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Accueil du site > Actualités > Economie > Retraite : emploi des seniors VS emploi des jeunes

Retraite : emploi des seniors VS emploi des jeunes

Les tenants de la nouvelle réforme des retraites affirment que le recul de l’âge de 60 à 62 ans et de 65 à 67 ans ne pénalisera pas l’emploi des jeunes. Certains avancent même que cela leur profitera. Pour preuve, tous les pays qui l’ont pratiqué, n’ont pas pénalisé pour autant l’entrée des jeunes sur le marché du travail…

Qu’en est-il vraiment ? Est-ce l’emploi qui crée l’emploi ?
 
Il est faux de dire que les pays qui l’ont fait n’ont pas pénalisé l’emploi des jeunes. L’argument est un mensonge. Il est tout simplement l’un des éléments de langage − terme de plus en plus à la mode − que l’Elysée impose à tous ses collaborateurs, ministres compris. Elément de langage que reprend d’ailleurs bêtement le Medef.
 
Pourquoi une telle bêtise ? Tous les pays dont ils parlent, ont :
 
- à la fois et de manière quasi structurelle, toujours eu une employabilité des seniors supérieure à la nôtre et en même temps un chômage des jeunes inférieur au nôtre de 5 ou 6 points ;
 
- repoussé l’âge de départ à la retraite dans une période où leur croissance était largement supérieure à 2 %. Et, comme chacun le sait, c’est à partir de 2 % de croissance qu’une économie est créatrice d’emplois… Donc, employer plus longtemps les seniors, n’a pas été pour eux destructeur de postes de travail.
 
Cela n’aurait pas été possible en récession ou avec une croissance inférieure à 2 %, comme notre pays va le faire, dès que les décrets de la réforme seront publiés !
 
Il n’y a donc aucun exemple qui accrédite l’affirmation des collaborateurs de l’Elysée et du Medef. Cela serait trop beau ! Imaginez : plus on emploie les seniors et plus on crée du travail… pour les jeunes. Magique !
 
Malheureusement, cela ne résiste pas à l’analyse économique.
 
Dommage pour ceux qui nous gouvernent d’apprendre ici que l’emploi est créé par la croissanceou par la fonction publique. Mais surtout pas en repoussant l’âge de départ à la retraite !
 
La croissance ? Ce concept de base est matérialisé par la richesse produite, valorisée dans l’agrégat nommé PIB (produit intérieur brut) par la comptabilité nationale.
 
Le PIB, aux variations de stocks près, n’est ni plus ni moins − et pour faire simple − que la somme des dépenses de consommation faites par tous les habitants du pays, plus les investissements faits par les entreprises, plus les exportations, moins les importations.
 
Ainsi, plus le PIB est important et plus le pays doit produire pour satisfaire ses consommateurs nationaux et étrangers. Donc employer plus de personnes pour fabriquer des biens et des services. Des jeunes, des seniors et des moins seniors, bien sûr. Chacun pour le travail lui correspondant. Même s’il convient de remarquer que moins un travail est qualifié et plus il est interchangeable entre les générations. Ainsi, pour effectuer un travail peu qualifié, un jeune, comme un moins jeune peut le faire, voire un senior.
 
C’est la croissance du PIB qui crée l’emploi et, in fine, le revenu des personnes employées… comme celui des possesseurs du capital − les capitalistes au sens mélioratif du terme. Revenus qui vont être dépensés, c’est-à-dire consommés − ou épargnés pour 16 % environ−, et donc faire tourner la production pour que la machine économique fabrique les produits et services demandés. En l’absence d’une offre de produits et de services nationaux, les consommateurs se tourneront vers les produits et services fabriqués par des pays étrangers… et créeront des emplois, là-bas.
 
Ces rappels économiques de base, nous montrent notamment deux choses :
 
- ce n’est pas en repoussant de 2 ans l’âge de la retraite, que la France va créer plus d’emplois. Ni pour les seniors, ni même pour les jeunes. En l’absence d’une croissance économique supérieure à 2 %, notre pays ne créera aucun emploi ! Dire le contraire c’est prendre, de manière un peu persistante, les électeurs pour des demeurés.
 
