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Accueil du site > Actualités > Politique > François Bayrou et les valises de billets qu’il a refusées

François Bayrou et les valises de billets qu’il a refusées

Perplexité. C’est la réaction du journaliste lorsque François Bayrou lui a avoué qu’on avait cherché à l’acheter avec de l’argent sale.

Très prochainement, je reviendrai sur la rentrée politique très réussie de François Bayrou, mais avant, je veux évoquer rapidement la prestation du président du MoDem sur France Inter ce mardi 20 septembre 2011.

Depuis quelques jours, il a repris dans son argumentation un sujet assez populiste à propos des nombreuses affaires politico-judiciaires qui minent la démocratie française. Si François Bayrou n’évite pas cette dérive démagogique avec quelques envolées anti-système, c’est parce que cette attitude politique est rentable électoralement.

Il l’avait déjà utilisée en s’en ayant pris énergiquement aux médias et à leur soumission aux pressions politiques et économiques en automne 2006, à l’époque où sa candidature était inaudible dans les sondages. Cela lui a valu une percée très prometteuse dans les sondages.

Aujourd’hui, il semble renouveler le tir avec l’argent sale. Il a raison sur le fond. Sa condamnation sans appel des pratiques de corruption est saine et salutaire : « Ce que nous vivons fait honte à tout le monde à tout le monde, (…) le fait qu’on découvre au sein de l’État, des réseaux incroyables, deux, trois, quatre, cinq, des réseaux rivaux de corruption. ».

Mais son argumentation peut être beaucoup moins pertinente. Ainsi, ce mardi matin, François Bayrou est allé un peu trop loin en reconnaissant avoir eu des propositions de "mallettes de billets" avec une phrase plutôt alambiquée : « Si on me l’a proposé, les gens qui l’auraient fait se sont vu renvoyer dans les secondes de manière absolument indiscutable. ».

Patrick Cohen, l’excellent journaliste qui l’interviewait, lui a alors fait préciser : « Ce n’était pas au conditionnel. (…) Lorsque des propositions de cet ordre m’ont été faites, les porteurs de valises se souviendront assez longtemps des réponses qu’ils ont entendues. » pour faire sa démonstration : « C’est juste pour dire qu’on peut dire non ! (…) On peut évidemment remettre dans la vie politique française quelque chose d’élémentaire, qui est une honnêteté civique. Vous êtes en situation de responsabilités et vous êtes porteur vous-même d’une partie de l’image, de la vie du pays qui est le vôtre, de son équilibre intérieur. ».

Prenant un air très attristé, François Bayrou en a même rajouté : « C’est très simple ; les choses dont nous parlons, je ne peux même pas en parler à mes enfants parce que c’est tellement troublant, infiniment désespérant, je ne peux pas dire à mes enfants la réalité d’un certain nombre de choses… ».

Reprenant le troisième thème de sa future campagne ("construire une démocratie digne de ce nom"), le probable candidat à l’élection présidentielle de 2012 a insisté : « La corruption, lorsqu’il s’agit de personnalités chargées de la République au sommet de l’État, ça, c’est une corruption que simplement nous devons un jour ou l’autre éradiquer. ».

Ce témoignage personnel ne manquera pas de créer la polémique. En effet, ces accusations très graves et sans beaucoup de précision font l’effet d’une bombe dans le paysage politique et rappellent amèrement les accusations vagues proférées par Luc Ferry sur un autre sujet. Malaise.

On pourrait même s’interroger sur les raisons pour lesquelles François Bayrou n’aurait pas dénoncé immédiatement ces porteurs de valise. Il a justifié son silence un peu plus tard auprès des auditeurs de France Inter par des arguments d’ordre diplomatique, mais ses déclarations semblent à l’évidence insuffisantes.

Nul doute qu’on n’a pas fini d’en reparler…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (20 septembre 2011)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
François Bayrou, le rassembleur de Giens.
Interview sur France Inter le 20 septembre 2011.




