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Commentaire de Numero 19

sur La souffrance de l'enfant précoce


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Numero 19 Numero 19 12 juin 2008 23:29

En lisant les interventions, je vois que le problème n’est plus que l’enfant soit doué, mais qu’il est simplement différent. Le problème de l’échec de cette catégorie de personne ne me semble être qu’un des symptômes d’une société tolérant de moins en moins la différence.

C’est à l’école que l’on apprend la vie. C’est à cet âge que le politiquement correct s’apprend, et donc n’existe pas encore solidement dans la tête des écoliers. C’est dans ces petites classes que s’exprime une partie de la nature humaine, une nature crue, violente, non inhibée. Qui n’a jamais vu une classe s’en prendre au faiblard ? Au souffre-douleur ? Je pense qu’un enfant se rend bien compte qu’il vit dans une société qui n’accepte pas vraiment la différence, et cela déteint sur lui et l’influence dans une certaine mesure.

Notre instinct nous pousse à défendre notre capital génétique, le faire prospérer... et éliminer ce qui s’en éloigne. Ceci est du moins une des théories vers lesquelles je penche pour expliquer cette "haine de l’autre".

L’idéal est de permettre à chacun de s’épanouir dans un environnement adapté. Mais l’école est aussi là pour nous faire vivre et évoluer ensemble. L’école rassemble physiquement certes, mais elle divise aussi car on se rend compte qu’on est différents dans l’apparence et la pensée.

Ce que je vois, c’est qu’aujourd’hui, il existe plus de choses pour séparer que réunir. En primaire, nous avions des groupes de niveaux en anglais, et des tablées de 4 avec 2 forts pour aider 2 faibles dans les autres matières. Dans les cours d’écoles, il y a toujours une ségrégation garçons-filles. Et ne parlons pas de la mode, qui est cruelle envers les parents qui doivent faire des efforts pour acheter la dernière futilité en vogue.

Et pour réunir ? Qu’a-t-on pour réunir tous les jeunes sous une même bannière, qui nous permet de vivre ensemble, et de comprendre qu’on est tous faits du même métal ? Nous avions le service militaire qui permettait à tout un chacun de voir et comprendre que d’où qu’on venait, on pouvait travailler ensemble, s’entraider quand on est dans la même galère, que le fort pouvait etre utile au faible ?

L’Homme a une nature combattive, de conquérant. Que fait-il une fois dans un monde débarrassé des inquiétudes vitales ? Il s’ennuie et cherche des poux... quand jojo n’attaque pas, il cherche à se défendre.

Soyez d’accord ou pas, soyez outré si cela vous chante. Je pense qu’on a vraiment besoin d’être tous dans la merde en même temps pour nous rendre compte que certaines différences sont futiles, et qu’on fait mieux les choses ensemble. A ce moment là on pourra être convaincus de la chose et ainsi convaincre nos enfants de la nécessité d’aimer son prochain. D’ici là, anonymement au sein du groupe bien-pensant, nous continuerons de marcher sur le faible sans défense ou le fort isolé.

Ce sont des choses qui ne s’apprennent pas dans les livres, qui ne s’imposent pas aux autres. La tolérance s’apprend à l’école de la vie, tout simplement. Une simplicité désormais difficile à trouver, j’imagine.


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