- ce n’est pas en forçant les entreprises à employer des seniors qu’elles vont accroître leur chiffre d’affaires, donc alimenter le PIB, c’est-à-dire la croissance. Une entreprise est faite pour vendre de manière profitable. Sans chiffre d’affaires supplémentaire, elle n’a pas besoin de personnels en plus. Et, si d’aventure elle voit ses ventes augmenter, elle fera d’abord des gains de productivité, puis fera faire des heures supplémentaires à ses salariés (catastrophe sarkozienne), puis… si cela ne suffit pas pour répondre à la demande, elle se décidera à embaucher : un jeune, un moins jeune ou un senior, à la qualification adéquate. C’est comme cela qu’entreprise crée de l’emploi, du revenu… et de la richesse économique, appelée PIB. Ce n’est pas autrement !
 
Afin, terminons par un autre rappel. Pour créer des emplois, les entreprises ont besoin, notamment d’avoir :
 
- des nouveaux clients en plus des anciens. Anciens qui doivent disposer, si possible, d’un pouvoir d’achat supérieur au précédent. Mais, comment leur pouvoir d’achat peut-il croître quand, notamment pour les classes moyennes, la pression fiscale − souvent déguisée en taxes nouvelles ou augmentées − se fait plus forte ? Et par ailleurs, comment consommer plus, quand l’avenir est rendu incertain par l’Etat ?
 
Mais aussi, elles ont notamment besoin d’avoir :
 
- une visibilité stable à court et moyen terme. Mais, comment avoir cette visibilité si au sommet de l’Etat c’est plutôt l’instabilité au sens propre comme au figuré − pour ne pas être injurieux  ?
 
- elles-mêmes confiance dans l’avenir. Mais, comment avoir cette confiance, quand les règles changent au gré des humeurs de l’Etat pour des raisons diverses et variées, voire même électorales et "courtermistes" ?
 
- accès au crédit bancaire à des taux raisonnables. Mais, comment les banques peuvent prendre plus de risque et faire baisser leurs taux, quand elles non plus, ne savent pas clairement à quelle sauce l’Etat va les pénaliser aux seules fins de pouvoir montrer aux marchés financiers internationaux qu’il a − lui l’Etat, personnellement tout seul − les choses bien en main et que les agences de notation doivent savoir qui est le patron de la France ?
 
Beaucoup devraient veiller à mesurer leur propos. Surtout quand ils parlent au nom de l’Etat ! Beaucoup... c’est souvent malheureusement des politiques. On sait trop bien qu’ils n’ont pas été élus pour leurs compétences, même au plus haut sommet. Aussi devraient-ils plus s’appuyer sur les savoirs de leurs nombreux consultants − très bien payés par le contribuable − pour éviter de dire tout et n’importe quoi. Même si nous savons bien que pour un politique, dire tout et n’importe quoi est utile pour plaire à son électorat. C’est quand même le prendre, cet électorat, pour un troupeau de veaux... comme le disait le fondateur de la 5ème République.
 
En conclusion, répétons-le, si la croissance n’est pas supérieure à 2 %, le recul de la retraite va empêcher la création d’emplois. Notre pays n’avait vraiment pas besoin de cela !
 
 
crédit photo : 20minutes.
 
 

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17 réactions à cet article    


  • jaja jaja 28 octobre 2010 10:37

    C’est tellement évident qu’un « vieux » qui reste à son poste empêche un jeune de le prendre et que la solution définitive au problème du chômage est le partage du temps de travail !

    Ceux qui nous affirment le contraire sont aussi partisans du fameux slogan d’Orwell « La liberté c’est l’esclavage » et s’opposent à toute nouvelle conquête sociale du monde du travail.

    Ceci dit il va bientôt être l’heure de lâcher nos claviers pour aller manifester contre cette saloperie de loi sur les retraites !

    Bonne journée.


    • Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 28 octobre 2010 12:48

      « C’est tellement évident qu’un »vieux" qui reste à son poste empêche un jeune de le prendre et que la solution définitive au problème du chômage est le partage du temps de travail !« 

      Faux. La question n’est pas là.

      En réalité, ce baratin de la »gauche« sur les »vieux« et les »jeunes« appelle ouvertement à la »chasse aux vieux« à des âges inférieurs à l’âge de la retraite. Il a pour objectif d’occulter la responsabilité historique de la »gauche« dans la situation actuelle, avec les délocalisations que le gouvernement Jospin a soutenues, le dumping social européen et planétaire organisé avec les accords européens que le gouvernement de »gauche plurielle" a entérinés en 1997-2002...

      Par exemple, les accords du Conseil Européen de Barcelone de mars 2002 que Sarkozy, Woerth et consorts ne font qu’appliquer en matière de retraites et de casse du Code du Travail.

