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Accueil du site > Actualités > Technologies > L’hydrogène provient... du nucléaire !

L’hydrogène provient... du nucléaire !

L’hydrogène nous est volontiers présenté par les médias comme LA solution au remplacement des carburants d’origine pétrolière quand le pétrole sera devenu rare. J’avais eu l’occasion, dans un message du 16 septembre et un autre du 24 octobre, de vous signaler ma perplexité sur la source de cet hydrogène à la surface du globe et sur sa technique de production.

Car l’hydrogéne n’est pas en soi une source d’énergie primaire comme les énergies fossiles, les énergies renouvelables ou l’énergie nucléaire. Il n’existe pas à l’état libre, on ne le trouve que sous forme combinée, avec de l’oxygène sous forme d’eau, ou avec du carbone sous forme d’hydrocarbures. De ce fait, c’est le corps chimique le plus présent à la surface du globe. Par contre, il n’est qu’un vecteur d’énergie, comme l’électricité d’ailleurs, c’est-à-dire un média qui permet de convertir de l’énergie primaire en une énergie mobile et transportable.

On peut l’obtenir de différentes manières à l’état natif, soit à partir du pétrole par la technique du réformage catalytique, soit à partir de l’eau par électrolyse, ou encore, toujours à partir de l’eau, par dissociation de la molécule d’eau en hydrogène et oxygène, à haute température, c’est-à-dire vers 850 °C. Mais l’énergie nécessaire pour dissocier la molécule d’eau , que ce soit par l’électricité ou par la chaleur, est considérable, 250Kcal/mole d’eau dissociée.

Et donc, pour fournir l’électricité ou la chaleur pour dissocier l’eau en hydrogène et oxygène, il nous faut une source d’énergie primaire de masse et qui n’émette pas de CO2, puisque, désormais, il faut éliminer les sources de CO2 également. Vous avez deviné, ça ne peut être que l’énergie nucléaire !

Dans une version différente néanmoins des centrales nucléaires classiques pour fournir l’electricité. Car il apparaît qu’il est énergétiquement plus rentable de passer par la fourniture de chaleur au module de dissociation d’eau que de l’électricité. Areva a donc développé un prototype de centrale nucléaire calogène avec pour combustible des particules encapsulées de dioxide d’uranium fonctionnant en cycle combiné. Le coeur du réacteur calogène sera du genre monumental, avec un diamètre de 9 m sur une hauteur de 25.

Techniquement donc, il est tout à fait possible de produire de l’hydrogène à partir d’un réacteur nucléaire calogène suivi d’un module de dissociation d’eau.

Il reste à passer de l’hydrogène natif sous forme gazeuse, à une forme utilisable dans un véhicule, c’est-à-dire sous forme compressée, mais c’est une autre histoire.

Sur la plan financier, des éléments précis n’existent pas encore car il faudrait pouvoir intégrer la chaîne complète des coûts depuis la centrale nucléaire calogène, le module de dissociation d’eau, la fabrication d’hydrogène comprimé dans des réservoirs adaptés à son transport, le véhicule modifié pour fonctionner à l’hydrogène et les coûts de construction d’une chaîne de distribution d’hydrogène comprimé dans le monde. C’est dire que le problème est loin d’être résolu.

Neanmoins, c’est une solution techniquement viable apparemment, et nous n’en avons pas beaucoup de disponibles, alors elle mérite certainement d’être étudiée plus avant.


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16 réactions à cet article    


  • Manu (---.---.77.234) 12 novembre 2005 23:46

    La question est : pourquoi s’ingénie-t-on à ne pas vouloir utiliser le moteur électrique ? Plus de problème de stockage d’hydrogène !

    A part permettre au gestionnaires actuels de l’énergie pétrolifère de garder leur main-mise sur le (futur) réseau d’hydrogène, il n’y a pas beaucoup d’intérêt à remplacer le pétrole par l’hydrogène.


    • moi (---.---.147.228) 13 novembre 2005 08:16

      bonjour, le probleme de l’electricite restera sa production...Le nucléaire est une source de pollution importante et irréversible, de plus la sacro sainte « indépendance énergétique » clamé par la France est une bonne blague, si mes sources sont bonnes, il n’y a plus de gisement d’uranium exploitable sur notre territoire. Pour ce qui est de l’hydrogene, s’il faut en passer par les centrales...Pas de solution satisfaisante à l’horizon donc.


