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Commentaire de Jean-Pierre Llabrés

sur Le billet de banque : l'ancien et le nouveau


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Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 20 avril 2009 20:39

à gdm

"Vous posez deux problemes différents. D’une part vous contestez que l’échange volontaire crée de la richesse pour l’acheteur et pour le vendeur.
D’autre part, vous contestez la thèse de De Soto, a savoir que la manque de droit de propriété est la cause première pour laquelle les habitants des pays pauvres ne s’enrichissent pas« .

C’est vous qui faites un lien entre les deux problèmes ; pas moi.
Concernant le premier point : »Votre remarque sur la critique de l’échange volontaire est intéressante. Tous les économistes universitaire, de gauche comme de droite, rappelle au premier chapitre de leur manuel d’économie que tout échange volontaire crée est avantageux pour l’acheteur et pour le vendeur, sinon, il ne se ferait pas« .

Je suis en désaccord sur ce point ! ! !

Par exemple, partout dans le monde, les céréales se récoltent en un temps très bref (quelques semaines) puis doivent être stockées durant quasiment une année de manière à être consommées mois après mois jusqu’à la récolte suivante.

Les agriculteurs conservent seulement une partie de leur récolte en vue de leur autoconsommation annuelle. Pour le reste de leur récolte, pour satisfaire leurs autres besoins non alimentaires, ils sont contraints de la vendre dès la récolte.

Et, comme tous les agriculteurs se trouvent dans la même situation, les ventes sont masssives au moment de la récolte et les prix baissent très fortement, se rapprochant du seul prix de revient. Cette baisse des prix se constate même quand la récolte est déficitaire par rapport à la demande globale annuelle parce que les ventes massives des agriculteurs donnent l’illusion d’une récolte excédentaire.

Au moment de la récolte, ce sont donc les commerçants, disposant de capitaux, qui achètent et engrangent les quantités vendues massivement par les agriculteurs. Ensuite, ils déstockent progressivement tout au long de l’année en fonction de la demande.

De ce fait, ils réalisent une marge légitime due au stockage et à leur activité commerciale, ainsi qu’une »sur-marge" (spéculative) due à l’excessif différentiel de prix entre ceux de la récolte (trop bas) et ceux des mois suivant ladite récolte qui s’accroissent fortement.

Il y a donc déséquilibre des termes de l’échange entre agriculteurs et commerçants.

Certes, formellement, l’échange est volontaire entre le vendeur (agriculteur) et l’acheteur (commerçant). Mais, en réalité, de par sa situation socio-économique, le vendeur est contraint de vendre à son grand désavantage.

À ma connaissance, cette donnée fondamentale n’est pas prise en compte par les économistes de bureau...


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