      Voir, par exemple, nos articles :

      http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2010/10/23/pour-les-francais-une-retraite-europeenne.html

      Pour les Français, une « retraite européenne »


      Le 23 octobre, un article de La Dépêche intitulé « Météo et Politique » souligne que l’affaire des retraites « laissera des traces » car les organisations syndicales « n’auront quasiment rien arraché au gouvernement ». Mais les directions syndicales ont-elles posé une seule fois devant l’opinion publique les véritables problèmes de fond que soulève le projet d’Eric Woerth ? Notamment, celui du rôle de l’Union Européenne. Le Monde évoque « une sorte de guérilla sociale, durable et pacifique ». Mais avec quelles analyses, et quels objectifs ? Le site du Sénat diffuse la « petite loi » sur les retraites approuvée la veille. Par rapport au texte transmis par l’Assemblée Nationale, celui du Sénat modifie notamment des paragraphes concernant les attributions et objectifs du nouveau «  Comité de pilotage des régimes de retraite ». Parmi les mentions rectifiées à propos des missions de ce Comité, se trouve la formulation  : « suivre notamment les conditions dans lesquelles s’effectuent (...) la progression du taux d’emploi des personnes de plus de cinquante-cinq ans pour atteindre en 2018 la moyenne des États membres de l’Union européenne » (article 1er du texte de l’Assemblée Nationale). La référence à l’Union Européenne disparaît dans le nouveau texte. Même supprimée, cette rédaction initiale met bien en évidence l’alignement sur la politique de l’Union Européenne que comporte l’actuelle «  réforme » des retraites. Ce n’est d’ailleurs pas fini : le même article 1er prévoit notamment que « lorsque le comité considère qu’il existe un risque sérieux que la pérennité financière du système de retraite ne soit pas assurée, il propose au Gouvernement et au Parlement les mesures de redressement qu’il estime nécessaires ». Un chantage budgétaire permanent, dans le cadre de l’application des accords du Conseil Européen de Barcelone.

      [la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2010/10/23/pour-les-francais-une-retraite-europeenne.html ]


      http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2010/10/20/retrait es-vieux-et-emploi-des-jeunes.html

      Retraites, « vieux » et emploi des « jeunes »

      Le 20 octobre, Le Télégramme intitule : « Retraites. Hortefeux ne laissera « pas les voyous impunis » » un article qui, outre des déblocages de dépôts de carburants, fait état de l’annonce par le ministère de l’Intérieur de l’arrestation de «  1.423 casseurs » en une semaine. La veille, devant la poursuite des mobilisations et des grèves, Le Figaro écrivait : « Retraites : Sarkozy et Fillon sonnent la charge », à propos des « mesures contre les blocages » annoncées par Nicolas Sarkozy. Sur ces prétendues « arrestations de casseurs » claironnées par Brice Hortefeux, Chrétienté Info soulevait à juste titre la question : « Mais un casseur, c’est quoi ? ». Quant aux dépôts de carburants, Euronews écrit le 20 octobre : « En France, la police débloque des dépôts de carburant pendant que les manifestants en occupent d’autres ». Le Conseil des Ministres confirme à son tour le refus de compromis de la part du gouvernement, et souligne entre autres les « instructions très fermes [du ministre de l’intérieur] à la police et à la gendarmerie pour exploiter toutes les informations disponibles, notamment en matière de vidéoprotection, afin de procéder à de nouvelles interpellations ». Sur le site de l’Elysée, une déclaration de Nicolas Sarkozy s’en prend aux «  désordres qui cherchent à créer la paralysie du pays ». L’Express du 20 octobre évoque aussi les blocages d’aéroports. Une situation à bien d’égards sans précédent depuis longtemps en France. Mais si la puissance du mouvement est évidente, les prises de position des partis dits « de l’opposition  » restent d’une grande ambiguïté sur le fond, alors que le rapport Attali, élaboré par une commission à composition « transversale », préconise la poursuite et l’amplification de la casse sociale et institutionnelle. Un lieu commun particulièrement suspect dans les déclarations des partis de « gauche » et des directions syndicales est celui consistant à opposer de manière récurrente l’activité professionnelle des « vieux » à l’emploi des «  jeunes ». On fabrique ainsi des oppositions catégorielles dont les conséquences dépassent de loin la question des retraites, tout en passant sous silence le rôle du système en place (exportations de capitaux, délocalisations industrielles, dumping social européen et planétaire...). Dans un établissement comme le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), le silence persistant des syndicats de la recherche devant les « suivis post-évaluation » des chercheurs par des services « des ressources humaines » témoigne d’une complicité évidente avec les pratiques susceptibles de « faire dégager » les chercheurs ayant dépassé un certain âge. A présent, des mesures analogues semblent viser d’autres personnels du CNRS. Une politique que l’ancien ministre de « gauche » Christian Sautter, bras droit de Bertrand Delanoë, a explicitement défendue s’en prenant à des « chercheurs (fonctionnaires) ayant passé leur zénith ». Pas seulement pour le CNRS... Mais à quel moment les politiques et leurs « experts » et conseillers passent-ils leur « zénith » ?

