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Commentaire de Icks PEY

sur Et si nous donnions un sens à notre épargne ?


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Icks PEY Icks PEY 29 août 2007 01:37

Si je rejoins l’idée que la financiarisation de nos économies est excessive, je regrette tout autant l’atmosphère dogmatique d’extrême gauche qui émane de cet article.

L’actionnaire, voilà l’ennemi !

L’actionnaire et le rentier ont remplacé le bourgeois et l’aristocrate dans le vocabulaire révolutionnaire, mais le fond reste le même.

Vous critiquez les vieux qui ont des stratégies de rendement court terme. Ben pardi ! La plupart ont bossé dur toute leur vie pour amasser ce qu’il possèdent et maintenant que le fruit de leur travail passé est leur seule ressource, ou presque, il faudrait quoi, qu’ils raisonnent long terme ? Il y a des avis, quand même, qui relèvent parfois d’une profonde bêtise. Passons.

Il faudra bien un jour que la gauche française comprenne que le capitalisme est l’unique voie économique efficace.

Ce qui n’empêche absolument pas de développer de très saines idées sur le capitalisme raisonné, l’économie solidaire et la lutte contre les abus des investisseurs en tout genre.

Quel rapport avec le sujet ?

Et bien, le rapport, il est là : c’est qu’à force de vomir le capitalisme, la gauche française a raté l’occasion de proposer un capitalisme social. A l’époque du choix, c’est à dire à la fin du XIXème siècle, la gauche a suivi les thèses marxistes et s’est inscrit durablement dans une stratégie anti-capitaliste. Alors, forcément, a force de laisser le capitalisme aux financiers, cela donne un ultra capitalisme. A qui la faute ?

A l’époque, l’église catholique a eut un bien meilleur réflexe dans l’élaboration de sa doctrine sociale : elle a validé le capitalisme comme rouage de base de l’économie, mais à condition que l’homme reste en toute circonstances au coeur de son fonctionnement. Il était là le combat à mener. Et encore aujourd’hui, la gauche est divisée à cause de ces vieux démons d’extrême gauche anti-capitalistes.

Et pourtant, le vrai combat, à mener, il consiste non à nier le capitalisme, mais à promouvoir le capitalisme à visage humain. C’est ce virage que les gauches européennes ont compris et que la gauche française comme Emmanuelli, Mélenchon et autre Fabius a raté (quoique Fabius, on peut douter de la sincérité de sa conversion à la gauche de gauche), sans parler des FO, LCR et autres CGT de l’âge de bronze.

Alors moi, cela me donne envie de dire aux gauchistes : intéressez vous au monde de l’entreprise, venez prendre possession du capitalisme et vous verrez qu’il est possible d’associer capitalisme et respect des salariés. Les sociétés sous forme mutuelle, les coopératives, les sociétés d’insertion, les associations, et même des structures capitalistes, il existe mille et une façon de participer à la vie des affaires dans le monde « privé » tout en donnant du sens aux valeurs dans lesquelles vous croyez.

Ce n’est pas le capitalisme qui est mauvais, mais cela peut être la façon de le pratiquer. Et c’est cette différence qui me semble l’enjeu de la refondation de la gauche.

Vous pourrez alors apporter un peu de subtilité dans vos sous entendus de lutte des classes.

Bien cordialement,

Icks PEY


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