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Accueil du site > Actualités > Société > Mais au fait : c’est quoi la laïcité ?

Mais au fait : c’est quoi la laïcité ?

Très souvent, y compris dans les colonnes d'Agoravox et surtout au cours des forums qui s'attachent à chaque article, la confusion est présente quand il s'agit de parler de laïcité.

Certains confondent la laïcité avec l'anti - religion et l’athéisme, pour soit s'en prendre aux croyances en une divinité ou pour soit accuser les laïques de faire la chasse aux religions.

D'autres introduisent des adjectifs pour masquer leur méconnaissance ou pour réviser les principes, c'est ainsi que des communautaristes rajoutent l'adjectif ouverte ou moderne.

Souvent il faut dire et rappeler que l'on peut être chrétien, juif et musulman tout en étant laïque.

D'ailleurs l'histoire est là pour montrer et démontrer que si des catholiques, des protestants et des juifs ne s'étaient pas engagés pour la loi de séparation des églises et de l'Etat, ce fameux texte du 9 décembre 1905 n'aurait jamais été voté.

Faut-il rappeler que « le petit père Combes » était opposé à l'opportunité de cette loi et qu'il était pour le maintien du concordat pour contrôler l'Eglise ?

Il n'était d'ailleurs plus au gouvernement.

Cette loi de séparation c'est comme un divorce :

Avant 1905, les églises et l'Etat étaient liés, rappelons pour mémoire, les prêtres étaient payés par l'Etat et ce dernier nommaient les évêques après une négociation entre les autorités religieuses et les autorités civiles.

Le divorce étant survenu, les biens ont été partagés, les édifices religieux ont été laissés par contrat en « location » gratuite aux associations diocésaines puis, plus tard, par négociation aux représentants des églises, ceux ci ayant l'exclusivité de leur utilisation.

Si un Maire veut organiser un concert dans une église il doit en faire la demande encore aujourd'hui au conseil diocésain.

Relisez la loi du 9 décembre 1905 et vous verrez que c'est un texte clair sur les principes mais consensuel sur ses modalités d'application.

Une initiative associative intéressante à vu le jour dans les Bouches du Rhône avec la création d'un Centre Départemental d'Etudes et d'Education Permanente et la sortie d'un document intéressant et fort utile composé de livrets.

«  Ces livrets proposent aux enseignants et futurs enseignants un ensemble de documents destinés à présenter la Laïcité en 4 chapitres. La conclusion élargit la réflexion aux autres formes d'organisation du vivre ensemble, autres formes des rapports du pouvoir temporel et du pouvoir religieux, met en valeur la dimension universelle de la Laïcité et la nécessité de la vigilance ou du combat pour la conserver.

Robert LAZENNEC est un ancien Chef d'établissement public. »

N'hésitez pas à vous connecter pour découvrir : Enseigner la laïcité !

http://www.cdeep.fr/

Voici pour vous mettre en bouche,

un extrait de H. PENA-RUIZ « La Laïcité » Textes choisis Flammarion Corpus 2003
 

« LAÎCITE

Substantif relativement récent pour désigner le caractère propre d’institutions étatiques et publiques

dévolues à l’ensemble du peuple (en grec, le laos) grâce à leur affranchissement par rapport à toute tutelle religieuse.

Le mot figure dans le Dictionnaire de pédagogie et d’instruction de Ferdinand Buisson paru en 1887. L’auteur y souligne la nécessité du substantif pour désigner l’aboutissement idéal d’un processus de laïcisation qui affranchit l’État de l’Église et l’Église de l’État. Le mot recouvre à la fois le caractère non confessionnel de la puissance publique et son orientation de principe vers ce qui est commun à tous les hommes, par‐delà leurs « différences » d’options spirituelles ou philosophiques.

