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Accueil du site > Actualités > Politique > Le séisme politique qui ne dit pas son nom

Le séisme politique qui ne dit pas son nom

La récente élection a été un véritable séisme politique, mais les médias sont majoritairement passés à coté de l'événement. Nicolas Sarkozy avait promis une campagne sur les valeurs et cette promesse la, il l'a tenue. Ce faisant, il a décalé le clivage droite / gauche de l'économie vers les valeurs. Le parti socialiste a finalement largement bénéficié de ce nouveau clivage. Toute la politique française va s'en trouver chamboulée.

On sait tous que le positionnement politique est plus complexe qu'une simple opposition gauche / droite se fait en réalité sur deux axes :

  • Un axe entre le libéralisme et le dirigisme économique.
  • Un axe entre les libertés individuelles et l'autoritarisme.

Or, depuis l'après guerre, le clivage se fait majoritairement sur l'axe économique. L'axe des libertés sociales était peu clivant, même si un décalage entre la gauche et la droite existait.

Or, sur le terrain économique, la gauche se rapproche de plus en plus depuis les années 80 de la droite parlementaire, ce que le front de gauche n'a pas manqué de faire remarquer durant cette campagne. Le front national quand à lui nomme "UMPS" l'ensemble des partis de gouvernement, pour signifier qu'il ne voit aucune différence entre les deux.

Sarkozy ayant compris le danger d'une indifférenciation entre gauche et droite, il a entrepris depuis le début des années 2000 de se repositionner sur le terrain des "valeurs". Dès lors, la "nation", "l'identité nationale", "l'immigration", "le travail" deviennent sa marque de fabrique.

L'aboutissement de cette stratégie a été complet avec la campagne de 2012 qui pour la première fois ne s'est pas faite sur le terrain économique. Nicolas Sarkozy l'a dit lui même : "Je ferai campagne sur le thème des valeurs". De son coté, la gauche s'est choisit un homme qui a tout fait pour ne pas donner l'impression qu'il représentait la partie la plus à gauche (comprendre économiquement) du PS. Sur ce point, il s'est distingué fortement de Martine Aubry, la grande perdante de ce scrutin. Par contre, il a été très ouvert sur des points comme le droit de vote des immigrés ou le mariage gay.

Ainsi, d'un strict point de vue économique, nous avons deux programmes relativement proches, même s'il reste bien sur des différences. Les marchés financiers n'ont d'ailleurs pas réagis à l'élection de François Hollande, signalant qu'au dela de quelques effets d'annonce, ils n'attendent que peu de changement dans la politique économique du pays.

Il faut également remarquer que les points sur lesquels Sarkozy est libéral économiquement ne sont plus justifiés par des arguments libéraux (au sens de la défense de la liberté) mais par des arguments d'ordre moraux ("la défense d'une vie de travail"). Dans le Sarkozysme, la doctrine libérale procéde de la morale et non l'inverse. C'est ainsi que l'important n'est plus de vous donner la liberté d'agir mais de récompenser l'effort, le travail et la souffrance, comme si toute réussite devait être justifiée par une souffrance qui la rendrait juste. C'est ainsi que l'axe économique devient pour le Sarkozysme quelque chose d'accessoire, l'axe moral suffisant à justifier son programme économique.

Au cours de cette campagne, le clivage économique n'est resté présent que pour évoquer ce que l'adversaire risquait de faire s'il était élu. La droite accuse la gauche de vouloir faire du communisme, la gauche accuse la droite de vouloir faire de l'ultralibéralisme. Sauf que dans leurs programmes respectifs, la droite ne souhaite pas plus donner dans le libéralisme que la gauche dans le communisme.

Les journalistes eux, le nez dans le guidon ont fait semblant de ne pas remarquer ce changement. Il s'agit pourtant d'un séisme politique qui aura des conséquences bien plus grandes que le second tour Chirac - Le Pen de 2002.

Conséquences immédiates

La première conséquence immédiate a été un retour du clivage droite / gauche fort. Les positions sociales étant beaucoup plus différenciées que les positions économiques (par exemple sur l'immigration ou le mariage gay) nous avons eu une élection virulente.