François Bayrou par franceinter


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21 réactions à cet article    


  • Taverne Taverne 21 septembre 2011 09:26

    "On pourrait même s’interroger sur les raisons pour lesquelles François Bayrou n’aurait pas dénoncé immédiatement ces porteurs de valise.« Tout le monde aura compris (sauf vous manifestement) que sans preuves, on se fait lyncher. Puisque, même avec des preuves, le système vous met au ban et vous jette dans l’opprobre. Voir Luc Ferry que vous citez justement. Mais aussi Tristane Banon. Bayrou se souvient aussi de l’échange avec Cohn Bendit sur le plateau télé de France 2. Personne ne s’était indigné que le troisième homme (près de 19 millions d’électeurs) se fasse traiter de minable mais qu’il ose parler de ce que tout le monde veut taire...

    Il est évident que parler de ces choses ne fait que renforcer le »tous pourris" et créer un poison dans l’opinion.

    L’important n’est-il pas de se faire élire pour que cela cesse ?


    • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 21 septembre 2011 17:39

      Salut Taverne.

      La justice commence (un peu) à s’en charger.

      « Affaire Karachi : deux proches de Sarkozy en garde à vue
      (...)
      Nouveau rebondissement dans l’affaire Karachi. Après l’interpellation lundi de Thierry Gaubert, l’ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, c’est au tour de Nicolas Bazire d’être lui aussi interpellé.
      (...)
      Dans ses déplacements, l’homme d’affaire était, selon le même témoin, souvent accompagné de Thierry Gaubert. Les deux hommes auraient alors manipulé de « volumineuses valises » de billets.
      (...)
      L’avocat des familles de victimes de l’attentat de Karachi, Me Olivier Morice, lui, accuse directement Nicolas Sarkozy d’avoir « validé le système mis en place pour permettre cette corruption ». Le chef d’Etat français, à l’époque des faits, était ministre du Budget et porte-parole de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur. »

      Lien, Le Parisien.


    • iris 21 septembre 2011 09:32

      bayrou qui fait parti de biderberg ou de la commission trilatérale-un opportuniste voila tout-qui va ou le mène son interèt personnel-et pas pour le peuple c’est sur-


      • BARTH 21 septembre 2011 11:06

        Il a tout simplement menti pour faire le kakou !

        En tout cas, il va devoir s’expliquer, soit c’est faux, il faut qu’il le dise, soit c’est vrai et il devra dire pourquoi il n’a rien fait à l’époque.

        Mais, je pense qu’il a voulu se donner de l’importance et jouer au chevevalier blanc.

        bref, il s’est lamentablement planté !


        • volpa volpa 21 septembre 2011 11:49

          On sent que l’auteur aime particulièrement Bayrou. Je déconne.

          Je l’ai entendu et c’est Cohen , qui a amené la question.

          De grâce, c’est un des seuls qui ne travaille pas dans la quincaillerie , alors si vous voulez moraliser, choisissez quelqu’un d’autre. !


          • Voltaire Voltaire 21 septembre 2011 13:08

            Il me semble qu’il faut ici regarder l’élément juridique.

            Un porteur de valise va voir un responsable politique pour lui dire « on vous aime bien, voilà quelques centaines de milliers d’euros pour vous aider dans vos campagnes, faire tourner votre parti... ». Sans demande express de retour, il est impossible de prouver l’acte de corruption. On sait bien que la demande de retour d’ascenceur viendra quelques années plus tard, sur un texte de loi, un soutien quelconque, mais sur le coup, il est quasiment impossible de prouver un acte délictuel, et les porteurs de valise sont biens trop malins pour se faire prendre ainsi.

            En revanche, le refus est impératif : accepter un tel argent serait lui immédiatement passible de délit, en vertue de la loi actuelle sur le financement des partis politiques. A xcela s’ajoute bien sûrs des considérations polituques et morales que Bayrou a rappelé : nécessité pour un responsable politique d’être libre dans son action, et origine de l’argent proposé souvent immorale, voire maffieuse. A cela peut s’ajouter une considération diplômatique.

