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Commentaire de docdory

sur La France, leader européen des écoles de commerce. Pourquoi ?


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docdory (---.---.180.38) 16 septembre 2006 11:21

La France n’a pas tellement à se vanter de ce classement des écoles de commerce françaises . On peut même se demander quel besoin peut il y avoir de grandes écoles pour faire du commerce .

En effet , il existe plusieurs types de commerçants :

- D’une part les commerçants qui fabriquent eux même leurs produits à partir de matières premières , par exemple les boulangers patissiers et bouchers charcutiers , et qui vendent ensuite leurs produits . Ces professions nécessitent des connaissances approfondies dans leur domaine , connaissances qui ne relèvent à l’évidence pas d’écoles de commerce .

- On peut rapprocher de ces professions les prestataires de service ( coiffeurs , services informatiques etc ... ) et , d’une certaine façon certaines professions libérales ( encore que les médecins et dentistes ne sont pas des commerçants , cf le code de déontologie médicale , et que la publicité leur est interdite ) . Toutes ces professions n’ont nullement besoin d’écoles de commerce , mais d’une formation spécialisée dans leur domaine respectif .

- Une deuxième catégorie de commerçants vendent au détail ce qu’ils ont acheté en gros à un ou des fabricants , par exemple les boutiques de prêt-à - porter . La encore , le besoin d’écoles de commerce est des plus réduits , le métier de vendeur dans une boutique de prêt-à - porter me paraît être l’un des plus simples du monde , et ne nécessite pas plus d’une journée de formation pour un individu d’intelligence normale . Pour ce qui est du propriétaire de la boutique en question , il suffit qu’il ait des connaissances minimales de gestion , à peu-près celles nécessitées pour la gestion d’un cabinet médical , c’est à dire des notions qui peuvent s’apprendre en moins d’une semaine si j’en crois mon expérience .

- Enfin passons à la catégorie de professions qui relèvent en principe d’écoles de commerce , c’est-à-dire la nébuleuse des « commerciaux » en tous genres , professions qui vont du représentant de commerce à l’animateur des « trois jours Monoprix » avec son désagréable micro , jusqu’aux mystérieux « cadres commerciaux supérieurs » qui font les beaux jours des offres d’emplois de l’ Express et du Point , annonces dans lesquelles on promet des salaires faramineux pour des emplois au contenu mystérieux et au titre ronflant du genre « Chef de produit » ou « responsable des ventes » ou encore « directeur de marketing » et j’en passe , avec des définitions de poste de travail particulièrement obscures pour le non initié ( mais enfin , qu’est - ce qu’ils peuvent bien faire de leurs journées de travail ???? )

J’ai personnellement la naïveté ou le réalisme de penser que , si le monde ne peut pas se passer de boulangers , bouchers , coiffeurs , plombiers , électriciens , médecins ou boutiques de prêt - à - porter , il pourrait parfaitement se passer de ces cadres commerciaux supérieurs dont l’inexistence ne me causerait personnellement en première analyse aucun préjudice , et ne modifierait en rien mes conditions d’existence . Pour moi , qu’un directeur de marketing , profession dont l’utilité sociale est des plus douteuses , gagne plus qu’une infirmière , profession indispensable , à hautes responsabilités et d’une haute difficulté , me paraît purement et simplement un scandale !

En bref , on se demande vraiment à quoi peuvent bien servir les écoles de commerce si ce n’est à assurer l’enrichissement futur, socialement immotivé , de leurs étudiants ...

Pour en revenir à l’Université je pense qu’il vaut mieux pour un pays avoir beaucoup de prix Nobel que beaucoup de diplômés d’écoles de commerce , fussent-elles « performantes » ...

Le problème est que le budget de l’enseignement supérieur est très mal utilisé . En effet il y a une pléthore d’étudiants dans des domaines dont les débouchés professionnels sont quasi nuls , par exemple psychologie et sociologie . Il ne devrait y avoir à terme en France , qu’une seule faculté de psychologie et de sociologie , avec un numérus clausus draconien .

D’ailleurs dans ces deux domaines , l’enseignement qui est donné est souvent loin d’être scientifique . Une étudiante en psychologie m’a relaté dernièrement qu’un prof de fac de psycho , qui faisait un cours sur les maladies psychosomatiques , donnait en exemple l’ulcère à l’estomac . Plusieurs étudiants sont intervenus pour dire que le prix Nobel de médecine avait été attribué à des chercheurs ayant démontré que l’ulcère était en fait une maladie infectieuse . Le prof en question leur a fait cette réponse stupéfiante , que n’aurait pas renié Diafoirus : « Pour l’instant , ça reste comme ça » ( sous entendu , les étudiants qui ne mettraient pas à l’examen l’ulcère comme maladie psychosomatique seront mal notés !!! ) . Que la France , et donc les contribuables , payent des profs de psycho pour enseigner des contre - vérités scientifiques est proprement stupéfiant !! Il en est de même pour l’enseignement de la sociologie dont le contenu a été démoli de façon dévastatrice dans l’excellent ouvrage de Sokal et Bricmont « impostures intellectuelles » ( éditions Odile Jacob )

Par ailleurs , de nombreuses filières ( langues étrangères , philo , histoire , lettres , )n’ont comme unique débouché , certes essentiel , que l’enseignement , avec mettons dix pour cent d’autres débouchés . Il faut donc également faire un numérus clausus strict dans ces filières , afin de ne pas former de futurs « chômeurs intellectuels » La pléthore d’étudiants dans ces filières constitue un gaspillage de l’argent public .

Il faut donc , pour éviter cette pléthore

1°) rendre le bac plus difficile ( si 80 % des jeunes ont le bac , c’est comme si personne n’avait le bac ) , et redonner à ce diplôme sa vraie valeur , c’est à dire un diplôme de culture générale approfondie , scientifique pour le bac scientifique et littéraire pour le bac littéraire ) , et non un passeport automatique pour l’entrée en fac

2°) Laisser aux Universités la possibilité d’exiger une notation minimale au bac dans telle ou telle matière pour faire telle ou telle filière ( une fac de physique devrait pouvoir exiger de ses étudiants qu’ils aient un bac scientifique avec mention , et un minimum de 15 / 20 en note de physique et maths au bac , le diplôme délivré par cette fac n’en aurait que plus de valeur .

3°) Multiplier les filières professionnelles pour bacheliers , hors université . Il n’y aurait rien d’anormal qu’un bachelier décide après son bac d’apprendre le métier de plombier ou d’électricien plutôt que de se retrouver sociologue au chômage .


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