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Accueil du site > Actualités > Economie > Au cœur du socialisme

Au cœur du socialisme

Susan George, Présidente d’honneur d’ATTAC France et présidente du conseil du Transnational Institute, pose la question de la légitimité des détenteurs du pouvoir dans la mondialisation, en montrant les rouages de l’émergence d’une « autorité illégitime » qui s’ingère dans les affaires internationales grâce à des moyens impressionnants. Ceci, dans un entretien avec l'Humanité. http://www.humanite.fr/susan-george-le-pouvoir-des-transnationales-illegitime-et-non-elu-veut-en-finir-avec-la-democratie

Ce qui est particulièrement intéressant, en dehors de ce dont tout observateur un peu au fait peut se douter, ce sont certains flottements dans l'expression, mais pas que... pour utiliser une formule à la mode.

 «  Pourquoi les gouvernements cèdent-ils aux sirènes et à l’influence des transnationales, sauf s’ils sont complètement prisonniers de leur propre idéologie – le néolibéralisme –, presque pour tous maintenant ? »

Des politiciens prisonniers ?... alors qu’ils sont des serviteurs , sinon directement appointés, volontaires du grand capital.
S’ils sont prisonniers de quelque chose, c’est plutôt de ce qui subsiste de démocratie. Qu'ils soient ou non socialistes ne change rien à cette vérité.

 «  ce sont les PME-PMI qui fournissent très majoritairement l’emploi. »
 

Passons sur le poncif de fournir l’emploi  : pourquoi ne pas reconnaître que les entreprises même PME (-PMI ? ) produisent (quand elles ne sont pas en faillite et alors elles produisent du chômage), produisent de la richesse matérielle et marchande par l’exploitation du travail salarié, au lieu d’affirmer banalement qu’elles fournissent de l’emploi ?

Le chômeur qui trouve de l’embauche ne se voit pas offrir un emploi, c’est lui qui offre son travail non payé (le profit) à l’entreprise.

D’ailleurs sur le fond, cette affirmation est contestable.

Hors secteur agricole, il n’y a pas que les grandes entreprises et les PME(-PMI ?) :

- en 2011 : 243 grandes entreprises employaient à elles seules 30 % des salariés, 

- il existait, toujours en 2011, 5 000 entreprises de taille intermédiaire (ETI), qui emploient 650 salariés en moyenne,                   -

- quant aux 138 000 petites et moyennes entreprises (PME), d’une trentaine de salariés en moyenne, 

- elles sont suivies des 3 millions de microentreprises, moins de 10 salariés. (INSEE)

Contrairement à ce qui court partout, surtout chez les socialistes qui font mine d’y croire, le dynamisme industriel ne peut pas être celui de la PME, dont le rôle est le plus souvent celui de sous-traitant.

Il est facile de comprendre leur point de vue : leur capacité d'action sur le grand capital étant nulle, hormis les faveurs qu'ils lui accordent, pour se donner l'air de faire quelque chose il ne leur reste qu'à regarder plus bas.

La recherche et l’innovation, sans parler de la grande production, demandent des entreprises d’une certaine importance qui n’est dans la plupart des cas pas celle des PME.

À cela s’ajoute la constatation que l’essentiel des exportations est le fait des grandes entreprises et des ETI ; ce qui conforte l’idée que les PME ne sont pas en relation directe avec le marché international : d’ailleurs comment le pourraient-elles alors qu’elles sont les servantes des premières ?

Et encore n’envisage-t-on sur ce point que l’aspect technologique de la question : parce que sur le plan du capital, capital bancaire et industriel étant depuis plus d'un siècle étroitement imbriqués, elles sont entièrement tenues à la gorge par les consortiums.

Non, décidément ce n'est pas par le bout de l'emploi, ni par celui des PME qu'il faut commencer à dresser le tableau de la production en France : j'ai déjà vu des portraitistes commencer par le dessin de l'œil, jamais par celui de l'orteil.


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24 réactions à cet article    


  • Pierre Régnier Pierre Régnier 15 décembre 2014 10:47


    Il est triste que Suzan George, pour qui j’ai une très grande estime, ne tente pas de stopper la dérive d’ATTAC - dont je fus adhérent pendant un an - vers les deux grandes erreurs de toute la gauche : l’acceptation de fait de l’économisme (en combattant seulement sa mondialisation) et celle de l’islamisation de la France et de l’Europe (en acceptant l’odieuse tricherie selon laquelle l’islamophobie serait une forme de racisme et de xénophobie).



