De Gaulle, il ne manquait plus que lui. Je vous signale que c’est en grande partie grâce au statut de héros de guerre qu’avait Pétain dans l’imaginaire français que le gouvernement fantoche de Vichy a pu être formé. C’est aussi grâce à un statut de ce genre que De Gaulle s’est empoché le pouvoir en 58 grâce à une rébellion qu’il trahira par la suite.

C’était ce qu’il fallait démontrer, les guides bien-aimés ne sont jamais éternels. Non seulement, ils meurent physiquement un jour ou l’autre mais aussi, très souvent, tellement que l’on pourrait y voir une règle, leurs belles consciences entrent en coma végétatif au fil du temps et finissent par achever les rêves qu’ils ont eux-même promu.
Asselineau est dans la ligne des adorateurs de ce genre de grandes figures qui tournent aux épouvantails dès qu’ils s’y sentent autorisés par la commodité de l’exercice de l’autorité.
Le fond du discours d’Asselineau est réactionnaire et autoritaire, les deux mamelles d’un gaullisme qui n’a rien a voir avec les origines de la résistance puisque né en 58. Comme beaucoup de militaires, De Gaulle a fait les bons choix quand les valeurs étaient claires et lui était jeune puis a trahi tout ce qu’il pouvait trahir dès qu’il s’est retrouvé confronté à la complexité de la société civile et en plus, devenait vieux, limite gâteux dans son cas.

L’héritage de de Gaulle ? Une constitution qui ne nous laisse qu’à peine respirer, une vision mégalomane de la grandeur française, une guerre civile qui ne s’est jamais éteinte, la ghettoïsation d’une partie de la population, l’établissement d’une morale étouffante protégée à coups de matraque, etc... jusqu’à Sarkozy qui s’en est réclamé, évidemment.

Moi aussi, je suis français et, comme Asselineau, je vénère l’esprit de résistance mais je vomis le De Gaulle qui a tenu les rênes des affaires politiques françaises pendant toutes les années 60. Si vous voulez réhabiliter sa figure, essayez au moins de ne pas manipuler l’Histoire de France.