            Pouf ces raisons, je je pense pas personnellement que Bayrou ait pu dénoncer en justice ces porteurs de valises, faute de délit constitué. Les explications sur France inter étaient effectivement un peu courtes, mais sur le fond on ne peut guère lui reprocher quoi que ce soit. Bayrou a ses défauts, sur lesquels nous nous sommes déjà amplement étendus, mais en matière de probité, il demeure un exemple en politique.

            A l’auteur : j’avais aussi envisagé d’écrire un article sur cette rentrée politique au centre (Bayrou 1, les autres 0) mais j’ai manqué de temps ; si le vôtre arrive prochainement, j’attendrai pour le commenter.


            • Scual 21 septembre 2011 13:37

              Désolé mais quand vous dites que les affaires qui minent notre démocratie, c’est un sujet « populiste », je trouve ça vraiment dégueulasse.

              Comment un tel scandale, comment la preuve que notre système est profondément corrompu jusqu’au sommet de l’État, comment le fait de parler du seul et unique fond du problème de notre pays pourrait-il être qualifié de « populiste ».

              C’est populaire ! C’est à dire vraiment démocratique car la démocratie c’est le peuple ! Car ces affaires concernent le peuple et ne pas en parler est déjà une faute grave. Le peuple est volé et manipulé et en plus on lui demande de payer la facture des erreurs politiques découlant toutes uniquement de la corruption, en y justifiant par d’autres mensonges encore, et ça c’est pas populiste, mais fasciste.

              Vraiment cet article qui semble avoir pour seul but de culpabiliser, d’isoler et de montrer du doigt un homme courageux qui ose dire la vérité est profondément malsain. Il en faut du courage pour faire ce que vient de faire Bayrou. La dernière personne qui a voulu s’attaquer à la corruption généralisée de manière politique et non à travers des commentaires sans conséquences sur les affaires ponctuelles... c’est Beregovoy et ça ne lui a pas vraiment porté chance.

              Il n’y a, alors que nous payons en ce moment même les pots cassés de toutes ces années de corruption (et non de démocratie) qu’un seul sujet intéressant : la corruption, les affaires, les manipulations, les mensonges, la collusion entre les puissants. Ça et rien d’autres. Le reste ce n’est que distraction pour maintenir les enfants devant la télé pour pas qu’ils deviennent turbulents. Tout les autres problèmes ont des solutions simples, c’est la corruption et le lobbying qui les empêche d’émerger et de s’imposer dans le débat démocratique.

              Si Bayrou est sincère et qu’il s’en tient à ce qu’il a dit, c’est une des déclarations politiques les plus importantes de la part d’un ancien ministre de toute l’histoire de la cinquième république. Il l’a vu, c’est généralisé, il le sait, il le dit. Le « tous pourri » tant décrié comme absurde, ce n’est pas une conversation de gauchos de comptoir, c’est une constatation, un déduction émanant de la sagesse populaire. Et un ancien ministre bien au courant et qui a tout vu vient tout simplement de le confirmer.

              Les décisions politiques ne sont pas dues à la bêtise ou à l’incompétence des concernés mais à la corruption. Ça correspond parfaitement à ce qu’on constate au final puisque c’est toujours les mêmes qui y gagnent et c’est ceux là même qui auraient les moyens de corrompre comme par hasard...

              La corruption, c’est l’exact inverse de la démocratie : c’est la non-représentation des électeurs. Je crois que quand un ancien ministre nous annonce que la démocratie est une illusion et que la politique de ce pays est à vendre, les autres sujets quels qu’ils soient passent à la trappe... logiquement puisque cette déclaration implique que nous n’avons aucun pouvoir sur ces autres sujets.

              Aucun article méprisant sur le « populisme » c’est à dire le peuple, ne saura cacher le fait que la corruption est le sujet le plus important à l’heure actuelle pour notre pays et beaucoup d’autres démocraties « représentatives ».

              Notre système n’est pas la Démocratie, notre système c’est la Corruption.


