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Accueil du site > Actualités > Politique > Pourquoi Bayrou ? Les valeurs - article 2/4

Pourquoi Bayrou ? Les valeurs - article 2/4

Suite logique du premier article sur « L’homme », détaillons maintenant les principales valeurs déterminantes de l’action politique de François Bayrou.

Je ne pourrai jamais insister suffisamment sur ce point : cette élection, peut-être plus que les précédentes, repose sur un choix fondamental entre différentes valeurs et différentes directions à donner au pays.

Je vais donc m’efforcer d’illustrer ces caractéristiques par des éléments précis (parfois copiés ou paraphrasés) du programme de François Bayrou – « La France solidaire » , ainsi que du « Projet Humaniste » proposé par le MoDem (suivre les liens pour les consulter).

« Il n'y aura pas de marche en avant s'il n'y a pas de cap. Alors, oui, il existe un projet de société qui ira au-delà de la crise. Pas celui du tout Etat ou de l'individualisme. Le seul mot disponible pour que les Français retrouvent quelque chose à croire, c'est la solidarité. Nous sommes dans une société d'insularité croissante où chacun vit avec angoisse dans son petit îlot. Dans cette crise, il est un modèle de société en train de naître et ce modèle c'est la France solidaire. »

Démocratie & Humanisme

Alors qu’il est lycéen, François Bayrou s’inspire du poète et philosophe Lanza del Vasto. Convaincu par la pensée non violente, écologiste et protestataire de ce disciple de Gandhi, il exprime la volonté de devenir un « porte-parole des sans voix » et entame un parcours de bénévole associatif passionné, dont les moteurs sont l’épanouissement de l’être humain et l’intérêt général.

On y retrouve l’origine de son combat actuel pour la solidarité, en créant un mouvement démocrate – qui refuse que la politique soit dominée ou fortement influencée par les extrêmes – et humaniste – un projet qui vise a rassembler et organiser la société autour du développement humain, individuel et collectif : garant de la fraternité.

Dans ce cadre, je lance donc un appel à s’exprimer sur le fond plutôt que de coller des étiquettes simplistes et confortables, qui facilitent la vulgarisation faite par les media : la gauche, la droite, la gauche-ceci, la droite-cela… et le centre indécis, qui doit forcément pencher d’un coté ou de l’autre. Finissons-en avec le gauchisme, le centrisme, le droitisme…

Il y a en France cinq grands courants de pensée qui regroupent des valeurs distinctes qu’il faut précisément qualifier. Pour illustrer mon propos, je vais les classer de gauche à droite comme dernier (re)jet de cette approche à deux dimensions :

Communisme – Socialisme – Humanisme – Capitalisme – Nationalisme

L’écologie me parait être un sujet (crucial) plus qu’une idéologie, mais il est évident que certains courants ont une propension plus ou moins naturelle à lui faire une place. Pour ma part, j’ignore la logique qui veut que l’écologie se rattache systématiquement au socialisme et constate, à l’image de Yann Wehrling, Jean-Luc Bennahmias ou même Corinne Lepage, que l’écologie est un élément phare au sein du projet humaniste, et que le développement durable y trouve aussi tout son sens.

Revenons à la pensée démocrate pour faire le lien avec le prochain chapitre en utilisant une citation profonde de Christophe Barbier : « La démocratie est un moyen, la république est une fin ».

Ainsi, comme François Bayrou l’explique dans son livre-programme « La France solidaire » :

« La solidarité, si l’on y réfléchit, traduit en un seul mot les trois vertus républicaines : elle est liberté puisqu’elle ne se construit pas sous la contrainte ; elle est l’égalité puisqu’elle ne peut s’établir entre supérieurs et inferieurs ; elle est fraternité puisqu’elle forge une chaine humaine. »

Après avoir évoqué la fraternité dans la définition du mouvement humaniste, et avant de passer aux éléments de défense de la liberté, permettez-moi de m’attarder un instant sur l’égalité et sa place dans le programme présidentiel que nous soutenons. Dans son « nouveau contrat social », François Bayrou propose « une société du respect » :

« La France est plurielle comme elle l’a d’ailleurs toujours été. Cessons de dresser les Français les uns contre les autres, de bâtir un mur de haine entre les nationaux et les étrangers que nous accueillons. De même, pour que notre contrat social prenne tout son sens, l’urgence est au combat contre toutes les discriminations, contre toutes les intolérances. »

Parmi les propositions qui y figurent :

  • Créer un ministère de l’Egalité, qui s’occupera de toutes les égalités nécessaires en France et de la lutte contre les discriminations ;
  • Reconnaître le lien parental avec le deuxième parent pour préserver les droits de l’enfant adopté par un célibataire homosexuel. Pour les couples désirant un engagement, reconnaître l’égalité de droits sous forme d’une union reçue en mairie et inscrite à l’état-civil ;
  • Garantir l’égalité salariale entre hommes et femmes en pénalisant financièrement les entreprises peu vertueuses et combattre la multiplication des contrats à durée déterminée à temps partiel qui frappent particulièrement les femmes, dans le cadre de la mise en place du contrat de travail unique ;

Liberté, Intégrité, Laïcité, Indépendance & Pluralisme

Autant d’adjectifs que l’on retrouve dans les principes de notre République.

Défenseur acharné de la laïcité, convaincu que la séparation de la sphère publique et de la sphère privée est la meilleure garantie de la liberté de conscience et de la neutralité de l'Etat, la laïcité est, pour lui, une clef de voute de notre modèle de société républicain. C'est sur ce socle que peuvent s'épanouir la liberté et la responsabilité des citoyens.

Il est le premier leader politique à dénoncer la collusion entre intérêts privés et chose publique, à propos de l’affaire Tapie. En 2009, il publie « Abus de pouvoir », réquisitoire contre une pratique du pouvoir qui va, selon lui, à l'encontre de la tradition historique française et contre l'injustice qui marque les premiers choix de Nicolas Sarkozy.

Avec cette exigence d'intégrité dans la vie politique française, il est aussi le premier à placer la lutte contre la dette au centre de son discours lors de la campagne présidentielle de 2007.

Fervent défenseur du pluralisme et de l’indépendance des média vis-à-vis du pouvoir, il rappelle à plusieurs reprises que le rassemblement des républicains est nécessaire pour remédier aux maux de la France.

Le passage à l’action est extrêmement clair et précis dans le programme présidentiel, comme en témoigne le « nouveau contrat démocratique » qui prône l’équilibre des institutions à travers un de referendum (le 10 juin) sur un projet de loi visant à la moralisation de la vie publique.

  • Parmi ces principaux sujets, le projet de loi limite à 20 le nombre des membres du gouvernement et à 400 (contre 577) le nombre des députés dont 300 seront élus au scrutin uninominal majoritaire et 100 au scrutin de liste proportionnel.
  • Le mandat de député deviendra incompatible avec tout autre mandat électif. Le texte reconnaît le vote blanc et fait reposer l'intégralité du financement de la campagne présidentielle sur fonds publics.

Europe

Ses convictions européennes l’amènent à mener la liste centriste aux élections de 1999. A la suite de ce scrutin, il siège à Strasbourg où il défend sa vision d’une Europe des peuples et d’une construction communautaire qu’il juge indispensables dans un monde qui a changé d’échelle. 

Cette année, son retour a Strasbourg a été très remarqué lors d’un grand meeting sur l’Europe le 6 mars dernier : Ses propositions pour « ranimer le rêve européen » sont nombreuses et détaillées sur son site, je n’en citerai que quelques-unes :

« […] L'Europe est désenchantée, le sentiment européen est devenu comme honteux, personne ne parle de l'Europe dans cette campagne présidentielle. On a l'impression que personne n'aime plus l'idée européenne, que l'Europe est absente, que l'Europe est honteuse, que l'Europe est cachée. Je veux le dire face à tous les Français qui nous regardent et face au monde qui nous regarde, dans cette salle, dans ce grand courant d'opinion, dans ce peuple français qui est en train de se former pour son redressement : nous, l'Europe, nous l'aimons ! »

  • Reconnaître la zone Euro, par nature, comme une zone de solidarité et permettre à la Banque centrale européenne (BCE) d’intervenir, directement ou par un organisme interposé, lorsque les Etats ont besoin de refinancer leur dette, avec des contreparties de remise en ordre de leurs finances ;
  • Soutenir que l'Europe a besoin d'indépendance stratégique et lui donner une stratégie industrielle (politiques de recherche dans des grands programmes définis ensemble) ; Proposer que 10% du budget européen puisse être fléché vers des fonds liés à cette priorité ; Encourager l’émission d’emprunts à cet effet (project bonds) ;
  • Elire un président de l'Union européenne au suffrage universel qui incarne, face aux intérêts nationaux, l’intérêt supérieur de l’Union. Il coordonnera le Conseil et aura autorité sur la Commission ; 

Pour y parvenir, François Bayrou dispose déjà d’un important réseau de relations et est particulièrement proche du président de l’ADLE (Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l’Europe), le Belge Guy Verhofstadt, de Jean-Claude Juncker président de l’Eurogroupe, et connaît bien le président du Conseil italien Mario Monti ainsi que Wolfgang Schaüble, l’actuel ministre des Finances allemand. Il est aussi cofondateur d’un think-tank « Alliance of Democrats » avec Francesco Rutelli (sénateur italien, ancien maire de Rome et ancien ministre du gouvernement Prodi) et Ellen Tausher (US democrat, secrétaire d’état a la sécurité internationale dans le ministère d’Hillary Clinton). S’il est élu Président, il prévoit une tournée des pays fondateurs de l’UE, en commençant par l'Allemagne et l'Italie.

Fin

Après une longue démonstration, il est sans doute bon de finir par là où l’on a commencé : cette élection, peut-être plus que les précédentes, repose sur un choix fondamental entre différentes valeurs et différentes directions à donner au pays.

