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Commentaire de Cosmic Dancer

sur Campagne contre le viol : non, la victime n'est pas coupable !


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Cosmic Dancer Cosmic Dancer 30 mai 2009 20:19

@ Nico

Merci pour cet excellent commentaire et pour votre prise de position sur ce fil lamentable.
Vous dites que la majorité des violeurs a des comptes à régler avec l’image que la société leur renvoie, mais je n’en suis pas certaine. Sinon, comment expliquer que le corps des femmes a longtemps été l’objet de trophées de guerre, qu’on les garde vivantes comme esclaves notamment sexuelles ou qu’on les assassine après les avoir violées ? Les modèles de sociétés se succédèrent sans que ce crime ne s’efface, tout comme le meurtre ne s’efface pas du domaine du possible dans la psyché humaine.
Je pense pour ma part que les violeurs (on dit que sociologiquement ils ont en majorité subi eux-mêmes des outrages) ont des comptes à régler avec le corps des femmes, puisqu’ils ne connaissent pas d’elles autre chose.
Ce corps qui, sans doute, ne leur a jamais été appris autrement que comme un butin. Il me semble qu’il y a dans le viol quelque chose de profondément barbare, au sens strict, une absence de civilisation, laquelle consiste à dépasser les instincts primaires.
Car non, les violeurs ne sont pas nécessairement socialement souffrants. Observez d’ailleurs, même si c’est un peu hors sujet, la mode du BDSM. Il y a là à s’interroger sur une forme de « civilité » du viol, consenti apparemment, et qui sans doute ramène toujours à la violence du mystère. Le viol est d’ordre plus psychologique que social, pour dire.
Quant à la mode et aux tendances... Je dirai en tant que femme qu’il est largement plus confortable de s’habiller selon les normes dites occidentales que sous une burqa... Et que toute femme, dans sa découverte d’elle-même narcissisée, aime à savoir qu’elle est belle, qu’elle est en vie. Le regard porté sur les femmes, par exemple, est très différent au Brésil, où même de grasselettes dames se sentent valorisées par les œillades non agressives et osent se balader en short. Et elles ont bien raison, de se balader en short si le cœur leur en dit.
En ce sens, vous avez raison lorsque vous dites que c’est le regard masculin qui n’a pas évolué sur le corps des femmes, enfin, pour une large part de l’humanité masculine, parce que, heureusement, nombreux sont les hommes qui admirent sans violence la plastique féminine. Une sorte d’hommage, hymne silencieux et complice.
Les femmes dans la vie réelle, pas dans les magazines, ne sont pas tenues à obéir à des injonctions tyranniques. Quoique. La mode des mannequins anorexiques est une odieuse tyrannie. Mais globalement, hormis les adolescentes et les jeunes femmes encore peu sûres de leur existence sur terre, les femmes ne sont pas dupes, ou alors elles choisissent de parer ainsi leur corps, sans pour autant inviter au crime.
La contrainte de la jouissance est en revanche une réalité. Mais elle s’exerce sur les deux sexes.


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