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Commentaire de Onecinikiou

sur Sectes et mouvements d'extrême droite


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Onecinikiou 16 septembre 2012 23:01

@ Epicure,


Vous ne faites que vaticiner. Rien, aucune argumentation tangible ne vient contredire la réalité irréductible, incontournable, selon laquelle la collaboration fut déjà le fait d’individus qui, pour la plupart, majoritairement, au cours des années précédant la débâcle de 40, étaient issus des rangs de la gauche antiraciste, radicale et socialiste. Ne vous en déplaise. Zemmour sur ce point à parfaitement raison, et déjà parce qu’il ne fait que reprendre le travail considérable d’un Epstein sur ce sujet, qui jusqu’à présent et à ma connaissance n’a jamais été pris en défaut ni contesté.

L’autre réalité, en effet, est que nous vivons depuis le sortir de la guerre dans une histoire mythifiée - pour ne pas dire revisitée - de la résistance et, concomitamment, de la collaboration, racontée par les vainqueurs d’alors, principalement communistes. 

Ce qui n’est aucunement contradictoire avec 4 faits majeurs qu’il convient de rappeler pour rétablir la matérialité des faits, déconstruire l’idéologie dominante, et démystifier ô combien l’histoire officielle et en tous les cas communément admise par nos idiots utiles :

1/ La plupart des résistants authentiques qui dès Juin 40, et d’abord par patriotisme, partent immédiatement à Londres (de Gaulle le rappelle lui-même admirablement dans ses mémoires), sont issus des rangs de ce que l’on nommait hier, comme encore aujourd’hui, l’extrême-droite nationaliste : Action française, Cagoule, Camelots du Roi, Maurrassiens etc... Pour preuve : Henri Frenay, fondateur et dirigeant de Combat, le plus important des huit grands mouvements membres du Conseil National de la Résistance, était lui-même un catholique traditionaliste, proche des cercles nationalistes maurrassiens. 

Rappelons à cette occasion, toujours dan le but de complexifier un peu plus l’histoire qu’elle ne le fut par nos arrangeurs professionnels, souvent résistant de la 25ème heures et/ou en pantoufles, le parcours pour le moins extraordinaire d’un joseph Darnand, cagoulard, membre de l’Action française, fondateur et dirigeant de la Milice française où il se fourvoya, figure illustre de la collaboration, fusillé en 45 à la libération, et pourtant : héros de la première ET deuxième guerre mondiale, maintes fois décoré et blessé au combat (plusieurs citations à l’ordre de l’armée, ce qui est rarissime pour un simple soldat du rang), qui a reçu la médaille militaire des mains de Pétain en 1918, Légion d’honneur des mains du Président de la République Poincaré en 1927 (qui vu en lui un « artisan de la victoire »), fait Officier de la Légion d’honneur en février 40 pour fait de bravoure après avoir arraché le corps de son capitaine des mains de l’ennemi derrières ses lignes, et nommé « premier soldat de France » pour ce fait d’héroïsme. Fait prisonnier et évadé en aout 40. Ce qui fit dire tout à fait paradoxalement de Bernanos à la libération que « s’il y avait eu plus de Darnand en 1940, il n’y aurait pas eu de miliciens en 1944 ». La messe est dite...

Cela prouve bien que l’on pouvait tout à fait concilier combat politique très engagé à ce que les bonnes âmes moralisatrices de la gauche bien-pensante nomme d’extrême-drote (un marronnier), et combattre impitoyablement l’ennemi qui envahissait votre pays, fut-il allemand et nazi, dès que votre devoir et patriotisme vous le commandait. Ce qui ruine et discrédite totalement le postulat fallacieux et mensonger selon lequel l’extrême-droite française fut la meilleur alliée d’Hitler et de ses corollaires. Voilà, définitivement, la réalité de l’ambiguité incroyable de cette période, et il n’y a que les incultes, les lâches, les soumis ou les imbéciles pour prétendre du contraire. Et vous serez nécessairement l’un de ceux-là, M. Epicure.

2/ Le plupart des collabos de Vichy le furent, comme il vient d’être dit, de ceux des rangs de la gauche radicale, voire même anciennement communistes. Déat, Doriot, Laval (mais aussi Bousquet, Papon etc...) sont les plus emblématiques. 

3/ Les pleins pouvoirs octroyés légalement au Maréchal Pétain le furent par les mêmes parlementaires exactement qui portèrent au pouvoir le Front populaire quelques années plus tôt. Les communistes exceptés, puisque ceux-ci furent démis de leurs mandats suite à la dissolution du Parti communiste français pour... intelligence avec l’ennemi et démoralisation !

4/ L’appareil communiste français, nous le savons désormais, était à la botte du PCUS et des directives de Moscou, qui, rappelons-le, avait signé un pacte de non-agression avec l’Allemagne nazie dans les semaines précédentes l’entrée en guerre (et pour cause). Par conséquent il est parfaitement légitime et historiquement fondé de rappeler les tentatives de démoralisation de l’armée française, les campagnes de sabotage et de démobilisation savamment orchestrée par le PCF tout au long de la drôle de guerre, qui conduisit justement le parlement à démettre de leurs fonctions les parlementaires communistes et à dissoudre le Parti éponyme. 

Comme de rappeler, une fois le pays à genoux et l’armistice signé, de la part de l’organe de presse du PCF, L’Humanité (alors clandestine pour les raisons précitées), les appels réitérés de fraternisation avec les soldats allemands qui déferlaient alors sur le territoire de nos ancêtres. C’est seulement à la suite de Barbarossa et l’invasion de l’URSS par les forces hitlériennes que les communistes, il est vrai, se sont jetés à corps perdus dans la résistance. Encore qu’ils avaient reçus préalablement ordre de le faire là encore par Moscou et l’Internationale communiste, ce qui rétrospectivement relativisent d’autant leur supposé sincère patriotisme envers la patrie qui les avaient pourtant vu naitre... Pour preuve, un Maurice Thorez figure de proue et figure historique incontestable du mouvement ouvrier français, alors Premier secrétaire du PCF, condamné à mort par contumace pour avoir déserté son régiment en Octobre 40 et passé les lignes ennemis pour rejoindre Moscou (où il y passa la guerre) et ce alors même qu’il venait d’y être mobilisé suite à la déclaration de guerre. On a connu plus sincère patriote...

Sur l’ensemble de ces suggestions, j’attends avec une impatience non-dissimulée que vous veniez les contredire méthodiquement, sources dûment référencées et raisonnement rigoureux à l’appui.



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