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Commentaire de Pilou Camomille

sur Etienne Chouard, Don Quichotte des temps modernes -V (Fin)


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Captain Marlo Pilou Camomille 9 juillet 2013 18:40

Chouard est un chercheur. Il partage ses découvertes et ses interrogations avec ceux qui sont convaincus qu’il est quelqu’un d’honnête et de citoyen dans sa démarche.

Ils ne lui demandent pas de ne jamais se tromper, mais de ne pas les tromper, ce qui est bien différent. Il n’est en rien le gourou d’une secte, mais il tombe pile poil à un moment crucial de notre histoire...

Si autant de gens s’intéressent à ses recherches, c’est que beaucoup constatent amèrement une perte du contrôle citoyen sur les décisions politiques.

Cette dilution de la démocratie et cette perte du contrôle citoyen remonte aux origines de la construction européenne, qui est d’abord un transfert massif de souveraineté, qui s’est fait en cachette, dans le dos des peuples européens, sous la houlette des USA, et pour le plus grand bénéfice de la finance et de Monsanto and Co.

Mais il a fallu le referendum de 2005, et le non respect du NON en 2007 par Sarkozy aidé par le PS, pour que nombre de citoyens se rendent compte que les élus se foutaient de leur avis comme de leur première chemise, et découvrent depuis, qu’ils peuvent voter X ou Y, rien ne change, sinon en pire.

C’est de cette découverte que date la méfiance, pour ne pas dire, l’allergie de plus en plus massive à la démocratie représentative, et la recherche de la démocratie directe, sur laquelle les citoyens auraient prise.

C’est le réflexe normal de tout citoyen quand il découvre qu’il vit en dictature, que les décisions sont prises ailleurs, à la BCE, à Bruxelles, au FMI, par des gens cooptés, non élus, bénéficiant d’une immunité en béton et indéboulonnables.
 Bien plus irréversibles que nos élus qu’on n’est pas obligés de réélire.

Et qu’ils découvrent que les élus sont justes des employés chargés de la mise en oeuvre, à qui on laisse royalement le droit de régler les problèmes sociétaux et quotidiens, du mariage pour chacun à l’emplacement des radars sur les routes.

J’ai découvert Chouard en 2005, sur France Inter, dans le débat sur le TCE, où seul face à la nuée des pro- oui-oui, il essayait de mettre les citoyens en garde contre ce texte.

Il n’a pas cessé depuis, de chercher, de lire, de fouiller, de réfléchir et de faire part de ses découvertes. Il a épluché attentivement le Traité de Lisbonne et ses effets pervers.
Sa vidéo « Les 10 raisons de sortir de l’ UE » me semble toujours d’actualité.

Les Français sont un des peuples les plus politisés du monde, ils ne sont pas devenus a-politiques, ils sont dégoûtés de la politique, ce qui n’est pas du tout pareil.

Le pouvoir ne rend pas fou, à moins de considérer que Mendela ou Chavez étaient givrés.

Le pouvoir peut se réguler, se contrôler, en interdisant le cumul des mandats, en limitant les mandats à 1 ou 2, et basta. En vérifiant régulièrement qu’il n’y a pas de conflits d’intérêts. En introduisant le referendum à questions multiples. En reconnaissant le vote blanc. En interdisant les élus condamnés pour corruption de se présenter définitivement à des élections.

Mais pour obtenir cela, il faut récupérer la démocratie et les droits régaliens qu’on a refilés aux instances de l’ Union européenne.

La démocratie est liée au « demos », au peuple. Le peuple se définit d’abord par la Nation, qui a des frontières. S’il y a bien un peuple français, il n’y a pas de peuple européen. Juste une mosaïque d’histoires, de langues, de cultures, d’économies et d’intérêts stratégiques différents.

Il ne peut pas y avoir de démocratie , ni française, ni européenne dans le cadre des Traités, qui n’ont qu’une obsession, supprimer les Nations et les frontières.

L’alternative démocratique en Europe, c’est autre chose, dont l’exemple nous est donné par les pays d’Amérique du Sud, qui luttent depuis des décennies pour leur indépendance vis à vis de l’ impérialisme des USA, de la banque mondiale et du FMI.

Pays indépendants et souverains, ils signent entre eux des accords de coopérations qui garantissent le respect de leurs intérêts mutuels, et pas ceux de Goldman Sachs.


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