Courriels piratés : la réalité du changement climatique est incontestable, par Scott A. Mandia
3 décembre 2009
Les
données piratées sur le site des climatologues britanniques du Climatic
Research Unit (CRU) indiquent de toute évidence que cet institut
n’appliquait pas nombre de règles élémentaires requises dans le
traitement des données. La lecture du désormais célèbre fichier
« Harry_read_me.txt », où un membre de l’équipe chargé des procédures
informatiques a archivé le compte rendu de ses travaux, est on ne peut
plus édifiante. On peut y suivre au jour le jour ses déboires et ses
efforts désespérés pour tenter de reconstituer des résultats à partir
d’une masse de données, programmes et procédures hétéroclites et non
documentés. Le constat est accablant. L’absence criante de procédure
qualité, de suivi et de gestion des archives, ne plaide pas en faveur
du CRU, qui devra certainement procéder à une réorganisation drastique
de ses méthodes et se doter du personnel nécessaire à une gestion des
données et des outils respectant les normes de qualité que l’on est en
droit d’exiger. Ceci posé, faut-il en conclure, comme certains le
suggèrent, que l’ensemble des travaux de la communauté scientifique
serait compromis ? Le météorologue Scott A. Mandia replace cette
affaire dans son contexte, et rappelle que les données et les études du
CRU ne sont qu’un élément parmi tant d’autres dans le faisceau de
preuves et les très nombreuses publications qui sous tendent et étayent
les conclusions actuelles des chercheurs.
Par Scott A. Mandia, Météorologue, 1er décembre 2009
Le traitement de l’information peut varier selon leurs
positionnements politiques, mais plusieurs blogs, journaux et
télévisions affirment que ce piratage révèle que l’hypothèse du
réchauffement climatique dû à l’homme résulte de trucages des données.
Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité, à mon avis.
À ce jour, il n’y a pas eu une seule publication
scientifique crédible montrant que le réchauffement actuel est dû à une
cause naturelle et expliquant également pourquoi les concentrations
records de gaz à effet de serre ne seraient pas significatives.
PAS UNE.
Peut-on vraiment croire que les chercheurs du CRU
seraient capables de réduire au silence tous les scientifiques de la
planète qui auraient tenté de publier cette étude majeure allant contre
l’hypothèse du réchauffement global causé par l’homme ? Y aurait-il la
moindre chance qu’un complot de cette ampleur soit réel ?
Si l’on rejette la base de données HadCRU et toutes les
publications émanant de cette équipe, il reste encore une montagne de
preuves confirmant l’hypothèse d’un réchauffement dû à l’homme (AGW).
Les calottes glaciaires et les glaciers qui sont en
train de fondre rapidement ont-ils eu accès à ces courriels ? Sont-ils
associés à une conspiration ?
(...)
Depuis très longtemps, nous savons qu’un doublement du
CO2 dans l’atmosphère provoquera un réchauffement du climat d’au moins
1°C, et on a une certitude raisonnable sur le fait que les rétroactions
résultantes induiront au moins 2°C de réchauffement supplémentaire, et
plus probablement 3°C. Nous mesurons également une élévation du taux de
CO2 de 2 ppm par an, allant augmentant (sauf l’année dernière où il y a
eu une légère baisse due à la récession mondiale) et nous atteignons
des niveaux qui n’ont pas été observés au cours des 15 derniers
millions d’années.
Allons-nous en conclure que ces courriels démentent toutes ces preuves ?
De nombreux scientifiques, travaillant dans de nombreux
domaines de recherche, ont publié des données montrant les effets du
réchauffement planétaire, et indiquant que les êtres humains en sont
les principaux responsables. Parmi ces scientifiques on trouve
évidemment des climatologues, météorologues, géologues, modélisateurs,
et océanographes. Mais aussi, et de façon plus inattendue, des
biologistes, biologistes marins, zoologues, chimistes, astrophysiciens,
économistes, chercheurs sur les questions environnementales et autres.
Je suis persuadé que nombre d’entre eux n’ont jamais eu de contact
directs ou par courriel avec le CRU.
Il semble évident que dans cette période précédant
Copenhague, la méthode éprouvée, qui consiste lorsque l’on n’aime pas
le message a « attaquer le messager ou changer de conversation », qui
fut utilisée par les géants du tabac et aujourd’hui par ExxonMobil et
ses organisations de façade (Heartland Institute, George C. Marshall
Institute, Competitive Enterprise Institute, etc), est encore à
l’oeuvre.
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2924