      • (---.---.207.195) 13 novembre 2005 11:26

        Solution techniquement viable ? Je ne connais pas d’installation pilote de ce type.

        Notons que certains proposent que la source de chaleur provienne d’un four solaire au lieu de l’énergie nucléaire.

        Admettons que l’on puisse fabriquer de l’hydrogène dans des centrales. Comment sera organisé le réseau de stockage et de distribution jusqu’aux stations service ? Les propriétés de l’hydrogène font que ce serait beaucoup beaucoup plus cher que les réseaux de gaz naturel.

        Ensuite faut il encore que les voitures à pile à combustible aient vu leur prix divisé par 100. Et encore les pays en voie de développement ne pourraient pas se les payer.

        Bref, la voiture à hydrogène pour M. tout le monde est une utopie technologique pure.

        Il y a des technologies et des modes de déplacement innovants bien plus simples et moins chers pour assurer la mobilité des citoyens.

        Quand on fait de la prospective il faut se débarrasser de TOUS ses tabous. Ici le tabou est de continuer à penser que la voiture de 2 tonnes pour déplacer 80 kg est la solution optimale au besoin réel de mobilité.

        Les gens ont besoin de mobilité pas de voiture. Les problèmes énergétiques et environnementaux vont créer des opportunités pour des solutions complètement innovantes qui seront moins chères pour la société que la voiture individuelle. Les travaux de Toyota sur le « Personal Mobility » unit sont donc à suivre de près.

        Pour s’en convaincre rappellons qu’à la fin du siècle on cherchait à résoudre les problèmes causés par l’augmentation du nombre de chevaux en ville (nourriture, place, déjections...). En 30 ans le cheval a été remplacée par la voiture. La voiture individuelle est la solution de mobilité adaptée au contexte du 20ème siècle (énergie bon marché et à la sous-estimation des nuisances environnementales).

        Au 21ème siècle le contexte est tout à fait différent (énergie chère, problèmes de pollution, bruit, embouteillages...). Il ne faut pas se demander quelle voiture on vendra massivement aux européens et aux chinois mais quelle solution de mobilité est adaptée au 21ème siècle. Ce n’est pas forcément la voiture individuelle...


        • (---.---.32.48) 13 novembre 2005 12:27

          Evidement, le problème est la voiture. Ce n’est pas un système efficace... moi j’ai une voiture, mais je vais au travail avec un vélo pliant.

          Mais, par contre, nous avons besoin de sources d’énergie importantes pour un grand nombre d’activites et, c’est evident, il faut arreter d’emetre du CO2. Solution acceptable au court terme : le nucleaire. A moyen et long terme : les renouvelables...


          • Alexandre Santos Alexandre Santos 13 novembre 2005 13:01

            “Solution acceptable au court terme : le nucleaire.”

            Pas vraiment d’accord, je pense qu’au contraire il faut se débarasser au plus vite du nucléaire.

            Au fur et à mesure que le temps passe de plus en plus de pays deviennent dépendants de l’énergie nucléaire (Chine, Brésil, Iran), augmantant de façon exponentielle les sources de pollution très dangereuses et avec des durées de vies séculaires.

            Je pense que le nucléaire n’est pas une solution du tout mais une catastrophe en cours. Personne ne sait encore comment se débarasser des déchets radioactifs, ni des coeurs de centrales contaminés.

            L’industrie du nucléaire est une aberration auquel il faut mettre un terme au plus vite possible. Elle cumule les problèmes du pétrole (sources minières limitées) à une dangerosité incroyable et très longue.

            Je pense qu’il est encore plus urgent de sortir du nucléaire que du pétrole.

            En ce qui concerne le pétrole, il faudrait prévilégier les bio-combustibles, dont l’exploitation ne demande pas de technologies nouvelles, et donner la priorité d’investissements en recherche aux énergies renouvelables du style vent, solaire, marémotrice, géothermie, etc.


