Le scandale de la hausse du prix du gaz
Le gouvernement, qui préserve les intérêts du citoyen, surtout en période pré électorale, avait décidé que le prix du Gaz n’augmenterait pas cet hiver, quitte sans doute à laisser filer les choses après les élections.
Le Conseil d’Etat en a décidé autrement et a jugé illégitime ce blocage compte tenu de l’existence d’une formule d’actualisation du prix qui trouve à s’appliquer, élections ou pas.
Battant en retraite, le gouvernement a clamé haut et fort que l’augmentation consentie à Gaz de France serait inférieure à 5% (4,4% en fait). On apprécie « l’effort », surtout en cette période d’inflation quasi nulle et de stagnation des revenus.
L’argument massue de notre gazier national consiste à dire que des contrats à long terme ont été conclus, notamment avec la Russie, qui sécurisent notre approvisionnement sur le long terme mais dont la contrepartie est le coût en oubliant de dire qu’un quart de son approvisionnement se fait sur le marché libre à un coût nettement inférieur.
Bien entendu, il n’est pas tenu compte de ce point dans la formule d’actualisation et concrètement, le prix du KWh de gaz a augmenté de 30,6 % en quatre ans (entre janvier 2008 et janvier 2012), ce qui fait cher au bout du compte pour le particulier alors que GDF Suez a fait 4,6 Milliards d’euros de bénéfices en 2010.
A côté de cette hausse conséquente du KWh, on notera une hausse, conséquente elle aussi, de l’abonnement, soit 27 % pour la même période, hausse qui n’a rien à voir celle-ci avec le cours du pétrole et qui est difficile à expliquer par les fluctuations du marché !
Après des travaux visant à économiser l’énergie ma consommation de gaz a été réduite de 10,2% sur quatre ans, mais compte tenu de l’augmentation du prix du KWh de gaz, ma facture a tout de même augmenté de 11,2 %. On se demande jusqu’où il faut aller lorsque l’on constate que ces travaux ont peu de chance d’être amortis en raison du système qui privilégie l’entreprise et ses actionnaires au détriment des consommateurs.
Certains propriétaires de logements n’ont pas les moyens de faire des travaux d’économies d’énergie et payent le prix fort, ou ne se chauffent pas.
Mais que dire des locataires qui habitent des logements anciens, véritables passoires à KWh, et dont les propriétaires, privilégiant le gain immédiat, n’envisagent pas de réaliser les travaux nécessaires et laissent le locataire payer les factures.
Dans ce cas, « le reste à vivre » des familles est fortement amputé par les factures de chauffage qui augmentent sans cesse, sauf à diminuer la température au détriment de la santé des occupants.
De plus en plus de foyers sont dans cette situation et ne se chauffent plus. Elles ont parfois recours au tarif social, pour lequel Gaz de France ne fait pas une publicité énorme.
Le vrai scandale est là : à côté d’une hausse des loyers totalement déconnectée de la réalité (c’est le marché qui régule !) on assiste à une augmentation intolérable du coût de l’énergie. Il est plus que temps que la distribution du gaz, de l’électricité et aussi de l’eau reviennent dans le giron d’entreprises publiques et que les loyers soient bloqués voire diminués en fonction du classement énergétique du logement.
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