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Accueil du site > Actualités > Europe > Les « européistes » font patte de velours

Les « européistes » font patte de velours

La communication prend souvent des aspects très différents, parfois contradictoires. Les fuites organisées sont bien souvent des moyens plus efficaces que les discours officiels.

Ainsi le discours de Toulon, immédiatement critiqué reste finalement moins audible que les indiscrétions de couloir organisées à partir d’une réunion à l’Elysée avec les élus de l’UMP

Nicolas Sarkozy confie aux élus de sa majorité , "L'Europe n'est pas sortie de la crise. Le risque d'explosion est prégnant tant que les décisions prises avec Angela Merkel ne sont pas effectives"

Il affiche son ambition de "refonder l'Europe et de la repenser" : "On ne peut pas continuer à être le marché le plus ouvert au monde et accepter les produits des pays qui ne respectent aucune règle. Pour cela il faut refonder les traités." "L'Europe a besoin de refinancer sa dette et les prêteurs n'ont plus confiance". "Pour la retrouver, il n'y a qu'une seule stratégie : l'alliance entre la France et l'Allemagne. Il n'y a pas d'autre alternative." "N'agitons pas le nationalisme français."

Cette ambition de « refonder » l’Europe, pourrait être bienséante en effet, mais sur quelles bases ?

C’est bien la question fondamentale sur laquelle chacun des candidats à la présidentielles devra se prononcer. Pas seulement avec de grands gestes ou des mouvements de menton, mais avec des arguments précis, des principes clairement exposés. Pour l’instant nous en sommes très loin, même si l’on commence à distinguer ceux qui veulent s’engager dans une voie plus fédéraliste. Pour ce qui concerne François Hollande, son flou est artistique mais ne suffira pas à convaincre. Il va falloir qu’il abatte clairement ses cartes et l’on peut craindre qu’en dépit d’un habillage social-démocrate il ne soit pas très loin d’une vision sensiblement identique à celle du locataire actuel de l’Elysée.

Le projet d'accord avec Angela Merkel peut se résumer en quelques points :

- Depuis la création de l'euro et du pacte de stabilité, les pays membres piétinent allégrement la règle qui fixe à 3% de leur PIB le plafond des déficits publics. La France et l'Allemagne proposent désormais que les sanctions soient automatiquement déclenchées dès lors que le seuil de 3% sera dépassé.

- Une règle d'or pour tous. Elle devrait prévoir une vision du retour à l'équilibre et il faudrait que cela se fasse « de préférence au niveau constitutionnel ou équivalent » ...

- La participation du secteur privé en cas de défaut d'un État se fera selon les règles du FMI, c'est-à-dire au cas par cas et en intégrant également les pertes du secteur public. Le privé , seul prêteur possible, se trouve ainsi plus protégé que pour l'affaire grecque par exemple ...

- Mieux cordonner les politiques économiques, dans le but de renforcer la compétitivité et la croissance. Ainsi la « convergence et harmonisation de l'assiette pour l'impôt sur les sociétés et l'instauration d'une taxe sur les transactions financières » ou des « politiques de soutien à la croissance » rentrent dans l'ordre du jour des réunions des chefs d'État et de gouvernement qui se retrouveront tous les mois tant que durera la crise.

- Pour le fonds de secours, il est envisagé de l'abaisser à une majorité « superqualifiée », de 85% des droits de vote.

Vous pouvez être certains que ces propositions franco-allemande faites aux autres membres de la zone euro, à défaut des 27, ne rencontrera pas l'adhésion unanime lors du prochain sommet : demain. Les "US" veillent et sont à la manoeuvre pour que la zone euro ne s'en sorte pas. L'accusation de "complotiste" me sera une fois de plus accordée et je l'assume.

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5 réactions à cet article    


  • Daniel Roux Daniel Roux 8 décembre 2011 11:02

    Soit les dirigeants européens sont de grands naïfs, soit ils travaillent pour une puissance étrangère.

    Ils sont roublards, corrompus, mégalomanes et probablement paranoïaques mais certainement pas naïfs.

    La puissance étrangère pour laquelle travaillent ceux qui se prévalent de nos suffrages pour affirmer leur légitimité est, l’oligarchie financière, c’est à dire les gros actionnaires des multinationales. Ceux qui n’y croient pas sont les vrais naïfs de l’histoire.

    Je doute que Sarkozy emploie un langage aussi châtié : «  Le risque d’explosion est prégnant tant que les décisions prises avec Angela Merkel ne sont pas effectives ».