La deuxième conséquence immédiate est un renforcement des extrèmes. A gauche, l'abandon du champ économique par le PS est visible pour une partie traditionelle de son électorat. Dès lors, elle se reporte sur Mélenchon dont le score dévevant validera la stratégie du PS de ne pas faire campagne trop à gauche économiquement. A droite, Sarkozy a agité pendant 5 ans le thème des valeurs autrefois réservé à l'extrême droite. Plus que Marine Le Pen, Sarkozy est ainsi le véritable "dédiabolisateur" du FN. Mais sa stratégie a échouée et n'a servie qu'à améliorer le score du Front National.

La conséquence la plus spectaculaire est un basculement fort d'électeurs d'un camp vers l'autre. Une partie des électeurs qui étaient de droite lorsque l'axe de décision était l'économie deviennent de gauche lorsque l'axe de décision devient les valeurs. Et inversement ! Une partie de l'électorat chrétien bascule à droite car le programme social de Hollande (mariage gay mais surtout légalisation de l'euthanasie) lui parait insupportable. Au fur et à mesure que cette nouvelle ligne de clivage va s'installer dans le paysage politique, les migrations d'électeurs vont s'amplifier.

L'électorat parisien nous donne une illustration de ces migrations d'électeurs : A Paris, ville aisée, la droite a toujours été majoritaire. Nicolas Sarkozy y a battu Ségoléne Royale en 2007. Mais en 2012, François Hollande gagne avec 5 points d'avance sur Nicolas Sarkozy. Or, Paris, ville riche n'est pas à gauche économiquement parlant, mais Paris, ville ouverte est à gauche sur le plan social. En clair, avec un clivage gauche droite basé sur l'économie Paris est à droite, mais Paris passe à gauche avec le clivage sur les valeurs. Les grandes métropoles régionales suivent majoritairement ce schéma, de même que les zones périurbaines proches. A l'inverse la droite (UMP et FN) a fait de très beaux scores en zone périurbaine lointaine et les zones rurales.

Cette différence de valeurs entre le monde des villes et la ruralité s'explique paradoxalement par l'économie. Dans les grandes villes, le mouvement de désindustrialisation est terminé. Elles vivent d'une économie de service et d'une économie de la connaissance (recherche, informatique, marketing, finance, droit, ...). Or, pour réussir dans une économie de la connaissance, le capital humain est le plus important. On demande à ce capital humain d'être créatif, ouvert, bien formé et adaptable. Pour attirer ces talents, un environnement ouvert et excentrique est nécessaire. Un environnement trop conservateur nuit à l'attractivité d'une ville en l'empêchant de recruter les bonnes personnes. La ville qui bénéficie des richesses de la mondialisation (et est donc de droite si le clivage est économique) devient de gauche lorsque le clivage devient social. C'est dans son intérêt.

A l'inverse, les zones périurbaines lointaines, dépendaient encore de l'industrie et l'agriculture. Elles ne sont de plus pas assez dense pour qu'une économie de la connaissance puissent s'y développer. Et souvent de toute façon trop conservatrices pour que de jeunes cadres aient la moindre envie d'aller s'y installer. Dans ces zones, la mondialisation a fait des ravages. Ces ravages donnent l'envie à ses habitants de revenir au monde d'avant, d'ou un rempli sur les valeurs.

Un monde qui change

Ce resserrement sur les valeurs de la société ne doit pas étonner. Le monde change et dans un monde qui change certains se recentrent dans un conservatisme qui rassure, la ou le changement fait peur.

Parmi les principaux changements, l'immigration et la mondialisation. Il s'agit d'un changement immédiatement visible ne serait ce qu'en observant la population ou les commerces dans les grandes villes. Il s'agit d'un changement parfois menaçant : le petit commerçant de village craint l'arrivée de commerces étrangers, aux horaires étendus et aux prix cassés. Ce changement n'est pas prêt de s'arrêter. Faute de natalité suffisante, nos pays vont devoir accueillir des millions d'étrangers supplémentaires pour payer les retraites.