              • Plus robert que Redford 21 septembre 2011 14:51

                @ Scual :
                J’approuve !
                C’est impossible de dire tout de go : « Untel vient de me proposer une mallette » !!...
                Dans le cas de Bayrou, déjà mis dans la catégorie « Juste avant Neuneu » par nos chers médias, ça aurait tout de suite l’air du gamin qui vient se plaindre à l’instituteur : M’sieur, m’sieur, Machin, il a voulu me montrer sa zézette !..
                Vous imaginez les quolibets merdiatiques en rafales !
                Dans le contexte actuel , c’est déjà beaucoup moins ridicule.
                Si en plus, on peut se prévaloir d’avoir « Noblement refusé la pomme empoisonnée... », ca peut rapporter des points !
                Mais à l’inévitable question : Qui vous a proposé, combien, quand ?... La réponse devient plutôt un allumage de mèche, style « Ferry et les pédophiles »...
                 D’où l’embarras de l’interviewé.


              • Taverne Taverne 21 septembre 2011 15:34

                Dire tout de go : « Untel vient de me proposer une mallette », cela revient à dénoncer les camarades (qui - tous unis - vous le feront payer...) et cela jette aussi la suspicion sur vous-même.


              • iris 21 septembre 2011 14:17

                si bayrou était au courant pourquoi ne pas l’avoir dénoncé ??trop peur de perdre une poste ou autre chose -


                • BA 21 septembre 2011 14:22
                  Karachi : le témoignage qui éclabousse deux proches de Sarkozy.

                  Alors que Nicolas Bazire et Thierry Gaubert sont rattrapés aujourd’hui par l’affaire Karachi, Le Nouvel Observateur révèle que la princesse Hélène de Yougoslavie accuse ces deux intimes du chef de l’Etat d’avoir joué les porteurs de valises. 

                  Par Serge Raffy.

                  La princesse Hélène de Yougoslavie, descendante du roi d’Italie, Umberto II, entre en fanfare dans le dossier Karachi. Entendue à la fin de l’été par les policiers de la DNIF (Direction Nationale des Investigations Financières), elle avait révélé aux enquêteurs que son ex-mari, Thierry Gaubert, ami intime de Nicolas Sarkozy avait accompagné, en Suisse, l’intermédiaire libanais Ziad Takieddine, pour aller chercher des valises « volumineuses de billets », durant la période 94-95. Il doit être déféré devant le juge mercredi 21 septembre.

                  Elle avait ajouté que l’homme qui récupérait les « mallettes » en France était Nicolas Bazire. Alors directeur de cabinet du Premier ministre de l’époque Edouard Balladur, Nicolas Bazire vient d’être placé en garde à vue. 

                  Ce témoignage a fait l’effet d’une bombe et méritait de plus amples investigations avant que ce témoin-clé de l’enquête sur l’attentat de Karachi ne soit entendu par le juge Van Ruymbeke.

                  Actuellement auditionnée par le magistrat instructeur au pôle financier du tribunal de Paris, boulevard des Italiens, Hélène de Yougoslavie, habituée des magazines people, comme « Point de vue », a vécu un divorce tumultueux avec Thierry Gaubert, il y a trois ans. Depuis, elle s’est lancée dans l’activité photographique. Son témoignage est un véritable pavé jeté dans le milieu des très proches collaborateurs de Nicolas Sarkozy.

                  Thierry Gaubert est en effet un ami de 30 ans du Président de la République. Il fut son directeur de la communication à la mairie de Neuilly, puis son chargé de mission au ministère du Budget. Emporté par une affaire de détournements de fonds dans les Hauts de Seine à la fin des années 90, il avait disparu des écrans et travaillait à la Caisse d’Epargne, mais s’était éloigné de la politique, pour ne pas gêner l’ascension de son ami.

                  Le retour sur le devant de la scène de Thierry Gaubert, connu aussi pour ses amitiés israéliennes, pourrait bien provoquer une suite d’auditions de plusieurs personnalités politiques qui ont eu des relations très amicales avec le sulfureux Ziad Takieddine, comme Claude Guéant, Jean-François Copé, François Léotard, ou Brice Hortefeux.

                  Nicolas Bazire, impliqué par la princesse de Yougoslavie dans la « valse des mallettes » et dont le nom avait circulé à plusieurs reprises dans l’affaire de Karachi, est un des conseillers les plus proches du Président de la République. Il fut son témoin de mariage avec Carla Bruni.