    • Robert GIL Robert GIL 15 décembre 2014 11:39

      pour bien comprendre ce qu’est devenu le PS, regardez cette vidéo.
      .
      vidéo : LA DEUXIEME DROITE


      • lsga lsga 15 décembre 2014 12:37

        assez d’accord avec l’article.

        Attention toutefois :

        1. Susan George n’est pas Socialiste, mais plutôt une moraliste petite bourgeoise

        2. La situation n’a rien de nouveau, la République est de facto la structure politique la plus appropriée pour la gestion des affaires capitalistes. C’est comme cela depuis le 18ème siècle.

        3. C’est pour cela qu’il faut éviter de parler de soumission des dirigeants au « Grand Capital » (approche complotiste) mais plutôt rappeler que les gouvernants sont eux-mêmes de grands Capitalistes (surtout sous Sarkozy, où de nombreux ministres étaient millionnaires et milliardaires). Il faut donc rappeler que la République Bourgeoise n’est faite que pour faciliter les affaires et optimiser le fonctionnement du Capitalisme (CAPITALISME est un concept bien plus puissant, mieux défini, plus effectif, que le terme complotiste, populiste, de « Grand Capital ». D’ailleurs, « Haute Bourgeoisie » ou « Oligarchie » recouvrent le concept de « Grand Capital » en mieux ; car pour rappel, dans l’analyse Marxiste, le Capital ce sont les moyens de production et leur organisation)

        C’est critiques pourraient sembler n’être que des points de vocabulaire, il n’en est rien. Dire que ce sont les dirigeants et le « grand Capital » qui posent problème revient à dire que si l’on changeait les dirigeants les choses iraient mieux. Il s’agit donc d’une dialectique anti-révolutionnaire, qui propose de changer les personnes plutôt que le rapport de production. Il faut renverser le système, abolir la propriété privée des moyens de production, c’est à dire partager le pouvoir entre tous ; pas changer les dirigeants pour de dirigeants plus « moraux ».

        Mais pour le coeur de l’article (PME et Trusts), 100% d’accord.


        • Dwaabala Dwaabala 15 décembre 2014 15:36

          Je relève sur quelques points de détail la contiguïté des conceptions de S. George et du socialisme.


        • lsga lsga 15 décembre 2014 15:49

          yep, je comprends bien. Mais ne doutez pas que dans un contexte révolutionnaire, les bourgeois comme Suzanne George constituent le camps réactionnaire. Quand la Révolution mondiale éclatera, elle fera partie de ceux qui s’opposeront à l’abolition de la propriété privée des moyens de production, qu’elle jugera « pas raisonnable », et défendra simplement l’instauration d’une République éclairée ; d’un Capitalisme humain ;comme jadis les pseudo-progressistes défendaient une « monarchie éclairée ».

           
          Il ne faut pas parler morale. Il faut laisser l’éthique, la morale, le droit, aux bourgeois et aux curés. Il faut parler de l’organisation matérielle de l’appareil de production, de choses les plus concrètes que possible : Qui décide ce qu’on produit  ? Comment on le produit ? Comment on le distribue ?

           
          Si la réponse est : une petite élite, alors, on est toujours dans une forme de Capitalisme.


        • Pierre Régnier Pierre Régnier 15 décembre 2014 16:40


          "Il ne faut pas parler morale. Il faut laisser l’éthique, la morale, le droit, aux bourgeois et aux curés"


          Je n’avais encore jamais vu Isga se définir aussi clairement.



        • Hervé Hum Hervé Hum 15 décembre 2014 14:14

          Le capitalisme ne s’appuie plus sur une légitimité qu’il n’a plus, mais sur la légalité acquise et qu’il tente de préserver en employant tous les moyens dont il dispose pour empêcher de poser véritablement la question de légitimité.

          Mais il est clair qu’une fois posé et acquise l’illégitimité du grand capital privé, c’est la légalité qui devra être modifié, car le principe est que la légalité s’appuie sur la légitimité, l’inverse étant la dictature.