Il signifie donc l’universalité de principe de la loi commune, et de la sphère publique qu’elle organise. Il recouvre les principes de liberté de conscience, étayée sur l’autonomie de jugement, ainsi que la stricte Égalité de tous les hommes, quelles que soient leurs options spirituelles respectives. Sur le plan juridique, la Laïcité implique le principe de Séparation des Églises et de l’État, condition et garantie de son impartialité, de sa neutralité confessionnelle, et de son affectation au seul bien commun à tous, qui intègre justement les trois valeurs mentionnées : Liberté, Égalité, Universalité de la loi commune à tous. »

 

Jean-François Chalot


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33 réactions à cet article    


  • Robert GIL ROBERT GIL 3 octobre 2012 08:39

    Dans un monde idéal, aucun signe religieux ne devrait être permis à l’intérieur des instances de la République, ni aucun élu ayant des accointances avec des groupes d’intérêts privés ne devrait y siéger. Pourtant de nombreuses personnalités politiques vont régulièrement à l’université d’été du Medef ou au diner du Crif ! La laïcité nous permet de vivre ensemble, malgré nos différences d’opinions et de croyances. Ce n’est ni une négation de la religion ni une négation de la sphère privée. La laïcité c’est simplement le refus de l’Etat de se soumettre à quelque idéologie partisane que ce soit..........

    voir :http://2ccr.unblog.fr/2011/01/25/vous-avez-dit-laicite/


    • PATRICE T PATRICE T 3 octobre 2012 09:44

      Nous ne vivons pas dans un monde idéal mais grâce au principe de laïcité en France le « vivre ensemble en harmonie » est tout à fait possible.

      Je ne suis pas pour une interdiction totale du port de signe religieux ou d’appartenance religieuse dans tous les espaces publics, mais dans le cadre professionel, particulièrement dans le secteur public et les instances officielles liées à l’Etat, tout un chacun se doit de ne pas montrer de façon ostentatoire son appartenance religieuse et encore moins que cette dernière interfère dans la fonction.

      Je suis Président d’une Association Familiale Laïque et je peux dire que, tant dans les rangs de nos adhérents que de nos nombreux bénévoles, nous ne comptons que de fervents défenseurs de la laïcité alors que certains ont des responsablités dans d’autres associations relevant parfois d’obédience religieuse ou autre, et cela ne pose aucun problème.

      D’un autre côté, comme l’évoque JF CHALOT, certains de nos concitoyens pensent encore que « Familles Laïques » implique forcément anti-religion et, alors qu’ils ont envie de rejoindre une association qui oeuvre pour le bien de tous, et le reconnaissent, hésitent à franchir le pas.


    • tikhomir 3 octobre 2012 18:01

      Tiens qu’est-ce que je disais à propos des sectes laïques...

      « grâce au principe de laïcité en France le »vivre ensemble en harmonie« est tout à fait possible. »

      Donc vous êtes un barbare... L’humanité n’a pas attendu la laïcité pour vivre ensemble et bien souvent très correctement, bien mieux que maintenant. Votre histoire de laïcité, c’est simplement un dogme religieux que vous affirmez à tour de bras sans raison valable.

      « de ne pas montrer de façon ostentatoire son appartenance religieuse et encore moins que cette dernière interfère dans la fonction. »

      Ca c’est anti-religieux... Autant dire que vous ne voulez que des gens comme vous, athées, agnostiques et autres... Mais des gens de foi qui s’expriment, certainement pas...

      Attitude sectaire habituelle des pseudos-laïques fanatiques.

      « Je suis Président d’une Association Familiale Laïque et je peux dire que, tant dans les rangs de nos adhérents que de nos nombreux bénévoles, nous ne comptons que de fervents défenseurs de la laïcité »

      Evidemment qu’ils sont défenseurs de leur dogme, c’est sûr que ce n’est pas moi qu’on verrait dans ce genre de secte. smiley

      « certains de nos concitoyens pensent encore que »Familles Laïques« implique forcément anti-religion »

      Vous venez de prouver que vous étiez anti-religieux tout en vous en défendant...

      Pourquoi le faire sous le terme de « familles laïques » si ce n’est pas pour annoncer votre religion ? Pourquoi pas tout simplement une « association de familles » puisque tout le monde peut-être accueilli ? Pourquoi avoir besoin de la précision « laïque » ?


