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Commentaire de tikhomir

sur La laïcité ouverte, quelle imposture !


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tikhomir 11 mai 2011 20:00

@Chaos


« La laïcité, c’est pour moi la non soumission de l’Etat à une doctrine religieuse. » : Nous sommes d’accord, mais la laïcité induit normalement la réciproque, à savoir que les religions ne sont pas soumises aux doctrines d’Etat. L’un n’interfère pas dans l’autre.

Je comprend que cela vous paraisse logique à propos des lois républicaine, cela le serait si les « lois divines » étaient valables dans le domaine temporel. Dans certaines religions, ça l’est, dans d’autres non.

Pour faire la distinction entre temporel et spirituel, je vous invite par exemple à lire « De regno » de saint Thomas d’Aquin qui en parle (à replacer dans le contexte monarchique). Ce n’est pas très long à lire et vous le trouvez facilement sur internet et gratuitement.

« ces limites ne pourront pas être efficacement tenues tant que ne sera pas transmis par l’éducation un discours d’acceptation de l’autre »

Nous sommes tout à fait d’accord, mais comment faire quand on apprend aux enfants et au plus grands que « la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres » et donc que chacun est entravé par l’autre ? L’éducation ici a, à mon sens un gros défaut, une grosse lacune.

Pour votre commentaire sur les fois qui se valent, je trouve ça bizarre d’admettre que tuer quelqu’un, ça équivaut à autre chose comme par exemple, aimer quelqu’un.

Développer le concept de la liberté des autres suscitée par la mienne. Oui. Doit-on tous penser de la même façon ? Le chrétien sincère donne sa vie, ce qu’il a, pour les autres normalement et fait ce qu’il peut dans l’optique de « l’amour du prochain ». Personne n’a dit « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés parce que vous pensiez comme moi ». Ainsi, si ma liberté d’agir et de penser, peut-être au service de la liberté de l’autre d’une façon ou d’une autre, très bien. Toujours dans la perspective d’amour, amour au sens général. En Latin on dit plutôt la « caritas » qui reflète mieux le sens de ce que je veux dire et qui a donné des dérivés comme « charité ». Donc, à cet instant ma liberté en tant que ce qu’elle est, est créatrice de (suscite) votre liberté à vous.

Si quelqu’un ne pense pas comme ça, ce n’a pas tellement d’importance, l’amour étant un don total et gratuit, je n’attends donc pas de retour d’ascenseur. S’il y a ce retour, c’est bien, s’il n’y en a pas, tant pis. Je préfère largement construire une société sur ce principe que sur celui énoncé ci-avant qui me semble trop négatif comme je l’ai expliqué.

Pourquoi attendre d’être « confronté à un grand nombre d’opinions » pour accéder à « la religion » et être critique à ce sujet ? Pourquoi cette différence de traitement ? Je vois ce que vous voulez dire à propos des vérités absolues, le risque c’est de prétendre posséder la vérité, mais ceci est dangereux. Mais comme le dit Benoît XVI dans son livre « Lumière du monde » :

« Quand quelqu’un dit ’’je détiens la vérité’’, cela nous fait peur. Nous n’avons jamais la vérité, dans le meilleur des cas c’est elle qui nous a. » Etre membre du Corps mystique du Christ exclut toute possession, y compris la possession d’une doctrine ; prétendre « détenir la vérité » est la plus sûre façon de la perdre, c’est-à-dire d’en sortir. Ce n’est pas nous qui la « détenons », c’est elle qui nous détient, ou plutôt qui nous englobe dans sa communion. Et sa première injonction est de nous prier de ne plus prétendre posséder ou « détenir » quoi que ce soit. Surtout pas... la vérité.

Normalement, le chrétien qui élève ses enfants, doit le faire dans cet esprit et donner cet esprit critique, simplement parce qu’à l’image de l’Eglise, il sait qu’il ne détient pas la vérité. Il est tout à fait légitime d’avoir un esprit critique, même à propos de sa religion et celui qui ne l’aurait pas serait un bigot mouton... Bof. Avoir l’esprit critique ne signifie pas critiquer en permanence, mais se poser les bonnes question sur ce que l’on dit, ce que l’on fait et réfléchir sincèrement à tout ça.

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