Si parmi ces étrangers, il y a un "lumpenprolétariat" bien visible et qui attise une certaine haine de par son comportement , il y a aussi une élite qui profite de ses origines pour réussir dans une économie mondialisée. Qu'ils fassent du commerce avec l'asie ou le moyen orient, ils réussissent souvent très bien. Dans l'économie de la connaissance, ces profils d'origine étrangère apportent une vision différente de celles des "locaux" : en apportant leur culture, ils apportent de la créativité dont l'économie a besoin pour fonctionner. 

La disparition de la religion catholique autrefois si structurante est également un point important. Nicolas Sarkozy ne s'y est pas trompé : Il a évoqué de nombreuses fois "le clocher" comme symbole de la France. Il tient a rassurer une partie de la population fasse à la perte de ce repère qui rassurait et face à l'irruption de l'islam dans la société française qui suscite des peurs irrationnelles. Ce changement la non plus n'est pas prêt de s'arrêter. L'age moyen des prêtres et des pratiquants fait que la religion catholique va connaître d'énormes difficultés dans les années à venir. Au point d'en devenir presque invisible.

Au niveau social, les 68-ards se sentent dépassés par ce qu'ils ont crées. En libérant les moeurs, ils n'avaient pas prévu que cela irait aussi loin. Pourtant le mariage gay et même l'adoption sont en passe d'être acceptés par la société française si l'on en croit les sondages. De plus, ce qui était autrefois du domaine de la sphère privée se fait désormais au grand jour via internet. L'ignorance hypocrite n'est plus une option.

Ainsi, l'électorat le plus conservateurs (retraités et habitants en zone rurale) prend peur devant tant de changement. Le monde dans lequel ils ont été élevé disparaît petit à petit. Et lorsque les médias leur montrent le monde nouveau au travers le prisme du sensationalisme (qui fait vendre), ils prennent peur et se mettent à rêver au retour de la France des clochers, des frontières, du général de Gaulle. Mais cette France la est morte depuis longtemps.

Ce changement de ligne de clivage correspond donc à un réel changement et besoin social et Sarkozy, en fin politique l'a bien compris. Ce qu'il a en revanche moins bien compris c'est que la droite qu'il représente allait en être la grande perdante. Son pari a en effet longtemps été que la gauche resterait archaique du point de vue économique, alliée avec les communistes. Mais on constate petit à petit qu'une histoire différente s'écrit. Ce nouveau clivage aide la gauche a se séparer de ses alliés encombrants. Elle l'aide à se repositionner politiquement. A l'inverse, l'UMP coincée entre le FN et cette gauche soft occupe une place étriquée dans le jeu politique. Le séisme politique de 2012 est la.


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21 réactions à cet article    


  • eric 22 mai 2012 08:55

    Ouai, à mon avis, ce que l’on a surtout vu, c’est une coalition des partis de classe pour défendre leurs situations acquises face à l’inquiétude de la crise. Beaucoup plus que les valeurs, ce sont les rapports à la dépense publique qui ont été clivant. Les bénéficiaires net ont voté à gauche, les oubliés ont voté FN. L’UMP, seul parti important qui ne soit pas caractérisé par une classe sociale dominante en son sein a maintenu jusqu’au bout son programme centriste de défense de l’intérêt collectif face aux égoïsmes de classe. Elle est essentiellement tombée sur la difficulté de maintenir un discours raisonnable quand les gens ont peur, face à la démagogie, au populisme et au clientélisme. Son refus de la démagogie vers le Modem et le FN.

    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/absence-de-changement-les-116951

    Il n’y a aucun séisme politique. Le président sortant a été battu avec un score qui aurait fait honneur a n’importe lequel des précédent candidats socialistes.

    L’extrême gauche même unie, reste à l’étiage et même un peu en dessous, le FN ne fait guère mieux qu’en 2002. Le seul vrai changement réside dans la dilution des partis charnière. Les écolos sont toujours nuls aux présidentielles. Reste les centristes. Le seul vrai séisme, c’est leur dissolution. Elle est lié a leur coupure d’avec le peuple. Parti le moins « populaire » de France, il est peut être le plus concentré sur une classe sociale ( moyen sup) et semble avoir perdu le contact avec les autres couches de la population. Dommage.