    • La mouche du coche La mouche du coche 3 octobre 2012 19:40

      Les millions de morts des 2 guerres mondiales (entre autres) de votre cher laïcité sont d’accord avec vous. La laïcité, c’est la paix. smiley


    • Gabriel Gabriel 3 octobre 2012 09:35

      Nous constatons actuellement que les religions quelles qu’elles soient, par leurs demandes et leurs postures expansionnistes, veulent placer leurs préceptes avant les lois des pays. Le principe de laïcité est certes imparfait, mais il nous a permis jusqu’à présent de vivre en paix et en harmonie quel que soient les idées, religions ou philosophies de chacun. Si vous accordez à une religion des droits ses pratiques qui se place au-dessus des lois d’un pays, alors vous ouvrez la boite de Pandore et toutes les autres obédiences demanderons à leurs tours les mêmes droits. Ainsi vous créerez une société clanique où régneront les conflits. La laïcité n’interdit pas une croyance ni une libre pratique de sa religion dans la mesure ou celle-ci ne prend pas l’ascendant sur les lois de la république qui sont faites, je le rappel, pour tous les citoyens quelque soient leurs religions. La laïcité n’a jamais été l’athéisme et, en aucun cas la loi oblige à renier sa croyance par contre, ne pas en faire étalage pour convaincre, accepter la critique et la caricature et ne pratiquer ni n’afficher son culte dans les lieux publics afin de ne pas gêner ceux qui pensent différemment, cela s’appelle le respect du vivre ensemble. N’ayant pas tous les mêmes idées, la même religion, les mêmes croyances, quel système en dehors de la laïcité pourrait-il garantir l’équilibre sociétale en respectant toutes ces différences ? Devons nous faire adopter les lois à une croyance ? Que faisons nous si des croyances différentes à la notre, étant toutes aussi légitimes, ne sont pas d’accord avec l’adaptation de la loi de sa propre croyance ? Imaginez la pagaille qui en résumerait. La laïcité, comme tout système, n’est pas parfaite mais c’est la meilleure solution jusqu’à ce jour que nous ayons trouvé pour vivre ensemble sur des principes de respect et d’égalité…


      • pergolese 3 octobre 2012 15:39

        La laicité est une aberration pour un religieux..Comme un religieux peut-il admettre qu’une loi (prétendûment) divine puisse être inférieure à la « loi des hommes » et donc éventuellement la contredire ? Même l’Eglise Catholique ne l’admet quoi qu’on en dise. En France, elle n’a pas les moyens de ses ambitions mais dans les pays où elle dispose encore d’une influence importante, elle ne se gêne pas.


      • tikhomir 3 octobre 2012 09:57

        La laïcité ? C’est une loi anti-chrétienne dans sa terminologie et dans l’esprit (puisque seuls les chrétiens se reconnaissent sous le terme « Église »), qui a permis de spolier les biens de l’Église.

        La laïcité est aujourd’hui devenue une religion qui a engendré de très nombreuses sectes et autres amicales laïques. On voit apparaître de nombreuses « spiritualités laïques » prétendant ainsi échapper aux règles anti-religieuses Françaises de la laïcité en s’affirmant « laïques ».

        La laïcité n’est garante de rien puisqu’avant qu’elle n’existe telle qu’aujourd’hui (la précision est importante), on vivait déjà très bien.

        Plutôt qu’un athéisme d’Etat, c’est un genre d’agnosticisme d’Etat assez malsain puisqu’elle met toutes les « religions » sur un même pied d’égalité (sauf les sectes laïques et la franc-maçonnerie) comme si toutes les religions étaient équivalentes ou comme si elles se valaient.

        La laïcité est la négation même de la civilisation car elle ne permet (en France) aucun référentiel culturel.

        Pour conclure : si vous avez besoin de la laïcité pour vivre en paix avec les autres, c’est que vous êtes un barbare.


