• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Economie > A qui profite la dette ?

A qui profite la dette ?

L’impôt est la source de vie de tout l’appareil du pouvoir exécutif. Mais toute cette machinerie est placée, par la dette publique, sous le contrôle financier étroit de la classe dominante, de l’aristocratie financière, les grands promoteurs d’emprunts et spéculateurs sur les valeurs d’Etat.

Dans le monde moderne, tout le système financier et bancaire est très étroitement impliqué dans le maintien du crédit public. Une partie de leur capital est investie et placée avec intérêts dans les valeurs d’Etat rapidement convertibles. Ces rentiers de l’Etat se répartissent donc les intérêts de ces dépôts et de ce capital qui est ainsi mis à leur disposition

La seule partie de la prétendue richesse nationale qui entre réellement dans la propriété collective des peuples modernes, c’est leur dette publique. Il n’y a donc pas à s’étonner de l’idée que, pour la classe dominante, plus un peuple s’endette, plus il s’enrichit. La dette publique alimente les marchés financiers, la spéculation, et le système bancaire moderne.

On retrouve aussi le rôle joué par la dette publique, comme moyen permettant à la classe dominante à la fois de tenir l’Etat dans sa main (par le contrôle de son financement) et d’accélérer l’accumulation du capital (par l’expansion du crédit et de la finance) : la dette publique opère comme un des agents les plus énergiques de l’accumulation primitive. Par un coup de baguette (magique) elle dote l’argent improductif de la vertu reproductive et le convertit ainsi en capital, sans qu’il ait pour cela à subir les risques inséparables de son emploi industriel.

Les acheteurs de dettes publiques font une bonne affaire car leur argent métamorphosé en bons du Trésor faciles à vendre, continue généralement à fonctionner entre leurs mains comme autant d’argent liquide. Mais, à part la classe de rentiers oisifs ainsi créée (« financiers intermédiaires entre le gouvernement et la nation », etc.) la dette publique a donné le branle aux sociétés par actions, au commerce de toute sorte de papiers négociables, aux opérations aléatoires, en somme, aux jeux de bourse et à la bancocratie moderne !

Pour se financer, l’État émet des titres financiers que des investisseurs achètent, mais savoir qui détient les créances françaises est un secret extrêmement bien gardé. L’opacité est totale et couverte par la loi. Le citoyen curieux peut juste savoir qu’un tiers de la dette est détenu par des investisseurs français, un tiers au sein de la zone euro, et un tiers à l’étranger. Les trois plus gros détenteurs de la dette française sont le Luxembourg, les îles Caïmans et le Royaume-Uni ! Pour en apprendre plus lire l’article suivant : QUI DETIENT LA DETTE DE LA FRANCE ?

On sait qu’aujourd’hui, en plus, bien des Etats, dont l’Etat français, ont même renoncé à la création monétaire au profit des banques elles-mêmes, disposition qui renforce la prédominance du capital international sur les Etats à son service. Ce système permet aux rentiers de s’enrichir sur le dos de ceux qui travaillent, ils peuvent ainsi léguer à leurs descendants des revenus substantiels. Les uns hériteront de la dette, les autres de l’argent de la dette !

Voilà ce qu’il en a coûté pour dégager les « lois naturelles et éternelles » du capitalisme. Ne dirait-on pas que l’humanité est un séjour de damnés ? C’est avec des taches de sang sur une de ses faces que l’argent est venu au monde. Le capitalisme vient au monde en transpirant de la tête aux pieds, la sueur et le sang.

D’après KARL MARX dans "MARX ET PLUS "

http://2ccr.unblog.fr/category/marx-et-plus/

lire également : LA DETTE DE LA FRANCE

et aussi : CREATION D’ARGENT ET ENDETTEMENT PUBLIC


Moyenne des avis sur cet article :  4.84/5   (25 votes)




Réagissez à l'article

10 réactions à cet article    


  • Alpo47 Alpo47 27 mars 2013 13:20

    Emprunt et endettement sont un énorme transfert de richesse à partir des classes moyennes, les derniers à payer encore des impôts, donc à rembourser la dette ... vers les « rentiers-actionnaires », les prêteurs.