            • CaDerange (---.---.41.148) 13 novembre 2005 15:02

              Réponse de CaDerange :

              Merci de vos commentaires qui en appellent d’autre de ma part comme suit :

              .La solution que vous proposez qui est un changement complet de manière de vivre,sans tabous comme vous le dites, est une eventualité qu’il faut effectivement envisager et étudier car nous serons peut être forcé d’en venir à des solutions aussi radicales un jour ou l’autre. Au fur et à mesure que nous nous apercevrons, par exemple, que notre planète ne peut pas nourrir, au niveau de qualité de vie des pays developpés,le totalité des populations qui y vivent...

              Mais un changement complet de manière de vivre est un bouleversement dont on ne sait pas s’il sera acceptable socialement, d’une part, et dont les implications économiques sont redoutables. Car supprimer par exemple les possibilités de déplacement individuels pour les remplacer par du transport collectif, c’est aller à contre sens des aspirations des hommes, en particulier de tous ceux qui n’ont pas de voitures et qui souhaitent en avoir à leur tour. Idem pour tous les éléments de confort dont nous jouissons et que tant d’autres par le monde nous envient.

              L’autre impact est d’ordre économique puisque supprimer l’automobile ou le transport aérien veut aussi dire supprimer des emplois que l’on ne sait pas par quoi remplacer.

              C’est pourquoi, le monde, pour l’instant, cherche des solutions qui n’affectent pas dramatiquement notre organisation sociale et économique. En clair elle cherche des solutions techniques pour remplacer le pétrole dans ses applications actuelles.

              L’utilisation du pétrole la plus difficile à remplacer est celle de l’utilisation « mobile » de l’energie, c’est a dire les transports, qu’ils soient terrestre à titre individuel ou industriel,aérien, ferroviaire ou maritime. Les solutions à l’étude sont soit les carburants synthétiques à partir de charbon ou de gaz, soit des sources d’energies alternatives transportables comme l’Hydrogène ou les motorisations hybrides.

              Par contre,la fabrication de ces energies alternatives implique souvent le recours à un autre forme d’énergie comme le nucléaire pour l’Hydrogène ou des produits pétroliers pour les biocarburants.

              .Le nucléaire en France nous donne bien une indépendance énergétique essentielle car sans lui, notre balance des paiements aurait été en déficit d’une centaine de millions d’euros en achat de pétrole ou de gaz supplémentaire tous les ans depuis 25 ans. Je ne connais pas le détail de notre production d’uranium nationale, mais la consommation d’uranium dans les centrales est extremement faible.En fait il n’y a pratiquement que quand on demarre une Centrale nouvelle que l’on a besoin d’en charger le coeur en Uranium pour les 40ans à venir. Il y a de l’uranium disponible dans le monde pour quelques siècles et si nos mines ont été fermées( ce que j’ignore) c’est sans doute plus pour des raisons de manque de compétitivité que d’épuisement des gisements. Au pire on peut les réactiver.

              .La vrai solution énergétique est la maitrise de la Fusion de l’Hydrogène que nous allons étudier dans le réacteur ITER, mais cela prendra sans doute pas loin de ce siècle pour y arriver. En attendant il faudra boucher les trous énergétiques avec tout ce qui est disponible, gaz, éolien, biocarburants, solaire, pétrole tant qu’il y en aura et nucléaire.

              .Il ne faut pas, pour l’instant, se donner de limites économiques car nul ne sait ce que coutera le pétrole dans trente ans.Même les solutions qui nous paraissent impossibles économiquement pour l’instant le deviendront peut être bientôt par le double jeux de la réduction des couts de fabrication liés aux volumes et de l’augmentation des produits « basés pétrole ».Alors laissons nos chercheurs profiter pour une fois des joies de la recheche sans contraintes.


              • CaDerange (---.---.41.148) 13 novembre 2005 15:43

                Réponse de Ca Derange :

                Un ou deux détails que j’ai oubliés :

                .Il n’existe pas de centrale nuclèaire calogène au monde effectivement. Par contre, son développement industriel ne fait appel à aucune technologie nouvelle, à ma connaissance, et est tout à fait réalisable.Au pire on peut produire de l’Hydrogène par electrolyse c’est à dire avec l’electricité fournie par des centrales classiques au gaz, au pétrole, hydraulique ou nucléaire.La France en produit d’ailleurs 45 tonnes par an pour des applications industrielles ; Savez vous également que la Gaz de Ville qui était distribué il y a 50 ans dans nos villes contenait un pourcentage non négligeable d’Hydrogène !

