• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de AniKoreh

sur La France a peur


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

AniKoreh AniKoreh 19 août 2011 12:53


Russia Today, de plus en plus incisive, pulvérise le mur du silence, et met les points sur les « i » !!



Traduction de l’entretien par : Dorian Sarcastique Wolfescu chez Fukushima Informations.

Journaliste : Bien que le désastre nucléaire de Fukushima au japon ait majoritairement disparu des unes des journaux, du moins ici aux USA, la crise continue et est, à priori en train d’empirer. Voilà ce qu’un témoin spécial au Parlement japonais a dit fin juillet au sujet de nouvelles mesures de radiation :

Dr. Tatsuhiko Kodama  : « Mon équipe au Radio-isotope center (Centre de radio-isotopes, de l’Université de Tokyo) a décidé de mesurer et de calculer la quantité totale de contamination radioactive en faisant appel à toute notre expertise du sujet. Nous avons trouvé que la quantité totale des fuites était à peu près 29,6 fois plus grande que la contamination due au bombardement nucléaire d’Hiroshima. Si on considère que le contaminant de base était de l’uranium, nous pensons que la quantité de fuites représente environ 20 fois ce qui a été libéré par la Bombe de Hiroshima ».

Journaliste : On nous a aussi rapporté que le sol sous la centrale endommagée était en train commencer à se fissurer tandis que les cœurs fondus sont en train de s’enfoncer, et de la vapeur mortellement radioactive pourrait s’échapper de ces fissures, ce qui entrave les efforts déployés pour contenir la crise. Un employé anonyme de Fukushima aurait envoyé un mail à un ami un peu plus tôt dans le mois :

Le Mail : « Un grand nombre de fissures sont apparues dans le sol et de la vapeur dense s’en échappe. C’est tellement brumeux ici que je ne peux rien voir. Il semblerait qu’une réaction nucléaire se produise à l’intérieur du sol. Maintenant nous évacuons. Faites attention à la direction du vent. »

Journaliste : Donc, que se passe-il exactement là bas ? Et pourquoi ce silence des médias sur ce désastre nucléaire dont la sévérité va en s’accroissant ? Avec nous, pour nous proposer quelques réponses, Paul Gunter, spécialiste en matière de réacteurs de Beyond Nuclear, bon retour parmi nous..

Paul Gunter : Merci encore de nous recevoir ,Tom..

Journaliste : J’apprécie beaucoup que vous soyez ici, bien que ça soit une honte que tout ceci continue...

Paul Gunter : 160 jours maintenant.. !

Journaliste : En fait, la vidéo que l’on vient de montrer, avec la personne qui témoignait, m’a été envoyée par un ami japonais qui habite à Tokyo, ils commencent réellement à s’inquiéter là bas, je veux dire ... Bon, des fissures sur la centrale, de la vapeur radioactive qui en sort, ça ressemble beaucoup au ’syndrome chinois’, le cœur qui fond et descend dans le sol jusqu’à rencontrer les aquifères..

Paul Gunter : Oui, c’est clairement quelque chose qui nous préoccupe depuis un certain moment. Nous savons pour l’instant qu’il y a eu trois fusions de cœurs sur les 6 réacteurs, et que les cuves ont été percées, maintenant, à ce qu’il semblerait, le corium, le cœur fondu aurait percé le sol de béton du réacteur, ou des réacteurs, et se serait enfoncé dans le sol. En rencontrant l’eau du sol, cela crée de la vapeur. Les mesures que nous avons à l’heure actuelle suggèrent que... c’est énorme, ça dépasse les maximums des instruments de mesure utilisés par les travailleurs, soit plus de 10 Sv/h. Donc, à l’heure actuelle, il semblerait que...

Journaliste : 10.000 mSv/h !

Paul Gunter : C’est un million de millirems. Et 500 rems, c’est la dose mortelle. Et là, c’est 1000 rems qui sortent de ces fissures, donc nous voyons que des doses comme celles-ci peuvent causer des accidents mortels en quelques jours.

Journaliste : Remettons les choses dans le contexte pour que les gens puissent comprendre. Donc c’est un million de millirems. Combien de millirems représente par exemple une radiographie panoramique des dents ou une radiographie thoracique ?

