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Commentaire de FRIDA

sur Arabe et Athée… et Histoire du voile


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FRIDA FRIDA 1er novembre 2011 16:21

 @Lorelei

Je vais développer une chose peu discuter même par les imams auprès des croyants (il ne faut pas faire naître le doute), c’est le contexte historique des versets.

D’abord, le prophète dans sa première phase n’a pas à chercher à imposer l’islam mais de lui faire une place parmi le polythéisme de l’époque, dans l’indifférence, voire le mépris (le monothéisme était connu de part la présence de tribus juives, ce ne fut pas un problème pour les arabes de l’époque, un de plus ne change rien à la donne), mais ensuite il a commencé à dénigrer les dieux et ridiculiser les croyances des ses compatriotes. C’est l’acte qui a déclenché l’hostilité de sa tribu. Enfin, quand l’hostilité s’est installée et après maintes tentatives de conciliations toutes refusées par le prophète, ils ont décidé de le tuer et il a fui pour sauver sa vie. Donc, il existe des versets datant de cette époque, où il fut parfois tenté de céder et de reconnaître même des divinités arabes sur le même plan que Allah, et d’un coup remettre en cause le fondement de son message : l’unicité de d’Allah. En résumé, il est revenu sur ce qu’il avait dit. Cet épisode n’est pas très diffusé, il n’est pas connu par la majorité des croyants, et c’est le cas aujourd’hui même de certaines personnes bien informées de la religion. Un fait historique qui a été romancé par Salman Rushdie, dans son livre les « Versets sataniques  » et qui a déclenché l’ire des Ayattollah. Je passe sur les toutes sortes d’hypothèses et interprétations pour sauver la face. Toujours est-il quand il s’est retrouvé à Medine (ex Ytribe, il faut remarquer qu’il renommait tout, il changeait souvent le nom des gens), il ne s’est plus embarrassé de déclarer une guerre bien ouverte contre sa propre tribu. C’est la première période mecquoise, qui nous donne des versets plus tolérants, spirituels, de genre « chacun sa religion, vous avez votre religion et j’ai la mienne  ». Chose qui n’a plus été appliquée quand il a conquis Mecque, puisque la sécurité des personnes fut assurée par la conversion.

On voit bien que quand le contexte lui a donné une autre posture et ce qui a été proposé comme une simple invitation avant qu’il n’ait prit la stature de chef de guerre et chef politique et religieux, s’est finalement imposé par la contrainte. Dès qu’il a consolidé son pouvoir, rien ne pouvait l’empêcher d’imposer ce qu’il désirât. Le vin en est un autre exemple, on trouve des versets où l’on est face à une simple invitation et d’autres qui formulent un interdit bien clair.

C’est très intéressant de lire l’histoire et le contexte des « révélations », cela peut relativiser effectivement certaines prises de position. Seulement, on ne peut pas épurer le coran des versets problématiques et controversés ou en essayant de lui donner une nouvelle lecture.

Il y a également des versets qui donnent l’ordre de se soumettre aux chefs « spirituels » des croyants qui sont en charge de protéger et de sauvegarder le dogme. Il n’y a pas réellement beaucoup de différence dans le dogme des sunnites, la différence notable existent entre le chiisme et le sunnisme et là, la différence est d’ordre dogmatique.

Mais il n’y a pas que l’histoire et le contexte qui pose problème. Il faut aussi maîtriser la langue et la grammaire. Et quand je parle de la langue, c’est une langue quasi étrangère pour les arabophones, même ceux qui maîtrise la langue arabe classique. Il y un ensemble de vocabulaire qui n’est plus utilisé dans la langue arabe. Il faut être un philologue de la langue arabe de la période présilamique pour pouvoir deviner le sens et parfois les sens (selon le discours) d’un mot, et pouvoir comprendre une phrase. Sans oublier bien sûr les méthodes d’interprétation (comme c’est le cas face à n’importe quel texte ambigu), doit-on opter pour une interprétation littérale et stricte, ou une interprétation téléologique. Mais suivant quelles méthodes, qui les fixes et ainsi de suite.

Rien n’est simple, et ce n’est même évident d’avoir une majorité, un consensus, ne parlons pas d’unanimité. Généralement, un dogme ou une école (sunnisme) a été choisi par le chef (un sultan, un prince etc), la population n’avait qu’à suivre. Ceci a généré des difficultés, puisque ceux qui ne se sentent pas en phase avec le choix du chef, il leur restait l’exil, ou la pratique clandestine, ou encore la révolte.

C’est un peu long, mais je souhaitais être plus explicite sur la difficulté d’emprunter le chemin des islamistes. Ils invitent souvent les gens à débattre sur le plan religieux. Et deux situations se dessinent, soit l’on est aussi retord qu’eux, avec une solide connaissance de la religion, et c’est le clash, l’impasse, soit on manque d’informations historiques et théologiques et on se met en difficulté. Le mieux est de parler le langage que l’on maîtrise.

Pour terminer, mon commentaire, que vous suggère ce genre de site

http://www.sajidine.com/famille/femme/conseils-hijab.htm

que dites-vous du verset qui somme les femmes du prophète de ne pas quitter leurs foyers et les croyants par mimétisme l’appliquent aussi aux autres femmes, et qui donne raison aux adeptes du voile intégrale, verset 33 sourat Al Ahzaab (33).


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