À l’auteur :

Deux choses.

Une, l’article s’appuie sur le pré-supposé selon lequel les Taliban ont quelque chose à voir avec le 11 septembre, ce qui n’est pas le cas ou en tout cas, n’est nullement prouvé. Le livre blanc promis par les autorités US, censé apporter les preuves, n’est jamais sorti. Quant à Ben Laden, que les Taliban auraient protégé, il n’est plus suspect d’être lié au 11 septembre aux dires du FBI lui-même. Par conséquent, nous ne voyons pas ce que les troupes occidentales font là-bas...

De plus — et j’en discutais pas plus tard que dimanche dernier à Bruxelles avec Elias Davidsson, expert en droit international —, la guerre en Afghanistan est doublement illégale car même si les preuves évoquées précédemment avaient été produites, le droit international proscrit absolument une réponse guerrière dans une telle situation, un mois après. Il prescrit au contraire une résolution pacifique du conflit : financière, diplomatique et morale.

Le droit international est bafoué en Afghanistan.

Plutôt que de dire que la guerre que nous menons là-bas va restaurer la paix et la démocratie (incroyables aveuglement et renversement des mots...), nos brillants politiques devraient plutôt songer qu’un retour au droit international serait une bonne façon de commencer à y aller, à la démocratie. Demandons le retrait immédiat des troupes d’occupation ! (cf. manif. le 20 septembre à Paris)

Quant à la production d’opium, les Taliban l’avaient arrêtée et ce sont les États-Unis qui l’ont fait repartir de plus belle à leur arrivée. Ainsi, le printemps 2002 connut ainsi un record de production.

Toujours selon l’enquête officielle du 11/9, on ne sait pas qui a financé les attentats et la Commission, ne craignant pas le ridicule, a même cru bon d’ajouter qu’il n’était pas important de le savoir... Autrement dit, le commanditaire ultime des attentats est inconnu. Afghanistan ? Palestine ? Russie ? Corée ? Chine ? À quoi bon s’interroger puisque selon la Commission, ce n’est pas important !

Les terroristes du 11/9 étaient majoritairement saoudiens et leur probable financier était le Pakistan. Les pirates se sont entraînés aux États-Unis. Qu’est-ce que les Taliban ont à voir là-dedans ?

Deuxièmement, la thèse centrale de l’article.

Cet article un peu confus (désolé) illustre à mon sens le désarroi qui saisit les personnes de bonne volonté, dont je ne doute pas que l’auteur fasse partie. Nous voilà donc arrivés à un stade où lesdites personnes lancent, sur le net, des appels pleins d’espoir mais sans aucune chance d’avoir le moindre effet. Voilà exactement la raison pour laquelle il ne faut pas tourner la page mais au contraire, y revenir. La faible mobilisation de l’opinion publique contre les guerres du 11 septembre et ses autres conséquences « joyeuses » (Guantanamo, ses salles de torture, ses séances d’humiliations...) montre sans le moindre doute que nous avons grand besoin du 11 septembre et de mettre à jour le rôle réel de l’administration Bush dans cet événement, rôle au sujet duquel l’article s’interroge mais sans, curieusement, vouloir connaître la réponse... Demander une nouvelle enquête complète, indépendante et transparente sur les attentats me semble être la seule solution qui reste aujourd’hui aux gens de bonne volonté, capable d’arrêter cette stupide et contre-productive « guerre contre le terrorisme ». Et non l’oubli.