    Il a plutôt dû dire quelque chose comme ça : « On va foutre la trouille aux Français. S’ils ont été assez cons pour voter pour moi, ils devraient pouvoir le refaire. »

    Comme je doute que les dirigeants européens s’aperçoivent seulement aujourd’hui qu’ils commercent avec des paradis fiscaux et des pays pratiquant un quasi esclavagisme et le dumping écologique. Ou alors, ils ne lisent pas Agoravox.

    http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/le-parti-socialiste-gagne-les-84236

    http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/le-veritable-enjeu-politique-de-83855


    • bigglop bigglop 9 décembre 2011 01:33

      Bonsoir à tous,
      Mais la solution est sous nos yeux.

      Draghi va demander à Goldman-Sachs de « restructurer » la dette européenne

      Bon sang, mais c’est bien sûr !!!


    • kev46 kev46 8 décembre 2011 11:17

      Non au contraire les US font tous pour que l’euro s’en sorte mais veillent aussi à ce que les européennes abandonnent un peu plus de leur souveraineté à l’UE dirigé en sous marin par les US.

      Pourquoi le secrétaire au trésor américain est autant présent dans les sommets de la dernière chance ?? Si jamais les américains spécule sur l’euro, ce n’est pas pour le détruire, c’est pour nous obliger à prendre des réformes vers plus d’europe !


      • Francis, agnotologue JL1 8 décembre 2011 12:09

        La dette n’est qu’un prétexte à payer des rentes à des gens dont le ’métier’ est de faire beaucoup d’argent et avec de l’argent.

        Cette politique a pour fondement la théorie du ruissellement, une forme perverse de keynésianisme.

        Cette théorie a pour corolaire que l’argent est pompé par les États félons, du bas vers le haut. Rocard a appelé ça la redistribution à l’envers. La dette en est le meilleur mécanisme.

        « Cette joyeuse fable, car c’en est une, oublie juste un »détail" dans l’histoire (comme dirait Jean-marie) : d’où vient la richesse des riches ?
        La fable passe cela sous silence : comme si les riches créaient eux-mêmes leur richesse, tous seuls comme des grands.
        Elle oublie notamment que la plupart de la richesse des riches provient du prélèvement effectué sur les travailleurs exploités, quand il ne s’agit pas carrément de vol pur et simple (cf Rockfeller).

        Dernier détail : cette fable, ou plutôt fumisterie, a été pour la première fois contée par un certain Bernard Mandeville, un néerlandais qui a écrit un poème justement appelé « la fable des abeilles » en 1705."


        • BA 8 décembre 2011 21:33

          Crise : Draghi douche les espoirs d’une intervention massive de la BCE.

           

          Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi a douché jeudi les espoirs d’une intervention massive de son institution face à la crise, appelant plutôt les gouvernements à « faire le maximum ».

           

          A l’adresse des dirigeants européens réunis à partir de la soirée à Bruxelles, il a appelé de ses voeux un nouveau « pacte budgétaire » en zone euro, pour enrayer l’envol de la dette des Etats.

           

          "La responsabilité ultime d’enrayer la crise appartient aux responsables politiques", a-t-il répété.

           

          M. Draghi a estimé que si ce pacte budgétaire devait être doté d’un « cadre légal crédible », il était "tout aussi important qu’il soit mis en place rapidement", une manière de s’opposer à des procédures trop longues de ratification en cas de modification des traités européens.

           

          Le président de la BCE s’est par ailleurs dit "surpris de l’interprétation de ses propos" après un discours devant le Parlement européen la semaine dernière.

           

          Certains médias et économistes avaient alors affirmé que M. Draghi serait disposé à intervenir massivement en soutien des Etats, une fois mises en place les réformes institutionnelles.

           

          Loin de nourrir ces espoirs, le président de la BCE a dit qu’en matière de soutien aux pays en détresse, sa "préférence allait au FESF et au MES", soit au mécanisme déjà mis en place et à celui qui doit le relayer. M. Draghi les a jugés « parfaitement équipés » pour faire face à la crise de la dette.

           

          Le président de la BCE a aussi exclu la possibilité d’intervenir davantage sur le marché de la dette publique comme le réclament certains Etats, notamment la France, soulignant une nouvelle fois que les achats d’obligations publiques qu’effectue déjà la BCE sont « limités » et « temporaires ».

           

          « Les traités interdisent un financement monétaire des Etats », a dit M. Draghi.

           

          Il a aussi balayé la possibilité d’un financement des Etats par la BCE, mais via le Fonds monétaire international : "c’est incompatible avec les traités".


           

          http://www.boursorama.com/actualites/crise-draghi-douche-les-espoirs-d-une-intervention-massive-de-la-bce-986ab51fdd7e167f8ec16caab6c4c10f

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