        • sleeping-zombie 3 octobre 2012 10:26

          La république ? C’est une loi anti-aristocrate dans sa terminologie et dans l’esprit (puisque seuls les aristos se reconnaissent sous le terme « Noblesse »), qui a permis de spolier les biens de la noblesse.

          C’est vraiment trop facile.

          Et si seulement c’était vrai...

          Au fait, je me demande pourquoi la plupart des représentants du christianisme en France ne veulent ne veulent surtout pas qu’on touche à la laïcité sous sa forme actuelle. Si j’étais de mauvais esprit, je dirais que c’est parce que la collectivité prend à sa charge l’entretien des milliers d’églises qui parsèment le territoire, alors que l’Eglise en a l’usufruit. Je me demande à combien se chiffre le total...


        • tikhomir 3 octobre 2012 11:48

          Oh ben moi je suis bien d’accord pour rendre les biens de l’Eglise à l’Eglise... Ne venons pas parler de laïcité lorsque l’Etat possède les églises.

          Comme vous dites, c’est une loi « anti »... Rien de positif là dedans. Je parle bien entendu de ce qui se fait en France, pas à l’étranger.


        • Traroth Traroth 3 octobre 2012 18:47

          @tikhomir : Ce que vous appelez les biens de l’église, c’est en réalité le sang du peuple. Tout ces biens ont été financé par la dîme. Le peuple n’a fait que reprendre ce que les curés lui avaient volé !


        • tikhomir 4 octobre 2012 10:34

          « Ce que vous appelez les biens de l’église, c’est en réalité le sang du peuple. » : belle transition, mais ça ne marche pas, pourtant c’est bien essayé. Ridicule.


        • Traroth Traroth 4 octobre 2012 23:32

          Au contraire, il n’y a rien de ridicule, là. Les biens de l’église, c’est le fruit de siècles de spoliation du peuple. Ni plus, ni moins. Tantôt en lui servant des baratins sur des amis imaginaires et autres superstitions, tantôt par la force, tout simplement.


        • CHALOT CHALOT 3 octobre 2012 10:05

          Tikhomir ! Mais lisez bien, plus attentivement encore.
          Trois religions ont été touchées par cette loi du 9 décembre 1905 et pas que l’Eglise catholique. Je commence à comprendre pourquoi vous tenez à garder l’anonymat !


          • tikhomir 3 octobre 2012 10:23

            Ah non, moi je lis « Séparation de l’Eglise et de l’Etat »... Désolé, c’est contre les chrétiens ça et uniquement eux... Le texte mentionne tout de même des synagogues (un peu incongru dans un texte anti-chrétien).

            C’est une question de terminologie.

            Dans les faits, effectivement, d’autres religions sont concernées mais pas toutes, il manque la franc-maçonnerie et les autres sectes laïques qui ont fait d’une loi, une religion (il manque aussi les new agers par exemple).

            Je ne suis pas anonyme, j’ai un pseudonyme. Toujours le même pseudonyme que je suis seul à utiliser et mon IP n’est pas masquée pour agoravox. De quel anonymat parlez-vous ? Et quel rapport d’ailleurs ?


          • Francis, agnotologue JL 3 octobre 2012 10:41

            Que voulez vous, Watremez : le capitalisme se nourrit de ses contradictions. Telle est sa nature.


          • FERAUD 3 octobre 2012 10:44

            Tikhomir semble ignare, vous êtes trop bon avec lui


          • tikhomir 3 octobre 2012 11:51

            @Amaury

            Oh moi je n’ai pas de problème avec la laïcité (le concept), mais la laïcité « à la Française » comme on dit, je danserais bien sur son cadavre smiley.


          • epicure 3 octobre 2012 19:07

            @Par tikhomir (xxx.xxx.xxx.227) 3 octobre 11:51

            Dans le genre discours qui se contredit bravo.
            OUI bon d’un autre côté, la rationalité ce n’est aps ton domaine.


          • tikhomir 4 octobre 2012 10:24

            @epicure

            Ou peut-être que vous avez, comme beaucoup de nos contemporains, des problèmes pour lire un texte et le comprendre...


          • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque (Courouve) 3 octobre 2012 10:08

            La laïcité, c’est : la liberté de conscience + la liberté des cultes + la séparation des Églises (au sens large de religions) et de l’État.


            Cela n’implique en aucune façon la stricte égalité de tous les hommes ; l’égalité constitutionnelle n’est qu’une égalité en droits ; la Déclaration de 1789, en son article 6, admet la distinction selon les vertus et les talents.

            • eric 3 octobre 2012 11:40

              Le libéralisme est en réalité l’éthique politique et économique du protestantisme, en particulier dans sa variante calviniste. C’est une éthique de la liberté. En gros elle dit, à moins qu’il n’y ait une nécessité collective dument et démocratiquement constaté, on gagne toujours sur le plan éthique à respecter la liberté des individus. Parfois, ce n’est pas la solution la plus efficace. Ainsi en période de guerre, toutes les démocraties les plus libérales ont recouru à la planification pour mobiliser leurs ressources, quitte à très largement empiéter sur les libertés, parce que c’était plus efficace.
              En matière de conscience, on peut notamment lire Locke qui explique très bien pourquoi il est absolument inutile pour la puissance publique de vouloir imposer des croyances aux gens.

              Le problème, c’est que ces idées sont assez mal adaptées à la tradition française. Fille ainée de l’église, la France a une tradition césaro papiste. Elle aime les vérités monolithiques, centralisées et de préférence incarnées, révélées par l’état ou une institution. Et cela est vrai des croyant comme des non croyant et des anti croyants.

              Cela a toujours été à la base de la grande difficulté française à s’adapter à tous ces concepts, droit de l’homme, laïcité etc....

              Cela commence dès le début. Les déclarations des droits de l’homme sont physiquement des reproductions des peintures des dix commandement dans les églises de la réforme. https://encrypted-tbn1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRDBBbgWx3qGBVfiL_ju9u-3Lg64XEjUp4JVa7-Q0xzj9MgvWuCUw, je n’ai pas trouvé de reproduction sur le net, mais on peut aller visiter la bibliothèque d’histoire du protestantisme rue des saint pères à paris, ou il y a un bel exemple.
              Quant on en discute, les français s’acharnent à prévoir la liberté d’opinion, « même religieuse » comme si la religion était autre chose qu’une opinion et une croyance comme une autre. Le fils du Pasteur Rabault Saint Etienne, qui a largement contribué au texte, tente de leurs expliquer qu’avec cette formulation, on met l’intolérance religieuse au cœur de la déclaration, mais cette pensée est trop compliquée pour des français pour les quels ont est pour ou contre l’église catholique avant même d’être pour ou contre la liberté de conscience.

              Je ne ferai pas la « totale »des ces malentendus historiques répétitifs pour passer directement à Ferdinand Buisson, protestant libéral.

              le malentendu est illustré par le passage de son dictionnaire d’instruction et des manuels destinés à la formation des instits. directement inspiré du catéchisme protestant de l’époque à son interprétation par les « laïcards » pour les distinguer des vrais laïques.

              "Le mot recouvre à la fois le caractère non confessionnel de la puissance publique et son orientation de principe vers ce qui est commun à tous les hommes, par‐delà leurs « différences » d’options spirituelles ou philosophiques.« 
              Cela devient,
               »quelles que soient leurs options spirituelles « 

              Ainsi, l’impératif de neutralité de l’État en tant que tel vis à vis de tout courant d’idée,se trouve transformés en machine de combat contre les seules »spiritualités". Sans du reste que l’on sache tellement ce que l’on entend par spiritualité.

              C’est d’autant plus préoccupant que dans un pays très largement déchristianisé, il y a à l’évidence plus de risque que des agents publics oublient cette neutralité laïque au profit d’une idéologie quelconque qu’au profit d’une église. Il suffit de demander a n’importe quel parent d’élève qui sait très bien que ses enfants ont au moins quelques profs qui passent leur temps à essayer de leur bourrer le crane avec leur croyances personnelles et que celles ci sont vraiment exceptionnellement religieuses.