    Une énorme escroquerie dont les peuples sont ENCORE inconscients et qui vise à sa mise en esclavage économique.


    • spartacus spartacus 27 mars 2013 13:42

      La banque n’est que l’instrument de gestion de la création monétaire. Point.

      L’emprunteur est le seul responsable de la création monétaire. 
      Si t’emprunte pas y’a pas de création monétaire.

      Le pouvoir de création monétaire bancaire n’est que temporaire et la création est annihilée par la destruction monétaire lorsque le remboursement de l’emprunt est réalisé.

      Bien évidemment l’auteur vous proposera du Marx !
      Jamais du Maurice Allais ou du Hayeck

      Nous sommes actuellement en crise du Keysianisme. Une overdose de politique de relance économique, fondées sur l’utilisation de la dépense publique.
      Malheureusement, a l’ENA, le Keysianisme est le seul enseignement économique. Ils ont oublié Friedman et Hayeck 

      • Agor&Acri Agor&Acri 27 mars 2013 14:07

        @spartacus,

        si je vous résume :
        « Circulez ! Y a rien à voir ! »

         smiley

        A tous,
        Comprendre l’arnaque de la dette publique (vidéo de 10 mn)
        Limpide, pédagogique et plein d’humour
        Lien : http://www.youtube.com/watch?v=ZE8xBzcLYRs
        Autre lien pour la même vidéo : http://www.wat.tv/video/dette-histoire-baignoire-4m12t_2fgqp_.html


      • spartacus spartacus 27 mars 2013 15:04

        Crise du Keysianisme !

        Confirmation.

        Quand a l’idée de remplacer des banques par un monopole bancaire central, c’est une erreur.

        Des banques privées peuvent faire faillite et n’engendrer de conséquences que sur elles mêmes et leurs actionnaires, (en théorie) a chypre y’a eu des tentatives d’atteintes à la liberté individuelle des déposants).
        Les banques centrales engendrent des conséquences sur la totalité de l’état. Vu les tentatives étatiques à chypre sur les clients des banques privées, une banque centrale ne pourrait refuser.


      • Luc le Raz Luc le Raz 27 mars 2013 16:47

        Je ne peux m’empêcher de penser que les banques et autres machins financiers localisés dans des paradis fiscaux ne sont que des lessiveuses pour l’argent sale, drogue, prostitution, ventes d’armes, évasions fiscales, etc.. etc.. Et c’est à eux que nous empruntons pour partie, ça me dégoûte !! smiley

        Depuis le temps que je dis que nous sommes les otages des cartels financiers !!!


        • eau-du-robinet eau-du-robinet 27 mars 2013 18:02

          Très bon article.

          La loi du 3 janvier 1973 sur la Banque de France est une loi française, qui a régi de 1973 à 1993 l’organisation de la Banque de France. Cette loi est parfois surnommée loi Pompidou-Giscard ou loi Rothschild.

          Selon les critiques de cette pratique, la classe politique s’est soumise aux marchés financiers qui sont les créanciers de l’État. Ces créanciers lui dictent ainsi une politique économique avec les agences de notation dont les notes influent sur les taux d’intérêts. Et ce, alors même que l’État et la Banque centrale européenne prêtent aux banques privées (dans le cadre des plans de renflouement) à des taux moins élevés que ces mêmes banques privées lorsqu’elles prêtent aux États. source

          « Depuis 1973, la France a renoncé au pouvoir de financer à 0% par la Banque de France les grands investissements d’avenir de l’État » et s’auto-oblige à emprunter l’argent chez des banques privées à des taux élevées ... taux qui nous ont conduit à la dette publique d’aujourd’hui ... C’est une pure folie et un cadeau énorme faites aux banques privées ... C’est un cadeau qui couté d’ailleurs très cher aux contribuables français, car les intérêts de la dette publique avalent chaque année l’intégralité des impôts sur le revenues qui était 45 milliards d’Euro en 2009.

          L’état français à trahi en 1973 l’intérêt général des français !

          L’origine de la dette française est ancrée dans la loi 73-7 , article 25 du 3 Janvier 1973, retranscrit bien plus tard dans le droit européen article 104 traité de Maastricht et article 123 traite de Lisbonne.

