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Commentaire de invisible man

sur D'où vient la terreur islamiste ?


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invisible man invisible man 31 décembre 2007 16:11

Islam, Islam fanatique, islam radical, islamisme, extrémisme islamique, intégrisme, etc....

Telles sont les différentes expressions pour qualifier la religion de Mahomet et ses variantes idéologiques dans les médias. Et on peut multiplier les variations : extrémisme islamiste, fanatisme musulman, extrémisme radical, intégrisme extrémiste, islam intégriste, etc. D’autres parlent également d’islam politique, d’islamisme conquérant, d’islam prosélyte, d’islam rétrograde, et que sais-je encore. Si on essayait d’y voir plus clair ?

Mes vieilles encyclopédies déclinent, quant à elles, deux entrées sur le sujet :

1. le mot « islam » (avec une minuscule quand on parle de la religion et une majuscule quand on parle de la civilisation, ce que peu de rédacteurs connaissent ! l’islam est au christianisme ce que l’Islam est à la Chrétienté...) ; 2. les mots « islamisme », « mahométisme » et « mahométanisme », qui sont des synonymes de « islam ».

Islam signifie « soumission »

Le mot « islamisme » n’avait pas du tout le même sens que de nos jours. Islam vient de la racine arabe S-L-M et signifie « soumission ». Cette racine S-L-M a donné également le mot « salam », (le « shalom » des hébreux), qui veut dire « paix ». On en dérive aussi le mot « musulman », qui désigne un adepte de l’islam. On utilisait aussi le mot « mahométan », qui fait hurler les musulmans, et je me demande pourquoi, parce qu’il est bien plus exact sémantiquement. En effet, « musulman » veut dire « soumis » (sous-entendu à Allah), et l’islam n’est pas la seule religion où les adeptes se soumettent à une ou plusieurs divinités.

D’ailleurs les adeptes de Mahomet jouent sur l’ambiguïté de cette définition pour prétendre qu’Abraham, Moïse ou Jésus étaient « musulmans », sous prétexte qu’ils étaient soumis à leur Dieu, mais c’est idiot au sens commun du mot musulman, puisqu’ils vécurent bien avant Mahomet qui a fondé l’islam.

De même, des falsificateurs sémantiques, de Nicolas Sarkozy à Tariq Ramadan en passant par Mouloud Aounit, appellent « musulman » tout « né musulman », toute personne de « culture musulmane », de « famille musulmane », niant ainsi à la plupart des Maghrébins le droit élémentaire à changer de religion (ce qu’interdit d’ailleurs l’islam sous peine de mort). Ce fascisme linguistique et religieux que n’aurait pas dédaigné Savonarole s’appelle tout simplement du totalitarisme idéologique, et là encore les musulmans jouent sur les mots, et en particulier leurs représentants autoproclamés, pour se prévaloir abusivement de 5 ou 6 millions de « fidèles » en France, et d’1,3 milliard dans le monde. (Au Maroc, par exemple, vous êtes compté comme musulman si vous n’êtes ni chrétien ni juif, et cette étiquette affecte tous vos enfants, vos petits-enfants, etc.) C’est aussi stupide que si Nicolas, Tariq ou Mouloud appelaient (presque) tous les occidentaux des chrétiens !

Le mot « mahométan » me semble bien plus juste, comme je l’ai dit ; Il désigne un adepte de la religion fondée par Mahomet, tout comme un chrétien est un adepte de la religion fondée par Jésus (le Christ) ou un bouddhiste un adepte de la religion fondée par Bouddha. Mais revenons à nos moutons.

