"Non, etre abstentionniste ne signifie pas rejeter le pouvoir en place ,
mais plutot ne pas vouloir d’alternative... Les gens comme moi qui veulent vraiment voir dégager activement sarko et ses potes vont voter pour n’importe quoi d’autre que l’UMP, mais vont voter ! ceux qui ne votent pas dans mon esprit valident silencieusement la merde
que fait le gvt actuel« , estimez-vous. Tous les abstentionnistes ne résonnent pas comme ça, nous vous déplaise. Lisez plutôt :
»Pour répondre au second argument, celui des principes, je le
jugerais bien plus fort si, par le passé, et à tant de reprises, les
résultats des urnes n’avaient aussi souvent été bafoués par ceux que
nos votes avaient désignés.
Pour s’en tenir aux affaires européennes, combien de fois nous a-t-on
promis-juré, croix de bois croix de fer, si je meurs…, que nous allions
enfin aborder aux rivages riants de l’Europe sociale ? Que les
« fondations » étant désormais solidement plantées, les « murs »
dressés, on allait pouvoir poser le « toit » protecteur (d’autant plus
aisément qu’une majorité de gouvernements européens étaient de gauche,
à l’époque, et qu’on allait donc voir ce qu’on allait voir) ? Et que
dire de ce référendum refusé par le peuple et refourgué aussitôt par
des élus sans vergogne ? Alors, le caractère « sacré » du vote, voyez…
C’est un argument auquel j’ai longtemps été sensible, que j’ai même dû
employer à l’occasion ; désormais, je vous le laisse. Comme dit mon
camarade Fontenelle : « Avoir
Fait Admettre Au Peuple, Au Travailleur, Qu’Électeur Il Est Maître De
Ses Destinées Est Peut-Être La Plus Grande Victoire Remportée Par La
Bourgeoisie Sur La Classe Ouvrière » (oui, il est comme ça, une manie : il fourre des majuscules partout).
Dit plus simplement : « Élections, piège à cons ! »
Quant à l’argument tactique – vous faites le jeu de bla-bla-bla –,
je le tiens pour dérisoire, du moins pour cette élection qui nous
occupe aujourd’hui (en d’autres occasions, faut voir ! Au coup par
coup…).
Que le président Vroum-Vroum expédie quelques députés à sa botte de
plus ou de moins dans ce Parlement croupion dont les maîtres de
l’Europe se soucient comme d’une guigne, et qui – aurait-il de vrais
pouvoirs – est de toute façon verrouillé par les libéraux de droite et
de gauche copains comme cochons (j’ai toujours en mémoire cette image
confondante d’une Élisabeth Guigou faisant estrade commune avec Valéry
Giscard d’Estaing pour nous persuader de dire « oui » à
Maastricht…) ; qu’on ait, pour siéger à Strasbourg (ou juste pour y
pointer !), quelques bayrouistes, quelques solfériniens de plus ou de
moins, vains dieux ! quelle importance ? « M’enfin, dites-vous (je vous entends d’ici…),
et le Front de gauche, et le NPA ? C’est-y-pas des braves à trois
poils ? Des vrais costauds de gauche, comme vous les aimez ? Ne
méritaient-ils point votre suffrage ? » J’ai déjà dit – je
persiste – que se serait présentée une « gauche de gauche »
reconduisant la coalition gagnante de 2005 (le « non » au TCE), je me
serais fait une douce violence : les divers boutiquiers n’ayant pas été
fichus de s’unir – et la responsabilité est partagée, si j’ai bien
compris –, pas question pour moi de donner quitus à l’un plutôt qu’à
l’autre.
Unis, on jouait d’un coup dans la cour des grands. À cause d’eux, on
reste en maternelle." Bernard Langois dans Politis.