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Commentaire de Paul Villach

sur La crise de la presse : un dessin du Clémi passe aux aveux !


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Paul Villach Paul Villach 9 décembre 2006 12:50

Vous est-il difficile d’admettre qu’on progresse dans la compréhension des choses et que forcément des mots nouveaux doivent nommer des choses nouvelles ? Voyez plus haut l’explication que je donne du mot « intericonicité ». Aucun autre mot ne pouvait traduire ce procédé d’expression pourtant très banal.
- Attendez-vous dans les années qui viennent à ce que d’autres surgissent. Ainsi comment nommer le procédé qui consiste à attirer votre attention sur un produit par une mise en scène sexuelle afin d’arracher votre adhésion ou susciter son achat par un échange mental entre ce qui est impossible et ce qui est possible ? Et convenez que cette stratégie est la plus répandue qui soit ! Elle permet de vendre absolument tout , même les articles les plus éloignés du contexte sexuel, un climatiseur comme une paire de lunettes. Savez-vous la nommer ? Faute de terme à disposition - car le « teasing », dans le sabir américain ne rend pas compte de la complexité du procédé - je propose par exemple de nommer ce procédé « leurre d’appel sexuel ». Je l’analyse, avec d’autres leurres, dans mon dernier ouvrage qui vient de paraître.
- Le fait que les dictionnaires ignorent ces termes encore n’est pas un argument décisif : ils ne peuvent qu’enregistrer les usages, ils ne les créent pas, même s’ils les normalisent. Ils sont sujets eux aussi à erreur. Amusez-vous à rechercher la définition qu’ils donnent du mot « information ». Le définissent-ils comme « un fait... » ou comme « la représentation d’un fait » ? Seule la seconde définition est expérimentalement fondée.
- Ceci dit, je partage votre exécration du langage précieux de cuistres, brocardé par Molière en son temps. « Une écurie » ou « une coterie » ou encore « un réseau idéologique » (termes de François BAYROU) - dont le formalisme était l’idéologie - les ont introduits sans même un gain de compréhension supérieure, mais seulement pour faire savant et moderne dans l’enseignement du Français.
- Celui-ci est devenu un salmigondis d’ apports linguistiques et médiatiques divers, en un temps où la mode empruntait à tort à la linguistique son schéma d’analyse pour l’appliquer à tout et à n’importe quoi ! . Cela a donné des scories ridicules comme les « didascalies » dans les sujets de Brevet des collèges, à la place de l’expression trop plébéienne sans doute, indications de mise en scène. « Les précieuses ridicules » préféraient « les commodités de la conversation » à la place de « fauteuil » !
- Et cette « bulle spéculative » s’est développée dramatiquement dans la parfaite ignorance du contexte essentiel de tout langage qu’est « la relation d’information », objet de mon article.


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