On essaie donc de trouver des variantes au mot « islam », et surtout aux « musulmans » : islamistes, intégristes, fondamentalistes, extrémistes, radicaux, etc. Et même des sous-variantes : islamistes modérés (hum !), musulmans intégristes, etc. Ce qui permet de faire des analogies avec par exemple les « catholiques intégristes » ou les « juifs orthodoxes » (avec une minuscule à « juif » dans ce cas). Quelle idiotie ! Non seulement il n’y a pas des « christianistes » ou « juifistes » comparables aux « islamistes », mais en plus les adeptes de Monseigneur Lefebvre ou les « juifs à papillotes » de Mea Shearim n’appellent pas à convertir la terre entière, à égorger des mécréants ou à se faire sauter les entrailles, et de plus ils posent assez rarement des bombes. D’ailleurs, à propos des juifs, la plupart des gens confondent sionisme et orthodoxie religieuse, alors que les Juifs (avec la majuscule cette fois) sionistes ne sont pas majoritairement des piliers de synagogues, loin de là. Dans les kibboutz, on vénérait plutôt Marx et Proudhon que Yahvé, et je n’ai jamais vu Ariel Sharon avec des bouts de ficelles à la ceinture. Mais là encore, les journalistes essaient de nous faire croire à une « guerre de religion » au Proche-Orient, alors que ce n’est pas du tout le cas, du moins pour l’un des camps, et même si Israël est loin d’être un pays laïque.

Au moins, ces digressions montrent que sous des vocables erronés ou mal définis, on peut manipuler les esprits et même exercer un terrorisme intellectuel, tout comme on peut le faire avec des anathèmes comme « sioniste » ou « islamophobe ».

Donc on distingue « islam » de ses variantes « extrémistes » : islam radical, islam politique, islamisme, fondamentalisme, salafisme (au sens propre du terme : les Frères Musulmans et leurs disciples, de Ramadan à l’UOIF, sont aussi « salafistes » dans leur doctrine que les Bouziane et Benchellali). Mais qu’est-ce que l’islam, tout d’abord ?

L’islam est la religion fondée par Mahomet. Selon les musulmans, Allah lui-même aurait révélé à Mahomet le Coran par l’intermédiaire de l’archange Gabriel. Le Coran est donc, pour les musulmans, la parole d’Allah, leur dieu, lui-même. Là encore le Coran lui-même raconte des absurdités quand il fait dire à Allah : « J’ai donné la Thora aux juifs, l’Evangile aux chrétiens et le Coran à vous, les meilleurs ». En effet, les chrétiens savent bien que les Evangiles racontent la vie de Jésus et ont été écrits par des hommes (les quatre évangélistes Jean, Luc, Marc et Mathieu) bien après la mort de Jésus, et non par le Dieu des chrétiens lui-même. En quelque sorte, si on pouvait faire une comparaison, le Verbe Incarné du Dieu chrétien serait Jésus, tandis que le Verbe Incarné d’Allah serait le Coran.

Et cette différence est fondamentale. En effet, les chrétiens peuvent « contextualiser » les Evangiles, en relativiser le sens, et même admettre des contradictions (qu’ils nomment pudiquement « mystères »). Quant aux juifs, c’est encore pire ! Mettez deux rabbins en face de trois versets bibliques, et ils passeront la journée à vous trouver mille sens différents. Ce qui a l’énorme avantage d’une part de les occuper, et d’autre part d’éviter tout dogmatisme stupide, et de faire évoluer l’interprétation avec la modernité. De même chez les chrétiens, les prêtres vous expliquent aujourd’hui davantage le sens métaphorique des passages d’Evangile que leur sens « littéraliste » (comme dirait Tariq Ramadan dans certaines de ses « postures »).

Il en est tout autrement avec le Coran. Comme c’est la parole même d’Allah selon les musulmans, toute interprétation due à une « contextualisation » du rédacteur est nulle et non avenue. Le Coran lui-même, dans l’une de ses admirables tautologies, le dit lui-même ! Et il est interdit d’en changer un iota ! Mais il y a une autre différence fondamentale d’avec les textes sacrés des juifs et des chrétiens.