      [la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2010/10/20/retrait es-vieux-et-emploi-des-jeunes.html ]


      Cordialement

      Le Collectif Indépendance des Chercheurs
      http://science21.blogs.courrierinternational.com/
      http://www.mediapart.fr/club/blog/Scientia


    • Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 28 octobre 2010 13:01

      A noter également le comportement inqualifiable d’une large majorité des élus français de « gauche » au Parlement Européen il y a une semaine, avec le vote favorable à l’adoption (le 20 octobre) de deux incroyables résolutions de casse sociale et d’embrigadement économique et institutionnel, voir les liens :

      http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=REPORT&reference=A7-2010-0267&language=FR
      http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA?TA-2010-0376+0+DOC+XML+V0//FR&language=FR
      http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=REPORT&reference=A7-2010-0282&language=FR
      http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA?TA-2010-0377+0+DOC+XML+V0//FR&language=FR#BKMD-23
      http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//NONSGML+PV+20101020+REQ-RCV+DOC+PDF+V0//FR&language=FR

      Parmi les votes favorables : Pervenche Berès (rapporteure sur la résolution « longue »), Harlem Désir, Vincent Peillon, Catherine Trautmann, Henri Weber, Daniel Cohn-Bendit, Karima Delli, Eva Joly, Michèle Rivasi, etc...

      Voir nos articles :

      http://www.mediapart.fr/club/blog/scientia/231010/retraites-sarkozy-union-europeenne-t-sciemment-joue-pour-perdre

      Retraites, Sarkozy, Union Européenne... a-t-on sciemment "joué pour perdre" ?

      Le 23 octobre, Le Parisien présente la procédure d’adoption de la réforme des retraites avec un descriptif que nous avons également employé à plusieurs reprises sur notre blog La Science au XXI Siècle : « La réforme des retraites a été votée en accéléré ». Il s’agit d’ailleurs, officiellement, d’une procédure « accélérée ». Mais précisément, les déclarations des politiques français de « gauche  » rapportées par les médias ne paraissent guère crédibles, si on pense par exemple aux silences gardés sur des questions aussi essentielles que la politique de l’Union Européenne, le rôle des délocalisations, le dumping social organisé aux échelles européenne et planétaire... Le Conseil Européen de Barcelone, tenu alors que Lionel JOSPIN était premier ministre, a prescrit l’actuelle réforme des retraites françaises avec une date limite fixée précisément à 2010. Si le gouvernement dit de « gauche plurielle » de l’époque a donné le feu vert aux accords de Barcelone, que peut-on attendre de la « gauche » actuelle dont de nombreux dirigeants ont été ministres sous JOSPIN ? Les conclusions du Conseil Européen de Barcelone de mars 2002 prévoient explicitement (article 32) de «  chercher d’ici 2010 à augmenter progressivement d’environ cinq ans l’âge moyen effectif auquel cesse, dans l’Union européenne, l’activité professionnelle ». SARKOZY et WOERTH ne font qu’appliquer cette résolution entérinée par la même « gauche » qui à présent déclare s’opposer à la « réforme » des retraites et qui, avec ce discours mensonger, s’apprête à solliciter le vote des électeurs pour les prochaines élections législatives et présidentielles. Notre article du 23 octobre « Pour les Français, une « retraite européenne » » signale l’absence de dénonciation de la politique de l’Union Européenne dans les mobilisations actuelles. Est-ce autre chose qu’un véritable choix de la défaite ? Il en est de même de la propagande récurrente qui oppose l’activité professionnelle des « vieux » à l’emploi des « jeunes  », ignorant sciemment le rôle des délocalisations financières et industrielles et du dumping social européenn et planétaire dans l’actuelle pénurie d’emplois en France et dans d’autres pays. Ce que souligne encore notre article de mercredi « Retraites, « vieux » et emploi des « jeunes » ». Dans l’ensemble, on semble avoir affaire à une véritable stratégie consensuelle de « canalisation » des mouvements dont Alain MINC, proche conseiller de Nicolas SARKOZY, fait publiquement l’éloge depuis un an. Mais si un doute pouvait encore subsister, l’incroyable texte «  Crise financière, économique et sociale : recommandations concernant les mesures et initiatives à prendre », adopté mercredi par le Parlement Européen avec un rapporteur français de « gauche » et un large soutien de la « gauche » française, ne peut que confirmer cette analyse.

