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Commentaire de steph bigorneau

sur La gauche est presque morte et l'Europe se suicide à petit feu


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steph bigorneau steph bigorneau 21 juin 2014 01:10

Bonjour l’auteur, merci pour cet article qui fait réfléchir et qui est pour une fois proche de la réalité. Ce n’est pas le seul dans ce média libre, mais c’est toujours plaisant.

Quelques petites précisions, même si je suis d’accord avec le constat, je voudrais apporter quelques nuances à l’interprétation des causes.

Le point de départ de nos déboires est intimement lié à l’intensification de l’intégration européenne à partir de la politique du franc fort et du traité de Maastricht (qui nous ont préparé l’euro). A cette même époque, le début des années 90, les accords de Marrakesh ont ouvert la voie à la mondialisation sans limite en abolissant tout contrôle des capitaux.

Cette ouverture de nos frontières sans aucunes restriction a amorcé ces deux choses qui sont à la base de tous nos problèmes, les délocalisations et la politique de l’offre comme seul moyen de relancer l’économie.

Au lieu de remettre en question ce qu’elle avait mis en place, la gauche a préféré croire que ce n’est qu’en accentuant ces politiques que nous pourront nous en sortir.

Plus d’Europe et plus de concurrence allait nous sauver, dans cette optique continuer à subventionner les entreprises plutôt que de soutenir les travailleurs et le progrès social comme c’était le cas avant le milieu des années 80, était la solution.

Malheureusement ils n’ont pris en compte que les économistes néolibéraux subventionnés par les banques et les grandes entreprises, les seuls à passer dans les médias, comme par hasard détenus par les mêmes intérêts.

Ils n’ont pas pris en compte que les études sérieuses démontrant que le protectionnisme était bien plus bénéfique aux économies et aux salariés que l’ouverture totale à la concurrence ( ps, je ne retrouve pas l’étude que je viens de lire, mais elle était éloquente bien que traitant d’une période qui pourrait paraître lointaine, les années trente à soixante).

Actuellement ce qui est sûre c’est que les ouvertures béantes au niveau européen ou américain n’ont rien à voir avec les pays ayant les plus fort taux de croissance (BRICS), il s’agit d’ouvertures asymétriques. Je ne fait pas l’apologie de la croissance pour la croissance, mais c’est un indicateur, tant que l’on aura pas trouvé mieux.

Alors que les européens n’ont aucun contrôles sur les flux de capitaux, les américains ne s’abstiennent pas d’interdire l’achat d’intérêts stratégiques par les capitaux étrangers, en particulier dans le domaine énergétique. Dans tous les pays qui arrivent à sortir leur épingles du jeu, il y a un contrôle des capitaux.

Les étrangers ne peuvent investir que si il y a un transfert de technologie, alors que nous autorisons tout les investissements mêmes si nous devons perdre tous les savoirs-faire et les patrimoines (viticoles, immobilier...).

De plus l’euro n’a pas arrangé notre cas, nous avons une seule monnaies pour 17 économies divergentes, ça ne peut pas correspondre aux besoins de chacun. Juste en regardant le nombre de chômeurs entre les pays hors euro et ceux qui l’ont dans l’UE, on ne peut que constater que ceux qui l’ont ont vu leur nombre de chômeur multiplié par trois ou presque, alors que ceux qui ne l’ont pas ont vu leur nombre diminuer. source où va l’Europe, une vidéo un peu longue mais que je conseille elle correspond à votre analyse (le son s’améliore au bout d’un moment).

Je ne suis pas économiste de formation, même si je suis intéressé par la chose. Je suis sociologue même si mon tuteur à préféré prendre sa retraite plutôt que de parrainer ma thèse, mais je conseille de suivre les prises de positon de jacques Sapir et Frédérique Lordon.

Je suis ancré à gauche et j’ai longtemps désespéré de la voir sombrer, Mélenchon a été un espoir, mais je vois bien qu’il ne peut pas remettre en question les dogmes internationalistes et européistes qui l’empêche de voir la réalité des lobbies Bruxellois.

J’ai finalement écouté les conférences de François Asselineau, ce qui m’a permis de comprendre beaucoup de choses, même si je pensais être formé en économie, j’ai vu que j’ai surtout été intoxiqué, il suffit de regarder les références et j’ai compris beaucoup de choses.

Même si une grande partie de la prise de conscience avait été facilité par Lordon ou Sapir, ils ne mènent pas vers la solution politique : une union provisoire de la gauche et de la droite en vu de retrouver une démocratie de plus en plus mise à mal par la doctrine européenne.


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