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Commentaire de Philippe

sur CPE, le silence prudent des patrons...


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Philippe (---.---.36.142) 11 mars 2006 18:50

Triste constat : dans un monde où l’économie de marché est en constante évolution, seuls les pays qui sacrifieront leur politique sociale sur l’autel du profit pourront survivre. A l’inverse, les pays se battant pour conserver un peu d’humanité dans leurs rapports avec les salariés seront balayés par la concurrence...

C’est pourquoi il me semble vain de manifester contre le CPE. Ce n’est que l’arbre qui cache la forêt après tout. En effet, ce contrat n’est que le fruit logique d’une société capitaliste faisant primer l’argent et le profit sur l’homme. La crise que nous vivons depuis le début des années 90 est grave, très grave... trop grave pour que nous puissions nous permettre de nous tromper d’ennemi. Or celui-ci n’est pas tel ou tel contrat mettant à mal le code du travail, mais bien le systéme dont il est une des résultantes.

La triste situation de notre pays n’est pas le fruit d’une quelconque incompétence de nos gouvernants ni de la conjoncture (ou je ne sais quelle autre excuse), loin de là. Elle résulte d’une véritable volonté politique.

Un exemple : La loi « MURCEF » du 11 décembre 2001 faisant sauter les verroux qui limitaient en France la spéculation à la baisse n’a eu que pour conséquence l’attaque de toutes les entreprises du CAC40 qui, pour la plupart, étaient sous évaluées (ex : l’action d’Alcatel a chûtée de 50%). Afin de contrer cela, lesdites entreprises ont dû prendre certaines mesures (on cesse d’embaucher, on recourt aux stages, on investit plus du tout ...). Certaines grandes sociétés ont même utilisé leurs bénéfices afin de détruire leur capital. Ouf...le mauvais cap est passé... mais les mesures restent(ben oui, ça fait des économies). Du coup, en 1996 les bénéfices nets des entreprises du CAC40 s’élevaient à 9 milliards tandis qu’en 2005 ces mêmes entreprises ont réalisé un bénéfice de...75 milliards !!! La bourse, elle, est passé de 2000 à 4500 points. Ainsi, les entreprises n’ont jamais été aussi riches mais n’embauchent toujours pas... la seule chose qui n’a pas encore était remise en cause est le SMIC mais une proposition de loi du MEDEF à ce sujet est en préparation (ben oui, vu que c’est la crise, profitons en !).

N’oublions pas que la France est le pays qui dépend le plus de ses sociétés côtées et de ce lien les conclusions sont faciles à tirées... Ainsi, il devient évident que nos gouvernants construisent une crise de toute pièce afin que les patrons puissent justifier les remises en cause générales.

C’est pourquoi je pense que la France n’a pas besoin de quelques manifestations, mais d’une seule et véritable révolution ! Pour ce faire, il nous faut construire et proposer une alternative crédible, ce que ne font pas les manifestants. Rassemblons nous et battons nous ensemble contre le systéme en général ! Le capitalisme n’est pas une fatalité. Bien sûr, il est difficile pour nous autres, devenus prisonniers de notre confort, d’imaginer qu’une autre société à échelle humaine (et non à celle des multinationales) est possible. Mais rien n’est impossible ! L’histoire nous l’a bien montré. N’oublions pas que pendant des siécles, la monarchie a semblé être le seul moyen de gouverner la France et pourtant cela à changer grâce à une réelle et profonde volonté de changement (mais il est vrai qu’à l’époque, les médias débilisateurs de masses n’avaient pas encore mis en marche leur funeste entreprise).

Rien n’est immuable. Aucun systéme établi ne peut jouir d’une quelconque immunité et celui au sein duquel le manque de confiance en la classe dirigeante ne fait que croître doit craindre pour son avenir.

La précarité n’est pas une fatalité ! Refusons ce monde que l’on essaie de nous imposer !


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