      [la suite, sur le lien http://www.mediapart.fr/club/blog/scientia/231010/retraites-sarkozy-union-europeenne-t-sciemment-joue-pour-perdre ]

      http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2010/10/25/retrait es-gauche-et-comedie-parlementaire.html

      Retraites, « gauche » et comédie parlementaire

      Le 25 octobre, le site de l’Assemblée Nationale annonce diffuse à la une l’annonce « Réforme des retraites : la commission mixte paritaire (CMP) aboutit à un accord ». D’après la note, «  la CMP s’est réunie lundi 25 octobre pour rechercher un accord entre les deux assemblées sur le projet de loi portant réforme des retraites, sur lequel le Gouvernement a engagé la procédure accélérée le 13 juillet 2010. Elle a abouti à un texte sur lequel l’Assemblée nationale se prononcera prochainement ». Reuters précise que l’Assemblée Nationale se prononcera mercredi après-midi par un vote solennel, et fait état de déclarations de la députée du Parti Socialiste Marisol Touraine, pour qui cette loi constitue « un texte ni juste, ni responsable ». D’après Reuters, Laurent Fabius aurait parlé de « fiasco total » à propos du contenu de la loi sur les retraites, et évoqué une prochaine saisine du Conseil Constitutionnel. Mais est-ce autre chose que de la comédie pour mieux duper l’opinion publique ? Mercredi dernier, une large majorité de la « gauche » française a soutenu sans guère de publicité une résolution de casse sociale et d’embrigadement économique du Parlement Européen sous prétexte de la crise qui, entre autres, préconise une véritable privatisation des retraites. Une deuxième résolution du Parlement Européen, consacrée spécifiquement à la « gouvernance économique », a été adoptée le même jour avec également un soutien majoritaire de la «  gauche » française. Le 25 octobre, Publi News commente ces résolutions dans une note intitulée «  Union européenne  : pour une sortie de crise et une gouvernance économique européenne ». Il s’agit en effet, dans l’ensemble, d’une attaque directe et globale contre la souveraineté économique des Etats.

      [la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2010/10/25/retrait es-gauche-et-comedie-parlementaire.html ]


      et pour rappel, nos articles :

      Retraites, Sarkozy, Union Européenne... a-t-on sciemment « joué pour perdre » ?
      Retraites, « vieux » et emploi des « jeunes »
      Pour les Français, une « retraite européenne »


      Cordialement

      Le Collectif Indépendance des Chercheurs
      http://science21.blogs.courrierinternational.com/
      http://www.mediapart.fr/club/blog/Scientia


    • Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 28 octobre 2010 13:13

      Parmi les nombreuses « perles » de ces deux résolutions, voir le point 77 de la résolution « longue » intitulée « Crise financière, économique et sociale : recommandations concernant les mesures et initiatives à prendre » :

      http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA?TA-2010-0376+0+DOC+XML+V0//FR&language=FR

      [Le Parlement Européen] prend acte de ce que le grand krach éclaire d’un jour nouveau le défi démographique et celui du financement des retraites ; considère que le financement des pensions ne peut être entièrement laissé au secteur public, mais doit reposer sur des systèmes à trois piliers, comprenant des régimes de retraite publics, professionnels et privés, dûment garantis par une réglementation et une surveillance spécifiques destinées à protéger les investisseurs ; considère en outre que les retraites devront être réformées à l’échelle européenne pour contribuer à financer la solidarité intergénérationnelle ; considère que l’allongement de la durée de vie soulève des questions transversales en termes d’organisation de la société qui n’ont pas été anticipées ;

      (fin de citation, source : site du Parlement Européen)

      Exit le principe même de la retraite par répartition gérée par les pouvoirs publics.