                  Serge Raffy - Le Nouvel Observateur.


                  • Taverne Taverne 21 septembre 2011 15:37

                    Elle avait ajouté que l’homme qui récupérait les « mallettes » en France était Nicolas Bazire. Elle a bien dit « Nicolas Bazire » et pas Nicolas bizarre ? Parce que sinon j’ai une petite idée de qui serait ce Nicolas bizarre...


                  • Ancalimon Ancalimon 21 septembre 2011 14:31

                    « On pourrait même s’interroger sur les raisons pour lesquelles François Bayrou n’aurait pas dénoncé immédiatement ces porteurs de valise. »

                    Et bien plusieurs raisons possibles :

                    1 - se faire flinguer (au sens propre et au figuré). Je crois que tous ceux qui, derrière leurs claviers, clament qu’eux, dans ces circonstances, auraient dénoncés aussitôt le corrupteur n’ont aucune idées des pressions, des menaces et de la dureté du monde « politique » ;
                    2 - il n’y a pas de délit s’il a refuser donc risque de diffamation en portant plainte et retour à la proposition 1.


                    • suumcuique suumcuique 21 septembre 2011 18:34

                      "

                      Il y a un homme qu’il va falloir démasquer un jour, au risque sinon d’un nouvel enfumage et de nouveaux lendemains qui déchantent : François Bayrou.

                      Disons-le tout net, le président du Modem est un imposteur.

                      Son dernier cheval de bataille, la lutte contre le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, le démontre très bien.

                      Voilà un homme en effet qui s’offusque, à juste titre, de l’abandon de notre liberté et de notre indépendance par Nicolas Sarkozy, mais qui continue dans le même temps d’être le premier défenseur d’une Union européenne atlantiste et systématiquement alignée, d’une Union européenne parfaitement OTAN-compatible.

                      François Bayrou a défendu avec acharnement en 2005 le OUI à la Constitution européenne. Logique avec lui-même, il a soutenu en 2008 (contre le verdict du référendum) le Traité de Lisbonne, qui reprend 99% du texte de la Constitution. Or, que dit ce Traité ? Tout simplement que « Les engagements et la coopération dans ce domaine [la défense européenne] demeurent conformes aux engagements souscrits au sein de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord [OTAN], qui reste, pour les États qui en sont membres, le fondement de leur défense collective et l’instance de sa mise en œuvre. »

                      Au-delà même de ces quelques phrases issues du Traité, le soutien sans faille et constant de François Bayrou pour l’Europe de Bruxelles est déjà en soi contradictoire avec toute idée d’indépendance nationale.

                      L’Union européenne est atlantiste, la Commission de Bruxelles produit les trois quarts de ses directives sous la pression des lobbies défenseurs des intérêts des multinationales américaines (Bruxelles est la ville aux 15000 lobbies, record du monde).

                      Le « Haut représentant » de l’UE, Javier Solana, chargé de conduire la « diplomatie européenne » est un ancien secrétaire général de l’OTAN. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, était engagé en 2003 aux côtés de George Bush dans la guerre en Irak alors qu’il dirigeait le gouvernement portugais. On pourrait multiplier les exemples. Tout démontre que le Système européen n’a aucune vélléité d’indépendance, et qu’il est fortement imprégné de l’idélogie atlantiste et de l’esprit anglo-saxon. La « défense européenne » elle-même est une vaste blague, se trouvant totalement liée par une série d’accords (Berlin, Berlin II, etc.) à l’OTAN, et n’ayant jamais fait preuve de la moindre volonté d’émancipation.

                      François Bayrou est donc en totale contradiction avec lui-même, sans naturellement qu’aucun « journaliste » ne lui fasse jamais remarquer.

                      Cette contradiction sera particulièrement visible dans les mois qui viennent quand dans le même temps, sur les mêmes plateaux de télévision, le président du Modem fera campagne pour les élections européennes en tant que premier avocat de cette Europe, tout en fustigeant la réintégration du noyau dur de l’OTAN... On pourrait aussi ajouter qu’en 1995, quand Jacques Chirac décidait un premier pas vers le retour complet de la France dans l’OTAN, le ministre Bayrou n’avait pas dit mot, et qu’il n’avait bien sûr pas démissionné.

