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Commentaire de gdm

sur Le billet de banque : l'ancien et le nouveau


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gdm gdm 24 avril 2009 12:37

@Jean-Pierre Llabrés
votre message du 20 avril 20:39 expose de manière détaillée une situation économique que connaissent de nombreux agriculteurs sur la planète. Vous mentionnez la difficulté de gestion causée par l’obligation de vendre rapidement après la récolte. Vous mentionnez le manque de capital qui conduit souvent un agriculteur à vendre a un prix inférieur au prix qu’il aurait vendu s’il avait disposé de stockage suffisant.

Jusque là, je suis d’accord avec vous sur l’existence de cette difficulté de gestion que rencontrent les agriculteurs. Mais ensuite, j’ai commenté votre analyse lorsque vous parlez de « contraints » de « sur-marge », d « illusion », de « excessif », de « spéculative », de « déséquilibre », de « situation socio-économique », de « désavantage ».

Je vous ai d’abord répondu sur la forme de votre texte. Certains des mots que vous utilisez me semblent inappropriés. Je vous ai aussi répondu en termes d’investissement et de rentabilité du capital investi. C’est, à mon avis, la meilleure manière valable de répondre. Elle est nécessaire et suffisante pour réfuter votre argumentation. Mais je constate que vous avez considéré que je ne vous répondais pas. J’avais donc tort de penser que mon exposé pouvait répondre à vos préoccupations et à votre manière de raisonner.

Je tente maintenant de réfuter votre raisonnement autrement. Mais je continue à raisonner en terme d’investissement de rentabilité du capital investi. C’est évidement le coeur du problème.

L’agriculteur qui a investit dans un stockage vendra sa récolte à un prix supérieur. La différence de prix sera la rentabilité de son investissement en un lieu de stockage. Grâce a ce prix supérieur. Si la rentabilité du stockage est supérieure à la rentabilité de son travail de cultivateur, il en obtiendra des bénéfices. Avec cet argent, l’agriculteur augmentera la taille de son stockage est deviendra trader en céréales pour une partie de son temps.

Or l’agriculteur préfère continuer son travail d’agriculteur et renonce a construire un lieu de stockage. La raison est que la rentabilité de construire un lieu de stockage est inférieure a la rentabilité de son travail d’agriculteur. le prix d’échange est donc le prix du marché. La différence de prix est uniquement liée à la rentabilité du cout du lieu de stockage, donc a la rentabilité moyenne du capital dans ce pays. Il n’existe donc pas ici de déséquilibre des termes de l’échange.

Du moins, mon raisonnement suppose ici qu’aucune contrainte administrative n’interdit une telle construction de stockage. Dans cet exemple, je suppose aussi que les droits individuels de propriété de la terre agricole existent. Ma supposition est purement théorique, car, dans les pays pauvres, de tels droits de propriété individuels n’existent pas. Ce droit moderne de propriété individuel est apparu au 15eme siècle en Europe occidentale. Mais ce droit moderne de propriété de la terre n’a jamais existé ni en Russie, ni dans le reste du monde.

Or sans droit de propriété, le marché ne peut pas fonctionner, le capitalisme et ses mécanismes automatiques de production maximale ne peuvent pas fonctionner. Sans droit de propriété individuel, nul ne peut durablement s’enrichir.

C’est la raison pour laquelle l’économiste De Soto conseille avec succès les dirigeants des pays pauvres pour installer un droit de propriété moderne. Mais le processus de changement juridique entre un systeme juridique ancien et un droit de propriété moderne est nécessairement très lent. En occident, cette innovation juridique a mis des siècles de maturation avant de devenir banale et d’être inscrite dans la déclaration des droits de l’Homme de 1789.


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