                . Le réseau de distribution est effectivement un problème car il faut le créer en partant de zero.Or une station service à Hydrogéne est estimée couter deux fois plus cher qu’une station classique pétrolière soit 1.5 millions d’Euros la station. Par contre la technologie existe.La preuve ? Arnold Schwartzenneger a commencé d’en installer sur les autoroutes californiennes pour en avoir 16 opérationnelles d’içi 2010 !

                . Un commentaire pour notre commentateur anti nucléaire. Attendez le résultat des études sur le stockage des dechets nucléaires avant d’en anticiper les conclusions. Ils devraient être disponibles, comme l’avait demandé la loi Bataille en 2006. Je comprends que vous n’aimiez pas le nucléaire, même si les risques humains en sont bien plus faibles que ceux du charbon(cf les 6000 morts par an dans les mines chinoises) ;Chacun est libre de ses opinions. Par contre, le choix n’est pas entre le nucléaire ou d’autres sources d’energies, mais entre le nucléaire ou les pannes permanentes d’electricité.Car les énergies renouvelables ne suffiront pas à alimenter le monde en énergie pour la bonne raison qu’il n’y pas assez de surface arable à la surface du globe pour produire les biocarburants en quantité suffisante ou encore parce que l’éolien est une énergie d’appoint précieuse certe, mais pas une énergie de masse capable de repondre à la demande d’un pays industrialisé. En Allemagne, pourtant très équipée en éolien, de mémoire, la production éolienne,ne doit pas dépasser les 8 ou 9 pct de la production globale et encore, en période de vent, c’est à dire 30pct du temps.

                Le jour où nous auront des pannes permanentes d’électricité parce que nous n’aurons pas prevu suffisamment à temps nos moyens de production, il ne fera pas bon aller expliquer à nos concitoyens pourquoi.C’est à ce moment là qu’il faudra assumer ses choix...


                • (---.---.153.171) 13 novembre 2005 17:23

                  Petits calculs pour les anti-nuclaires.

                  Pour appuyer le commentaire précédant j’ajouterai qu’un téléviseur consomme environ 200 Watt. Si 20 millions de francais regardent le 20h, alors il y a vraisemblablement 5 millions de téléviseurs allumés en même temps.(c’est une hypothèses vraisemblable)

                  200W * 5*10^6 = 1000*10^6 W = 10^9W

                  alors il nous faut 1000 mégawatt. Or un moulin a vent produit le meilleur jour 1 MW (entre 600kW et 1 MW (Wikipedia)) Une centrale nucléaire 900 MW et 1200 MW selon sa génération.

                  Voilà... si on veut regarder la télévision en famille on a besoin d’une centrale nucléaire ou d’un millier de moulins.

                  Et encore, pas question d’allumer le four, la friteuse, le chauffe-eau, l’ordinateur,la machine à laver, ou même l’éclairage en même temps. Même si mon estimation initiale était fausse, il est rare que le seul appareil electrique en fonctionnement de la maison soit un téléviseur.

                  L’hydrogène provient du nucléaire par électrolyse. Evidement.

                  Les voitures électriques stockent l’electricité sous forme d’hydrogène. C’est plus efficace.

                  Puisque la recherche Francaise n’est pas morte je vous conseille le site du CEA qui publie ses traveaux « Clefs du CEA n°50 sur l’hydrogène »


                  • Alexandre Santos Alexandre Santos 13 novembre 2005 20:56

                    Prenons une perspective un peu plus large :

                    On prédit que l’uranium disponible sera épuisé dans un ou deux siècles. Si on tient compte de la consommation accrue par l’utilisation d’autres pays (entrée du Brésil, Chine, Inde dans le marché), qui ne fera que s’aggraver avec le renchérissement du pétrole, on ne devrait disposer que d’un sursis avec le nucléaire.

