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Commentaire de Christian Labrune

sur Petite introduction à l'imposture freudienne


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Christian Labrune Christian Labrune 11 octobre 2014 14:26

"c’est surtout le bout de phrase : sa volonté de détruire la raison humaine. qui m’a choqué. Car, je ne crois pas à cette volonté là. Et d’autre part c’est l’inverse : Freud voulait s’appuyer sur la raison et la magnifier. Pour moi il s’inscrit dans le courant des Lumières et son matérialisme qui va avec. « 

Gollum,

Les penseurs que j’évoquais, comme destructeurs de la raison humaine, c’est en effet particulièrement rigolo. Et Freud, vous avez raison de le souligner, était un pur produit du positivisme scientiste et finalement très naïf du XIXe siècle. On pourrait dire évidemment la même chose d’un matérialisme dialectique hérité de Karl Marx. Tout ça, à une époque où les sciences et l’épistémologie sont encore balbutiantes, vise prématurément l’édification d’une théorie universelle et qui serait définitive.
 
Je ne pensais pas qu’on pût critiquer Freud par antisémitisme. Roudinesco n’avait pas hésité à faire ce procès à Bénesteau (Mensonges freudiens), classé à droite, mais ça ne résiste pas à l’analyse des textes. Elle avait recommencé quand avait paru le bouquin d’Onfray. On peut reprocher bien des choses à Onfray, et d’abord de croire que le fait de pouvoir discréditer un auteur à cause de son amoralité implique nécessairement la nullité de ses théories, mais il est à cent lieues de considérer, comme les nazis, que la psychanalyse serait une »science juive« ipso facto récusable. Roudinesco s’est définitivement ridiculisée aux yeux de tous ceux qui disposent d’un minimum de sens critique.

C’est donc la première fois que je vois une tentative pour invalider la psychanalyse au prétexte que son auteur s’inscrirait dans une très ancienne tradition intellectuelle dont l’apport à la civilisation, par ailleurs, est des plus considérables : nous ne sommes pas moins les héritiers de Jérusalem que les héritiers d’Athènes.
Mais Freud n’est pas Einstein ! Il se pensait pourtant capable de voler à la même altitude, et dans sa correspondance avec le physicien, il n’hésite pas à se hausser du col. On sait qu’il a toute sa vie ambitionné d’obtenir le Nobel, mais il y avait eu quand même dès le début pas mal de penseurs rigoureux pour relativiser l’importance de la théorie freudienne, dont Karl Popper et même Wittgenstein, un autre Juif, un autre ennemi acharné de tout recours à l’ABSTRACTION comme l’auront évidemment remarqué tous ceux qui se seront plongés, pour passer un bon moment de pur divertissement, dans les pages de son  Tractatus logico-philosophicus.

Beaucoup de grands philosophes, beaucoup de grands scientifiques, étaient juifs. Leur contribution à la culture universelle est immense. C’est comme ça, on n’y peut rien. Mais on peut aussi être juif et pas très malin, c’est une évidence qui ne devrait étonner personne. Freud était de ceux-là. M. Saorek fait appel, pour soutenir sa proposition, à Shlomo Sand. Un aussi »bon juif« , probablement, que son »ami séfarade" qui l’entretient dans ses illusions calamiteuses puisqu’aussi bien ce Juif-là (Sand) aura poussé l’antisémitisme et la haine de soi jusqu’à vouloir cesser d’être juif, si tant est que cela puisse être possible. Les Juifs, donc, à l’imitation de Shlomo Sand, devraient cesser d’exister. C’est la belle leçon qu’on tirera d’une page internet dont l’examen du cas Freud n’était probablement qu’un prétexte.


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