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Commentaire de guylain chevrier

sur Mélenchon et la laïcité : le démagogue à la boîte d'allumettes


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guylain chevrier guylain chevrier 19 avril 2012 16:05

Les réactions à mon article son contrastées, avec beaucoup de contradictions et de questionnements, car Mélenchon même parmi ses électeurs en fait pas concorde, ni unanimité, mais il ratisse large à la mesure de ses incohérences et ça fonctionne car il y a une telle attente d’une autre façon de faire et de voir la politique, qu’il en bénéficie opportunément en sachant en jouer.

Ceci étant,bien sûr à Marseille pas un mot du communautarisme qui mine la ville et d’un islam qui sépare au lieu d’unir autour de la République, régulièrement attaquée par les tenants officiels de cette religion contre l’intérêt des musulmans eux-mêmes, surtout aussi prêt de ce qui se joue de l’autre côté de la Méditerranée, c’est une faute grave de Mélenchon qui engage des libertés largement hypothéquées. Si l’humanisme reste une valeur, une pensée qui a un sens, c’est de ne surtout pas simplifier à l’extrême les contradictions qui secouent notre société, car cela va dans le sens d’opposer les Français entre eux, et aussi les étrangers, par un manichéisme qui relève du dogmatisme mieux à même il est vrai de rassembler car il est, c’est sûr ,plus difficile de tenir une attitude de mesure et de tempérance, sur ce genre de sujet, que de jouer l’offense, le ressentiment, la colère contre la colère, pour faire qu’on s’en trompe de tous côtés, une démagogie contre l’autre. Pour emporter le morceau, il faut une victime, un bourreau désigné et un sauveur qui en découle tout naturellement, et ça marche car la nature a horreur du vide, et il manque une recomposition à gauche qui nous fasse revenir une vraie organisations révolutionnaire de notre temps, remettant le système en cause globalement, pour inventer une nouvelle réponse fondée sur les libertés, l’Etat de droit, et la propriété collectives des biens sociaux. Le genre de simplification qu’utilise Mélenchon, mêlée de bons sentiments, fait la réussite de la potion qui aveugle derrière l’affect qui unit et fait se sentir au chaud parmi une foule dont les citoyens qui s’y rassemble en perdent le contrôle derrière le bonheur de faire corps, mais pas sans risques. Il y a dans tout cela des relents de ce désir perdu de se retrouver, même si c’est une illusion ,comme à la belle époque d’une union de la gauche, dont Mélenchon serait une sorte de synthèse, mais malheureusement, avec au rendez-vous du pouvoir les mêmes travers et désillusions. Une jeune fille me disait récemment : mais vous ne comprenez pas, il y a si longtemps qu’on a pas pu se retrouver comme ça dans des meeting, pour les gens de gauche c’est important, ça fait du bien… Tout est dit !

Rappelons-nous ce que signifie l’ostracisme : c’était avant tout pour les Grecs le souci de ne pas se laisser griser par un stratège qui était d’autant plus dans le viseur qu’il était aimé, car ce qui était redouté plus que tout, c’était justement que les citoyens perdent de vue l’essentiel, leur libre-arbitre et avec lui la démocratie, à la faveur d’un démagogue habile qui savait se faire aimer, et que du coup, ils ostracisaient. Un sujet à méditer pour les électeurs qui comptent voter pour ce candidat ce dimanche.


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