Merci, cela m’oblige à être
moins fainéante en venant expliciter un minimum mon message...
Qui parle d’un programme
écologique dans l’U.E ? C’est hors sujet pour le coup.
D’accord, ça court-circuite l’idée de parti, est-ce que ça remet en question le but légitime de l’UPR ?
L’un est-il incompatible avec l’autre ? Là précisément, il ne s’agit pas d’être
pour ou contre l’U.E ! A ce stade de conscience, la problématique c’est
encaisser les crises, se préparer à l’inévitable... Pour ex, Kokopelli qui oeuvre pour la « transition » a certainement une opinion éclairée sur le rôle de l’U.E mais son but précis n’est pas celui d’un parti politique, Fifi.
C’est une démarche globale
qui concerne tout le monde. Ensuite, libre à chacun de penser ce qu’il veut, de
voter (ou s’abstenir) pour qui il veut, d’aller à l’église ou pas, voire de croire ou non en l’U.E ou d’y aller défendre ses idées (ou le contraire car il y en a même qui s’y opposent fortement selon le coin), libre de défendre l’éolien ou le solaire ou les deux etc.
Prendre le temps de s’intéresser au mouvement « en transition », c’est bien constater qu’aucune décision ne vient d’en haut, qu’elles sont prises localement car ce qui est bon pour triffoullis les oies ne l’est pas forcément pour le village, la ville d’à côté voire un autre pays, c’est exactement le contraire de la vision bruxelloise. C’est donc aussi l’acceptation d’un fait essentiel : ce n’est pas d’en haut que viendront les solutions.
« Toute grande idée franchit trois étapes, elle est d’abord ridiculisée puis violemment combattue, et puis elle est acceptée comme ayant toujours été une évidence. » (Shopenhauer)
Là, on
parle d’initiatives locales, de solutions pratiques pour les défis
rencontrés à l’échelle d’un territoire. A une autre échelle, il y a aussi de l’espoir quand même à HEC, on commence à penser que « croissance » et « prospérité »
ne sont pas liées : http://appli6.hec.fr/amo/Articles/Fiche/Item/346.sls
Certes, ce n’est pas dans l’air du temps que de refuser d’être passif mais en réalité, il y a toujours eu deux camps : ceux qui chialent et ceux qui s désirent contrôler leur vie et donc se retroussent les manches.
La phrase : « soyez le changement que vous voulez voir » n’est pas vaine. Il ne faut pas avoir
d’avis erroné sur la transition en marche :
(et encore http://www.apeas.fr/Quelques-films-sur-la-Transition.html)
En outre :
si d’un côté, nous savons que "les
décisions se prennent à Bruxelles" tout en émettant de l’autre un avis
aussi lucide que le vôtre sur la question de l’énergie, doit-on en conclure que
nous sommes faibles ? C’est illogique.
Nous avons nous "les
acheteurs" les cartes en main car l’argent est le nerf de la guerre, sans
lui « leur » pouvoir s’effondre. De minuscules ex de la vie de tous les
jours : quand vous allez à Auchan (ou autre) plutôt que dans une AMAP ou une
RUCHE, quand vous remplissez votre caddie de saloperies industrielles plutôt
que de cuisiner, quand vous ouvrez un compte à la Caisse d’Epargne (ou autre)
plutôt que dans une banque solidaire, quand vous mettez un plein d’essence pour
vous tout seul dans votre bagnole etc. vous augmentez leur pouvoir.
Quand Bruxelles autorise
de l’huile de vidange dans votre mayonnaise ou plat industriel, si vous
l’achetez malgré tout, vous n’êtes pas victime, juste idiot jusqu’à l’os. Quand
Bruxelles joue la partition des gaz de schiste et que vous vous rendez à une
réunion de protestation dans votre 4X4 flambant, vous êtes complice en
fait.
Malheureusement, au lieu
de réfléchir à ce qu’il faut faire pour diminuer leur pouvoir de nuisance puis
de mettre en œuvre tout cela au niveau local, beaucoup encore sont dans la
victimisation et la colère. « Eux les méchants, nous les gentils »,
c’est l’attente d’un changement salvateur... mais toujours en restant
spectateur. Sauf que les guerres pour s’assurer le monopole des dernières
ressources, s’amplifient... et nous occidentaux, nous en profitons au
final sans état d’âme, incapable de relier nos comportements aux décisions
de Bruxelles et consort.
Pourtant c’est simple : eux, c’est l’offre, nous
c’est la demande. Lorsque l’offre assurément se tarira, des structures de
remplacement doivent être opérationnelles. Un futur sobre ne signifie pas un
retour à la bougie mais un habile mélange de l’ancien (on garde le meilleur) et
du nouveau (on le contrôle).
Consommer moins et acheter éthique, local le plus possible, battre aussi monnaie locale, produire local, arrêter le gaspillage,recycler, opter pour des énergies renouvelables, l’autonomie alimentaire, s’organiser local etc. mais pétard, c’est un premier pas vers l’émancipation !
Il est vital de se
préparer à un avenir sans pétrole.
Une fois tout pillé,
qu’est-ce qu’il restera ? Tandis que San Giorno gagne sa vie en nous
vantant un modèle survivaliste selon les valeurs de l’ancien monde,
« Villes et communautés en transition » nous fait entrer
dans le concept de résilience à plus grande échelle et avec d’autres
valeurs... si c’est ce que l’on souhaite.