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I have a dream

En ce mois de Septembre 2010 où s’amorce la dernière ligne droite vers la fin d’une année chaotique - quoique pas désastreuse -, notre monde - et l’état de ses finances - aurait néanmoins une allure nettement plus saine si (la plupart de) nos dirigeants maîtrisaient mieux leurs rudiments du Capitalisme…

Autorisons-nous en effet à rêver d’un monde, en situation de forte crise économique et financière, où le Secrétaire d’Etat au Trésor de la nation la plus puissante du monde, - insoupçonnable de collusion et de sollicitude démesurées envers l’élite financière car n’étant pas ancien Président de Goldman Sachs -, ne sauverait pas de la faillite les institutions financières insolvables. D’une situation où, un Président des Etats-Unis certes extrêmement affaibli et en fin de mandat s’opposerait toutefois avec véhémence au transfert de richesses le plus massif de l’histoire de la Finance constitué par le renflouement successif d’ex-fleurons de Wall Street. Enfin, d’une Banque Centrale dont le Président, conscient de ses limites, ne tolèrerait pas une expansion infinie de ses pouvoirs et de son bilan avec des effets pervers incalculables sur le moyen terme…

Bref, imaginons un instant cet univers de responsabilité où, le terme de »sauvetage » étant absent du vocabulaire comme des mentalités, l’Etat en question, assumant enfin son devoir d’arbitre et de régulateur suprême, réagirait en nationalisant les uns, en organisant les banqueroutes des autres et en assainissant de force les derniers. Bear Stearns n’aurait pas été secouru et la garantie de 29 milliards de dollars de l’Etat Fédéral US consentie à JP Morgan pour la reprise de Bear Stearns n’aurait pas été accordée car JP Morgan aurait de toute façon mis la main sur cette institution de peur qu’un concurrent ne s’en accapare… Le précédent d’un établissement sauvé de la faillite n’aurait pas été établi permettant du coup l’envoi d’un signal clair à des intervenants qui devraient ainsi apprendre à gérer le « moral hazard », c’est-à-dire à vivre avec les aléas des marchés. Un signal limpide et sans équivoque aurait ainsi été émis en direction de banquiers qui ne devraient en aucun cas compter sur les fonds publics afin de se tirer d’une situation crée par leur avidité au gain…

Dans ce monde où les autorités agiraient avec détermination car guidées par l’intérêt général, le démantèlement de Lehman aurait permis la vente de ceux de ses actifs encore valables et le contribuable Américain n’aurait pas eu à cautionner un assureur (AIG) égaré à confectionner des produits structurés à très fort effet de levier. Le département spéculatif (AIG-Financial Products) se dissimulant ainsi derrière l’étiquette rassurante de l’assureur aurait donc été dissout afin de permettre à la compagnie d’assumer sa mission originelle. C’est ainsi que Citibank, Bank of America, Washington Mutual, Countrywide, Merrill Lynch et bien d’autres établissements irresponsables et ayant abusivement spéculé avec leurs fonds propres auraient pu être remis d’une main de fer sur le droit chemin à la faveur de la vente à l’encan de leurs actifs toxiques et d’une karchérisation en règle de leurs bilans.

Car, dans ce monde imaginaire, le citoyen-contribuable serait de loin privilégié par rapport à un actionnaire subitement rappelé à la réalité, celle consistant à assumer les risques de ses mauvaises décisions d’investissement. En vertu de quelle loi divine les deniers publics devraient-ils en effet sauver la mise d’un actionnariat qui, en revanche, conserve pour lui seul tous les bénéfices de ses placements ? De même, les Directions Générales de ces institutions financières secourues auraient été priées de s’inscrire au chômage avec interdiction absolue de travailler à nouveau dans le domaine financier : Un étude récente n’a-t-elle pas dévoilé que le management des établissements ayant bénéficié des aides publiques était identique à 92% à la période ayant précédé la crise ?

Aujourd’hui, notre monde assisterait à l’émergence d’une économie rassérénée soutenue par un système bancaire propre qui jouerait à nouveau pleinement sa fonction d’assistance aux acteurs économiques. Et nos Etats n’auraient pas à lutter désespérément pour résorber leurs gigantesques déficits. L’ensemble de ce processus et de ces décisions délicates aurait certes déstabilisé un temps le système et provoqué un effondrement boursier mais il aurait également agi à la manière d’une amputation chirurgicale ! La contraction économique subséquente aurait été moins insidieuse et plus brève en lieu et place du lent pourrissement auquel nous sommes actuellement confrontés.


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11 réactions à cet article    


  • ZEN ZEN 6 septembre 2010 10:10

    Bonjour M.Santi

    Je vois qu’il y a des rêves qui se rencontrent
    Les réveils sont difficiles !... smiley


    • rastapopulo rastapopulo 6 septembre 2010 20:28

      Mais quelle rêve ? Pendant des décennies, il n’y a au aucune intervention du contribuable , 0 crise financière, 0 déficit !!!!