      Cordialement

      Le Collectif Indépendance des Chercheurs
      http://science21.blogs.courrierinternational.com/
      http://www.mediapart.fr/club/blog/Scientia


    • Gourmet 2012 28 octobre 2010 14:01

      Quel culot, les « socialistes » et « écologistes » qui ont voté ces résolutions du Parlement européen dans notre dos ! Si on se laisse embobiner par ces gens en 2012, ce sera pire que sous Jospin. Et au fond, le Front de Gauche est dans le même giron même en « votant contre ». Autrement, ils auraient prévenu l’opinion publique avant que les résolutions n’aient été votées. Le rapport de Pervenche Berès a été déposé le 5 octobre, et le vote a eu lieu 15 jours plus tard.


    • Gourmet 2012 28 octobre 2010 14:05

      Quant aux « vieux » et aux « jeunes », en réalité ce genre de « gauches » veulent appliquer la flexisécurité aux « vieux », faire sauter leurs emplois stables et avec eux les retraites « trop bonnes » (donc, « trop chères »), etc...

      Dumping social et délocalisations « obligent »...


    • jaja jaja 28 octobre 2010 19:38

      Je maintiens ce que j’ai dit. Ceux qui devront travailler jusqu’à 62 ans, voire jusqu’à 67 ans empêcheront (bien involontairement) les jeunes de prendre leur place.

      Quand à occulter la responsabilité de la gauche de gouvernement j’ai suffisamment écrit dans mes commentaires tout le mal que je pense du gouvernement du privatiseur Jospin et de tous ceux qui ont participé à ses forfaits.

      Mais peut-être êtes vous contre la retraite à 60 ans et au retour aux 37,5 annuités de cotisations ? Ceci expliquant cela....


    • Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 30 octobre 2010 15:51

      A jaja,

      Vous êtes donc pour la poursuite des délocalisations et de la fuite des capitaux vers les pays à bas salaires ? Alors, il n’y aura plus de retraites du tout et les gens se retrouveront de plus en plus dans la misère. Curieusement, aucune direction syndicale n’en parle.

      Non, la solution n’est pas de « partager » le chômage mais de mettre fin à la politique qui génère le problème et que la « gauche » soutient autant que la « droite ».

      Vous récitez les lieux communs que les directions syndicales balancent pour étouffer le débat sur les vraies questions de fond. Les dirigeants syndicaux savent très bien qu’avec ce genre de baratin de leur part, les « séniors » seront mis encore plus dans le collimateur par le patronat. Elles jouent sciemment le jeu de ce dernier.

      Dans la recherche publique, c’est très perceptible avec le silence syndical sur les « suivis post-évaluation » par des services « des ressources humaines » infligés à un nombre croissant de chercheurs. Voir, par exemple, nos articles :

      Le CNRS applique la loi sur la « mobilité » des fonctionnaires à ses agents (I)
      Radiofréquences : le rapport de l’AFSSET (I)
      Le CNRS applique la loi sur la « mobilité » des fonctionnaires à ses agents (II)
      Le CNRS applique la loi sur la « mobilité » des fonctionnaires à ses agents (III)
      Le CNRS applique la loi sur la « mobilité » des fonctionnaires à ses agents (IV)
      Le CNRS applique la loi sur la « mobilité » des fonctionnaires à ses agents (V)
      Le CNRS applique la loi sur la « mobilité » des fonctionnaires à ses agents (VI)
      Le CNRS applique la loi sur la « mobilité » des fonctionnaires à ses agents (VII)
      Le CNRS applique la loi sur la « mobilité » des fonctionnaires à ses agents (VIII)
      Retraites : un projet de loi « accéléré » (I)
      Retraites : un projet de loi « accéléré » (II)
      Retraites : un projet de loi « accéléré » (III)
      Retraites : un projet de loi « accéléré » (IV)
      Retraites : un projet de loi « accéléré » (V)
      Retraites : un projet de loi « accéléré » (VI)
      Retraites : un projet de loi « accéléré » (VII)
      Retraites : un projet de loi « accéléré » (VIII)
      Retraites : un projet de loi « accéléré » (IX)
      Retraites : un projet de loi « accéléré » (X)

      et les références qui y sont fournies.

      La « flexisécurisation » des fonctionnaires « séniors » est un objectif à peine voilé, que des dirigeants de « gauche » partagent et soutiennent en public.

      Voir, par exemple, ce qu’écrivait il y a deux ans dans Bétapolitique un bras droit de Delanoë, l’ancien ministre de Jospin Christian Sautter :

      http://www.betapolitique.fr/Du-temps-perdu-pour-la-recherche-08371.html

      Du temps perdu pour la recherche

      (...)

