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Commentaire de Ferdinand_Pecora

sur L'esprit de Munich


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Ferdinand_Pecora 2 janvier 2011 00:27

@Zevengeur.

Très intéressant propos. Permettez que je vous reprenne.

« La reprise ou pas du nom d’origine de cette loi importe peu en fait. »

Tout au contraire. Un président américain qui réinstaurerait le Glass-Steagall, avec le caractère et l’intention politique d’un Roosevelt, ferait passer, diplomatiquement parlant, les fuites de Wikileaks pour une blague de collégien.

Rappelez-vous les mots de Roosevelt à Churchill, rapportés dans le « As I Saw it » du fils de Roosevelt : « Churchill, quand la guerre sera finie, il n’y aura plus d’empire britannique sur cette Terre ». L’empire britannique d’alors est le système financier et monétaire international d’aujourd’hui. (Il n’est qu’à lire les réguliers propos d’Ambrose Evans-Pritchard dans le Financial Times pour finir s’en convaincre.) Le Glass-Steagall annula purement et simplement tous les avoirs spéculatifs fictifs de Wall Street, réétablissant l’émission de crédit productif public inscrit dans le Constitution des Etats-Unis.

Un Glass-Steagall réintroduit aux USA, serait immédiatement suivi par son introduction en Russie et en Inde (la Chine le possède depuis fin 90) et ces 4 pays, de par leur poids démographique et diplomatique et l’application d’un Glass-Steagall Global, feraient disparaître, comme en 1933, l’ensemble des actifs pourris au niveau international. Comment ? Pourquoi ? Parce que, encore une fois, réinstaurer le Glass-Steagall n’est pas une mesure technique, mais le signal politique le plus dévastateur qui puisse être fait aujourd’hui envers le système financier et monétaire international. La tragédie, vous l’aurez deviné, c’est que cette prise de position est aussi inéluctable, qu’extraordinairement engageante politiquement. En clair, il faut les tripes qu’exige, parfois, l’Histoire.

"Ceci dit, en effet la réintroduction de cette loi au niveau mondial pourrait faire office de barrière de protection pour éviter une nouvelle crise, idée que j’avais d’ailleurs défendue dans mon article "Crisis what crisis« . [...]

Ce n’est pas ainsi que les choses sont prévues. L’instauration du Glass-Steagall ne se fera jamais SANS un nouveau Bretton Woods, qui instaurerait à son tour le crédit productif public dans les pays participant. Ces trois »éléments« sont un seul et unique acte politique, non des actes économiques techniques. A ce stade de l’Histoire, le Glass-Steagall n’est plus une quelconque »barrière« , c’est une bombe qui fait disparaître le monétarisme keynésien. A l’heure actuelle, hélas, les seuls documents francophones qui expliquent ce que sont en train de faire la Russie, la Chine et l’Inde avec les Etats-Unis sont ceux-là. Je dis »hélas" car on est en train de perdre beaucoup de temps.

En espérant lire vos points de désaccords pour tenter d’y répondre.


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