« En voulant sauver une personne qui se noie, si celle-ci ne coopère pas en restant tranquille quand vous la saisissez elle peut vous créer de sérieux problèmes. On ne peut sauver que ceux qui veulent être sauvés, c’est quelque chose de très clair dans ma tête. Aider ceux qui le veulent et qui à leur tour voudront aider d’autres. »

Bin voui, le moine ; grande est la tentation de vouloir aider qui ne nous a rien demandé explicitement...au risque de le priver de trouver les ressources en lui-même et d’entraver ce que j’appele le processus de maturation... le sien et souvent le nôtre aussi...

Le syndrome du sauveur dont je suis fortement atteinte, m’a valu dernièrement une bonne sciatique en me précipitant alors que j’était moi même chargée comme un bourricot pour aider une voisine qui ne m’avait rien demandé et dont un sac à provision avait laché.. Hélàs l’autre sac qu’elle me donna à porter pesait bien 2 ânes morts... Quel bienfait en avons retiré et l’une et l’autre ?

En devancant ce que J’ estimais être son besoin (l’aider à porter ces sacs), avec le recul, je m’apercois que je l’ai privé de :

me demander de garder ses sacs le temps de retourner au supermarché qui était à 100 mètres acheter un sac neuf..
ou me demander si je ne pouvais pas lui prêter un euro pour acheter ce fichu sac...

bin non, en fait j’ai voulu me poser en sauveur avec prise en charge totale et au premier degré ;) du problème..

Le même jour d’ailleurs ou quelques instants plus tôt j’ai failli ramasser les 2 cartons qu’un manutentionnaire avaient posé à l’arrache sur son chariot laissé de guinguois au milieu du passage ; Lesquels sont tombés alors que je tentais de contourner le tout précautionneusement.

celui ci de retour, s’est mis à râler, dévidant tout un sac d’amertume sur ces clients qui n’en n’ont rien à faire de lui, de ce boulot de m... etc, etc...

Etait ce son subconscient qui désirait lui faire prendre conscience qu’il était temps pour lui de changer de boulot ? en étais je l’élément révèlateur en ne me précipitant pas comme j’ai tendance à le faire ne désirant pas voir plus loin que le bout de mon nez... ?

parce que, je ne vous dis pas la violence que je me suis faite pour ne pas tout ramasser -quelque chose de plus fort que je ne comprenais pas m’en a empêché, ce qui sur le moment m’a troublé - ... :) et m’excuser...

Ce n’est qu’à tête reposée, une fois rentrée chez moi, perclue de douleurs que je me suis aperçue qu’il y avait dans toute cette interaction un processus d’évolution en jeu...

qui ce jour là était le « sauveur » de qui ? je ne saurai dire - Il y avait sans doute matière à évolution pour nous trois... :)

Merci, le moine de m’avoir donné là l’occasion d’en témoigner et ce, sans arrière pensée..

quoique...