          • Dwaabala Dwaabala 15 décembre 2014 15:41

            La légitimité est question de point de vue. Quand les deux légitimités s’affrontent, c’est... la lutte des classes. Et la légalité dépend du rapport des forces.


          • lsga lsga 15 décembre 2014 15:42

            approche idéaliste petit bourgeoise. La « légitimité » ? la « légalité » ? c’est quoi exactement ? Vous avez une définition précise ? ce sont des sexes des anges, sans aucune correspondance matérielle à quoi que ce soit.

            Le Capitalisme est le mode de production correspondant NÉCESSAIREMENT à la production de type industrielle. C’est l’évolution de la technologie, et de l’appareil de production, qui fait valser les systèmes politiques. Pas la « légitimité » ou le « droit ».

            A la société antique reposant sur la guerre et l’esclavage, correspondant l’organisation en cités et citoyens. A la société agricole reposant sur la propriété des terres et le servage, correspondait le féodalisme. A la manufacture et à l’industrie lourde et peu évoluée correspond le Capitalisme. Ce n’est pas une question de Droit. C’est une question MATÉRIELLE, TECHNOLOGIQUE, de fonctionnement de l’appareil de production.

             
            Le passage d’une organisation politique à une autre se fait par brusque paliers, nommés : RÉVOLUTION. La noblesse était incapable de gérer convenablement l’outil de production industrielle, les bourgeois les ont donc dégagé guillotine à la main. La République : voilà l’institution politique nécessaire au bon fonctionnement du Capitalisme. 
             
            La société basée sur une Industrie très fortement automatisée, dans laquelle les profits ne sont plus possibles, se nomme : « Socialisme ». On ne passera pas au socialisme en disant que le capitalisme est illégitime, on passera au socialisme en virant à coup de sabots les bourgeois du pouvoir, et en instaurerant la seule entité politique capable de gérer convenablement une industrie de très haute technologie : la démocratie planétaire de conseils.


          • lsga lsga 15 décembre 2014 16:08

            Un exemple d’une industrie de très haute technologie, qui pour fonctionner convenablement, a été obligé de se débarrasser de la propriété privée des moyens de production : L’industrie logicielle, dans laquelle l’Open Source est une condition nécessaire à son bon fonctionnement. Même Microsoft est obligé de s’y mettre, à contre coeur. Et on ne parle pas que de la gratuité de l’Open Source (même si elle en est la conséquence), on parle bien de son mode de production, qui repose sur l’absence de propriété, et sur le vote à échelle planétaire. Bientôt, toute la production mécanique sera gérée via des logiciels, donc via des logiciels open source, donc, sans propriété privée. Ce n’est pas une question de droit, c’est une nécessité matérielle imposée par l’évolution de l’appareil de production.
             

            Quand Marx et Engels explique que l’évolution de la composition organique du Capital (de plus en plus de machines, de moins en moins d’humain), provoque l’effondrement du taux de profit, et la nécessaire collectivisation des moyens de production, ils ne parlent de rien d’autre que cela.
             

            Linux est collectivisé, pas nationalisé. Jacobins de tous poils : prenez peur, vous nous barrez le chemin vers le Socialisme.

             
            En tout cas Dwaalaba : ne lâche rien, tu tiens le bon bout. Ne te laisse pas avoir par les gauchistes petits bourgeois.


          • Hervé Hum Hervé Hum 15 décembre 2014 18:48

            Je reparlerai avec lsa le jour où il arrêtera de se présenter comme le roquet de Marx. Je le lui ait déjà dit. Les fanatiques sont les pires, d’où qu’ils viennent, parce qu’ils n’ont guère de conscience propre puisqu’ils l’ont abandonné à un autre et dans le cas de lsga, un mort !

            Dwaabala, la légitimité fait appel à l’éthique, la légalité au rapport de force, sur ce dernier point nous sommes d’accord.

            Il est absurde d’imaginer pouvoir renverser le capitalisme par le rapport de force sans s’appuyer sur l’éthique, donc la légitimité car c’est ce qui sert de base à l’édification du contrat social. Car c’est ce qui donne motivation aux humains pour se révolter. lsga est tellement aveuglé par son Marx, qu’il ne voit pas que les travailleurs dont le souci est de s’occuper de leur famille, ne font pas la révolution pour prendre le pouvoir, mais pour obtenir justice. Et la justice, c’est l’éthique qui elle même est la valeur qui définit la légitimité sociale.