                      On peut donc très raisonnablement soupçonner François Bayrou d’enfiler l’uniforme du général de Gaulle dans le seul but de faire des voix en juin prochain.

                      Comme il avait fait croire en 2007 qu’il était un candidat « anti-Système », alors qu’il a toujours voté avec le Système depuis 25 ans, il tente cette fois-ci de jouer la carte nationale, tout en détricotant la nation à Strasbourg et à Bruxelles, en soutenant depuis toujours les textes votés en catimini dans les cénacles européens.

                      Cette imposture n’a que trop durer ! Il faut dénoncer haut et fort l’arnaque bayrouiste, pour éviter qu’elle ne trompe quelques électeurs croyant de bonne foi que le bulletin de vote Modem est le meilleur rempart contre la dissolution de l’Etat et de la Nation.

                      Certains nous répondront que le président du Modem a au moins le mérite d’être dans l’opposition à la politique dévastatrice de Nicolas Sarkozy. Ils ajouteront que sa croisade contre l’OTAN est salutaire, en aidant à la prise de conscience des derniers Français assoupis.

                      C’est vrai. Mais il ne faut pas arrêter l’analyse à ce stade. Si l’on entend François Bayrou, c’est d’abord parce que les grands médias lui donnent la parole (hier soir longuement sur France3 chez Taddéi, ce matin sur Europe1 chez Elkabbach, et ce n’est qu’un début).

                      Tout le monde sait bien que François Bayrou n’est pas le seul adversaire de la dissolution dans l’OTAN. Mais il est un adversaire accepté par les médias, valorisé, sur lequel les projecteurs se braquent, exactement comme en 2007 quand il s’agissait de faire monter « Bayrou l’anti-Système ».

                      Qu’il est commode en effet pour les grands médias de créer un vote défouloir factice, un vote d’illusion qui fera croire à quelques naïfs, quelques gogos, qu’ils ont donné une belle claque à l’UMP et au PS en ayant choisi le vote Modem...Vous n’êtes pas contents braves gens ? Et bien nous avons une solution pour vous : François Bayrou, le candidat anti-Système, le nouveau général de Gaulle ! La ficelle est très grosse, mais elle risque de marcher si l’on ne prend pas garde d’avertir les plus fragiles.

                      Notre message est donc d’une simplicité biblique : François Bayrou est un imposteur. Il ne fait pas un travail d’opposition utile parce qu’il contribue à maintenir dans le Système des électeurs qui souffrent réellement, qui en ont marre.

                      Il retarde l’effondrement d’un Système euro-libéral qui a produit la terrible Crise économique et sociale, Système que nous avons toujours pris soin sur ce site de nommer « UMPS-MODEM »."




                      • BA 21 septembre 2011 20:58
                        Thierry Gaubert mis en examen, Nicolas Bazire en garde à vue.

                        L’ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert, placé en garde à vue lundi dans le volet financier de l’affaire Karachi, a été mis en examen ce mercredi soir par le juge Renaud van Ruymbeke. 

                        De son côté, Nicolas Bazire, ex-directeur de cabinet d’Edouard Balladur a été placé en garde à vue dans l’enquête sur le financement de la campagne présidentielle de 1995. C’est aussi un proche de Nicolas Sarkozy : il était le témoin de mariage avec Carla Bruni. 

                        « Le domicile et les locaux professionnels de Nicolas Bazire font l’objet d’une perquisition », a indiqué une source proche du dossier.

                        Parallèlement, Thierry Gaubert, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, a été mis en examen dans le volet financier de l’affaire Karachi, ce soir, après avoir été présenté dans la journée au juge Renaud Van Ruymbeke. Il était en garde à vue depuis lundi, a-t-on précisé. Et son domicile avait été perquisitionné début juillet. Son avocat, qui annonçait cette mise en examen, n’a pas précisé le chef de mise en examen.