          En 2013, la dette publique française va atteindre les 100% du PIB
          Un simple chiffre est parfois plus parlant qu’un long discours : pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, la dette publique de la France sera égale à sa richesse, autrement dit à 100% de son produit intérieur brut (PIB), d’ici la fin 2013 !
          source


          • poubellelavie poubellelavie 28 mars 2013 06:12

            @Gauche normale 
            celui qui a donné le baton au bourreau n’était pas le condamné..

            Voici la réponse de Giscard d’Estaing à votre question , ça commence par des arguments implacables : c’était moderne et c’était pour faire comme les autres...

            « La réforme des statuts de la Banque de France, adoptée sous le mandat de Georges Pompidou et lorsque j’étais Ministre des Finances, est une réforme moderne qui a transposé en France la pratique en vigueur dans tous les grands pays . »

            http://vge-europe.eu/index.php?post/2008/07/25/Reponse-de-VGE


          • Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 27 mars 2013 19:25

            Article basé sur les faits et eau-du-robinet apporte dans son commentaire l’information qui met mieux en lumière un levier de cette escroquerie : la loi du 3 janvier 1973 sur la Banque de France.

            Ceci dit on peut aller encore plus loin dans la compréhension des mécanismes qui nous ont enfoncé dans l’endettement généralisé. L’article « La dette publique : qui en profitera, qui en pâtira et qui en est responsable ? », tout en démontant les mécanismes de la dette, résume ainsi des relations de causalité dans l’enchaînement des faits : à la place d’un capitalisme patrimonial, dont l’enracinement est local, qui gère sur le long terme, les lobbies ont réussi à imposer le capitalisme mondial, sans attaches, libre-échangiste, qui veut maximiser ses profits en s’affranchissant des contraintes imposées par les États soucieux du bien-être des citoyens en général, le capitalisme mondialiste qui abat les barrières protectrices des États nations, qui instaure comme idéologie suprême le mondialisme, qui crée ainsi en Europe et en général dans les « pays dits avancés » une situation où l’activité économique se dégrade face à la concurrence disproportionnée des « pays émergents » (salaires, protection sociale, conditions de travail, réglementation environnementale etc. plusieurs fois inférieurs à ce qu’ils sont dans les « pays dits avancés »), qui pour maintenir les habitudes de consommation malgré le déclin économique incite à la généralisation du recours aux crédits (de la part des particuliers et des États), qui pour financer ces crédits réussit à imposer la règle où au sommet de la pyramide des prêts la monnaie n’est pas créée gratuitement par « les Banques centrales d’État » (propriétés publiques de la collectivité) mais est en vérité émise au profit des intérêts privés qui prélèvent ensuite les intérêts de la dette.


            • soi même 28 mars 2013 03:37

              Il faudra être logique, si leur intention est de nous foutres parterre, le jour où ils reviendront avec leurs oseilles pour investir, et bien il faudra refuser leur monnaie de singe.


              • eau-du-robinet eau-du-robinet 28 mars 2013 10:09

                Un bon article (complémentaire) à lire : La dette de la France, un secret bancaire ?

                Sur le site de l’AFT, le citoyen curieux apprend juste que 66 % des détenteurs de la dette sont des « non-résidents ». « En gros, un tiers de la dette est détenu par des investisseurs français, un tiers au sein de la zone euro, et un tiers à l’étranger, en dehors de la zone euro », précise Tân Le Quang, responsable de la communication au sein de l’agence. Problème : « Les non-résidents peuvent être de faux non-résidents, des Français détenteurs d’un portefeuille d’obligations via un paradis fiscal », objecte Michel Husson, de l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires). « Un investisseur saoudien, qui détient de la dette française car il a investi dans un fonds d’investissement à Londres, est comptabilisé comme un investisseur britannique », complète Patrick Artus, économiste à la banque Natixis [2] « Les trois plus gros détenteurs de la dette française sont le Luxembourg, les îles Caïmans et le Royaume-Uni », lance-t-il. Les Îles Caïmans, un paradis fiscal des Caraïbes autant peuplé que Châteauroux (44 000 âmes), pourrait donc ainsi faire basculer le destin des Français ?

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

Robert GIL

Robert GIL
Voir ses articles






Les thématiques de l'article


Palmarès