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Commentaire de Vilain petit canard

sur People contre people...


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Vilain petit canard Vilain petit canard 31 juillet 2006 18:10

D’accord avec vous Ludovic, c’est ... pathétique. Plus d’idées, plus de programmes (ou dans le cas de Sarko, n’importe quel programme, pourvu que les sondages suivent, tant pis pour la cohérence), rien que du pipeule et attention, du pipeule bien baveux, du mariage, des sourires épanouis, des copains de classe qui se retrouvent, des enfants à changer et à allaiter.

La presse est complice, à cause des pressions des actionnaires-clients du Ministre (voir l’affaire Genestar pour Match, où on doit bien recompter ses chroniques pro-sarko sous l’oeil du patron), à cause de la paresse et de la pression aux délais.

La vérité c’est que tout le monde s’en fout : à quoi bon faire des promesses, personne n’y croit. A quoi bon monter un programme, les journalistes commentent la politique comme on commente un match de foot : excellente passe de Sarko, belle tête de Ségolène, ah un hors jeu, c’est José Bové qui remonte du fond du terrain, que des personnages sans épaisseur, sans idées, rien, que du look. Les élections ? C’est un vaste 110 mètres haie, ou une nouvelle partie de Maillon Faible.

Le premier résultat de tout ce folklore insensé (au sens de : sans aucun sens, aucune direction), c’est la montée de l’abstentionnisme. Le second résultat, c’est que x % du public (x inconnu, mais certainement vers 30 ou 40 %) se dit : ils sont tous ensemble entre copains dans leur monde là-haut (là-haut, c’est les endroits photographiés dans Match ou Voici, ou Gala), et ils n’en ont rien à foutre de nos vies à nous. Un part non négligeable de ces x% se décide enfin à passer à l’acte délictueux ou criminel, ou à la petite tricherie, puisque hein, autant se servir aussi. On brûle une bagnole c’est trop délire, tu vas voir on passe au 20 heures avec PPD. Et puis il n’y a pas besoin d’être compétent ou autre qualité saugrenue pour prétendre à des responsabilités (il est pote avec Jean Reno, ouaaa trop d’bol, il assure, le mec, ça fera un bon ministre ou un bon président).

Heuresement, le (petit) monde politique prépare sa contre-attaque et montre qu’il est réellement concerné par ce qu’il fait : Villepin le Traître-Poète fait sa conférence de presse toutes les semaines, on envoie Douste-Bazy pacifier le Liban avec un vieux ferry grec tout rouillé (non mais vous vous rendez compte que nous sommes représentés par ce guignol à la face du monde ?), Borloo et Schönberg passent en pages centrales de Match.

Heuresement, le PS (excuse-moi Ludo, tu n’y es pour rien) contre-attaque : Ségo et François ouvrent leur pouponnière sans aborder une seule idée politique (il fallait le faire, ils l’ont fait), Jojo le Spin revient faire la danse du ventre à la télé, dès fois qu’on le rappellerait, enfin, je me tâte, vous savez, si ils veulent bien de moi, ça me botterait assez, j’ai eu des très bonnes notes au dernier examen de Premier Ministre, d’ailleurs j’ai amené mon bulletin avec moi, vous voulez le voir ?.

Heureusement les écologistes s’activent : ils on trouvé un candidat, reste à trouver un programme, ou quelques idées.

Heureusement, la gauche de la gauche est sur le front : José Bové est prêt à les fédérer. Personne ne lui a rien demandé, mais bon, c’est comme Jospin, qui ne tente rien n’a rien.

Heureusement, les analystes politiques sont au charbon et nous font connaître les idées des candidats : Duhamel en oublie dans sa liste vendue 25 Euros dans toutes les bonnes librairies, Domenach (qui écrit très bien, au moins) se concentre sur les haines fratricides au Gouvernement, Giesbert traîne sa mélancolie lamartinesque dans les couloirs de l’Elysée, et pond un livre sur le seul qui ne représentera pas, Chirac.

Heureusement, il y a le front anti-Le Pen : on se rejoue 1940 sans les nazis et donc sans risque, avec un vieux kroumir gâteux qui n’intéresse même plus son parti, sa fille joue les doublures « sexy » paraît-il, elle est vachement dangeureuse, elle rallie les jeunes.

Sarkozy le sait et joue là-dessus : devant un tel ramassis de nullités, n’importe quel crétin avec une belle gueule, du culot et 3 grammes de programme peut passer, comme en leur temps le général Boulanger (qui s’est dégonflé au dernier moment), Louis-Napoléon et sa fameuse extinction du paupérisme, ou plus grave, son oncle Bonaparte et le coup d’Etat du 18 Brumaire.

La recette est simple : on donne un hochet aux vieux croûtons qui veulent soutenir le guignol. En général, comme croûtons on prend les vieux et les grands patrons actionnaires, on a un vote solide et du fric, et on braille sur l’insécurité (les vieux tremblent dans leur culotte), on promet des baisses d’impôts sur les sociétés ou des suppressions de droits d’héritage, (les riches frétillent dans leur caleçon), on clame que tout est mieux ailleurs (en fait aux USA et en Angleterre) et allez roulez !

Et nous nous seront faits avoir dans les grandes largeurs, sans avoir rien pu faire. A moins que quelqu’un ait une idée ???


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