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Commentaire de Fergus

sur Le Pacte budgétaire européen


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Fergus Fergus 3 octobre 2012 11:46

Bonjour, Salim.

Votre argumentaire est très bien construit et je l’approuve à titre personnel. Cela dit, que peut-on faire dans l’immédiat, dans la mesure où le TSCG sera adopté par tous les pays européens, faute d’une opposition structurée et puissante ?

Que pensent les peuples européens ? Grosso modo, que ce n’est pas au milieu du gué qu’il faut changer de route, et c’est pourquoi ils approuvent assez largement ce TSCG, certes de manière contrainte mais persuadés que le rejeter conduirait à de graves déboires pour le pays qui se risquerait à un vote négatif, les marchés à l’affût n’attendant que cela pour lancer sur les imprudents des attaques spéculatives d’envergure.

A titre personnel, j’aurais voté contre ce traité, mais à condition que la France ne soit pas isolée dans cette voie car alors elle serait en grand péril de dérive à l’espagnole. On peut évidemment choisir la théorie du chaos en partant du principe que cela conduirait à l’éclatement de la zone euro, voire à celui de l’UE ; avec à la clé une opportunité de reconstruction allant dans un sens plus favorable aux intérêts des classes populaires. Une option que me tenterait beaucoup si j’étais en situation de peser. Mais en reconnaissant qu’il s’agirait là d’un pari très risqué qui pourrait conduire à des tels désordres que cela donnerait la possibilité à la droite dure de remettre la main sur le pouvoir et d’imposer un régime encore plus autoritaire et inégalitaire.

C’est pourquoi je pense qu’il ne faut pas s’arrêter à cet épisode. Le TSCG voté, les carottes ne seront évidemment pas cuites, et c’est pourquoi il faudra peser de toutes nos forces pour que, malgré ce traité, soient prises deux mesures urgentes : 1) l’annulation de la partie de la dette des états liée aux spéculations financière ; 2) l’assouplissement des conditions de retour à l’équilibre des comptes, notamment par un étalement dans le temps du retour à cet équilibre.

Cela implique une mobilisation forte que l’on ne voit pas réellement venir encore, seules les forces de gauche radicale politisées étant pour l’instant dans la rue, du moins en France.

Un dernier mot pour illustrer mon propos : dans un commentaire récent, un lecteur d’AgoraVox a considéré comme contradictoires deux récents sondages, l’un donnant 34 % en faveur du OUI au TSCG, et l’autre 65 % de NON à Maastricht si l’on devait revoter cette pierre angulaire de l’Europe libérale. Il n’y a pourtant aucune contradiction dans ces deux chiffres. Que montrent-ils ? Tout simplement que si c’était à refaire, les Français rejetteraient cette Europe libérale, mais que, le vin étant tiré, ce n’est pas maintenant que l’on peut casser le mécanisme. Bref, les ils réagissent comme des copropriétaires qui ont voté des gros travaux sur le bâti de leur immeuble et à qui l’on demande une rallonge pour les finaliser, faute de quoi tout sera arrêté et l’édifice déclaré en péril.

On peut regretter que nos concitoyens réagissent ainsi, mais ils sont actuellement majoritaires à penser ainsi. D’où la nécessité d’un long travail de pédagogie débarrassé des anathèmes trop fréquents et des propos péremptoires. Les opinions ne se gagnent que sur des compromis !


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