Notre président a fermé la boucle, il ne lui reste plus qu’à régler l’incident des DOM.
Nous pouvons donc être confiants par le travail et l’effort nous sortirons de la crise, comme si depuis 1945 nous nous étions croisés les bras et avions attendu que la richesse surgisse d’une génération spontanée.
Avec des amis nous discutons souvent de la génération de « fou » que nous fabriquons comme ceux du genre des dirigeants de Monsanto qui rêvent d’être les maîtres de la production agricole mondiale à la suite d’un accord stupide sur la propriété des découvertes de la biotechnologie. Il faut avoir un esprit dérangé pour pondre de tels accords aux conséquences si terrifiantes.
Alors parfois je me demande si notre président est trop intelligent ou s’il est atteint de folie pour oser se moquer du peuple aussi ouvertement. J’ai toujours l’impression de voir un candidat en campagne plus attaché à son image et à sa personne de jeune premier dynamique au langage populaire, mode jeune manager.
Son discours était bon, mais je n’y croyais pas, non par parti pris, même si je ne partage pas ses orientations économiques. Parce qu’il sonnait faux, c’était le trop de gestuelles et de mimiques le ton trop persuasif qui voulait nous persuader de croire à ce en quoi lui-même il ne croit pas, parce qu’il n’existe aucune solution immédiate à cette crise, et nous convaincre des vertus d’une fuite en avant pour ne pas démentir l’échec de ses choix qu’a fait ressortir la crise. Quand ce que l’on dit est bon il n’y a pas besoin de tout cela
Alors têtus ou entêté, il nous explique doctement que personne ne sait quand nous sortirons de cette crise, et que dans ces conditions il vaut mieux garder le cap qu’il s’était donné, maintenant que l’on sait qu’il ne nous en a pas protégé. Assez surprenant. Assez surprenante aussi sa conception du dialogue.
Durant les semaines qui ont suivi la journée de grève du 29 janvier, le président n’a eu de cesse à la suite de son discours de donner la mesure et la nature du plan de soutien à la population fragilisée par la crise.
Les grandes lignes en étaient déjà arrêtées, il ne s’agissait que de laisser croire que cela serait le résultat d’une rencontre avec les partenaires sociaux, une véritable simulation qui se lisait depuis son intervention télévisée, et qui mettait les partenaires sociaux dans l’obligation de se prêter à ce jeu sordide de manipulation, au risque de se déconsidérer aux yeux de l’opinion, comme des jusqu’auboutistes.
Mais encore plus fort que ses prédécesseurs, il se fait le porte parole du résultat de cette réunion ou j’ai cru en comprendre qu’il ne demandait même pas l’accord des partenaires, car il aurait fallu être d’un autres monde pour refuser des aménagements sociaux pour ceux qui entrent en pauvreté.
Quand écrira-t-il les commentaires des journalistes pour être certain de tenir en mains toutes les marionnettes ? (je sais certains vont me dire que ce n’est pas nécessaire puisque c’est déjà fait).
Encore heureux que FR2 ait interrogé M Thibault bien que M Pujadas ait essayé de le forcer à dire que les propositions du gouvernement étaient bonnes et satisfaisantes, histoire d’enchaîner la grève a porté ses fruits, circulez il n’y a plus rien a voir.
Voila une réunion fabuleuse, de celles dont se souvient l’histoire, comme des congés payés, faut-il vraiment que nous soyons descendu bien bas pour se gausser d’un tel résultat, ou faut-il vraiment que les citoyens aient un profil bas pour oser les abuser de la sorte, en se pavanant comme le petit père du peuple vêtu en trois quart MEDEF.
Je ne condamnerai pas le président pour ne pas avoir de solutions miracles et instantanées, pas non plus d’en appeler à la population, pas de dire que l’effort et le travail créent nos biens (depuis 45 je sais cela), je condamne sa supercherie, son illusionnisme, son dogme « néo libéral » mourant, qu’il reconnait lui-même quand il proclame la venu de nouvelles valeurs capitalistiques dans lesquelles je ne vois qu’un ajustement à la pauvreté importée.
je condamnerai son énorme culot à user du peu de citoyenneté ou de la non pensée populaire pour dire vertement qu’il ne faut pas commettre les erreurs du passé, alors qu’historiquement la banqueroute de 29 nous a apporté la guerre, que l’état providence nous en a sorti, que la gestion socialiste à partir de 84 n’a jamais enrichi comme son pareil les entreprises et les rentiers, que c’est de la continuité de cette gestions que nous avons adopté des affaires économiques du monde que nous devons la crise d’aujourd’hui, sans parler de l’effritement de la « moralité » qui l’a accompagnée.
Mais de quelles erreurs du passé parle-t-il si ce n’est, ce que nous tous avons compris, parce qu’il l’a dit et répété, qu’il ne veut pas de relance économique par les salaires, alors que leurs insuffisances sont à la source de la pauvreté.
Naturellement le passé est toujours mauvais pour cette redistribution directe, le serait-elle plus que celle qui n’a jamais fait ses preuves, qui est la distribution d’un intéressement sur les dividendes ou bénéfices, sauf pour ceux qui avec ont fait des placements boursiers à risques et les y ont perdus. L’intéressement son nouveau dada de justice des rémunérations adossé au culte du résultat.
L’intéressement une nouveauté mise en place par le général De Gaulle, amélioré successivement et qui n’a pas à ma connaissance empêché ceux qui le perçoivent, de disposer de moins de pouvoir d’achat.
Enfin ce sur quoi ne s’étend pas le président, c’est l’effet de vase communicants de l’ensemble de ses mesures, qui fera que les sommes que nous gagnerons d’un côté nous les perdrons de l’autre. Ce que nous gagnerons en tant qu’aide nous le perdrons en tant que prix de services plus chers , en tant que taxes qui vont se faire jour (suppression de la taxe professionnelle), ou en tant que clients des banques pour rembourser leurs emprunts à l’état , si bien que c’est nous qui financerons cette cagnotte qu’espère retirer le président des prêts que consent l’état, après le diner de con nous avons le discours pour « cons », il n’appartient qu’à nous à ne pas l’être.
Dans l’existence l’on se paie ses conditions sociales et sa prospérité, ce n’est jamais l’entrepreneur qui règle l’adition, puis qu’il la présente aux clients que sont les salariés qui travaillent et consentent des efforts. Cela donne à ces derniers le droit de réclamer aujourd’hui ce qu’ils paieront de toute les manières le lendemain, même s’ils ne connaissaient pas la finesse des rouages économiques, car pour se rendre compte quand l’on se fait abuser, le bas mensuel de la feuille de paie et un peu de bon sens suffisent, même si les peurs paralysent.