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Bernard 05

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  • Bernard 05 21 février 2009 06:47

    @Romain Desbois

    "D’après le réseau sortir du nucléaire la France a dépensé en 60 ans dans le nucléaire (civil et militaire) l’équivalent de la dette de notre pays"

    Soit de l’ordre de 1 000 milliards d’euros.

    Voilà un commentaire qui m’intéresse énornément. Pouvez vous spécifier la base de calcul, et surtout quelle est la part du civil et du militaire ? En effet, on ne peut pas mettre dans un même panier les dépenses militaires, qui sont faites pour assurer la défense du territoire (quelle que soit l’opinion qu’on peut avoir sur le bien-fondé de cette affectation, c’est vraiment un tout autre débat) et celles engagées pour produire l’électricité.

    A vous lire.



  • Bernard 05 20 février 2009 20:47

    Pas de problème, hunter, je suis vraiment heureux d’échanger avec vous sur ces problèmes énergétiques qui sont si importants pour notre société, et pour lesquels on voit tellement d’idées toutes faites mais qui hélas ne résistent pas à un minimum d’analyse.

    Je suis bien content que mon texte vous ait amusé. Je dois vous avouer que j’y ai pris moi-même un très grand plaisir.

    Bon, soyons sérieux. Le problème lancinant sur lequel on bute tous, quand on réfléchit à ces problèmes énergétiques, c’est celui des ordres de grandeur. On a un truc qui marche à petite échelle, et on s’imagine qu’en passant à la vitesse supérieure, ça marchera aussi. Pas si simple !

    Je vais vous en donner un autre exemple. Dans le fil sur les choux, notre vibrionnant auteur m’avait envoyé dans les gencives une super réalisation label 100% écologique en réponse à mes petites réflexions sur le méthane, avec remarques condescendantes à l’appui, dont je vous fais grâce.

    Il s’agit du Centre de valorisation organique (CVO), qui vient d’être inauguré dans la région lilloise.

    Ses caractéristiques ? Elles tiennent en trois chiffres :

    1. Investissement : 75 millions d’euros
    2. Surface au sol : 55 000 m2
    3. Production : de quoi assurer la consommation annuelle de 100 bus.

    Une question simple : c’est beaucoup, 100 bus, ou c’est pas beaucoup ? Faut regarder un peu ce que ça représente dans l’ensemble, pour se faire une idée.

    Si l’on s’en tient au seul parc automobile (dont en excluant les véhicules utilitaires, les camions, les bus et autocars, une broutille) on a les chiffres suivants :

    Nombre d’automobiles en circulation : 37 000 000

    Km moyen : 13 000

    Conso moyenne : 7 l/100

    Pour les bus, le km moyen annuel est de 33 000 km, et la conso moyenne est de 33 l/100

    On en déduit les résultats suivants :

    Carburant produit par le CVO : 100 x 33 000 x 33/100 = environ 1 000 000 litres.

    Besoins en carburant pour le parc automobile national : 37 000 000 x 13 000 x 7/100 = 33670000000, soit l’équivalent de 33 670 CVO ! C’est terrifiant, les chiffres.

     

    Terminons le raisonnement : s’il fallait compter sur des CVOs pour assurer les besoins du seul parc automobile français, il faudrait :

    1) investir 75 000 000 x 33 670 euros, soit un peu plus de 2 500 milliards d’euros, nettement plus que le PIB français. Les quelques milliards d’euros d’un EPR, à côté, c’est vraiment peanuts.

    2) mobiliser 55000 x 33670 =  1 851 850 000 m2, soit 185 185 km2, un tiers de la superficie de la France.

    Je vous laisse conclure.



  • Bernard 05 20 février 2009 18:13

    @Hunter

    Tout d’abord, un grand merci pour avoir pris le temps de lire mon texte, et d’y répondre par de vrais arguments. Pour l’instant, vous êtes bien le premier, et j’espère qu’il y aura d’autres réactions, parce que je trouve ce problème intéressant et même, d’une certaine façon, exemplaire.

    De votre intervention, je relève une phrase qui, me semble-t-il, résume votre position :

    « Donc au lieu de se lancer dans une usine à gaz (désolé pour l’humour douteux), que vous décrivâtes à un niveau global, pourquoi ne pas se mettre à raisonner au niveau local ? »

    Je ferai d’abord une remarque : rien n’empêche de raisonner localement. On peut faire des tests sur des exploitations pilotes, par exemple. Mais j’ai essayé de montrer que récupérer les bouses de vaches posait tellement de problèmes que cela me paraissait inenvisageable.