            La bourgeoisie à pu prendre le pouvoir parce qu’elle avait au préalable développé philosophiquement sa légitimité à prendre le pouvoir et surtout le conserver. La monarchie avait fait la même chose avant elle, sachant que la notion de légitimité, d’éthique, ont beaucoup d’importance pour les classes laborieuses, car posant les rapports sociaux sur la base du compromis et non du rapport de force.

            C’est mécanique, tout simplement parce qu’on ne fait pas des natures paisibles et grégaires des prédateurs et que leur relations sont basé sur l’éthique et non le rapport de force, la paix et non la guerre. On ne peut les amener à se battre que pour des questions de justices, donc de légitimité.

            Et que fait d’ailleurs Marx avec son « capital » sinon revendiquer la légitimité du prolétariat face à la bourgeoisie ?

            son appel à la lutte des classes fait suite à sa démonstration de l’illégitimité des bourgeois à exploiter les prolétaires, non l’inverse ! c’est à partir de ce socle éthique qu’ils vont pouvoir se réunir, se convaincre, s’organiser et revendiquer. Qu’ils obtiendrons le droit de consommer afin de redonner un semblant de légitimité de la bourgeoisie à détenir la propriété des moyens de productions.

            Pourquoi croyez vous que les gouvernements occidentaux ont besoin de faire de la propagande sur le méchant Poutine et avant lui sur les méchants dictateurs sinon pour légitimer leur intervention armés ? Si lsga avait raison, les gouvernants n’utiliserait pas la propagande pour légitimiser leurs guerres, ils leur suffirait de dire « nous sommes les plus forts ».


          • Dwaabala Dwaabala 15 décembre 2014 19:55

            Merci de votre contribution, à l’appui de laquelle je rappellerai que la légitimité, autrement appelée l’universalité dans le cas de la révolution bourgeoise, ne tombe pas du ciel, surtout au stade de l’histoire moderne et de la prise de conscience des exploités.
            Ce qui explique le mot d’ordre lancé à la fin du XIXe siècle par le socialiste révolutionnaire allemand Wilhelm Liebknecht : « Studieren, Propagandieren, Organisieren. »


          • Hervé Hum Hervé Hum 16 décembre 2014 09:09

            Dwaabala, vous soulignez très justement le fait que cette déclaration universelle fut écrite par et pour la bourgeoisie, mettant le vers dans le fruit qu’est la propriété.
            Et pour sortir le ver du fruit, s’il faut user de la force, ce ne peut être que la conséquence de la légitimité à abolir la propriété. Or, on ne peut supprimer la propriété qu’en la remplaçant par une valeur supérieure, la responsabilité.

            Mais peut on et doit on effacer le passé ? Certainement non. Une transition paisible est celle qui accepte un temps de déclin et d’extinction naturelle par non renouvellement de l’avantage d’héritage de la propriété.

            le communisme, c’est le contraire du culte du chef, qu’il soit militaire, entrepreneurial, philosophique ou politique. Marx c’est la base, mais il a commis les mêmes erreurs que la bourgeoisie à ses débuts, le rejet de spiritualité des êtres humains et n’avoir pas vu que le mérite découle de l’éthique et non du rapport de force. Que ce principe du mérite est essentiel comme moteur à l’activité humaine.

            Le socialisme et le communisme ne sont pas contre le mérite mais au contraire en font une valeur clé. Seulement, le principe du mérite dans une société sans propriété n’a rien à voir avec le mérite d’une société capitaliste. Il est attaché à la personne et ne peut être vendu ou exploité par autrui. Les mérites des uns et des autres s’associent. La seule véritable propriété qui soit inaliénable et doit figurer dans la déclaration universelle, c’est celle de son propre corps et de lui seul. C’est la seule propriété qui soit naturelle.

            Alors lsga me traite de « petit bourgeois », mais en connaît il beaucoup qui prône l’abolition de la propriété ?