      Ce n’est pas un rêve mais la réalité. Avoir une scission des banques par activités pour que les dépôts ne soient pas mélangé à des investissement à risques insolvable et donc prit en otage n’est que le retour aux leçons de 29. Nous sommes dans les années 20 maintenant.

      C’est le CNR qui nous a donné ça avec Roosevelt. Mais c’est nous qui l’avons abandonné, les USA n’ont que suivi l’Europe dans la financiarisation.

      Enfin, comment ne pas mentionner le combat de tout les progressistes pour une banque national avec du crédit publique sans intérêts, ne fût ce que pour les projets d’avenir non inflationniste et retrouver un état entreprenant.

      Bref, le rêve c’était les 30 glorieuse du point de vue développement et nous pourrions, cette-fois-ci, partagé les lignes de crédits sans intérêts pour l’investissement publique avec l’Afrique et créer une dynamique énorme. 


    • Kalki Kalki 6 septembre 2010 11:43

      Bla bla bla.

      Comment monétiser ce qui ne peut l’être ?

      bla bla bla


      • Kalki Kalki 6 septembre 2010 11:50

        Votre indicateur de croissance est périmée.

        Il n’y a pas que l’économie monnayable et l’économie monnayable : l’économie de marché temps a disparaitre : ce processus ne pourra être arretté.


      • Kalki Kalki 6 septembre 2010 11:52

        Actuellement : Que faites vous si il n’y a plus personne pour consommer ce que vous pouvez produire ? Vous attendez l’effondrement du système économique ? ou Vous sublimez l’économie passée : vous produisez et les consommateurs consomment toujours … et on continu le chemin … Vous voulez plus de croissance, dépassons la ’formule’ de la croissance :

        Q = Ka Rb Lc avec a + b + c » 1

        • la quantité de travail (L) : infinie. Industrialisation, Robotique, intelligence artificielle , la quantité de travail humain est réduit à ce que désire faire l’humain : il reste présent.
        • le stock de capital (K) est proche de l’infinie : la consommation de base est ’donnée’ en terme de capital ou matériellement selon l’économie : cela arrivera d’une manière ou d’une autre. Quel que soit le scénario : il ne reste ne nous reste qu’à nous ouvrir à ce fait
        • Les ressources naturelles disponibles (R) : meilleur gestion et décision politique , écologique et … on se tourne vers l’avenir et le ciel …

        Il n’y a pas de problème ; il n’y a que des solutions. ( l’esprit scientifique )

        Rappelons également que le peuple est souverain en son pays, que l’état est un état de droit, et que la dette inique peut être remise à zero.

        Voir des citations de Verzola Robert  : "Nous allons l’appeler l’archétype de l’abondance qui est créé lorsque le coût de reproduction de la ressource tend vers zéro, l’abondance multiplicatif. Les Marchandises appartenant à cet archétype sont abondants, car les moyens de faire plusieurs copies identiques sont devenus tellement accessible et le coût ce faisant, est devenu si bas, qu’ils sont facilement reproduit quasiment gratuitement. Cette dynamique est en train de devenir la force motrice de l’économie du 21e siècle.

        Le fait de seulement reconnaître l’existence de l’économie de l’abondance, c’est un grand bond conceptuel pour beaucoup d’économistes, dont les hypothèses fondamentales sont fondées sur la rareté. Certains économistes disent même que les biens en abondance cessent d’être intéressant parce que le problème de la pénurie a été résolu. Mais si l’abon-dance résout le problème de la pénurie de l’économie actuel, alors les économistes ne devraient ils pas consacrer autant de temps à la solution du problème lui-même ? La réponse devrait être évidente. En effet, l’étude de l’économie de l’abondance devrait être le principal domaine d’études, non seulement pour les économistes, mais aussi pour d’autres chercheurs en sciences sociales et en sciences physiques. "

        Kevin Kelly nous décrit les valeurs de l’abondance :

        • La valeur jaï de l’abondance

        La Plénitude (ici synonyme d’abondance), et non pas la rareté, régit l’économie de réseau. La reproduction, la réplication, et les copies se produisent en excès. Tout ce qui peut être fait, peut être fait en abondance. Cette plénitude :

        • Alimente la valeur
        • Œuvres à ouvrir les systèmes fermés
        • Inter-relis un nombre immense de possibilités ; pour en créer de nouvelles (émergence)

        Considérons le premier télécopieur (fax) moderne qui est sorti d’usine vers 1965. Malgré les millions de dollars consacrés en R & D , il ne valait rien. Zero. Le deuxième télécopieur (fax) à être construit a immédiatement donné une valeur au premier. Il y avait quelqu’un à qui faxer la télécopie. Parce que les télécopieurs sont liés dans un réseau, chaque machine fax supplémentaires qui est fourni augmente la valeur de tous les télécopieurs en exploitation avant lui.

