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Commentaire de Emile Mourey

sur Jésus : un phénomène étonnant qui néanmoins s'explique dans son contexte historique


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Emile Mourey Emile Mourey 15 avril 2015 04:00

@jean-jacques rousseau

Non seulement, je ne me sens pas offensé, mais je vous remercie de votre commentaire venant manifestement d’un érudit qui connaît ses textes.

En commençant par la fin de votre commentaire, quand j’ai écrit mes deux « Histoire du Christ » en 1985, publiés en 1996, je devais probablement savoir qu’il existait une thèse mythique mais cela ne m’a jamais intéressé car je n’y voyais rien de sérieux et n’ai guère le courage de me plonger dans ce type de suppositions, ma démarche étant plutôt de retrouver l’authenticité de l’Histoire.

Concernant Michel Onfray, je lui ai envoyé ces deux ouvrages comme à d’autres intellectuels et philosophes de tendances diverses ainsi qu’au Vatican, avec pour seule réponse qu’il n’avait pas le temps de les lire. Luc Ferry m’a répondu, tout en étant prudent, me disant qu’il ne savait pas bien quoi en penser. Je constate néanmoins qu’il s’est ensuite intéressé de près à l’évangile de Jean tout en essayant d’ouvrir un débat avec des représentants de l’Eglise, tout en essayant de donner une autre réponse à la question : qu’est-ce que l’homme ?

Ce n’est pas Flavius Josèphe qui m’a amené à écrire sur les évangiles mais l’interprétation que je fais de ce que les sculpteurs dit romans ont cherché à dire dans leurs sculptures.

Flavius Josèphe est le seul historien de l’époque et il faut bien s’en satisfaire. Tout ce qu’il dit n’est pas parole d’évangile. Par exemple, il apporte crédit « au fait » qu’avant la guerre de Jérusalem, des armées en marche étaient apparues dans le ciel. En plus, ayant fait un stage chez les esséniens et prêté serment de ne pas divulguer certains secrets, il n’a manifestement pas tout dit. Je pense qu’en citant une ou deux fois le nom de Jésus, il ne l’a fait que par ouï dire. L’autre texte contesté où il évoque Jésus comme étant le christ peut très bien être tiré d’une lecture qu’il a faite des Actes des Apôtres. Dans le texte que vous rappelez, l’expression « Jacques, frère de Jésus appelé le Christ », citée sans explication, montre bien qu’il n’apportait aucune importance à ce titre, que d’autres aussi revendiquaient (cf les faux christs contre lesquels Matthieu met en garde ses fidèles).

Je ne prétends pas avoir tout dit ou tout expliqué. Encore aujourd’hui, je me pose des questions pour savoir ce que les évangélistes ont vraiment voulu dire. En effet, connaissant l’influence que le livre de Daniel avait sur ces auteurs, on est souvent à se poser des questions sur ce qui est avoir été fait et sur ce qui est prophétisé pour être accompli. L’évangile de Jean est un bon exemple. Pour moi, il est clair que c’est la proclamation de l’évangile de Jean qui a déclenché la persécution dans laquelle Jean Baptiste a été décapité et ses monastères de Qumrân et autres dévastés et donc avant la crucifixion que ce texte annonce, ce qui est contradictoire. Je n’ai pas de réponse affirmé sur la dernière partie du texte johannique, mais ce qui ne fait pas de doute est qu’une crucifixion a bien eu lieu dans l’évangile de Marc, également dans celui de Matthieu, en 48... crucifixions qui correspondent à des répressions suite aux quatre proclamations évangéliques considérées par le Sanhédrin et le pouvoir romain comme des libelles et plus, contre l’ordre établi.

Reste le fait que ces quatre évangiles sont manifestement, à mon sens, au sommet d’un certain type de la littérature juive historique et nationaliste.

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