• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de seb

sur Emeutes dans les banlieues : les médias racoleurs ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

seb (---.---.12.18) 25 octobre 2006 12:28

Après les violences urbaines de novembre 2005, le collectif AC le feu a parcouru 120 villes de France pour recueillir les doléances des citoyens. Aujourd’hui, il organise une marche à Paris. Explications de l’un de ses fondateurs, Mamadou Kanouté.

Un anniversaire. Voilà un mot, prononcé un an après les émeutes dans les cités, qui choque fortement Mamadou Kanouté, l’un des fondateurs d’AC le feu (Association collectif liberté égalité fraternité ensemble et unie) : « Le jeudi 27 octobre 2005, deux enfants de Clichy, âgés de 15 et 17 ans, sont morts dans un transformateur EDF. Comment oser parler d’anniversaire, mot qui signifie fête, après ces deux décès ? Pour nous, c’est une commémoration en leur mémoire ». Voilà qui est clair pour ce collectif né à Clichy-sous-Bois en novembre 2005, suite aux violences urbaines. Formé de 70 personnes, travailleurs sociaux, chômeurs, lycéens, professeurs, magistrats, tous bénévoles, il s’est fixé un objectif : « Rallumer la flamme citoyenne ». Jusqu’en juin, son bus a sillonné 120 villes de France depuis la Seine-Saint-Denis jusqu’en province et notamment Orléans, Tours, Bourges, Poitiers pour rencontrer les Français et entendre leurs revendications. En tout, 20.000 doléances ont été ainsi recueillies. « Partout, les gens ont parlé emploi, éducation, logement, santé, discriminations, dignité. Ils veulent trouver leur place dans la société et proposent des solutions. Un flot paroles que nous voulons rendre public en organisant une marche pacifique à Paris aujourd’hui (départ à 14 h, place Denfert-Rochereau) », explique Mamadou Kanouté.

“ La moindre étincelle peut tout faire partir en vrille ”

Dans le cahier des doléances reviennent souvent les pratiques policières. Alors que la tension entre jeunes des cités et policiers fait à nouveau l’actualité, nombreux sont les Français qui disent : « Les jeunes aimeraient pouvoir marcher dans la cité sans se faire contrôler par la police. » « Notre collectif appelle au calme. C’est terrible de revoir ces affrontements. Mais c’est devenu un jeu entre certains jeunes et la police. Il faut d’un côté que les policiers cessent de provoquer en faisant des descentes et des contrôles pour rien. Car la moindre étincelle peut tout faire partir en vrille. Il faut de l’autre côté que les jeunes ne répondent pas à cette pratique policière, qu’ils comprennent que leur métier est difficile. Les policiers répondent à des ordres de plus haut. Mais eux-mêmes nous le disent : ils en ont ras-le-bol d’intervenir sans cesse, d’être caillassés, d’être mis sous pression tout cela pour faire du chiffre à la veille d’une présidentielle où certains jouent la surenchère dans le tout répressif. Tout le monde a besoin de la police, mais elle est aujourd’hui tellement instrumentalisée que le dialogue entre elle et la population est rompu », commente Mamadou Kanouté. Pour ce fondateur d’AC le feu « le problème est sociétal. Quand vous avez une tour avec 1.000 personnes qui y habitent... cela provoque 1.000 problèmes. L’ascenseur de cette tour ne marche plus, au sens propre (panne technique) comme au sens figuré (panne d’ascension sociale). Il est tant de prendre conscience que les citoyens en ont assez des politiques, de leur bla-bla-bla, de leurs effets d’annonces ! » Réagissez auprès de la rubrique Dialogue de La Nouvelle République, 232, avenue de Grammont, 37048 Tours Cedex 1. Par e.mail à : [email protected]

Muriel MEIGNAN SITE DE LA NOUVELLE REPUBLIQUE


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès