.....


            • Roues Libres Claude DP 14 avril 2006 13:54

              « Une réponse programmatique complexe et modérée n’arrive pas à convaincre suffisamment les couches populaires »

              Une pédanterie crypto-marxiste de plus Madame Lienemann...Pourriez-vous préciser ou demander à Madame Royal de le faire à votre place, puis qu’il est convenu qu’elle pratique un langage simple et compréhensible par tous, quelle que soit sa couche.


              • Ludovic Charpentier (---.---.68.72) 14 avril 2006 14:08

                Cher Claude DP, si vous êtes de droite, c’est votre droit, mais mettez-le dans votre profil... Ca permettra d’avoir une idée plus claire sur la teneur de vos articles. Je ne comprends pas pourquoi vous ’cassez’ Segolène Royal vu que de toutes façons vous n’avez visiblement jamais voté à gauche et ne le ferez jamais...


              • Roues Libres Claude DP 14 avril 2006 17:02

                Cher Ludovic, si je ne puis compter sur Mme Royal pour m’expliquer le charabia Lienamannesque, peut-être en tant que militant de gauche (c’est un pléonasme, pardon) affiché et revendiqué, pourrez-vous m’éclairer de vos lumières afin que je retrouve la raison et la voie(x) de la sagesse, et que je sois sauvé enfin, de l’enfer libéral. Par avance merci.


              • Ludovic Charpentier (---.---.68.72) 14 avril 2006 17:07

                Franchement, cher Claude, ce serait une perte de temps. Je ne ferait que répéter la même chose que dans bien d’autres forums, et vous ne ferez que de me répéter que ce n’est que ’du charabia’. Seul le point de vue des indécis, m’intéressent, saviez-vous que presque 100% des sympathisants de droite détestaient Mitterrand ? Ca ne l’a pas empêché d’être élu...


              • Ludovic Charpentier (---.---.68.72) 14 avril 2006 17:26

                Ah oui, un autre détail, je suis de gauche et libéral (et je pense que Mme Lienemann est une de ces M. Jourdain de la politique, qui font du libéralisme sans le savoir...). Pas si étonnant si on prend la signification stricto sensu du mot ’libéral’.


              • Jojo (---.---.132.137) 14 avril 2006 18:53

                @freewheeler...

                C’est tout con. Ca veut dire qu’une réponse simpliste et extrémiste, ne comportant aucun programme à long terme, convainc plus facilement.

                Vous en êtes la victime exemplaire.


              • Roues Libres Claude DP 14 avril 2006 19:37

                Thank you jojo my friend,

                Et les couches là-dedans ? J’ai un problème de programmatique multi-couches, dont je suis effectivement la victime résignée. Il faut m’aider à en sortir. Je compte sur vous. Il faudra bien un jour que la solidarité nationale prenne en charge le moral des patrons confrontés au quotidien à la reprogrammation de toutes les couches de notre société, y compris les plus archaïques, dont j’en suis sûr vous ne faites pas partie. Bien qu’apparemment vous n’aimiez toujours pas Bob. Ce qui est difficilement pardonnable.


              • Jojo (---.---.176.93) 14 avril 2006 21:32

                J’aurais plutôt employé le terme « strate », « couche » ca fait un peu Pampers.

                J’aime bien Bob, mais sans plus. Les voix de nez n’ont pas ma préférence. Faut faire gaffe : c’est un dangereux contestataire.


              • CDP (---.---.245.104) 15 avril 2006 16:48

                @ Jojo Bob est le contraire de l’image qu’on lui a collée dessus. C’est d’abord une Freewheeler. (je vous recommande « No direction home » de Scorcese sorti en DVD) C’est pour ça que je l’aime bien. smiley


              • Ludovic Charpentier (---.---.68.72) 18 avril 2006 17:04

                J’ai raté quelques posts, ou bien ???