    Le mariage homosexuel, avec adoption est une des figure de l’évasion fiscale généralisée dans un pays ou l’état dépense 57% du PIB. Pour justifier des parts fiscales dans un couple, il faut qu’il y ait la potentialité d’enfants parce que c’est la principale justification. Cela ne signifie nullement qu’on aurait des vagues d’adoption en cas de mariages homo. L’état réel de l’opinion publique est dans l’ensemble une large indifférence, d’autant plus que comme le PACS, nul ne nous dit ce que sera le coût. Rien que pour les pensions de reversions, on parle de milliards. Est ce vraiment une urgence sociale dans un pays au « 8 millions de pauvres »


    • Marc Bruxman 22 mai 2012 19:15

      Les rapports à la dépense publique ont été clivants ? J’ai un doute ! Hollande ou Sarkozy ont tous les deux défendu le retour à zéro déficit public avec une année de différence entre les deux. C’est peanuts ! Bayrou de même. 65% de la population a donc voté pour la réduction de la dépense publique. Plus si on prend en compte qu’une partie des électeurs FN ont aussi cette préocupation.

      On veut vous faire croire que l’économie a fait cette élection, mais cela n’est pas le cas ! Si Sarkozy n’avait eu que son programme économique et n’avait pas fait d’outrances sur le terrain de l’immigration, il aurait gagné cette élection.

      D’ailleurs le PS vient de prendre le risque (ou de se payer le luxe) de ne pas faire d’accord avec le front de gauche pour les législatives. Cela signifie clairement qu’il pense que ce clivage sur l’économie n’est plus le bon et qu’il souhaite s’en extraire. C’est un très gros risque politique mais s’ils réussissent ce pari, l’UMP va être dans la merde pour quelques années.


    • Marc Bruxman 22 mai 2012 19:06

      Vous réagissez une fois de plus suivant l’axe économique qui n’a absoluement rien à voir. En l’occurence les gens se marieront toujours dans leur millieux social. Un diplomé bac + 5 « gaulois » sera toujours plus proche d’un même diplomé rebeu ou black qu’il ne l’est d’une femme de chambre « gauloise ».

      Mais Ils se trouvent que vous avez d’un coté des gens qui sont contre l’immigration et d’autres qui sont tolérants en la matiére. Sur ce plan la, il y a de véritables interactions entre les cultures à Paris et dans les grandes villes en général. Cela n’abolit en rien la notion de « classe sociale ». Il est juste à remarquer que sur le plan politique cela compte maintenant moins que le reste.


    • morice morice 22 mai 2012 14:34

      et encore un propos nébuleux venant après coup encenser Sarko qui aurait tout compris lui


      pour l’instant, il s’est tiré avec la caisse : c’est cela avoir tout compris pour Bruxman... qui ici, s’amuse beaucoup depuis longtemps à promouvoir des idées de droite dure.

      • Marc Bruxman 22 mai 2012 19:18

        Ah j’ai encensé Sarko dans cet article ? Mince alors ! Je ne pense pas que s’il le lit il en sera très heureux. Mais si reconnaitre certaines de ses qualités purement politique est encenser le personnage, je vous laisse penser que je l’ai encensé.

        Sarko a saisit la disparition du clivage droite gauche sur le plan économique. Il a juste mal saisi la façon de l’exploiter. Avec son clivage sur les valeurs ou il se place très à droite il se met (lui et son parti) en difficulté pour de nombreuses années.


      • morice morice 22 mai 2012 14:36

        La disparition de la religion catholique autrefois si structurante est également un point important. Nicolas Sarkozy ne s’y est pas trompé : Il a évoqué de nombreuses fois « le clocher » comme symbole de la France.


        vous en fait un archaïque sans même vous en rendre compte : votre texte est donc INCOHERENT.

        • spartacus spartacus 22 mai 2012 16:20

          Interessant.

          Un oubli important est au delà de la disparition de la religion, la fin de l’armée.
          Elle structurait vers la droite les individus avec une idée de patrie et nation à défendre. 