          • Pierre Régnier Pierre Régnier 16 décembre 2014 09:27

            Hervé Hum


            Isga n’est pas le roquet de Marx. Il est plutôt, comme vous le démontrez en développant, un pitbull dressé par Staline, Mao, Pol Pot.... Ils en ont formé beaucoup, qui continuent d’aboyer en menaçant dans le monde contemporain.



          • lsga lsga 16 décembre 2014 10:51

            lol, je suis Staline, Polpot & co étaient des nationalistes. Mon leitmotiv, ce qui fait que beaucoup de pseudo-communistes et de gauchistes ici ne m’aiment pas, c’est précisément que je m’oppose à toute forme de socialisme national.
             
            Les tenants du Socialisme dans un seul pays, aujourd’hui, c’est l’extrême droite et le Front National. 


          • Hervé Hum Hervé Hum 16 décembre 2014 13:08

            Pierre Régnier, lsga est pur marxiste, donc un anti Staline, Mao Pol Pot et cie.

            Seulement il ne veut pas voir que le défaut du marxisme est qu’il ne traite que de la matérialité et nie la part spirituelle de la pensée humaine. Il peut bien répondre comme Marx que la religion et globalement la spiritualité c’est l’opium du peuple, mais il fait mine de ne pas voir que le consumérisme, pur matérialisme, est la cocaïne du peuple. Aucun système, qu’il soit monarchique, bourgeois ou démocratique, n’a pu interdire et s’opposer à la religion ni à la soif de consommer ; Peut on raisonnablement penser que le socialisme véritable et le communisme le peuvent ?

            Non, ce qu’ils peuvent ,c’est réguler et apprendre aux gens à êtres maîtres de leur pulsions, pas les supprimer.


          • lsga lsga 16 décembre 2014 15:36

            je suis pour une spiritualité matérialiste, scientifique, progressiste.


          • Pierre Régnier Pierre Régnier 17 décembre 2014 09:27


            La religion qualifiée par Marx d’opium du peuple, c’était dans un contexte différent de celui d’aujourd’hui, où bien des faux laïcs sont un opium pire que celui que « consomment et distribuent » les religieux dogmatiques. Il y avait du vrai dans la définition de Marx, et je pense, comme Isga, qu’il y avait chez lui de la spiritualité.

             

            Reste que spiritualité matérialiste est un oxymore. Dans mon manuscrit de mars 2000 Désacraliser la violence religieuse, qu’il ne m’a jamais été possible de publier, même après le 11 septembre 2001, il y avait tout un chapitre titré, précisément, La spiritualité matérialiste (ou spiritualité et criminalité). Extrait :

             

            La spiritualité, hélas, est aussi une déviance. L’anthrope ne se satisfait pas de certitudes et de fraternité dans la seule connivence. Il veut ses valeurs universellement partagées, transformées en valeurs de tous au service d’un monde reconnu par tous comme le monde idéal. C’est pourquoi, bien souvent, l’homme spirituel cherchera à imposer ses valeurs. La spiritualité pervertie va prendre alors de multiples formes, jusqu’à ce qu’il faut bien nommer la spiritualité criminelle : invention d’un devoir spirituel de contraindre, de tuer, de faire la guerre, de torturer... Ne nous y trompons pas, l’Inquisition, comme la guerre sainte sont bien des produits spirituels ; les pires aboutissements, en fait, de cette aberration - on pourrait dire de cet oxymore - communément acceptée comme une normalité, voire même un produit de sagesse : le pouvoir spirituel institutionnalisé.



          • Spartacus Lequidam Spartacus 15 décembre 2014 16:33
            C’est quoi un indépendant qui travaille tout seul ?
            Un vil patron qui s’exploite lui même ou un salarié qui est exploité par lui même ?

            Le festival à clichés obsolètes sur les entreprises. 
            N’exporterai pas, serait sous-traitante et franco-française et un lieu d’esclavage avec des vils patrons avec des cigares et des hauts de forme...

            Peut être faut il un passage dans une PME ? 

            Se rendre compte que c’est pas zola.
            Se rendre compte qu’elles exportent et pas qu’un peu.
            Qu’une PME en 2015 qui n’exporte pas c’est l’exception et pas la règle.
            Qu’elles ne sont pas que des « sous-traitants ».
            Et que les marchés se sont internationalisés.