                Ce que je voulais dire, pour préciser ma pensée (quoi que je ne pense pas que les ’bob’ et ’freewheeler’ m’étaient adressés...) : de même que dans ’Le bourgeois gentilhomme’, celui qui ne s’exprime pas en poésie fait de la prose, de même en politique, celui qui n’est pas marxiste est libéral. Il reconnaît l’existence de l’économie de marché, la différence entre la droite et la gauche concerne la niveau auquel l’Etat doit intervenir. Il y a un clivage sur la question : « L’Etat doit-il gérer oui ou non certains secteurs stratégiques ? » (oui pour la gauche, non pour Madelin) « Doit-il gérer intégralement certains secteurs ou se contenter d’un rôle d’actionnaire majoritaire ? » (La nuance entre DSK, Fabius, et la ’gauche de la gauche’). Actuellement, il n’y a pas un clivage net et précis entre un groupe de droite où Madelin et Borloo parleraient le même langage, et un groupe de gauche où DSK et Buffet seraient tout le temps d’accord. Plutôt une gradation progressive concernant le niveau auquel l’Etat doit interférer dans l’économie et la vie de tous les jours.

                Je rejoins Claude DP concernant le fait que Ségolène Royal s’exprime assez peu (mais sur le peu qu’elle s’exprime, on perçoit qu’elle est moins ’interventionniste’ que Mme Lienemann, ce qui est un peu logique, la deuxième est connue pour ses convictions nonnistes), ce qui peut sembler logique vu qu’on est relativement loin de l’échéance et qu’elle a le lourd statut de ’conjointe du patron’. Un parti politique a besoin de ses différents courants et d’un leader qui pourrait incarner le ’minimum commun’, Ségolène a comme son conjoint des qualités de médiation qui pourrait en faire une représentante crédible, le problème est que Hollande le veuille ou non, une élection présidentielle se joue davantage sur la personne que sur le projet d’un parti politique.

                C’est la leçon que je retiens surtout de l’Italie, c’est qu’on a beau être un candidat porté par l’ensemble des sympathisants de gauche avec un beau programme de 300 pages, sans charisme et soutien médiatique on n’arrive nulle part...


              • Pierre (---.---.233.10) 14 avril 2006 14:22

                Madame,

                Vous aviez déclaré dans un livre que Jospin était un peu court pour être président en 2002 : je vous l’accorde, j’ai voté PS en 81 88 95 mais pas en 2002, Jospin pensant que l’économie influait sur la politique et non l’inverse.

                Si le PS n’est pas porteur d’un projet clair, à gauche et progressiste, permettez moi de vous le dire, vous n’avez aucune chance en 2007.

                Pierre


                • Ludovic Charpentier (---.---.68.72) 14 avril 2006 16:14

                  Franchement, si ça ne teint qu’à cela, je veux bien qu’on truffe le projet socialiste des mots ’progressiste’ mais je doute que le commun des mortels (incluant les socialistes) n’ait la moindre idée de ce que le mot ’progressiste’ signifie...

                  Savez-vous que Laurent-Désiré Kabyla, lors de son coup d’Etat au Congo, avait revendiqué porter ’L’économie sociale de marché’. Oui, exactement le même mot qu’il y avait dans le programme du PS aux Européennes (approuvé par tous les socialistes, inclus Mme Lienemann), et qu’on retrouvait dans le TCE. C’est ce qu’on appelle un mot fourre-tout...


                • Ulmo (---.---.254.6) 14 avril 2006 15:41

                  Cette élection a été presque assez truquée pour permettre à Berlus de se faire réélire.

                  Contrairement aux deux dernières élections des USA, qui, elles, on été suffisemment truquées pour mettre Bush à la place du Président.

                  C’est le pouvoir des médias qui détermine le pouvoir électoral.

                  Berlus les détient presque tous en Italie.


                  • plus Robert que Redford (---.---.99.187) 14 avril 2006 23:07

                    @ Ulmo

                    Assez en accord avec vous, cher Agoranaute

                    J’ajouterai que des deux côtés, la technique imparable consiste à miser à fond sur la PEUR

                    Peur d’un terrorisme Islamique chez Bush (ça a super-marché)

                    Peur d’un retour du Communisme genre couteau entre les dents chez Berlu (ça a presque marché !)


                  • Ludovic Charpentier (---.---.68.72) 18 avril 2006 17:07

                    La peur du changement aussi... Un concept auquel les Français sont étrangers, mais il faut faire attention : les sortants ont de plus en plus de mal... à se faire sortir. Cela prouve que pour gagner une élection, il ne faut pas taper uniquement sur le discrédit du candidat sortant (comme Kerry l’avait fait).