                    Donc inévitablement (après notre mort) les humains vont devoir survivre avec des énergies renouvelables. La question d’apprendre à survivre avec elles n’est pas une option, c’est une obligation.

                    Les appareils doméstiques vont devoir devenir bien plus économes. Actuellement par exemple la plupart de l’énergie consommée par les ordinateurs est dissipée en chaleur par des adaptateurs de courrant inéficaces et bon marché. Ce genre de gaspillages nous permettraient déjà d’économiser quelques centrales nucléaires.

                    Il faudra absolument miniaturiser tous les circuits pour diminuer leur consommation, et être beaucoup plus stricte sur ce qui peut être vendu dans le marché.

                    Il faut aussi savoir que tout le pétrole existant sur terre ne correspond qu’à quelques minutes de rayonnement solaire sur la terre. Il y a donc de la marge, même si les rendements actuels sont insuffisants, j’en suis conscient.

                    Finalement, en ce qui concerne la dangerosité du nucléaire, ce qui me gêne est des événements comme Tchernobyl, qui ont rendu des régions entières invivables pour des décennies/siècles, et un nombre inconnu de victimes.

                    Quant à la question des déchêts, cela me fait bien rire, ça fait des décennies qu’on se penche sur la question, sans aboutir à une solution. Heureusement qu’on a une loi pour nous la pondre :)

                    Tout cela pour chauffer notre eau ou regarder la télé, je pense que c’est un non sens.

                    Quand à l’ITER, absolument rien ne nous garanti que cela marchera, et à temps. Si vous êtez prêt à prendre ce genre de risques, alors autant investir dans des technologies d’économie d’énergie et de meilleure exploitation d’énergies renouvelables.

                    Je ne suis pas opposé aux recherches sur l’ITER, mais je pense qu’on devrait investir bien plus dans les deux domaines que j’ai mentionné.


                    • Christian (---.---.21.92) 14 novembre 2005 10:04

                      Tout à fait d’accord avec vous. J’ai vu, hier soir, l’émission de Capital consacrée aux bio carburants et j’ai été sidéré. J’ai sans doute l’air naïf, mais il semble bien que les solutions non polluantes existent et qu’elles sont utilisées à moindre échelle, depuis déjà 30 ans : l’alcool de colza, de betterave ou de cannes à sucre. Ces bio carburants sont présentés de temps en temps, mais j’ignorais jusqu’à hier qu’on pouvait les utiliser quotidiennement et sur une grande échelle ! (c’est le cas en Allemagne et au Brésil notamment, avec ces fameuses « autos Flex » (de toutes marques, Renault y compris !) qui acceptent plusieurs types de carburant. Dans ce cas, cette émission confirme bien que la volonté de l’Etat français est de continuer à percevoir le max de taxes quitte à polluer. Tout cela, bien sûr, en continuant à culpabiliser l’automobiliste qui a le culot de rouler plus qu’il ne devrait, et avec de grosses autos (en particulier les 4x4). N’est-ce pas, une fois encore, un moyen de continuer à s’engraisser sur le dos des Français et de la planète, tout en désignant un bouc-émissaire prioritaire : le conducteur-pollueur de 4x4 et un bouc-émissaire secondaire : tout conducteur d’auto (puisque les autos hybrides consomment moins, mais polluent quand même, alors que les mêmes autos « Flex » qu’au Brésil pourraient très bien être commercialisées chez nous aussi ! Un bouc émissaire qui permet de concentrer les frustrations sur des citoyens mieux lotis (plus à l’aise financièrement probablement) donc tout naturellement diabolisés. Voilà l’arbre qui cache la forêt : derrière la désignation d’une victime expiatoire (oui, c’est un peu fort, mais quand on sait que certains groupes anti 4x4 s’amusent à crever les pneus ce ces véhicules pour montrer leur désapprobation...). Je ne veux pas défendre spécialement cette catégorie de consommateurs, mais il me semble que nous devrions regarder plus loin que le bout de notre nez au lieu de nous défouler contre ces possesseurs de gros moteurs. Et nous demander pourquoi l’Etat français fait autant de résistance vis-à-vis des biocarburants. Pourquoi les nombreuses associations écolo ou anti autos ne s’associent-elles pas pour créer un vrai lobby contre cette politique scandaleuse de l’Etat ? Elles pourraient le poursuivre en justice pour pollution et mise en danger de la planète (je ne connais pas le terme approprié) ? Après tout, il suffirait d’une pression extrêmement forte de citoyens responsables pour que notre pays décide -si ce n’set d’imposer- au moins d’autoriser les autos roulant avec des bio carburants, puisqu’aujourd’hui rouler à l’huile de colza est interdit et puni par la loi. L’Etat ne touchant plus ses fameuses taxes ! De toute façon, certains pays d’Europe se mettant à consommer « propre », dans quelques années, la France n’aura pas d’autre choix (d’autant qu’elle est capable de produire son carburant propre) que de rejoindre les pays à bio carburant. Par ailleurs, je me demande si le fait que ce soit des pays « en voie de développement » qui produisent ces ressources n’est pas un frein ?