    D’autre part, si on veut atteindre les objectifs ambitieux affichés par l’auteur, à savoir la production annuelle de 93 MTEP , eh bien il faut y mettre les moyens et généraliser la chose, et on retombe dans les ordres de grandeurs que j’ai indiqué. Je ne vois pas très bien par quel tour de passe-passe on peut éviter ça.

    Si cette filière n’est pas plus développée, c’est qu’il doit y avoir des raisons.

     

    « Maintenant, si vous avez une autre solution à proposer, je serai ravi de la lire.... »

    Pour récupérer le méthane, non, je ne vois pas, hélas de solution. 

     

    « En attendant Iter.......... »

    J’ai bien peur qu’il faille attendre longtemps, mais c’est un autre sujet.

     

    A vous lire



  • Bernard 05 20 février 2009 17:00

    Je n’avais pas lu votre prose tout à l’heure (celle à propos d’Obama), mais j’y relève votre insistance, à propos de la récupération du méthane à partir des bouses de vaches :

    « un programme plus ambitieux permettrait de produire 93 millions de tonnes équivalent pétrole, soit le 1/3 de nos besoins nationaux ».

    Et puisque vous insistez, je ne vois pas pourquoi je me gênerai. Voici mes remarques sur cet intéressant projet, déjà publiées sur un autre fil. J’attends toujours de votre part leur réfutation.

    La récupération du méthane produit à partir des excréments des animaux (en particulier des bouses de vaches) se fait déjà, ça et là, dans installations prévues à cet usage. L’auteur propose de généraliser cette pratique, afin d’atteindre, selon ses dires, une production d’énergie de 93 MTEP, soit, d’après lui, le tiers de nos besoins nationaux. remarquez qu’on a gagné 3 MTEP depuis tout à l’heure, sans effort...

    Regardons d’un peu plus près ce projet (sans mettre vraiment le nez dedans, il va sans dire).

    J’ai deux remarques préalables qui ne vont pas vraiment dans le sens de l’écologie.

    En premier lieu, la combustion du méthane donne lieu à émission de CO2, selon la formule :

    CH4 + 2O2 -> 2H2O + CO2

    Le CO2 est un gaz à effet de serre, certes moins puissant que le méthane, mais un gaz à effet de serre quand même.

    Deuxième remarque : tant que la récupération de méthane ne concerne que quelques sites isolés, les conséquences sur l’environnement restent limitées. Mais changer d’échelle conduirait vraisemblablement à perturber le cycle biologique de nos prairies (si je prends l’exemple des vaches). En effet, étant donné qu’il faut bien enlever, d’une façon ou d’une autre, les bouses pour les traiter ailleurs, on enlève ce qui sert de nourriture à certains insectes (coprophages) qui jouent un rôle important dans le recyclage des matières organiques. Que feraient les bousiers en pareil cas ? Je n’en sais rien, mais ils ne devraient pas être très contents.

     

    Examinons d’un peu plus près les implications économiques et pratiques d’un tel projet.

    Sa mise en œuvre nécessite de rassembler quelque part, dans un local approprié, les bouses de vaches dont ces dernières parsèment les prairies au gré de leur fantaisie. Dans ce local, la fermentation des bouses, si elle se produit en l’absence d’oxygène, dégage du méthane. Il suffit de le récupérer pour le brûler. Le principe est donc simple.

    Evidemment, si on pouvait demander aux vaches d’aller faire leurs besoins directement là où il convient, ce serait vraiment bien. Mais il semble, hélas, qu’il faille se résigner à récupérer les bouses là où elles sont.

    La première question à se poser est de définir les moyens à mettre en œuvre pour faire cette opération. Il y a deux façons de faire : soit avec des machines, soit manuellement.

    S’il y a mécanisation, il faut, comme n’importe quel produit industriel, concevoir les machines, les tester, les fabriquer, les entretenir, et les recycler en fin de vie. On pourrait s’appuyer sur l’expérience acquise par certaines municipalités pour enlever les crottes de chien : les crotinettes. Donc, cela ne devrait pas poser problème majeur. C’est une adaptation à faire, avec toutefois la difficulté du sol, qui n’est pas lisse et régulier comme le sont les trottoirs. Il faudrait peut être prévoir deux modèles selon que la bouse est fraîche ou sèche. On procèderait ainsi par aspiration, ou par décollement. A étudier.

