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Commentaire de Nemo

sur Législatives : l'Assemblée qu'on aurait eue avec la proportionnelle...


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Nemo 22 août 2007 14:54

Histoire d’être original, j’adhère tout à fait à cet objectif d’une meilleure représentation des forces politiques françaises au Parlement. Cependant, je ne crois pas que l’exemple que vous prenez -à savoir les législatives que l’on vient de vivre- puisse avoir valeur de preuve de viabilité générale du système proportionnel.

Ces élections ont été, comme les autres, très particulières, avec de fortes spécificités, qui ont fait notamment que rarement un seul parti aura obtenu autant de voix. Je n’ai pas eu le temps de lire toutes les contributions, ni même de me plonger dans l’historique des élections législatives de la Vè République, mais j’ai bien l’impression que le même système appliqué à d’autres élections législatives antérieures aurait donné des résultats bien différents (si l’on prend pour hypothèse que le vote des électeurs aurait été strictement identique), et auraient pu conduire à des conclusions opposées aux vôtres.

Bien sûr, il n’y a pas de système parfait -ca se saurait-, mais histoire de nourrir le débat, pourquoi ne pas remettre en cause un tabou, à savoir les circonscriptions elles-mêmes ? Pourquoi ne pas faire de la France une immense circonscription (adieu les découpages alambiqués prévus pour favoriser tel ou tel), avec un scrutin de liste ?

Les députés, libérés de leur besoin iméprieux d’ancrage local, seraient probablement plus assidus sur les bancs de l’assemblée. Et l’on pourrait alors s’inspirer de ce qui est à mon sens le meilleur scrutin au monde, à savoir celui qui a cours dans nos communes.

La moitié des sièges au parti qui arrive en tête, et l’autre moitié répartie strictement à la proportionnelle. Le financement public des partis serait assis sur le seul score en nombre de votes -et sans relation avec le nombre de députés, car ce serait injuste.

Quid de l’ancrage local ? Le Sénat, jamais avare de raisons propres à justifier son poids et sa raison d’être, se fera un plaisir d’assumer ce rôle, qui d’ailleurs correspond assez bien à son mode de désignation.

Une autre solution serait d’ajouter les élus à la proportionnelle au Sénat. Mais de là à ce qu’il accepte de voir débarquer au Luxembourg Arlette, Besancenot, et Le Pen, je pense qu’il y a encore de la marge.

Je pense d’ailleurs que tout le problème est finalement là. Accepter, même une dose, de proportionnelle en France, c’est accepter de retrouver ces gens là sur les bancs du Parlement, avec le titre de « député » ou de « sénateur », c’est-à-dire de « représentant du peuple ».

Et cela gêne pas mal de monde aux entournures. Alors tant pis si cela écrase l’un ou l’autre parti du centre au passage - de toutes façons on les recyclera au Sénat ou aux Européennes. On se refile la patate chaude, car personne ne veut être celui ou celle qui aura fait rentrer le FN au Parlement. Probablement, cette peur de voir une telle étiquette coller à la peau est un inhibiteur suffisamment puissant pour repousser, une fois de plus, l’introduction de la proportionnelle au Parlement.

Il n’empêche, sachant que tout système électoral a ses faiblesses, quelles pourraient être celles d’un scrutin de liste à circonscription nationale, sur un mode inspiré du scrutin communal (50% pour le parti arrivé en tête, 50% répartis à la porportionnelle intégrale) ?

Au plaisir de vous lire,


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