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Commentaire de vivre

sur Il y a des gifles qui se perdent : le professeur et le droit de correction


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vivre 2 février 2008 17:38

La scène décrite par le procureur Bernard Beffy n’a rien d’extraordinaire. C’est tout à fait ce qui peut se passer quand le professeur "n’en peut plus", usé par la journée, la semaine ou les années accumulées dans le métier.... La gifle et l’isolement de l’élève sont de trop, c’est vrai.

LE PROFESSEUR AURAIT DÛ répondre à l’élève calmement : "nous allons travailler en groupe sur....voilà pourquoi j’ai besoin de la table". Etape suivante, à l’insulte "connard",il aurait dû arrêter son cours toujours calmement et envoyer le délégué de classe chercher le CPE (Conseiller Principal d’Education) pour qu’il vienne sortir l’enfant (mineur) de la classe. En tête à tête, le CPE aurait fait la morale à l’enfant et lui aurait demandé de préparer des excuses au professeur. Pendant ce temps, le professeur aurait repris calmement son cours devant une classe silencieuse et respectueuse.

SEULEMENT VOILA ! Ce professeur a pris ce jour -là l’initiative et le risque de sortir du cadre habituel du cours face aux élèves pour créer un autre contexte de travail. Mais les enseignants savent que sortir de la routine pédagogique génère de l’excitation difficile à contrôler chez de jeunes enfants surtout s’ils sont habituellement agités. Pouvait-il faire appel au CPE ? Pas sûr ! (Celui-ci est débordé ailleurs, ... cela ne se fait pas,... cela révèlerait des difficultés pédagogiques...). Ce qui est dur pour un enseignant dans cette situation, c’est de gérer son attitude vis-à-vis de l’enfant tout en contrôlant la classe (contexte différent du parent excédé dans l’ambiance familiale). On peut se demander ici si les plaintes des deux enfants à la sortie du cours n’ont pas aggravé la situation (comportement de consommateurs ?). Par ailleurs, la direction de l’établissement scolaire aurait dû calmer la situation au lieu de l’envenimer . Comme dans tout autre milieu professionnel, elle aurait dû considérer le problème et l’enseignant après l’incident, sans panique et sans déjuger l’enseignant devant un père "remonté" mais surtout inquiet. Bref, c’est un métier !

Les enseignants sont très isolés. Ils ne reçoivent pas de formation ni consigne en arrivant dans un établissement scolaire. Ils ne peuvent pas toujours s’appuyer sur leurs hiérarchies elles-mêmes inquiètes et exposées à l’opprobe de leurs chefs. Voilà pourquoi, il ne faut pas " jeter la pierre" sur cet enseignant peut-être fragilisé. Qui sommes-nous donc pour accepter que cet homme ait pu être gardé à vue et accusé publiquement d’avoir 0,3 mg d’alcool dans le sang ? Cet événement pose vraiment le grave problème actuel du respect vis-à-vis des éducateurs, parents, personnes âgées, forces de l’ordre...


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