      Deuxième proposition : évaluer et décloisonner la recherche publique. Même si la dépense publique est convenable, sa répartition pourrait être plus efficace. Elle devrait être concentrée sur ceux qui réussissent dans la recherche fondamentale (critère : les publications internationales) et dans la recherche appliquée (critère : les brevets déposés). Et j’ajoute personnellement que les chercheurs (fonctionnaires) ayant passé leur zénith devraient être reconvertis dans l’enseignement à plein temps...

      (...)

      (fin de l’extrait, les caractères gras ont été introduit par nos soins)

      Ce qui n’empêche pas Sautter de rester en place à 70 ans :

      http://www.paris.fr/portail/pratique/Portal.lut ?page_id=105&portal_component=15&elected_official_directory_id=51338&document_id=&document_type_id=?&actorlastname=&actorgender=&actorpoliticalgroupid=&actordistrictnumber=&detailed_search=&actormandate=


      M. Christian  SAUTTER Adjoint(e) au Maire de Paris, Adjoint chargé de l’emploi, du développement économique et de l’attractivité internationale. Groupe socialiste, radical de gauche et apparentés.

      Né le : 09/04/1940, à Autun (Saône et Loire)
      Profession : Inspecteur général des finances
      Arrondissement : 12ème

      Fonction élective à la Ville de Paris :
      Elu Conseiller de Paris le 18 mars 2001
      Réélu le 16 mars 2008
      Vice-président du Conseil général
      Groupe politique : Groupe socialiste, radical de gauche et apparentés

      (fin de citation)

      Cordialement

      Le Collectif Indépendance des Chercheurs
      http://science21.blogs.courrierinternational.com/
      http://www.mediapart.fr/club/blog/Scientia



    • Login Login 31 octobre 2010 11:00

       Pour ou contre, pareil au même. Intéressant, donc ?

    • Eric Kaminski 28 octobre 2010 10:41

      Restons mobilisés sur les retraites, le projet peut encore ne pas être promulgué ; jetez un œil sur ce blog pour une vision plus large du problème et des contre propositions innovantes et réalistes : http://ekaminski.blog.lemonde.fr/


      • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 28 octobre 2010 14:32


        Faux ! La politique économique en France a pourtant démontré que le travail ne se partage pas : pendant des années des politiques d’incitations fortes ont encouragé les entreprises à recourir aux préretraites sans aucun effet sur le taux d’emploi des jeunes. Résultat : taux d’emploi des seniors : 39% contre 54% dans les pays de l’OCDE et chômage des jeunes : 22,4% contre 16,4% pour l’ensemble des pays de l’OCDE. La formation, la rigidité du marché du travail, et maintenant la crise peuvent expliquer le retard français mais on ne peut certainement pas affirmer que la retraite à 60 ans est un encouragement à recruter des jeunes !
        (Christian Arnault
        Sandrine Gorreri)

        D’autre part, si les « vieux » travaillent, ils créent plus de richesses et ont des besoins nouveaux, c’est cela qui crée des emplois.


        • Gourmet 2012 28 octobre 2010 17:25

          Les médias se moquent de nous, d’ailleurs. Regardez cet article de Libération :

          http://www.liberation.fr/politiques/01012299039-retraites-la-droite-tourne-la-page-la-gauche-abat-ses-dernieres-cartes-et-donne-rendez-vous-en-2012

          Retraites : la droite tourne la page, la gauche abat ses dernières cartes et donne rendez-vous en 2012

          Comme si la « gauche » n’avait pas soutenu à fond Sarkozy la semaine dernière en votant les résolutions du Parlement européen qui, en particulier, flinguent le principe même de la retraite par répartition.

          Et maintenant, ils oser aller dans les manifs, raconter qu’ils soutiennent le mouvement et réclamer notre vote pour 2012. La belle arnaque politique...

          « Droite » + « gauche » + médias, le joli trio...
           


          • Yohan Yohan 28 octobre 2010 20:45


            Quand on en est réduit à ne raisonner qu’en en terme de partage du travail, c’est qu’on est mort. La vraie menace c’est quand plus personne n’ose ou n’envisage de créer ou de reprendre une entreprise.
            Il ne suffit pas qu’un retraité parte pour qu’un poste se libère pour un jeune, comme ça, comme par automatisme. En revanche, une entreprise qui ferme parce que son patron part en retraite ou ne trouve pas de repreneur est autrement plus pernicieux pour l’emploi..