Paul Gunter : La dose maximale pour le public, c’est 100 millirems par an. Et là c’est un million de milirems par heure. Ce sont des doses létales qui sortent du sol. Ils cherchent à contenir cet accident en construisant des tentes par dessus les réacteurs, ce qui est un peu absurde, et montre qu’on est à un point ou on emploie des mesures désespérées.

Mais maintenant la vapeur radioactive remonte du sol par des fissures autour des constructions, ce qui signifie que cet accident est maintenant, clairement, sérieusement, bien plus hors de contrôle que ce qu’on veut bien admettre...

Paul Gunter : Vous savez, nous avons étés impliqués dans une audition de la NRC (U.S. Nuclear Regulatory Commission) le 28 juillet de cette année, où la NRC a grosso-modo admis que les fragments de combustibles retrouvés jusqu’à 2,5km (1,5 miles) de la centrale ne provenaient pas de l’explosion des piscines de combustible usé, qui étaient en hauteur des bâtiments, la NRC a admis que ces fragments avaient éjectés des cœurs des réacteurs pendant ces explosions. Et donc, nous continuons à voir des histoires de radioactivité aérienne qui arrive jusqu’à la côte ouest des Etats-Unis...

Journaliste : Selon le Los Angeles times : Des isotopes radioactifs détectés qui proviendraient de Fukushima, euh le 35S qui dérive du 35Cl.. ?

Paul Gunter : Oui, à cause du fait qu’on a versé de l’eau de mer sur ces réacteurs dans les premiers jours. Et le problème est - et nous l’avions signalé lors de notre première interview avec vous -, c’est que la première chose qui est contrôlée dans ces accidents nucléaires est l’information. Et maintenant, au bout de 160 jours d’accident, tandis que ça empire encore, on constate encore que l’information est retenue, qu’il y a un délai énorme de plusieurs mois avant que l’on comprenne ce qui se passe.

Journaliste : " Et pourtant, cet homme qui a dit devant le Parlement qu’il y avait entre 20 et 29 fois plus de radioactivité relâchée que suite à Hiroshima, ça a horrifié, scandalisé les Japonais, ça a été énorme au japon, fait le tour de tous les médias japonais, et je n’en ai pas vu mention, même pas une seule ligne ici aux US. Donc, la rétention d’information, se fait-elle là bas, ici ou aux deux endroits à la fois ?

Paul Gunter : C’est l’industrie nucléaire globale qui contrôle les médias, les ondes. Nous dépendons à l’heure actuelle des médias indépendants comme votre émission, youtube, les blogs, c’est là que l’information sur Fukushima se trouve en premier !

Journaliste : Juste pour clarifier, durant la dernière minute que nous avons, dans le ’syndrome chinois’ que nous voyons en ce moment apparemment à Fukushima, le réacteur, euh, le cœur fond et perce la cuve, perce la cuve de confinement, et s’enfonce dans le sol. Et si il était par exemple au Nevada, ça ne serait pas trop grave, il s’enfoncerait juste dans la poussière et resterait là pour toujours, mais si il rencontre un aquifère, il explose. Est-ce que c’est vrai que presque chaque centrale nucléaire aux USA, ou dans le reste du monde, est construite à proximité de réservoirs d’eau ou d’aquifères car ils l’utilisent pour refroidir la centrale ? Est-ce que ce n’est pas un système complètement intrinsèquement fou ?

Paul Gunter : C’est certainement intrinsèquement dangereux. Et une fois que c’est hors de contrôle, les conséquences sont inacceptables. Le gros problème à l’heure actuelle est que nous ne savons pas, car nous n’avons pas vraiment d’information sur la température du corium. Si il est suffisamment chaud, il peut séparer l’oxygène de l’hydrogène de l’eau, ce qui créerait une explosion souterraine...

Journaliste : « OK merci beaucoup Paul. »

Paul Gunter : « Ouais, non au nucléaire. »

Journaliste : « Bien, donc le reste du monde des médias ignore Fukushima, nous gardons l’œil dessus, et rassemblons les dernières nouvelles sur cette tragédie globale. »

 


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès