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Commentaire de Corinne Colas

sur Euro-régions : le mensonge récurrent de l'UPR


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Corinne Colas Corinne Colas 9 décembre 2014 19:47

@ l’auteur

C’est l’arroseur arrosé mais soyez rassuré, vous n’êtes pas le seul à trouver cela fatigant … d’ailleurs, j’en suis à regretter la Mélenchon-attitude qui sévissait à une autre époque sur cette plate-forme, les commentaires étaient moins obsessionnels et collaient aux sujets soulevés.

Lorsqu’il s’agit de vendre une lessive ou un parti politique, la démarche est toujours identique. Dans ce cas de figure, l’UPR devient une vraie plaie sur le net malheureusement. Et à force de marteler un seul message, en effet il y a grand risque à devenir caricatural... mais pas plus que pour tout autre chef de parti (une maladresse en forme de grosse boulette seulement si l’on se proclame différent des autres). C’est bien dommage car cela nuit au message qui devrait nous rassembler.

Je ne sais comment Asselineau a ficelé son argumentation (et m’en moque) mais sur le fond du sujet qui nous occupe ici : 

régions cheval de Troie du démantèlement des pays, c’est un fait historique incontestable au moins en Catalogne.

L’idée d’une « Europe » a été activement soutenue par les banquiers catalans qui ayant tout essayé, ont pensé que cela permettrait enfin leur indépendance vis à vis de Madrid. Ca ne date pas d’hier, l’idée ne leur a pas été soufflée par les Etats-Unis contrairement à nous... 

En Espagne (et Amérique latine), c’est une constante encore d’avoir plusieurs cordes à son arc mais il y a plus d’un siècle dans la « bonne société », on ne pouvait diriger une banque sans se piquer de savoir écrire quelques nouvelles, poèmes ou réflexions diverses, généralement publiés dans les feuilles de chou locales (appartenant à qui ? avec l’argent de qui ?). Ce petit monde auto-congratulé, qui a fait son beurre grâce notamment à la neutralité de l’Espagne (vente de marchandises et matériels à tous les belligérants), a toujours pensé que Madrid les enquiquinait et a commencé à rêver d’indépendance : une Catalogne trop belle, trop riche pour le reste du pays, lui trop moche, trop pauvre. Le problème, c’est que le bon peuple ne se savait pas « catalan », un travail intense pour créer une « identité catalane » a vu le jour sous la plume des banquiers qui écrivaient la nuit... La manip commence au berceau pour être efficace : « Petit Poucet » (plume de quelle famille ?) est devenue très célèbre avec ses petites histoires à deux sous pour les mioches, les grands ont eu leur dose aussi... Ce que l’on appelle « la guerre d’Espagne » du côté de ces riches familles (d’argent seulement), c’était l’occasion de tirer les marrons du feu, idem avec l’U.E juste après... avant que nous-mêmes, entendions parler de ce projet.


Le reproche qui pourrait être fait à l’UPR, c’est de tout considérer à partir de la S.AR.L Europe comme s’il y avait un avant et un après... d’autres y voient plutôt la continuité d’un système en expansion. La globalisation a besoin de telles structures pour fonctionner. Taper incessamment sur le gouvernement étasunien sans voir qu’il n’y a pas de gouvernement en réalité (tout comme chez nous), de même se moquer des « alter » lorsqu’on milite à l’UPR sur les forums sociaux, c’est le signe qu’on réfléchit avec de vieux schémas dépassés. 

Pour autant, il ne faut pas enfermer l’UPR dans un faux débat :

contrairement à ce qu’on veut laisser entendre, l’UPR n’est pas contre l’Europe tandis que d’autres sont pour l’Europe. Personne n’est pour le repli nationaliste, c’est beau l’image d’une Europe des peuples ! J’ai l’impression que l’on veut tous une autre Europe sauf qu’il y a deux façons d’y penser en France concernant la méthode. 

On peur continuer à croire que par un coup de baguette magique, l’U.E va s’arranger mais sachant que son rôle n’est pas de travailler à l’intérêt collectif, plutôt de soutenir des intérêts privés - on nous a vendu une monnaie unique pour être plus fort face aux Etats-Unis, les gens ont vu le résultat - c’est une position difficilement soutenable... à moins d’être Podemos mais ici, ce n’est pas le style. Beaucoup moins d’imagination et les gens se détestent tous (faudrait en sortir !) : les « Indignés », les « zadistes », les fonctionnaires etc. beurk on préfère le blabla

Autre méthode donc : remettre les pendules à zéro car pour construire une nouvelle Europe, faudrait déjà pouvoir sortir de celle-ci et construire notre propre pays ! Là-dessus, le message est clair venant de l’UPR (beaucoup moins pour le reste !)


A l’inverse de Saladin (qui est encore enthousiaste), je ne connais Asselineau que par ses conférences très intéressantes sur le net. En revanche, j’ai passé de bons moments avec les militants/adhérents de l’UPR de mon coin et garde le souvenir d’excellents échanges plutôt constructifs : tout le monde ayant l’idéal d’un monde juste en tête ! J’ai même cru à l’UPR pendant 15 jours, j’étais prête à coller des affiches… c’est dire ! 

(bon, ce n’est pas le truc des marquises, j’ai vite repris mes esprits, de plus je ne fais pas dans l’idolârie)  -p

La lune de miel passée, j’ ai vu toutes les impasses rédhibitoires de l’UPR (pour beaucoup d’entre elles : identiques à tous les autres partis) mais aussi tout son potentiel à venir s’il sort de son côté « rococo » à la Georges Marchais de l’autre bord. Le jour où l’UPR fonctionnera de façon moderne : organisation non verticale, programme élaboré par tous les adhérents, ouverture et alliance avec d’autres micro partis etc. il sentira moins le moisi et ne sera plus accusé de fonctionner comme une secte. 


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