            • jeanmanche jeanmanche 28 octobre 2010 21:37

              pour Yohan.
              Quand un patron prend sa retraite, si il ne retrouve pas de repreneur, et qu’il ferme son entreprise, ses clients restent des clients et ils iront ce fournir dans d’autres sociétés, celle ci augmenteront leur CA et embaucheront pour faire face à cette nouvelle charge de travail. ou une autre société ce créera et embauchera.
              Dans un cas comme celui que vous donnez en exemple ce n’est pas l’entreprise qui crée le besoin, mais le besoin qui crée l’entreprise. ce n’est pas le patron d’entreprise qui crée la demande , la demande existe et il crée une entreprise pour la satisfaire. 


              • xray 29 octobre 2010 14:21


                La réforme des Retraites
                Pourrir la vie du plus grand nombre 

                Pour s’opposer à cette réforme, les arguments étaient nombreux. 
                Oui, mais voilà ! Il fallait dénoncer les affirmations dogmatiques mensongères imposées par le pouvoir. 
                Dénoncer les grandes impostures :  « Le vieillissement de la population, la confusion entre la moyenne de vie et l’espérance de vie, le calcul du PIB, la farce de la croissance, le capital de la Dette publique, etc. »  Tout cela va beaucoup plus loin que le simple problème de l’âge de la retraite. 

                Il va de soit que les politiques, les syndicats (sans oublier les associations profiteuses du système)  sont aux ordres du pouvoir. Tous ces profiteurs n’allaient pas scier la branche sur laquelle ils sont assis. 
                C’est la décomposition généralisée du système qui les fait vivre. 

                Retraite, le bilan de la réforme. 

                http://mondehypocrite.midiblogs.com/archive/2009/06/21/retraite-le-bilan-de-la-reforme.html 



                • patdu49 patdu49 31 octobre 2010 05:55

                  je suis Ok avec mon ami jaja

                  tout est une question de PARTAGE des richesses ET du TRAVAIL.

                  et aussi une question d’un changement de mode de vie, trop de gens sont dans la surconsommation, inutile, superficielle, avillissante parfois même ...

                  aujourd’hui des vieux qui seraient bien mieux effectivement à la retraite, et a laisser leur place aux jeunes ...

                  des « vieux » qui sont propriétaires, qui sont équipés matériellement, qui ont bien vécu d’une façon grassouillette ...

                  et d’autres « vieux » qui sont bien usés, de leurs boulots pénibles, qui ont mal vécu, toujours dans la privation + ou -, à devoir compter à l’euro près, à devoir faire le choix entre changer les pneus de la bagnole, ou acheter un ordinateur pour le fiston qui a eu son BAC ..

                  donc OUI des vieux doivent laisser de la place au jeunes ...

                  mais aussi, faudrait regarder coté porte monnaie, là encore ...
                  à augmenter un peu le pouvoir d’achat des vieux usés, et de baisser celui des vieux grassouillets ...

                  ça les fera pas crever les vieux grassouillet, de pas partir en croisières 6 mois sur 12 ... avec le fric qu’ils se sont fait sur le dos des + pauvres, en profitant de la politique inégalitaire de la France.

                  et ça fera du bien aux vieux usés, de pouvoir souffler, et de pas avoir les larmes aux yeux, d’avoir une retraite de misère, au point de pas pouvoir faire un cadeau de noel à leurs momes, ou alors en se privant pour certains de chauffage ou de bouffe, ou de soins médicaux ....

                  PARTAGE DES RICHESSES ..

                  TROP DE GROS BOURGEOIS EGOISTES ET INFECTS DE MENTALITES DANS CE PAYS DE MERDE QU EST DEVENU LA FRANCE.

                  AUCUN ETRE HUMAIN NE MERITE D AVOIR 5 FOIS + QU’UN AUTRE par exemple... quelque soit son parcours, son courage, son talent, sa notoriété ...

                  Seuls des connards, imbus de leur personne, pourraient prétendre le contraire, des petites merdes orgueuilleuses, des mal élevés, des têtes à claques, des pervers narcissiques qui se sentent pu pisser.




                  • elec 42 elec 42 31 octobre 2010 11:26

                    mr fay,vous mélangé tous,financement des retraites et création d’emplois,partagé l’emploi,c’est aussi partagé la richesse qu’il génère,du moins dans notre système actuel,mon entreprise est passé au 35h et la loi c’est 35h payé 35,j’ai donc vu mon salaire diminué,aucune protestation possible ,mon employeur applique la loi, loi aubry,vive le socialisme ;

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