            • Dwaabala Dwaabala 15 décembre 2014 17:11

              Ah ! spartacus... l’inénarrable.
              « Les PME contribuent faiblement aux exportations françaises.En 2011, on dénombrait 117 170 entreprises exportatrices dont 95 % sont des PME de moins de 250 salariés, et 72 % de moins de 20 salariés.
              Mais leurs ventes représentent seulement 44 % du total des ventes à l’export. En 2011, les 1 000 premiers exportateurs représentaient 71,2 % des exportations, contre 67,9 % en 2002
               »
              Et ce n’est pas Dwaabala qui le dit : CGMPE, KPMG.


            • zygzornifle zygzornifle 16 décembre 2014 17:28

              le socialisme a la Hollande c’est comme peau d’âne avec un mec de droite dedans.....


              • Peretz1 Peretz1 17 décembre 2014 17:53

                Légitimité contre légalité ? C’est le pouvoir citoyen qui devrait être le premier pouvoir (www.citoyenreferent.fr). Et propriété des moyens de production ? Cela n’a pas marché en URSS, pour la bonne raison qu’il fallait en plus supprimer la circulation monétaire source de corruption. et de bureaucratie. Sans compter l’absurdité des plans quinquennaux.


                • Dwaabala Dwaabala 17 décembre 2014 18:16

                  Non, non, c’est légitimité, - celle de la propriété privée des grands moyens de prod. et d’éch., contre légitimité, - celle de l’abolition de la propriété privée par la socialisation des mêmes.
                  La légalité découle du rapport des forces suivant l’adage : la raison du plus fort ...


                • gogoRat gogoRat 19 décembre 2014 23:10

                  D’accord avec Peretz1 :
                   lorsqu’on prétend viser un idéal démocratique « C’est le pouvoir citoyen qui devrait être le premier pouvoir » ! Tout le reste n’est que calculs faux ou fallacieux : erreurs et confusions coupables ou bien hypocrisie (souvent cynique) et propagande par dévoiements des consensus du vocabulaire courant.

                   Pour clarifier la notion de légitimité, il suffit de distinguer la légitimité officielle de la légitimité morale. (Dommage que notre langue entretienne cette confusion par la polysémie du mot « légitime » : on devrait inventer un mot pour ’moralement légitime’ ou bien remplacer l’utilisation de « légitime » au sens de « légal » par « licite » ou « légal » lorsqu’on veut signifier « officiellement légitimé » ...°

                  Dès lors il est clair que la légitimité officielle est unique, par essence plutôt bien délimitée et l’objet d’un consensus probablement souvent plutôt controversé et contraint, mais relativement clair.

                   A l’opposé, la légitimité morale est propre à chaque individu. Elle est donc multiple, plutôt rarement formalisée par qui que ce soit, et aurait plutôt tendance à rester floue et variable dans le temps (ce qui n’est pas nécessairement une tare, mais peut au contraire être vu comme une qualité).
                   Ces deux notions fondamentalement différentes n’ont certes pas à être opposées et doivent au contraire cohabiter dans nos consciences, mais elles doivent absolument être distinguées l’une de l’autre pour nous éviter de graves méprises et confusions !

                  La légitimation ne peut concerner que la légitimité officielle . Selon l’idéal démocratique, elle ne saurait se baser sur le principe ’aristocratique’ de mérites (ou d’excellence ...) : c’est certainement pour laisser place à une légitimité officielle des innombrables légitimités morales rencontrées dans tout le peuple que le principe suivant a été imaginé : un citoyen, une voix !
                   ( Dès lors il ne revient à aucun individu ni à aucune élite une légitimité morale à pontifier sur ce qui devrait être reconnu comme méritant ou officiellement légitime : c’est à chacun et à tous d’en décider ... selon la technique de légitimation démocratique que nous aurons convenue
                   En tout cas pas question de chercher à échafauder une « solution » , bonne dans l’absolu, et qui pourrait être recopiée par n’importe quel peuple. La légitimité officielle d’une démocratie devrait suivre le destin singulier et changeant , toujours unique, de la ’volonté générale’ propre à un peuple, même si elle évolue -et d’ailleurs tant mieux- à chaque instant ! )

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