Merci, d’après l’article qui suit, qui partage votre avis sur le caractère improbable du vote de ladite motion, il y a tout de même des signataires appartenant à la troïka :
Plusieurs élus de l’Assemblée Constituante, dont quatre élus du Forum
démocratique pour le travail et les libertés (Takattol) et le groupe
parlementaire du congrès pour la république (CPR), ont quitté
aujourd’hui la séance plénière pour protester contre le refus du
président de la constituante de mettre l’affaire de l’extradition de
Baghdadi à l’ordre du jour.
Des élus du Takattol et du CPR ainsi que tous les élus du “bloc
démocratique” rejoint par des élus du mouvement Wafa (ex-CPR), des élus
de Al Aridha et de certains élus indépendants ont refusé de réintégrer
la salle et ont tenu une réunion dans les couloirs de l’assemblée pour
rédiger une demande de motion de censure contre le chef du gouvernement.
Selon nos informations, communiquées par plusieurs élus signataires,
78 élus ont déjà signé. Les signataires se composent ainsi : 31 élus du
bloc démocratique, 12 élus du groupe Wafa de Abdelraouf Ayadi (ex-CPR),
12 élus de Al Aridha et 24 élus répartis entre CPR, Takattol et
indépendants.
Comme le stipule l’article 19 de la Loi constituante n° 2011-6 du 16
décembre 2011, relative à l’organisation provisoire des pouvoirs publics
“Une motion de censure du Gouvernement ou d’un ministre peut être
mise au vote, suite à une demande motivée présentée au président de
l’Assemblée Nationale Constituante par un tiers des membres au moins
[NDLR : 73 élus]“.
Le retrait de confiance se fait quand à lui par la majorité absolue des membres de l’Assemblée [NDLR : 109 élus]
“A ma connaissance aucun élu du CPR n’a signé cette demande. Le
parti est contre l’idée d’une motion de censure qui ne sert en aucun cas
les intérêts suprêmes du pays. Nous sommes par ailleurs déterminés à
demander des comptes au chef du gouvernement pour ce que nous
considérons comme une atteinte à la souveraineté nationale et une
transgression flagrante des règles de fonctionnement des institutions
républicaines. Ennahdha doit prendre ses responsabilités” nous a déclaré un haut responsable du CPR sous couvert d’anonymat.
Dans les coulisses du parti certains estiment que seule la démission
du Premier ministre Hamadi Jebali pourrait désamorcer cette crise.
Ennahdha prend très au sérieux la fronde au sein de l’Assemblée
constituante et tente par tous les moyens d’apaiser la tension entre la
présidence et le chef de l’exécutif. Des tentatives officieuses sont
faites pour essayer de trouver un moyen de calmer le jeux.
Un cadre du parti toujours sous couvert d’anonymat ironise : “on
reçoit des dizaines de SMS et de coups de fils d’apaisement de la part
des cadres du parti Ennahdha. Il faut qu’ils le fassent publiquement
pour qu’on puisse croire en leur bonne volonté”
Bien que improbable, si la motion de censure contre le chef du
gouvernement récolte le vote d’une majorité absolue (50%+1) de députés,
ce dernier est considéré démissionnaire. “Le Président de la
République chargera la personnalité la plus à même, de former un nouveau
gouvernement, qui requerra la confiance de l’Assemblée Nationale
Constituante dans les mêmes délais et selon les mêmes procédures
mentionnés à l’article 15 de la présente loi.” stipule la Loi la relative à l’organisation provisoire des pouvoirs publics.
En cas de non-obtention de la majorité requise, la motion de censure
du Gouvernement ne peut être à nouveau mise au vote qu’après 3 mois.
Source : http://nawaat.org/portail/2012/06/26/tunisie-hamadi-jebali-menace-par-une-motion-de-censure/