                      • Malek T. (---.---.21.92) 14 novembre 2005 10:28

                        Je réponds au commentaire précédent : l’Etat et le lobbying pétrolier nous mentent en prétendant qu’il suffit d’ajouter 30% de biocarburant dans le gasoil pour respecter l’environnement. Quand on sait que plus de 3 millions de Français ont déjà investi dans les actions EDF(vous savez cette jolie pub avec des éoliennes...) on peut se demander si nos concitoyens se sentent vraiment concernés par les générations futures...


                        • CaDerange (---.---.108.161) 14 novembre 2005 11:04

                          Commentaire de CaDerange :

                          Tout a fait d’accord. J’ai fait moi même une estimation dans un message de mon blog sur le kilométrage de côtes à équiper en éoliennes pour remplacer en totalité notre production d’électricité d’origine nucléaire. Il en faudrait 2200 km équipée sur deux rangs d’éoliennes de dernière génération. Fini donc les bains de mer !

                          L’éolienne comme énergie d’appoint oui, comme production d’énergie primaire en masse, malheureusement, pas pour l’instant.

                          Par contre il faut bien entendu en installer partout où on peut et dans la mesure où nos moyens finnaciers nous le permettent car c’est l’impot qui en finance le surcout par rapport aux autres formes de production d’éléctricité.


                          • CaDerange (---.---.108.161) 14 novembre 2005 11:56

                            Réponse de CaDerange au commentaire de Santos :

                            A chaque jour suffit sa peine, dit un proverbe.Même si l’uranium de nous donne un sursis que de quelques siècles, ce n’est pas une raison pour ne pas en étudier l’utilisation, surtout quand nous n’avons pas d’autre solution devant nous.

                            La vrai solution pour avoir une source d’énergie inépuisable est bien la maitrise de la fusion de l’hydrogène que le réacteur ITER nous permettra d’étudier. Et qui a l’avantage, à ma connaissance, de ne pas avoir d’inconvenients latéraux du type de celui des dechets. Néanmoins,comme vous le dites,ce n’est pas gagné, même si l ’homme, dans son histoire, a toujours réussi à trouver des solutions nouvelles à ses problèmes. La variable d’ajustement(comme on dit maintenant !) est le temps et peut être la maitrise de la fusion de l’Hydrogéne arrivera t elle en 2050 ou seulement en 2100.

                            Entre temps, il faut bien vivre et ce sera(je l’èspère) grace à une combinaison d’energies de toutes sortes, renouvelables, fossiles ou nucléaire, de changements de comportements et peut être même de limitation des naissances

                            Un mot pour nous détendre sur le solaire. Bien que nous n’en soyons pas toujours conscient, le solaire est actuellement utilisé en totalité, pour chauffer notre globe terrestre et l’amener à une température acceptable pour que nous puissions y vivre et pour nous fournir notre alimentation de tous les jours. Si nous voulions intervertir entre le soleil et nous une couverture complète de la terre en plaques solaires pour en capturer l’énergie, en dessous, la température de la terre commencerait à diminuer et l’agriculture, puis l’homme, à disparaitre. C’est dire qu’on peut prélever une partie de l’énergie que nous donne le soleil mais pas tout ! Finalement en écrivant ces lignes je pensais que la solution au réchauffement de la planète c’est peut être d’installer une couverture de panneaux solaires en haute altitude sur un tiers de la planète soigneusement choisi !