          Sa disparition induit des changements sociétaux, un individu perdu dans le monde de l’éducation nationale y trouvait une seconde chance et parfois l’apprentissage d’un métier. Une sorte de fonction de repêchage, introuvable aujourd’hui. 



          • Marc Bruxman 22 mai 2012 19:21

            Merci pour votre commentaire. Effectivement, il manque l’armée dans cette approche. Et il est vrai que sa disparition entraine la disparition d’un système de valeur structurantes.

            Et la encore, la conscription n’est pas prête de revenir. Dans le monde moderne des armées de métier sont terriblement plus efficace.

            Tout ce qui structurait la société est à réinventer afin de redonner du sens. Mais pas le sens du passé (qui est obsoléte). Il faut trouver du sens au monde moderne tel qu’il est. Vaste programme !


          • wesson wesson 23 mai 2012 00:08
            bonsoir Spartacus, 

            l’armée, le goupillon, ben y’a pas à dire, avec l’auteur vous faites la paire ! 

            Je vous croyais bloqué au 19ème siècle, je me suis trompé. En fait vous n’avez pas encore atteint la révolution Française.

          • TSS 23 mai 2012 01:30
            Un oubli important est au delà de la disparition de la religion, la fin de l’armée.
            Elle structurait vers la droite les individus avec une idée de patrie et nation à défendre. 

            Ah...ah je me gausse ,c’est l’armée qui m’a fait basculer à gauche, tant ses mensonges

            et la propagande du GVT m’ont eclaté en pleine figure quand je suis arrivé en Algerie !!


          • Abou Antoun Abou Antoun 22 mai 2012 16:22

            Faute de natalité suffisante, nos pays vont devoir accueillir des millions d’étrangers supplémentaires pour payer les retraites.
            Puis des dizaines de millions de nouveaux étrangers pour payer les retraites de ces millions là, puis....
            On s’arrête quand ???
            Avez-vous entendu parler d’une croissance exponentielle ?
            Ne comprenez vous pas que le système de retraites par répartition est de toute façons condamné qu’il n’a pu subsister qu’en l’absence de bombe démographique ?


            • Marc Bruxman 22 mai 2012 20:18

              Il y a de la place en France vous savez. Des pays comme la Chine sont bcp plus denses que le notre.

              Et pour le coup, une grande partie des travailleurs étrangers qui viennent finissent par repartir chez eux (sans que Sarkozy ait à les forcer). Eh oui, le mal du pays existe ! Alors au final, ils viennent, ils bossent, certains restent, d’autres repartent, mais ca aide à payer les retraites.

              Et cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas réparer notre système de retraite hein ! Mais il se’trouve qu’il est la et que donc il va falloir payer pour les vieux. Alors soit vous partagez la facture avec quelques nouveaux arrivants (qui certes n’ont rien demandés mais payeront) soit vous la payez tout seul. Mais bon si après une bonne soirée au restal vous pouvez inviter un mec dans la rue et partagez la note avec lui (qui n’a rien bouffé) c’est un bon deal non ?


            • wesson wesson 23 mai 2012 00:12

              bonsoir abou,


              « Ne comprenez vous pas que le système de retraites par répartition est de toute façons condamné qu’il n’a pu subsister qu’en l’absence de bombe démographique ? »

              Et vous même, avez-vous compris que aucun système, à fortiori celui par capitalisation, n’est immune à un quelconque choc démographique. 

              Et peut-être avez vous également oublié que la bourse est faite de cycles qui lui font régulièrement se casser la gueule, entraînant avec elle tout système de retraite par capitalisation. Si Pétain a été obligé d’instaurer en France la retraite par répartition, c’est peut être pas pour rien !



            • Marc Bruxman 23 mai 2012 14:12

              "Et vous même, avez-vous compris que aucun système, à fortiori celui par capitalisation, n’est immune à un quelconque choc démographique. « 

              Effectivement d’un point de vue démographique les deux systèmes sont équivalents. Votre capital ne vaut que parce qu’il y a des gens pour le racheter. Avec moins de jeunes, les retraites par capitalisation vont chuter de même que celles par répartition. Le seul avantage de la capitalisation c’est que tout le monde ne coule pas en même temps. Ceux qui sont plus malins que les autres peuvent »battre" le marché. A l’inverse ceux qui ont mis toutes leurs économies dans les actions crédit agricoles (comme entendu hier à l’AG) se prennent une monstro-carotte.



