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Commentaire de Gaëtan Pelletier

sur Sables bitumineux : C'est qui le poisson ?


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Gaëtan Pelletier Gaëtan Pelletier 21 septembre 2010 15:32

@kitamissa
Je suis parfaitement d’accord avec vous. J’ai d’ailleurs écrit une nouvelle de SF sur le sujet.
Une nouvellette, écrite il y a près de 15 ans minimum.

2044

Dans une ville près de chez vous…

 

Les entrailles de la Terre étaient vides de ce précieux or noir qui avait fait rouler les voitures pendant plus d’un siècle, était devenu rarissime.

Quelques années plus tôt on avait créé un programme de production de gaz à partir des déchets humains. Chaque maison était connectée à un immense réservoir où était traité l’or brun transformé en gaz.

Pour vivre, on mangeait énormément de soupe au chou, fèves, etc. , bref tous ces produits qui gonflent. Un compteur était relié au maison, et chaque mois on vous envoyait un chèque pour votre production.

- Chéri, qu’est-ce que tu fais aux chiottes.

- Merde ! Je travaille… Mais pas trop…

Le voisin venait d’acheter la maison. Il s’était endetté. Et pour payer son hypothèque il n’arrêtait pas de manger pour gonfler ses revenus de production d’or brun. Il n’avait pas arrêté d’avaler des produits pour aller aux chiottes. Il est mort dans son lit, le pauvre.

Je ne voulais pas en arriver là.

Et comme tout bon capitaliste, pour me soustraire à la tâche, j’avais acheté une petite usine dans le quartier industriel. 254 sièges. Comme le parlement d’Ottawa.

Mes ouvriers travaillaient assis, les culottes baissées. Pour la plupart, ils lisaient en travaillant.

Je fis le tour, ce matin-là, et vit un de mes ouvriers, le faciès pourpre, en pleine production. Il faut spécifier que l’usine ressemblait davantage à une étable.

Il sortit de l’usine, épuisé, vidé, il fut attaqué par trois voleurs qui entaillèrent ses entrailles et lui volèrent sa précieuse cargaison.

Je me rendis sur les lieux pour l’identifier.

Un belle voiture passa en trombe.

Le luxe n’a jamais eu de pris et n’en aura jamais.

J’étais dégoûté.

Quelques jours plus tard, je vendis ma compagnie Gazanus Inc. pour une bouchée de pain.

Mais je suis resté handicapé : à chaque fois que je lis j’ai envie de courir aux chiottes.

http://gaetanpelletier.wordpress.com/2008/04/08/gazanus-inc/


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