J’espère sincèrement vous avoir donné des éléments utiles et convaincant qui vous permettrons dans quelques jours à faire un choix éclairé et utile… pour la France.


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8 réactions à cet article    


  • credohumanisme credohumanisme 16 avril 2012 09:19

    Moralisation de la vie politique, assainissement crédible des comptes de la nation, respect pour l’homme sont les trois raisons principales qui me font choisir Bayrou au premier tour.


    • volpa volpa 16 avril 2012 11:52

      Moi aussi, c’est le moins mauvais avec Cheminade.


    • musashi 16 avril 2012 15:43

      Je ne sais pas si Bayrou propose les bonnes solutions mais déjà il a les bons constats et rien que ça le place au dessus des autres...


      • Khanofer Khanofer 16 avril 2012 16:17

        «  »Cessons de dresser les Français les uns contre les autres, de bâtir un mur de haine «  »

        A longueur de discours, Bayrou traite ses adversaires politique de menteurs !
         
        Est ce la meilleures façon de ne pas bâtir un mur de haine rendant les nécessaires recompositions après les élections impossible ?

        Il ne suffit pas de se décréter humanisme ou démocratique pour l’être ou en faire un brevet .

        François Bayrou n’a absolument pas démontré ses qualités démocratiques dans la gestion du « modem »
        mention unique , score évidemment stalinien,pas de débats d’investiture, parti uniquement au service du destin d’un homme, mis au pas de toute velléité d’opposition interne, ce qui a conduit a « virer » nombre de talent, incapacité a rassembler a part quelques « désespérés » du paysage politique français
         ( Douste Blazy pourtant vertement critiqué par les militants modem avant son rapprochement avec F Bayrou )
        Les mots sont important mais les gestes sont plus significatifs de la véritable nature et capacité des leaders politique
        Ou est la troisième voie qui aurait du être battue dans ces 5 dernières années sinon aujourd’hui encore très théorique et surtout plus d’hypothétique ?? 


        • Agerate Agerate 17 avril 2012 13:47

          1. Le PS et l’UMP mentent sur leurs prévision de croissance, et donc sur tout leur programme. Tout le monde le sait, et tout le monde semble s’accommoder.

          Seul Bayrou le dénonce. C’est un crime de dire la vérité ?

          2. Le parti politique n’est pas le lieu de la démocratie. Le lieu de la démocratie ce sont les parlements (locaux / nationaux)

          3. Dans ses mandats politiques il a toujours fait preuve d’une haute conscience démocratique, développant systématiquement le consensus autour de lui, comme méthode d’action (et non la guerre systématique).

          4. La « 3ème voie » que vous moquez aurait 60 députés dans n’importe quel pays d’Europe, la France étant la seule démocratie à posséder un mode de scrutin imbécile détruisant tout courant indépendant.


        • Khanofer Khanofer 17 avril 2012 20:36

          La troisième voie ? , je ne la moque pas , le problème est « qu’elle n’existe pas !! »

           Qu’a fait F Bayrou de ces 5 ans de législature sinon ne s’occuper que de son destin personnel ?
          QUe l’on aime ou pas le personnage, en cas de victoire de Bayrou , c’est le chèque en blanc !
          Avec qui déciderait il de s’allier ? aucune réponse a ce jour !

          Le parti n’est pas le lieu de la démocratie !!
           A bon ? au contraire , cela devrait être le lieu de l’exemplarité ! et pas :

           la mention unique avec son corollaire , le score stalinien
          aucun débat d’investiture
          des moyens uniquement pour une élection
          des personnalités muselés si pas au service du maître 


        • Khanofer Khanofer 17 avril 2012 20:42

          «  »Seul Bayrou le dénonce. C’est un crime de dire la vérité «  »

          Chacun sa vérité

          ce qui est arrogant et de prétendre que seul il la détient et que les autres ne sont que des menteurs !
          Ou est la vérité de F Bayrou sur les économies sur les dépenses publiques ?
          Ou est la vérité de F Bayrou sur les impositions supplémentaires ?

          Cela reste bien floue et ressemble aussi a des mensonges de campagnes !!


        • Olivier Des Mots Crates Olivier Des Mots Crates 17 avril 2012 01:28

          Khanofer - Francois Bayrou est loin d’etre parfait, mais il est de tres loin mieux que les autres que l’on essaye de nous imposer. Je le soutiens par conviction, mais admets completement que certains choix se fassent aussi par defaut. Je me bats donc pour que les indecis voire potentiels abstentionnistes se rendent pas comptent que si les 2 grands partis et leurs candidats nous menent par le bout du nez, la possibilite qu’offre Francois Bayrou va au dela des simples propositions.


          Il y aura toujours des petites gueguerres internes, et une nouvelle fois, rien ni personne n’est parfait. Il faut juste savoir quel degre d’imperfection est tolerable...

          Il y a des valeurs differentes auxquels ces nombreux soutiens, comme moi, adherent, et l’opportunite de demanteler le PS ET l’UMP s’il etait elu. 

          Le jeu en vaut la chandelle.... !

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