              Dans le long combat du protestantisme français pour contribuer à faire de la France un pays libéral et laïque, les pesanteurs aujourd’hui sont moins le fait de l’église catholique, qui bon gré mal gré, s’est fait une raison et est, à sa manière, devenu un pilier de la vraie laïcité, que d’idéologues, notamment laïcards, qui ne comprennent toujours pas que l’état n’est pas la matrice qui doit accoucher la société sur la base d’une idéologie portée par ses collaborateurs, mais au contraire un outil que se donne la société pour avoir prise sur elle même et dont la neutralité est nécessaire à une vraie démocratie.


              • alex 3 octobre 2012 11:42

                La laïcité contemporaine de la révolution n’a pas été la lutte permettant le recul de l’absolutisme religieux mais la lutte permettant aux juges laiques de se mêler des affaires spirituel. Voire Marion Sigaut

                La laïcité, par la destruction de la transcendance et l’avénement de la dialectique matérialiste, a été le cheval de troie du capitalisme qui règne depuis lors.


                • epicure 3 octobre 2012 19:13

                  les états-unis le pays le plus capitaliste et le plus bigot parmi les pays occidentaux.

                  D’ailleurs souvent on reproche parmi les libéraux à la France d’être socialiste.

                  Donc ton affirmation ne repose sur rien.

                  Le capitalisme a en fait besoin d’une religion pour le peuple pour qu’il puisse accepter son sort.


                • jullien 3 octobre 2012 12:46

                  @Tikhomir et Chalot
                  Vous avez tous les deux raison mais vous ne regardez pas l’ensemble. La loi de séparation de l’Église et de l’État a vraiment été conçue par ses premiers auteurs comme un moyen de s’en prendre à l’Église voir même dans l’esprit des plus extrémistes de la faire disparaître (une application logique de la croyance anti-cléricale selon laquelle les religions sont un instrument du pouvoir politique pour manipuler les masses : la déduction tirée de cet axiome est qu’une religion perdant le soutien du pouvoir politique disparaît).
                  Mais la loi des conséquences inattendues s’est très vite manifestée de sorte que la loi de séparation de l’Église et de l’État est devenue rapidement ce que nous connaissons aujourd’hui : la garantie juridique de la liberté de religion.


                  • Loatse Loatse 3 octobre 2012 13:29

                    La France est fille aînée de l’Église, car ses rois sont les successeurs directs de Clovis er, que le christianisme est enraciné dans notre histoire, qu’il est présent partout, qu’il a inspiré nos lois, que le nom de nos villes et de nos rues sont les témoins de notre histoire, de notre culture (rue sainte geneviève, saint malo, saint ouen etc...)

                    Pendant les décennies précédents ces fixettes sur la laicité, nous avons bien vécu, sans problème d’aucune sorte, ni ingérence dans les affaires de l’état de la part du clergé... nous pouvons voter pour un athée ou une personne d’une autre religion... Nous n’obligeons aucun de nos concitoyens à se faire baptiser ou à assister à la messe du dimanche...ni à manger du poisson le vendredi..ni ne demandons à ce que soient instaurées des lois contre la liberté d’expression (lois anti -« blasphème »

                    Alors, comment dire... foutez nous la paix merdalors !



                    • epicure 3 octobre 2012 19:18

                      Mais s’il n’y a pas ces obligations c’est justement grâce au combat pour la laïcité....
                      C’est parce que certains veulent remettre en cause toutes ces liberté vis à vis d’une religion ou une autre, que le combat de la laïcité est revenu sur le devant de la scène.
                      Quand les religieux se tenaient tranquille, il n’y avait pratiquement pas de question de laïcité, sauf l’histoire de l’école.

                      Bref comme toujours vous inversez les rôles.


                    • ZenZoe ZenZoe 3 octobre 2012 13:32

                      Peu importe las raisons qui ont mené à cette loi, on aimerait bien maintenant :
                      - qu’on se mette d’accord ensemble une fois pour toutes : la loi sur la laïcité est valable pour TOUTES les religions et les lois civiles françaises passent au-dessus de TOUTES les autres.