    Combien faut-il de telles bousinettes ? L’objectif étant, n’oublions pas, de récupérer l’essentiel des bouses produites par les bovins, il en faut certainement pas mal. Il y a environ 20 000 000 bovins en France, chaque bovin doit bien faire 5 bouses par jour (chiffre à confirmer), ça fait, par jour 100 millions de bouses environ à récupérer (36,5 milliards de bouses par an). Quelle est la productivité, mesurée en BJ (bouse par jour) d’une bousinette ? Mettons 1 000 BJ en étant très généreux, car il faut imaginer qu’il est difficile de faire ça de façon réellement industrielle. Il faut aller chercher les bouses parmi les herbes, quelquefois sous les arbres isolés, dans la flotte quand il a beaucoup plu, et même parfois dans les bois environnants. Les bousinettes ne pourraient pas fonctionner 7 jours sur 7, car, étant donné les conditions d’exploitation, il faut assurer la maintenance de ces matériels. Cela donne plus de 100 000 bousinettes, en ordre de grandeur.

    Ce n’est pas tout. Il y a environ 500 000 exploitations agricoles en France, dont une partie (je n’ai pas le chiffre) élèvent des bovins. Mettons la moitié, 250 000. pour des raisons pratiques, il leur faut à chacun au moins une bousinette. On en est donc à 250 000, et sans doute bien plus car les gros exploitants seront obligés d’en avoir plusieurs. Mais il y a sans doute possibilité, par un système de coopérative, de réduire ce nombre. En tout état de cause, l’ordre de grandeur est tout de même de 200 000 à 300 000 engins.

    Pour construire les bousinettes, il faut en outre prévoir des usines, équipées de chaînes de montage, etc.

    On dit avec raison que les énergies renouvelables créent de l’emploi. En voici un très bon exemple : il faut en effet des concepteurs de bousinettes, des opérateurs (de diverses qualifications), des agents de maintenance. Enfin, il faut embaucher des conducteurs de bousinettes (plusieurs centaines de mille), qu’il faut former aux diverses techniques de prélèvement de bouse. Un organisme de formation professionnelle, le CTPB (Centre Technique de Prélèvements Bousiers) est à prévoir et nul doute qu’il tournerait à plein régime.

    Je n’ai pas fait d’étude économique poussée pour évaluer l’investissement nécessaire, ni les dépenses de fonctionnement. Dans ces dernières, il faut inclure l’énergie nécessaire pour faire fonctionner plusieurs centaines de milliers de bousinettes. On peut envisager (ce serait logique) d’utiliser le méthane produit par le système. Est-on seulement bien sûr de ne pas consommer plus que ce qui est produit ? A étudier.

    Si on ne veut pas entrer dans cette logique productiviste, il reste la solution du ramassage manuel. C’est sans doute préférable. En terme d’emplois créés, c’est une évidence. Il fallait, dans un processus mécanisé,  plusieurs centaines de milliers de personnes. En version manuelle, à la louche, il en faut 10 fois plus (n’oublions pas les ordres de grandeur : 36,5 milliards de bouses à récupérer !). Le problème du chômage en France est résolu. Génial.

     

    Pour conclure, je citerai l’un de mes proverbes africains préférés :

    « Une bouse, ça va, 36,5 milliards de bouses, bonjour les emmerdements »



  • Bernard 05 20 février 2009 16:10

    Votre documentation est intéressante, mais elle n’apporte pas de réponse au problème posé.

    J’insiste qu’il s’agit bien d’un problème d’échelle. C’est que vos 90 MTEP, c’est beaucoup beaucoup d’énergie ; il faut les produire, à partir de 36,5 milliards de bouses qu’il faut récupérer dans la nature, et votre petite installation locale ne fait pas le poids.

    D’ailleurs, il y a un vieux proverbe africain, variante de celui que j’ai déjà cité :

    "Tu change d’échelle ? tu changes le problème !"

    PS : vous avouez avoir fait un copié-collé ? Vous n’avez pas retapé votre prose ? Quelle feignasse !

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