            • leypanou 22 mai 2012 16:45

              @auteur :

              "Dès lors, elle se reporte sur Mélenchon dont le score dévevant validera la stratégie du PS de ne pas faire campagne trop à gauche économiquement«  : décevant ? Allez dire à N Dupont-Aignan, P Poutou ou N Arthaud qu’avec 11%, ils auraient fait un score décevant.

              FdG n’existe que depuis 3 ans, et sans le »vote utile" presque imposé par le système d’élection (F Hollande ne s’en est pas privé), ce n’est pas 11% qu’aurait fait le FdG. Avez-vous jamais entendu parler d’évaluation du vote utile par les sondeurs professionnels, surtout après les élections ?

              11% n’est pas assez, comme 49% au 2ème tour. Mais, pour un scientifique, il vous a manqué cette analyse là.


              • Marc Bruxman 22 mai 2012 19:27

                Mélenchon n’a pas démérité dans cette élection. Il a même été brillant. Mais il n’empéche que 11% est décevant justement par rapport à sa prestation durant la campagne qui était très bonne.

                Sachant que LCR + LO ont fait des scores quasi invisibles on est à PCF + FG + LCR + LO à 13% Revenez en 2002 et vous trouverez que ce score pour l’extréme gauche est faible. Mélanchon de par sa performance a siphonné toutes les voix d’extréme gauche. Et ce total des voix ne cesse de décroitre. Quand au vote utile pas si sur qu’il est joué. Les sondages donnaient une très large avance à FH. Et dès le début de l’après midi en se connectant à l’étranger on savait que le scrutin était plié à ce niveau.


              • Soi Même 22 mai 2012 18:12

                @ l’auteur, <

                • Un axe entre le libéralisme et le dirigisme économique.
                • Un axe entre les libertés individuelles et l’autoritarisme.

                J’ai l’impression que vous ne voyez pas ce que vous définissez aboutie bien à la même chose !

                et que c’est élection non pas été du tous clivant, du fait qu’il étaient tous d’accord sur le fond, et oui le fond personne en à parlés ! Mais comme vous êtes plus perspicace que moi, je vous laissez à votre certitude d’avoir tous compris !


                • Marc Bruxman 22 mai 2012 19:34

                  « J’ai l’impression que vous ne voyez pas ce que vous définissez aboutie bien à la même chose ! »

                  Non vous pouvez avoir une société très libérale sur les moeurs et très libérale sur le plan économique. Le fait que vous tolériez le multiculturalisme, l’homosexualité que vous soyez open sur tous les styles de musique et défendez la liberté de religion n’a rien à voir avec le fait que votre économie soit libérale ou dirigée.

                  Si vous considérez qu’une société très inégalitaire méne forcément à une société autoritaire c’est votre droit. Mais ce n’est pas toujours le cas. Vous avez des riches qui ont un comportement excentriques et le chérisse et d’autres qui aiment s’enfermer dans le XVIème. De même une société très égalitaire du point de vue économique peut être d’une grande intolérance à toutes les déviations sociales. (Par exemple les pays communistes (quand ils l’étaient cela ne s’applique plus à la Chine))

                  « et que c’est élection non pas été du tous clivant »

                  On se demandera bien alors pourquoi les débats étaient aussi violents et la participation aussi importante. Si réelement Sarko et Hollande étaient la même chose, les gens ne se seraient pas déplacés pour le second tour. Si effectivement c’était l’axe économique qui vous intéréssait cette élection n’était pas clivante. Si par contre vous vous intéréssiez à l’immigration et aux « valeurs » (je n’aimes pas ce mot), elle était extrémement clivante.


                • Dolores 22 mai 2012 18:55

                  Le séisme est qu’au contraire il n’y a pas de séisme !
                  On aurait bien besoin qu’il y en ait un !