                  • Philippe Boisnard Philippe Boisnard 14 avril 2006 18:36

                    Ayant assisté à Arras au discours de Arnaud Montebourg la semaine passée, je ne puis que me désoler d’entendre ce qui a été dit par ce membre du PS qui fut en son temps courageux au point de proposer au congrès du Mans la motion de la VIème République. Là, discours lénifiant, parternaliste, très creux, fondé sur la République (et non la démocratie). Nous étions un certain nombre à être là pour réfléchir à notre possible participation, professeurs d’Universités, de lycées, essayistes, et nous avons assisté à la venue d’un cacique nous infantilisant, n’ayant aucune culture politique établie sur une réflexion de l’expérience et des thèses actuels qui sont débattus par les chercheurs de sciences-politiques.

                    Quand est-ce que les politiques français comprendront, que faire de la politique n’équivaut pas à vouloir et avoir le pouvoir, que les multitudes citoyennes revendiquent en France (comme c’est le cas en Suisse ou en Hollande) davantage de démocratie populaire ( à savoir la possibilité d’influer par des votes d’initiative populaire, par des possibilités de participation, au niveau local, global voire même glocal ). La politique française étant très professionnalisée, elle ne permet plus à de nombreux citoyens de se sentir représentés par la simple délégation de leur vote.

                    ce que tente Ségolène Royale avec son site est intéressant, mais aboutira à quoi, une nouvelle fois un renforcement si le PS est élu de la République. La France est malade de la démocratie représentative, c’est-à-dire de la République oligarchique qui s’est constituée à partir de la représentativité.

                    Comment les classes populaires (plus de 70 % de la population) peuvent-elles penser être représentées par un gouvernement (exit pratiquement tout membre issu des classes populaires) et des députés (moins de 10 % de personnes issues des classes populaires).

                    Je fais parti de ceux qui non pas s’abstiennent, mais qui refusent même d’avoir une carte électorale. Comme beaucoup autour de moi. Combien représentent les abstentionnistes + ceux qui refusent le principe même de cette mascarade de la démocratie représentative ?

                    Que représente de plus en plus nos élus, si ce n’est pour beaucoup la captation de la dimension publique au profit des intérêts privés ?

                    Je suis déçu de ce cirque français, et du peu de courage politique de nos représentants, et je regarde avec admiration des systèmes beaucoup plus démocratiques, qui se tiennent dans des pays limitrophes.


                    • (---.---.222.242) 14 avril 2006 19:26

                      Quand je vois et constate les resultats des politiques de gauche en France et en Allemagne entre autres, j’ai du mal a esperer un retour de la gauche au pouvoir.dans ces pays...Cet article montre une ideologie simpliste plutot qu’un raisonnement profond objectif. Ca commence mal en marquant un soulagement apres la defaite de Berlusconi. Le retour des communistes, et ce au XXIe siecle, n’a rien de rejouissant. Bien sur chacun peut soutenir le parti qu’il veut mais cette idee que l’on doit defendre un certain progressisme, un retour des valeurs de gauche etc, me semble totalement retrograde et incoherent avec les realitees de ce monde. Surtout que ces hommes politiques sont incapables de gagner sans former une coalition avec des parties peu frequentables appartenant a la gauche. On parle ici ou la des Etats Unis mais avec deux grands partis on evite les coalitions avec les extremes.

                      Les italiens sont plus divises que jamais. Berlusconi n’est sans doute pas le candidat le plus correct mais il est bien plus courageux que son adversaire quand il s’agit de faire face aux dangers internationaux. Prodi vainqueur me semble marquer plus la defaite de Berlusconi.

                      En France on pourrait prendre des lecons de nos voisins sur le taux de participation. Cependant quand on place l’extreme droite au final d’une election presidentielle on est pas tres bien place pour donner des lecons aux autres en matiere d’election. La France a une des droites les plus betes du monde mais sa gauche n’a strictement rien a lui envier. Retour au progressisme ? Je constate que le wishful thinking de l’auteur de cet article l’aveugle sur les resultats des politiques ’progressistes’ europeenes et notamment francaise.