                            Un dernier commentaire sur les investissememts industriels pour réduire les consommations de tous les équipements que nous utilisons. Je vous rassure, ils existent au quotidien, simplement parce que c’est la logique normale du monde industriel de chercher en permanence des méthodes de fabrication et d’utilisation moins couteuses. Par contre ce qui est beaucoup plus difficile à changer ce sont nos comportements....Et la il y a beaucoup de travail à faire.


                            • Thierry (---.---.7.22) 14 novembre 2005 13:50

                              Concernant l’éolien, quelques renseignements complémentaires intéressants sur le site web de Jancovici : http://www.manicore.com/documentation/part_eolien.html.

                              Autre sujet : l’approvisionnement en uranium pour les centrales nucléaires. Quelle que soit la durée pendant laquelle l’approvisionnement pourra se faire, si un nombre croissant de pays en viennent à recourir à l’énergie nucléaire pour leurs besoins en énergie, le nucléaire rejoindra tôt ou tard le pétrole comme facteur d’instabilité géopolitique dans le monde (si tel n’est pas déjà le cas)...


                              • Alexandre Santos Alexandre Santos 14 novembre 2005 16:56

                                “c’est la logique normale du monde industriel de chercher en permanence des méthodes de fabrication et d’utilisation moins couteuses.”

                                Je suis bien d’accord avec vous dans le cadre d’un marché parfait, avec une ouverture complète et une information totale.

                                Dans la pratique l’industrie est sensible aux coûts dont elle est redevable, et ignore ceux pour lesquels elle n’a pas à répondre.

                                Fabriquer des transformateurs bon marché et peu performants est bien la meilleure stratégie économique dans un marché qui ne tient pas compte des coûts de reciclage, et des dégats environnementaux.

                                Pour que votre phrase soit correcte, il faudrait que à la vente, les transformateurs subissent une surtaxe, permettant de dédommagemer la consommation excessive d’énergie et les coûts environnementaux qu’elle occasionne.

                                Autrement ce ne sont pas les pollueurs qui payent, et n’ont aucune incitation à changer leurs pratiques.

                                Pour ce qui est le couvrir la terre de paneaux solaires, ou les côtes de héoliennes, ce sont les signes d’un raisonnement simpliste. Il n’y a pas UNE solution pour ce problème. Il va falloir gérer toute une panoplie de solutions adaptées aux réalités locales : géothermie pour les uns, héoliennes pour d’autres, solaire, etc.

                                Je suis bien conscient des limites physiques de chacune de ces possibilités, et c’est pour cela que nous devrons avoir une attitude plus créative par rapport à ces problèmes.

                                Encore une fois en ce qui concerne l’ITER, peut être qu’on y arrivera en 2050 ou 2100, ou peut être pas. On a mis un homme sur la lune il y a quarante ans, mais les ordinateurs restent toujours plus stupides qu’une mouche. Le progrés scientifique n’est pas linéaire, et des goulots d’étranglement peuvent se produire.

                                Nous ne pouvons pas placer notre avenir énergétique dans le dévelopment d’une technologie qui n’existe pas encore. C’est encore plus téméraire que de vouloir subvenir à tous les besoins énergétiques par les énergies renouvelables.


                                • (---.---.94.83) 14 décembre 2005 22:17

                                  Je travaille dans le nucléaire depuis 30 ans. Ca ne m’empêche pas de penser que la solution solaire est loin d’être ridicule . Il faut savoir que le soleil dispense de l’ordre de 1000 w par m2 ce qui est quand même loin d’être négligeable. evidemment quand on convertit cette énergie thermique en énergie électrique on passe par des cellules photovoltaiques qui on un rendement d’environ 15% ==> donc on a 150 W/m2 ... et c’est très cher disent les détracteurs. Oui bien sûr, mais si on veut vraiement s’en donner les moyens on peu taméliorer le rendement.

                                  Et puis sauriez vous dire ce qu’ont coûté les premiers kwh nucléaires ???

                                  La recherche de l’intérêt général ne dirige pas le monde, ce sont les logiques mercantiles qui le font. Là est le plus sérieux problème

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