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Commentaire de Bubble

sur Anamnèse


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Bubble Bubble 17 janvier 2014 09:49

Bonjour, vous êtes bien plus lisible que Mr. Tarrier et c’est tout à votre honneur.

Je reprend un peu les arguments déployés sur son dernier article :
-> Déjà, d’accord sur les points 3,4 et 5. L’élevage intensif, les pratiques comme la corrida sont pour moi le problème majeur.

-> La conscience ici est décrite par la présence de substrats neurologiques ; est-ce donc sur ce critère que vous décidez de la séparation entre ce qui est mangeable et ce qui ne l’est pas ? Il est vrai que sous ce point de vue, la douleur est une information nerveuse relayée de la partie du corps en danger au cerveau, donc seuls les animaux conscients sont capables de ressentir la douleur. Pour autant, ressentent ils tous la souffrance, par exemple le mal être lié à un entassement dans l’agriculture intensive (ce qui me semble être un niveau de conscience supérieur) ? Pour les espèces cultivées, il me semble que c’est prouvé ; pour le poulpe je suis moins sur.

-> S’il s’agit de réaction au stress, les végétaux ont aussi ce niveau de conscience, même si la prise de décision est plus longue, et donc la réaction, la « douleur », est différente. Je prenais l’exemple de la pratique de la taille qui consiste à faire ressentir un danger à un arbre fruitier en coupant des branches pour le faire produire plus par instinct de survie. Est ce que ça compte et pourquoi ?

-> Pour le point 1, il me semble que dans nos ancêtres, on descend plus ou moins de rongeurs, c’est à dire d’espèces omnivores dès le début. Simplement, la viande est difficile à trouver pour un rongeur. Mais les rats sont contents de pouvoir en boulotter quand il y en a, même chose pour Lucy à mon avis.

-> Pour le point 6, dans les régimes qui sont reconnus pour la longévité et la bonne santé de leur habitants, on trouve en tête le régime japonais qui comporte en majorité du poisson et peu de végétaux. Le régime français du sud ouest, plein de gras, de vin et de viande, est lui aussi reconnu même s’il est difficilement expliqué par les nutritionnistes. Il faut faire relativement attention aux études nutritionnelles venant d’auteurs américains qui généralisent leurs études au monde entier en traitant des données essentiellement américaines : aux états unis, être végétarien est un signe de richesse et il y a un biais social immédiat qui peut expliquer une partie des différences de santé. En France, il est possible d’être végétarien pour peu d’argent avec un régime équilibré malgré tout. A titre d’exemple, si on prend la situation mondiale dans sa globalité, les végétariens les plus nombreux sont ceux qui le sont par défaut, c’est à dire qui vivent de leur galette de mil ou de leur bol de riz blanc. Ces végétariens là ne vivent pas bien longtemps, mais ils n’ont rien à voir avec la situation française : encore une fois, il y a un biais social majeur. Bref, ceci pour dire qu’il faut faire attention à la population ciblée par les études nutritionnelles.

-> Point 7 : "Seulement pour que ça fonctionne, il faut manger des fruits et légumes issus de l’agriculture biologique ou cultivés dans les conditions les plus naturelles possibles. Ce type de légumes ou de fruits possèdent comme l’homme un système immunitaire, si vous mangez ces légumes ou fruits vous renforcez votre système immunitaire, en sorte, il faut manger le système immunitaire des plantes pour renforcer le votre.«  Il me semble que c’est faux. A titre d’exemple, le maïs OGM Mon810 produit lui même un pesticide anti-pyrale ans sa tige, ce qui améliore son système immunitaire mais ne renforce certainement pas le notre. Ce qui fait chuter les résistances dans les cultures conventionnelles (lisez : non bio), ce n’est pas un manque de système immunitaire mais des pratiques agricoles au niveau du territoire : par exemple, la monoculture rend sensible tout un territoire et provoque des épidémies difficiles à gérer ; on met du pesticide en masse pour éviter ces épidémies, mais cela ne veut pas dire que les plantes sont moins résistantes, juste qu’il n’y a pas d’autres cultures pour faire tampon (parce qu’elles ne sont pas atteintes parle nuisible) entre les champs. Pour moi ce qui nuit au système immunitaire, c’est plutôt les carences induites par l’agriculture hors sol dont vous parlez aussi. D’accord du reste.

Enfin, pour revenir sur la citation de Gandhi, je ne suis pas sur que celle ci soit un appel au végétarisme, juste à une reconsidération des animaux. La littérature regorge d’histoire d’éleveurs qui prennent soin de leurs animaux, quand bien même ceux-ci sont mangés (à commencer par la bible). Les indiens d’Amérique avaient leurs cérémonies de remerciements après une chasse, les sacrifices animaliers donnaient un caractère sacré à la viande chez beaucoup de religions antiques. Il n’est pas question d’y revenir bien sur, mais peut être qu’un peu de respect pour ce qu’on mange est une condition suffisante pour ne pas baffrer ? Difficile, bien sur, quand le frigo est tout ce qu’on voit de la chaîne alimentaire.

@Ruut : on n’explique pas la logique cruelle de la vie à un enfant de 2-3 ans !  »Pour rendre un gamin intelligent, racontez lui des contes de fée. Pour le rendre plus intelligent, racontez lui plus de contes de fée" (citation approximative d’Albert Einstein).


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