        C’est ce qu’on appelle l’effet de fax. L’effet de fax dicte que la plénitude génère de la valeur.

        "L’économie mondiale, qui double maintenant tous les 15 ans, environ, et elle va bientôt doubler toutes les semaines ou tous les mois." Economics Of The Singularity, Robin Hanson / Juin 2008 IEEE

        Nous ne sommes plus dans une économie de rareté : nous sommes dans une économie de l’abondance.

        • Qu’est ce que ca implique comparativement ?

        Charle Stross ( auteur du livre libre primée Accelerando ) : En un mot, sur l’économie 2.0 : l’économie est l’étude de la répartition des ressources entre les êtres humains dans des conditions de pénurie ou rareté (un économie dans laquelle les ressources ne sont pas suffisantes pour satisfaire la demande maximale par toutes les personnes simultanément). L’allocation des ressources se fonde sur la distribution des informations - par exemple, des signaux de prix sont utilisés pour indiquer la demande (dans un système économique capitaliste). À leur tour, les interactions économiques au sein, par exemple, d’un environnement de marché dépendra de la façon dont les acteurs au sein du système économique utiliseront leurs renseignements sur les désirs et les besoins des autres.

        Pour donner un exemple pratique ( de l’économie de rareté )  : disons que je suis en train de ramper à travers un désert et je meure de soif, et vous avez la seule source autorisé pour de l’eau embouteillée à une centaine de miles. Combien vaut votre eau ? Au milieu d’une ville pleine de fontaines d’eau potable tous les cinq mètres et des fournisseurs concurrents, il vaut a peine un dollar par bouteille. Mais au milieu d’un désert, si quelqu’un qui meurt de soif, sa valeur est presque infinie. Vous pouvez modéliser ma situation et mes chances (mort-de-soif) de vous payer selon un changement dans votre prix de vente et ainsi de décider du prix pour tenir compte de la demande. Vous pouvez faire cela parce que vous avez une théorie de l’esprit, qui vous permet de modéliser mon état intérieur, et ainsi de déterminer qu’en mourant de soif, ma demande d’eau sera beaucoup plus élevé que la normale. Et c’est là que traitement de l’information entre en interactions économiques.

        (Economie de l’abondance) Quel type de traitement de l’information pourraient avoir des entités beaucoup plus intelligents que les humains, dans le cadre d’interactions économiques ? (voir intelligence artificielle) Dans l’hypothèse que j’ai utilisé dans Accelerando, si ces entités, avec une théorie de l’esprit beaucoup plus forte que des humains ordinaires gèrent l’économie, leur capacité de modélisation du rapport fournisseur / consommateur sera beaucoup plus profonde et plus efficace que les humains ne peuvent imaginer. Et oui, l’homme sera dans un désavantage profond pour tenter de s’engager dans des interactions économiques comme celles d’aujourd’hui. Ces « entités » participeront à des échanges économiques que nous ne pouvons tout simplement pas concurrencer efficacement parce que nous manquons de puissance de traitement des informations pour évaluer correctement leurs signaux de prix (ou la divulgation d’autres informations). C’est pourquoi l’économie de l’abondance (ou économie 2.0) est un système qui se traduit par une meilleure allocation des ressources économiques, dont les systèmes conventionnels sont incapables.


      • Kalki Kalki 6 septembre 2010 11:54

        "

        40,5 millions d’Américains sur 311 millions, soit 13% de la population, vivent de food stamps, littéralement timbres de nourriture, qui remplacent les soupes populaires des années Trente, créées lors de la Grande Dépression.
         "

        Vous savez : cela s’appelle une économie distributive, ou une économie basée sur les ressources, et sur la production.

        Et c’est l’AVENIR, dans un monde sans travail, mais avec une production infinie, et un CAPITAL INFINIE.

        Je vous laisse vous rappeller de la formule de stiglitz sur la croissance ?



        • Lisa SION 2 Lisa SION 2 6 septembre 2010 18:49

          J’aime beaucoup la lettre aux extraterrestres même si c’est un appel caché aux trerristes de tous pays pour éteindre les pompiers du globe à grands coups de rayons laser infernal. C’’est amusant, dès que j’ai vu la photo et me suis lancé dans le texte, au fur et à mesure se dessinait l’objet de mon prochain article, a bientôt donc. L.S.




              • avocatdudiable avocatdudiable 11 septembre 2010 10:09

                Et comment cela peut être possible quand les décisions des Banques sont indépendantes des Etats, quand la clique de Wall Street conseille les Etats, quand il y a blackout des grands médias sur un livre comme « La face cachée des banques » pour ne surtout pas alerter le Grand Public sur la collusion entre Wall Street et les partis soit-disant de gauche ?

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