                  • Marc Bruxman 22 mai 2012 19:52

                    Bonjour à tous et merci pour vos réponses.

                    Je m’attendais à vrai dire à ces réactions négatives en écrivant cet article. J’ai essayé de répondre à chacun mais quelques remarques générales et précisions s’imposent !

                    Beaucoup nie le fait qu’il y ait eu un séisme et trouvent que cette élection n’a au final pas été du tout clivante. En cela, ils reconaissent que Sarkozy et Hollande c’était « la même chose ». Et en cela ils raisonnent sur l’axe économique. Pourtant les gens se sont déplacés pour aller voter signifiant que pour beaucoup de Français, cette élection était clivante (sinon autant rester chez soi). Elle l’a juste été sur le terrain des valeurs et pas du tout sur le terrain économique.

                    Pour autant, un peu de poudre aux yeux et notamment les attaques négatives ont fait que vous ne vous en êtes pas rendu compte. Chaque camp accusait l’autre de méfaits économiques (ultralibéralisme ou communisme) alors que cela ne figurait point au programme de l’autre camp. Par cet artifice l’illusion d’un clivage sur l’économie pouvait être maintenu pour ceux qui le souhaitait encore. Si l’on ajoute la surmédiatisation du front de gauche et sa surévaluation par les sondages, tout était parfait !

                    L’impact à long terme de ce sondage va dépendre de plusieurs choses :

                    • Si le PS a la majorité absolue, il sera en mesure de dicter l’agenda et l’UMP n’aura aucune marge de manoeuvre pour se repositionner sur le terrain économique. Le PS conduira une politique économique au centre et une politique sociale ouverte. L’UMP ne pourra pas faire de l’ultralibéralisme réel sans heurter le camp des « valeurs » et sera pris en étau par le FN. Le Modem va aussi être gravement mal plaçé.
                    • Si le PS échoue et doit gouverner avec le front de gauche, alors l’UMP pourra plus facilement se replacer sur le terrain économique et tenter d’abandonner petit à petit son clivage sur les valeurs. De cette façon, elle revient au centre du jeu.

                    Dans le premier cas, l’élection de 2017 est déja perdue pour l’UMP. Avec un gouvernement au centre gauche, le PS va raffler une grande partie des centristes de droite ou en tout cas, cesser d’être un épouvantail. A l’inverse le FN dira que la droite a été au pouvoir et n’a rien fait pour les sujets qu’elle défend. Marine va donc faire exploser l’UMP mais pas en 2012 contrairement à ce que tout le monde dit. L’explosion sera en 2017 quand il sera évident que le FN peut empécher totalement l’élection de tout candidat de droite et ce pour de nombreuses années. A ce moment la, ce sera la fin. Le PS va regagner 2017. En 2022 au contraire, la plupart des électeurs n’auront pas connu le monde d’avant et le clivage sur les valeurs sera de plus en plus dur à maintenir. Face à l’uniformisation, il faudra alors en inventer un nouveau. Car il n’y a pas de fin de l’histoire.


                    • Marc Bruxman 23 mai 2012 14:09

                      Au contraire, je prends en compte ces changements liés à la démographie. Le clivage sur les valeurs recule d’années en années en terme d’age. En 1980, le clivage sur les valeurs se situait aux alentours de 40 ans. Il est aujourd’hui à 60 ans. (On remarque un décalage de 10 ans du fait que les gens se « réac-isent » en général en vieillissant). Or même si le décalage ne prends que 2 ans dans la période 2012 - 2017 ce sont des millions de voix en moins pour l’UMP. A moins bien sur qu’ils réussissent à trouver une ligne de clivage plus intéréssante pour eux.

                      Concernant le jugement, oui l’économie aura son rôle à jouer dans le contentement ou le mécontentement des français. Mais les crises ne sont pas éternelle et après l’hiver le printemps revient toujours. Ca va vraissemblablement secouer beaucoup jusqu’à mi 2013 et puis on va s’appercevoir que la crise de l’euro a fait « pshit ». Les efforts budgétaires déja consentis parmis les pays européens vont alors porter leurs fruits. Par contre ca va tanguer très fort du coté des USA dès 2013.

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