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Commentaire de @distance

sur Ça chauffe en Iran !


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@distance @distance 20 mars 2010 14:10

Anquetil-Duperron et la première traduction de l’Avesta

En 1723, un Parsi de Surate offrit un manuscrit à un marchand anglais, qui le fit parvenir à la bibliothèque bodléienne d’Oxford : l’Europe apprenait ainsi que le livre de Zoroastre n’était pas perdu. Encore fallait-il l’avoir tout entier sous la main, puis le comprendre, ce qui n’était possible qu’avec le consentement du clergé parsi.
 
Ce fut l’œuvre du Français Anquetil-Duperron (1731-1805), le Champollion des études iraniennes, bien méconnu aujourd’hui, en dépit d’une excellente biographie de Raymond Schwab (1934) et d’une page émue de Michelet.

En 1754, à vingt-trois ans, renonçant à attendre des subsides qui ne viennent pas, il s’engage dans les troupes de la Compagnie des Indes et s’embarque pour Pondichéry avec des compagnons d’armes recrutés dans les prisons. Pour reprendre une expression de Raymond Schwab, la philologie iranienne commence comme finit Manon Lescaut, par un convoi de prisonniers vers les colonies.
 
Anquetil-Duperron traverse à grand-peine et à grand risque une Inde déchirée par la guerre franco-anglaise, puis, jouant habilement des rivalités qui déchirent la communauté parsie de Surate, il vainc les réticences, se fait montrer les manuscrits, expliquer leur écriture et leur langue. De retour en France, le 15 mai 1762, il dépose à la Bibliothèque du roi 180 manuscrits. L’analyse de ces documents lui prendra encore dix ans : sa traduction de l’Avesta, le livre réputé de Zoroastre, paraît en 1771.


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