                      • jean (---.---.96.46) 15 avril 2006 13:29

                        Les italiens sont plus divises que jamais. Berlusconi n’est sans doute pas le candidat le plus correct mais il est bien plus courageux que son adversaire quand il s’agit de faire face aux dangers internationaux. Prodi vainqueur me semble marquer plus la defaite de Berlusconi. courageux oui je vois a quoi vous faites allusions a tout c’est mort en irak et torture quel courage et toute c’est magouilles qu’il a faites et loi en ca faveur quel courage !!!


                      • A (---.---.64.182) 15 avril 2006 20:51

                        Laetitia Rettori dans Société Civile n°56 (mars 2006) prédit que Prodi ne remettra pas en cause les grands choix de politique économique : http://www.ifrap.org/0-ouvrirlesite/Enquete-Italiens-Francais.htm

                        EXTRAITS :

                        "La transformation de l’Etat italien a commencé dès 90 mais a connu une phase d’accélération sous le gouvernement Prodi (mai 1996 - oct 1998) qui a permis l’obtention des résultats les plus spectaculaires. Aujourd’hui encore, le processus se poursuit avec des conséquences positives sur l’ensemble des finances publiques italiennes.

                        La dette publique est ainsi passée de 125% du PIB en 1994 à 106.6 % du PIB en 2004. Ces chiffres sont encore loin d’être suffisants et l’Italie reste l’un des pays les plus endettés d’ Europe, mais la tendance s’est durablement inversée. De même, le déficit public, qui se situait à 11.1% en 1990 - et qui empêchait l’Italie de satisfaire aux critères de convergence indispensables pour entrer dans la zone euro - a baissé de façon remarquable pour atteindre les 3% réglementaires dès 1996.

                        "

                        ...

                        « Au cours de son mandat, il [Berlusconi] s’est également attaqué à la baisse du chômage en flexibilisant le marché du travail italien. Ainsi le chômage a baissé de façon significative, passant de 11,2% début 2000 à 7,7% en 2005. Cette baisse est d’autant plus remarquable qu’au même moment, la croissance italienne était en panne. Ainsi l’OCDE dans son Etude économique de l’Italie, 2005 signale que « plus d’emplois ont été crées durant les années de récession 2001 - 2004 que lors des quatre années précédentes de croissance plus rapide du PIB »


                        • Basta (---.---.213.202) 18 avril 2006 20:20

                          MMe Lienemann, si vous aviez suivi d’un peu près la campagne italienne, vous seriez sortie des lieux communs sur l’ « antilibéralisme » conquérant, qui dominent à Paris- sur-Seine.

                          Les Fassino, D’Alema, Rutelli sont de parfaits socio-libéraux qui divisèrent par 4 les droits de succession quand ils étaient au pouvoir, qui ne prévoient ni les 35 heures ni l’impôt sur le patrimoine dans leur programme, qui ne prévoient pas d’abolir la loi Biagi (une sorte de CNE-CPE à l’italienne). Je rappelle en passant que Biagi, maître d’oeuvre de cette loi, fut assassiné par les Brigades rouges en 2003.

                          Si vous aviez suivi la campagne, vous auriez vu des représentants de « La rosa nel pugno » reprocher à Tremonti (ministre de l’économie de Berlusconi) de ne pas avoir suffisament privatisé... Vous auriez constaté que Prodi est un démocrate-chrétien à côté duquel Bayrou est un gauchiste.

                          Alors oui, Bertinotti a progressé (au Sénat, pas à la Chambre pour laquelle votaient aussi les jeunes et où l’Ulivo avait une liste commune). Mais l’extrême-gauche italienne est plus faible qu’en France et est tenue par un programme de 280 pages qui ne lui a rien concédé. Cependant, elle contrôle en siège le quart des forces de l’Unione, alors que la majorité est ténue ; autant dire que la pérennité du nouveau gouvernement n’est pas assurée.

                          En conclusion, la gauche italienne n’a rien à voir avec la gauche française contrairement aux apparences. Il suffit pour s’en convaincre de se souvenir des positions des uns et des autres par rapport au cas Battisti.

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