Le Coran, c’est un « manuel », une sorte de « user’s guide » sans aucune spiritualité originale. De nombreux islamologues pensent d’ailleurs que le Coran aurait été une sorte de « commentaire » de la Thora aux premiers temps de Mahomet, d’où ses références nombreuses au livre sacré des Juifs (voir l’islam ou le plagiat du judaïsme par Djinn Al Nader). Le Coran contient donc des recommandations très pratiques pour plaire à Allah, ainsi que de nombreuses interdictions souvent d’origine juive (ainsi l’usage du porc).

Le Coran consiste ainsi en une conglomération hétéroclite de récits et de mythes d’autres religions qui s’étaient répandues dans l’Arabie préislamique (judaïsme, zoroastrisme, christianisme, paganisme...). D’ailleurs le programme des cours dispensés dans les écoles coraniques (par exemple à l’institut de formation des imams de l’UOIF dans le Morvan), la plupart des matières traitent de jurisprudence (« fiqh » et « charia ») et pas du tout de théologie, d’exégèse, de morale, etc.

En conséquence, l’islam est une religion composée de règles à suivre. Ceux qui les suivent vont au Paradis (en première classe s’ils se tuent au combat contre les mécréants), et les autres vont en Enfer, pour brûler dans d’atroces souffrances que le Coran se complaît à détailler avec un sadisme et une cruauté inimaginables. Les non musulmans vont, quant à eux, systématiquement en Enfer, même s’ils ont eu une conduite exemplaire : si vous n’avez pas respecté les cinq piliers, et en particulier la profession de foi (« chahada ») et les cinq prières quotidiennes (« salate »), vous avez beau avoir donné tous vos sous aux pauvres et fait, en bon idiot utile, toutes les manifs du MRAP et des collectifs pro-voile, ça ne compte pas. Sauf pour Abraham, Moïse, Jésus, et compagnie, bien sûr, réputés être musulmans avant la lettre, comme nous l’avons vu plus haut.

Ces règles coraniques ne laissent guère place à l’interprétation, puisqu’elles sont très terre-à-terre et pragmatiques. On peut d’ailleurs penser que Mahomet ou ses proches les ont inventées au fur et à mesure de leurs besoins, pour administrer leurs troupes, motiver leurs combattants, partager le butin (sourate 8) ainsi que les femmes captives. S’ajoute au Coran la Sunna, c’est-à-dire des centaines de « hadith » qui parlent de la vie quotidienne de Mahomet. Et tout ça nous donne la « charia ». Ainsi l’âge légal du mariage en Iran est fixé à 9 ans ( !) en référence à la petite Aïsha que Mahomet avait mis dans son lit alors qu’il atteignait la cinquantaine... Je ne vais pas entrer plus en détails dans la jurisprudence islamique. Disons seulement qu’elle est bétonnée et surtout intangible par sa nature et ses fondements.

D’ailleurs, vous pouvez aisément déstabiliser n’importe quel musulman prétendument « réformiste » ou « réformateur » à la sauce Tariq Ramadan qui prétend « relire », « ré-interpréter », « contextualiser » le Coran : demandez-lui comment il faut interpréter les versets qui disent qu’on peut prendre quatre épouses (mais pas quatre maris), qu’on peut enfermer et battre sa femme si « on craint » qu’elle ne désobéisse (sourate 4), ou qu’il faut exterminer les mécréants : je n’ai jamais entendu aucun Ramadan (qui se contente de moratoires sur la lapidation pour esquiver les questions) ni aucun Bencheikh, ni aucun Boubakeur répondre à ce genre de question. Tout au plus ils changeront de conversation ou vous expliqueront pour la centième fois qu’il faut replacer ces versets dans leur contexte. Depuis 14 siècles, d’autres ont essayés, Averroès et Ar Razi en premier. On a brûlé leur bouquin, quand ce n’est pas les intellectuels eux-mêmes qu’on brûlait.


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