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Commentaire de Corinne Colas

sur Les objecteurs


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Corinne Colas Corinne Colas 28 septembre 2014 11:21
« Mais faire croire qu’un programme écologique peut exister dans l’ UE, c’est de l’enfumage ! »

Merci, cela m’oblige à être moins fainéante en venant expliciter un minimum mon message...


Qui parle d’un programme écologique dans l’U.E ? C’est hors sujet pour le coup. 

D’accord, ça court-circuite l’idée de parti, est-ce que ça remet en question le but légitime de l’UPR ? 

L’un est-il incompatible avec l’autre ? Là précisément, il ne s’agit pas d’être pour ou contre l’U.E ! A ce stade de conscience, la problématique c’est encaisser les crises, se préparer à l’inévitable... Pour ex, Kokopelli qui oeuvre pour la « transition » a certainement une opinion éclairée sur le rôle de l’U.E mais son but précis n’est pas celui d’un parti politique, Fifi. 

C’est une démarche globale qui concerne tout le monde. Ensuite, libre à chacun de penser ce qu’il veut, de voter (ou s’abstenir) pour qui il veut, d’aller à l’église ou pas, voire de croire ou non en l’U.E ou d’y aller défendre ses idées (ou le contraire car il y en a même qui s’y opposent fortement selon le coin), libre de défendre l’éolien ou le solaire ou les deux etc. 

Prendre le temps de s’intéresser au mouvement « en transition », c’est bien constater qu’aucune décision ne vient d’en haut, qu’elles sont prises localement car ce qui est bon pour triffoullis les oies ne l’est pas forcément pour le village, la ville d’à côté voire un autre pays, c’est exactement le contraire de la vision bruxelloise. C’est donc aussi l’acceptation d’un fait essentiel : ce n’est pas d’en haut que viendront les solutions.

« Toute grande idée franchit trois étapes, elle est d’abord ridiculisée puis violemment combattue, et puis elle est acceptée comme ayant toujours été une évidence. » (Shopenhauer)

Là, on parle d’initiatives locales, de solutions pratiques pour les défis rencontrés à l’échelle d’un territoire. A une autre échelle, il y a aussi de l’espoir quand même à HEC, on commence à penser que « croissance » et « prospérité » ne sont pas liées : http://appli6.hec.fr/amo/Articles/Fiche/Item/346.sls
Certes, ce n’est pas dans l’air du temps que de refuser d’être passif mais en réalité, il y a toujours eu deux camps : ceux qui chialent et ceux qui s désirent contrôler leur vie et donc se retroussent les manches. 

La phrase : « soyez le changement que vous voulez voir » n’est pas vaine. Il ne faut pas avoir d’avis erroné sur la transition en marche : 

(et encore http://www.apeas.fr/Quelques-films-sur-la-Transition.html)

En outre :

si d’un côté, nous savons que "les décisions se prennent à Bruxelles" tout en émettant de l’autre un avis aussi lucide que le vôtre sur la question de l’énergie, doit-on en conclure que nous sommes faibles ? C’est illogique. 

 

Nous avons nous "les acheteurs" les cartes en main car l’argent est le nerf de la guerre, sans lui « leur » pouvoir s’effondre. De minuscules ex de la vie de tous les jours : quand vous allez à Auchan (ou autre) plutôt que dans une AMAP ou une RUCHE, quand vous remplissez votre caddie de saloperies industrielles plutôt que de cuisiner, quand vous ouvrez un compte à la Caisse d’Epargne (ou autre) plutôt que dans une banque solidaire, quand vous mettez un plein d’essence pour vous tout seul dans votre bagnole etc. vous augmentez leur pouvoir. 

Quand Bruxelles autorise  de l’huile de vidange dans votre mayonnaise ou plat industriel, si vous l’achetez malgré tout, vous n’êtes pas victime, juste idiot jusqu’à l’os. Quand Bruxelles joue la partition des gaz de schiste et que vous vous rendez à une réunion de protestation dans votre 4X4 flambant, vous êtes complice en fait. 

Malheureusement, au lieu de réfléchir à ce qu’il faut faire pour diminuer leur pouvoir de nuisance puis de mettre en œuvre tout cela au niveau local, beaucoup encore sont dans la victimisation et la colère. « Eux les méchants, nous les gentils », c’est l’attente d’un changement salvateur... mais toujours en restant spectateur. Sauf que les guerres pour s’assurer le monopole des dernières ressources, s’amplifient... et nous occidentaux, nous en profitons au final sans état d’âme, incapable de relier nos comportements aux décisions de Bruxelles et consort. 

Pourtant c’est simple : eux, c’est l’offre, nous c’est la demande. Lorsque l’offre assurément se tarira, des structures de remplacement doivent être opérationnelles. Un futur sobre ne signifie pas un retour à la bougie mais un habile mélange de l’ancien (on garde le meilleur) et du nouveau (on le contrôle).

Consommer moins et acheter éthique, local le plus possible, battre aussi monnaie locale, produire local, arrêter le gaspillage,recycler, opter pour des énergies renouvelables, l’autonomie alimentaire, s’organiser local etc. mais pétard, c’est un premier pas vers l’émancipation ! 


Il est vital de se préparer à un avenir sans pétrole.

 

Une fois tout pillé, qu’est-ce qu’il restera ? Tandis que San Giorno gagne sa vie en nous vantant un modèle survivaliste selon les valeurs de l’ancien monde, « Villes et communautés en transition » nous fait entrer dans le concept de résilience à plus grande échelle et avec d’autres valeurs... si c’est ce que l’on souhaite.


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