                      • pergolese 3 octobre 2012 15:33

                        La laicité, c’est tout simplement la neutralisation politique des religions...De ce point c’est un peu de l’anti-religion quand même.


                        • epicure 3 octobre 2012 19:21

                          tu confond deux principes l’antireligion avec l’anticléricalisme.
                          Ce que tu décris c’est l’anticléricalisme, c’est à dire le fait de garder les religieux chez eux dans leurs lieux de culte, et non dans les lieux de pouvoir politique. « l’église chez elle, l’état chez lui »


                        • pergolese 4 octobre 2012 00:50

                          Je ne pense pas...Une religion n’est rien et n’existerait même pas sans religieux...


                        • CHALOT CHALOT 3 octobre 2012 15:44

                          Loatse ! la France est la fille aînée de l’Eglise. Oui et elle s’est émancipée, totalement ce qui ne l’empêche pas d’avoir reçu une éducation provenant de différents horizons, de l’Eglise, de l’histoire de la Nation et de la République.
                          Aujourd’hui elle est autonome.
                          Pergolèse ! la laïcité n’est pas de l’anti religion mais une conception et des pricipes résumé par Victor HUGO : l’Eglise chez elle, l’Etat chez lui.
                          Julmien ! J’ai lu il y a plusieurs années de cela le compte rendu des débats parlementaires qui ont été organisés avant l’adoption de la loi de Séparation : les débats étaient vifs et les cléricaux comme les anti religieux ont été battus.
                          Mon propos ici était double : mieux définir ce qu’est la laïcté et présenter un ouvrage.
                          Merci pour les contributions, que le débat se poursuive !


                          • philouie 3 octobre 2012 21:34

                            « l’universalité de principe de la loi commune »

                            pose comme difficulté, en particulier pour tout ce qui touche au droit de la personne, que la « personne » ne peut être définie que dans un contexte moral. (dire ce qu’est un homme est une problématique morale)

                            On voit mal alors comment un état qui n’a pas de référent religieux puisse avoir une référence morale et, si malgré tout, il prétend à cette référence morale, ne devient-il pas - de fait- religieux sans en avoir l’air.

                            Pour l’exprimer autrement, est-ce que la république c’est contentée de se séparer du religieux ou au contraire a t’elle repris pour son propre compte les attributs de la religion (en donnant l’air de ne pas y toucher bien sûr) ?


                            • Michel THYS Michel THYS 4 octobre 2012 10:12

                              En France, la laïcité « politique », séparant l’Etat et les religions, favorise hélas leurs revendications et leur prosélytisme. Elles profitent en effet de la conception laxiste et électoraliste de la tolérance et de la neutralité. Il en va de même en Belgique, où existe la notion de laïcité « philosophique », certes antidogmatique et anticléricale, mais pas antireligieuse, et pourtant occultée par l’enseignement confessionnel subsidié. J’y vois une malhonnêteté intellectuelle.


                              Alors que, dans la plupart des pays européens, la religiosité était en chute libre, les religions tentent de réagir en reconfessionnalisant les consciences, en réinvestissant l’espace public via les médias, et en recléricalisant la politique, notamment européenne (sans oublier la prolifération des sectes). 
                              Les affrontements entre les trois monothéismes ne pourront, je le crains, que s’amplifier dans les prochaines décennies. C’est dramatique si l’on considère que « Dieu » ne s’étant jamais manifesté concrètement, il n’a qu’une existence subjective, imaginaire et donc illusoire ...

                              La Constitution est hypocrite : ainsi, l’égalité entre citoyens ne concerne au mieux que la liberté d’expression. Les libertés de conscience et de religion ne sont en effet que symboliques. Exemple extrême : un Musulman de chez nous, à qui le Coran et imposé dès la prime enfance, n’a pas le droit de « changer de religion ou de confession », malgré l’article 18 de La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme" de 1948, puisque l’apostasie est théoriquement punie de mort par le Coran.


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