                        Thierry Gaubert est ressorti sans faire de commentaire des locaux du pôle financier du tribunal de grande instance de Paris.

                        Les enquêteurs s’intéressent aux liens éventuels de Thierry Gaubert avec l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine, présenté comme intermédiaire dans deux contrats d’armement sur lesquels enquêtent les juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire. 

                        Plusieurs témoins, auditionnés par le premier dans le cadre de l’enquête sur l’affaire Karachi, ont mis en cause, pour son rôle dans le financement de la campagne, Nicolas Bazire, directeur de cabinet d’Edouard Balladur à Matignon (1993-1995).

                        L’homme est resté proche de Nicolas Sarkozy : Nicolas Bazire était le témoin de mariage du chef de l’Etat avec Carla Bruni, le 2 février 2008. 

                        Selon Mediapart, un témoin entendu le 8 septembre 2011 par la police a affirmé que Ziad Takieddine s’était rendu à plusieurs reprises, dans le milieu des années 90, en Suisse, afin d’y retirer des fonds remis à Paris à Nicolas Bazire, qui fut directeur de la campagne d’Edouard Balladur en 1995. 

                        « Ziad Takieddine était accompagné de Thierry Gaubert, ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy à la mairie de Neuilly et au ministère du Budget », précise Mediapart.
                         
                        Thierry Gaubert fut chargé de la communication de Nicolas Sarkozy jusqu’au milieu des années 90. Il a travaillé pour lui à la mairie de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), puis, sous le gouvernement Balladur, au ministère du Budget et au porte-parolat du gouvernement.


                        • kalon 21 septembre 2011 21:14

                          Si certains hommes commencent à parler au risque de perdre la vie, il y a une petite chance d’éviter un désastre mondial mais il est bien tard !
                          Le cynisme affiché par la plupart des hommes de pouvoir, actuellement, nous prouve, à suffisance, qu’ils se sentent déjà certains d’échapper à la vindicte populaire.
                          certaines choses me taquinent, toutefois, l’esprit.
                           La volonté d’empécher le defaut de paiement de la Gréce ainsi que l’acharnement a vouloir que les Palestiniens ne déposent leur demande à l’O.NU. me font penser que la solution finale n’est pas encore au point, mais pour combien de temps ? 


                          • E.Desvignes E.Desvignes 21 septembre 2011 21:35

                            Plutôt que de vous focaliser sur F.Bayrou qui ne représente plus rien, intéressez-vous plus précisemment à la trajectoire de son trésorier de l’UDF-Modem de 2007. C’est nettement plus instructif.


                            • tomatoketchup 21 septembre 2011 22:28

                              bayrou est comme les autres


                              • E.Desvignes E.Desvignes 21 septembre 2011 23:03

                                Les autres ne construisent pas un Musée tous les jours et n’obtiennent pas un maroquin par l’opération du St Esprit...


                                • onetwo onetwo 21 septembre 2011 23:48

                                  Bayrou veut nous faire la morale mais il n’a même pas eu le courage de la juge Prévost-Desprez aui a dénoncé les enveloppes de Bettencourt pour Sarko.

                                  Même sans preuve, une enquête aurait pu être ouverte mais Bayrou a eu peur pour sa place...


                                  • ykpaiha ykpaiha 22 septembre 2011 00:32

                                    Hier au soir je relisait V.Hugo. (lla légendes des siecle )
                                    Et au passage de La conscience me revint RuisBlas
                                    Je vous laisse juge de mon « entretoise »

                                    on appétit, messieurs ! – Ô ministres intègres !
                                    Conseillers vertueux ! voilà votre façon
                                    De servir, serviteurs qui pillez la maison !
                                    Donc vous n’avez pas honte et vous choisissez l’heure,
                                    L’heure sombre où la France (l’Espagne) agonisante pleure !
                                    Donc vous n’avez ici pas d’autres intérêts
                                    Que remplir votre poche et vous enfuir après !
                                    Soyez flétris, devant votre pays qui tombe,
                                    Fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe !

                                    La suite est édifiante et si ...actuelle surtout a vous de remplacer les « pinoccos » par les notres.

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